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CHAPITRE II

DÉBUTS DE MARIVAUX AU THÉÂTRE-ITALIEN. — SON ESSAI DE TRAGÉDIE, « ANNIBAL ». — SA CARRIÈRE DRAMATIQUE AU THÉÂTRE-ITALIEN ; « SYLVIA » ; — ; AU THÉÂTRE-FRANÇAIS. — LES CABALES CONTRE MARIVAUX.

C’est donc le 4 mars 1720, à l’âge de trente-deux ans, que Marivaux débutait au théâtre, avec une pièce en trois actes, l’Amour et la Vérité, qu’il donnait aux comédiens italiens. Il aimait à travailler seul, et, dans la suite, il n’accepta de collaborateurs que pour les divertissements en musique de ses pièces[1] ; mais, dans ce premier essai, pour se donner le courage qui lui manquait, et, sans doute aussi, faute de bien connaître encore la nature de son talent, trop personnel pour se plier à un travail en commun, il tenta la for-

  1. On lui en connaît au moins trois pour ces sortes de couplets, alors à la mode, chantés et dansés, soit entre les divers actes, soit à la fin de la pièce. Ces collaborateurs sont l’aîné des deux frères Parfaict pour le divertissement de la Fausse suivante (Anecdotes dramatiques, t. II, p. 345, Riccoboni pour celui de la Joie imprévue, le chansonnier Panard pour celui du Triomphe de Plutus (Journal de police, dans le Journal de Barbier, t. VIII, p. 205) et pour celui de la Colonie (Nouveau théâtre italien, t. I, p. 330). Suivant le Dictionnaire des théâtres (supplément, p. 470), le même François Parfaict, dans un moment où Marivaux avait hâte de donner à la Comédie-Française son Dénouement imprévu (un acte, 10 décembre 1724), l’aida à en « dégrossir quelques scènes ».