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ble, lorsque vous avez franchi le seuil d’un foyer canadien-français que tout vous appartienne dans la maison ; les membres de la famille se constituent vos serviteurs : on prévient vos moindres désirs.

Quant à la politesse élémentaire on la remarque même chez les ouvriers, les gens du peuple qui, par exemple, laisseront toujours le trottoir aux dames, s’offriront à leur porter des paquets trop encombrants, se découvriront en leur parlant. À Québec, le plombier que vous appelez pour réparer un robinet ne vous parlera que chapeau bas. Il n’est pas jusqu’au cocher de fiacre, jouissant d’une si mauvaise réputation, à Paris surtout, qui ne vous parle poliment.

Cette courtoisie naturelle, cette bonne éducation qui facilite tant les relations sociales et qui font de Québec un séjour charmant n’est pas aussi marquée à Montréal où des flots d’étrangers se sont mêlés à la race.

Voici, à propos de Québec, l’opinion d’un simple homme du peuple, d’un Espagnol qui est passé par hasard dans cette ville, qui s’y est installé et qui pour rien au monde ne voudrait s’en aller. Il est devenu conducteur de tramways.

En voyageant sur son « char » comme on dit ici, je m’étais aperçu à son accent, qu’il était de Barcelone ou