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Enfin l’Empereur se décida, et le samedi 9 septembre 1815, me faisant venir dans sa chambre, il me dicta, pour la première fois, quelque chose sur le siège de Toulon : on le trouvera aux campagnes d’Italie, destinées à former un ouvrage séparé, sans que cela intervienne en rien dans les anecdotes que je continuerai de consigner ici, quand l’occasion s’en présentera.


Vents alizés – La Ligne.


Dimanche 10 au mercredi 13.

Lorsqu’on approche des tropiques, on rencontre ce qu’on appelle les vents alizés, vents éternellement de la partie de l’est. La science explique ce phénomène d’une manière satisfaisante. Lorsqu’en venant d’Europe on commence à atteindre ces vents, ils soufflent du nord-est ; à mesure qu’on s’avance vers la ligne, ils se rapprochent de l’est ; on a généralement à craindre les calmes sous la ligne. Lorsqu’elle est dépassée, les vents gagnent graduellement vers le sud jusqu’au sud-est ; et, quand enfin on dépasse les tropiques, on perd les vents alizés, et l’on rentre dans les vents variables, comme dans nos parages européens. Le bâtiment, qui venant d’Europe se dirige sur Sainte-Hélène, est toujours poussé vers l’ouest par ses vents constants de l’est. Il serait bien difficile qu’il pût atteindre cette île par une route directe : il n’en a pas même la prétention ;