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pressent de protester. Je vous dis qu’il y a de quoi lasser la patience d’un saint !

À des époques régulières, on menace de supprimer le français dans les écoles, ou du moins de ne lui accorder qu’une heure par jour, deux au maximum. On annonce à grands fracas qu’on sévira contre toutes les écoles qui refuseront de se soumettre à ce programme. (Ceci, bien entendu dans l’Ontario et les autres provinces. Dans le Québec on n’oserait pas se risquer, tant est forte la majorité des Canadiens-français). Mais en Ontario et ailleurs, ceux-ci résistent. En plusieurs endroits des femmes ont monté la garde dans l’école ; en se relayant, pour empêcher Monsieur l’Inspecteur de pénétrer et pour, au besoin, le chasser à coups de bâton. Résultat : l’anglicisation échoue à peu près partout.

Alors on prend d’autres moyens plus détournés mais plus sûrs. Voici le dernier en date.

On propose que l’instruction sera obligatoire et que des agents spéciaux seront chargés de veiller à ce que tous les enfants fréquentent l’école. C’est le commencement de l’immixtion du gouvernement dans l’enseignement.

De là, à créer l’école neutre il n’y a qu’un pas à franchir. Et l’école neutre c’est la disparition de la langue française, en même temps que du catholicisme.