Page:Larrieu - Une poignée de vérités, 1920.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 72 —

extraordinaire fécondité. Les méthodistes, les orangistes lui ont même fait le reproche bizarre de faire trop d’enfants. Ils l’ont accusé de mettre au monde des dégénérés, (naturellement !) en appuyant leur affirmation sur le taux de la mortalité infantile.


S’il meurt beaucoup d’enfants chez les Canadiens-français c’est qu’il en naît beaucoup.


De plus, à Montréal, à Québec on cherche actuellement à abaisser le taux de cette mortalité. Des sociétés se sont formées et cette défense des berceaux va encore augmenter le nombre des Canadiens-français. Le fait qui demeure, c’est que ceux-ci ont envahi les provinces voisines et les États-Unis. Je me prends à faire un beau rêve qui est celui-ci : que nos Canadiens continuent à résister à l’assimilation et l’avenir du continent leur appartient, non seulement parce qu’ils peuvent être, un jour, le nombre, mais encore parce que, seuls, parmi leurs voisins, ils ont le sentiment du beau, l’amour du prochain, la gaieté, le goût artistique, le respect de la tradition. Mais tout ceci reste à prouver.


En attendant, sachons désormais soutenir, nous Français, que le peuple Canadien-français parle anglais et français, qu’il a fait son devoir dans la grande guerre et que sa moralité est irréprochable. S’il est de race infé-