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DEUX MOTS

Ce n’est pas un journal que nous voulons rédiger : 1o parce que nous ne nous croyons ni l’aptitude ni la science nécessaires pour une si vaste entreprise ; 2o parce qu’il ne nous plaît pas d’adopter de sujétions, et moins encore de nous en imposer à nous-mêmes. Émettre nos idées telles qu’elles nous arrivent, ou celles d’un autre telles que nous les rencontrons, pour divertir le public dans des feuilles volantes de peu de volume et de moins de prix encore, tel est notre objet ; car quant à ce qui est de l’instruire, comme ont coutume de le dire arrogamment ceux qui écrivent de profession ou d’aventure pour le public, nous n’avons ni la présomption de croire en savoir plus que lui, ni la certitude qu’il lise dans ce but, quand il lit. Notre intention n’étant que de le divertir, nous ne serons pas scrupuleux quant au choix des moyens, pourvu que ceux-ci ne puissent occasionner ni notre préjudice, ni celui d’un tiers, pourvu qu’ils soient permis, honnêtes et honorables.

Personne ne sera offensé, du moins sciemment de notre part ; nous ne tracerons le portrait de personne ; si quelques caricatures, par hasard, ressem-