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les soirs ils venaient suivre pieusement les instructions du Père Jésuite chargé de la mission. Huit jours durant, sans une seule absence, toute la population, hommes et femmes, vint communier à la messe de six heures. J’ai bien dit : toute la population !

Détail à noter : Montjoli est exclusivement habité, exception faite de quelques commerçants, par des employés de chemins de fer, des cheminots, des cantonniers ou des chauffeurs. Viendra-t-on dire que toute cette ville est hypocrite ?

Voici enfin un dernier exemple de la foi canadienne-française. Il sera inutile d’en donner d’autres. Bon nombre de médecins, d’avocats, de notaires, d’employés de commis-voyageurs ont l’habitude de faire, chacun à leur tour, une retraite fermée. À la date convenue, on se groupe à la Villa Manrèse, à la Villa St-Martin ou ailleurs et là, loin de toute préoccupation extérieure on fait un sérieux retour sur sa conduite passée, on établit le bilan de son existence dans le silence de la méditation et on demande à Dieu de devenir meilleur.

Ces retraites fermées, loin de diminuer avec les idées modernes, n’ont fait que se multiplier.

Si ce n’est pas la Foi qui anime les Canadiens-Français, quel est donc le motif qui les pousse si invinciblement ?