apportés un prêtre de Saint-André-des-Arcs. Il faut lire, dans les Mémoires de Louis Racine et les lettres de Willard, le détail de ces derniers jours et de cette fin, belle et touchante entre toutes.
En apprenant la maladie de Racine, Louis XIV avait marqué du chagrin. Dangeau notait dans son journal : « Le Roi même paroît affligé de l’état où il est, et s’en informe avec beaucoup de bonté. » Cet intérêt royal aurait suffi, à lui seul, pour exciter celui des courtisans ; aussi Willard pouvait -il écrire : « Les grands qui étoient tous les jours chez lui durant sa maladie, montroient bien par leurs soins combien ils le chérissoient et combien ils craignoient sa mort. » Quelques jours après, à Versailles, Louis XIV disait à Boileau , dès qu’il l’apercevait : « Despréaux, nous avons beaucoup perdu, vous et moi, à la mort de Racine. « Boileau lui-même mandait à Brossette : « Sa Majesté m’a parlé de M. Racine d’une manière à donner envie aux courtisans de mourir, s’ils croyoient qu’Elle parlât d’eux de la sorte après leur mort. »
À ce moment, Louis XIV oubliait le jansénisme de Racine. Il l’oubliait assez pour accorder une pension de deux mille livres à sa veuve et à ses enfants, et surtout pour permettre que ses dernières volontés fussent remplies. Racine avait écrit dans son testament : « Je désire qu’après ma mort mon corps soit porté à Port-Royal des Champs, et qu’il y soit inhumé dans le cimetière, aux pieds de la fosse de M. Hamon. » Il devait reposer en cet endroit jusqu’au 1 décembre 1711, sous une pierre où Boileau avait fait graver une épitaphe latine qui, en quel-