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rieure c’est que la nation française toute entière l’est avec lui. Qui osera, en 1919 comme avant, dire une telle chose ?


XII

QUALITÉS.


J’ai dit que les Canadiens-français ont des qualités, bien à eux, qui les distinguent des autres peuples de l’Amérique du Nord. Signalons d’abord le culte du souvenir : nul, mieux que le Canadien-français, n’a gardé avec autant de piété la mémoire des ancêtres. D’abord, n’est-ce pas la mémoire des ancêtres qui lui a fait conserver sa langue et sa foi ? Les actes de civisme, d’héroïsme, d’abnégation accomplis par les aïeux sont soigneusement rappelés, çà et là, dans la province, par des plaques commémoratives. La famille Couillard, descendante d’un des premiers colons, a toujours son banc à la cathédrale, le « troisième du côté de l’évangile ». À l’école on apprend religieusement aux enfants, les noms des premiers pionniers venus au pays : ces noms se transmettent de père en fils. Presque toujours, la famille de ces premiers colons survit encore et s’est considérablement accrue, comme toutes les familles canadiennes. Ces noms sont portés par une infinité de descendants.

C’est ainsi qu’on rencontre au Canada beaucoup de Cartier, de Ferland, de Lafontaine, de Morin. Tous les