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MAR ENCYCL. Agric. Les terrains ma- récageux ne sont pas absolument per- dus pour la culture car on peut y multiplier les graminées palustres (roseaux, molinie, alpiste, glycéries) ou les cyperacées (linaigrette, lai- ches, scirpes) qu'on exploite comme fourrages, litières, engrais, ou pour l'industrie du paillage des chaises, de la fabrication des nattes; ou même (et au moins sur les rives) y planter des arbres (peuplier, aune, bouleau, etc.). Mais il se développe la plupart du temps dans les eaux palustres des germes qui engendrent des lièvres (flèvre des marais, paludéenne ou malaria); aussi, chaque fois que la chose peut être tentée avec quelque succès, doit-on s'efforcer de les des- sécher par un système de canaux et de fossès. Quand la surface maréca- geuse est vaste, on la circonscrit par un canal de ceinture destiné à recueil- lir les eaux affluentes; puis, suivant le thalweg principal, on creuse un autre canal, qui servira d'émissaire aux fossés dont on coupe toute l'éten- due. Une fois assaini, le marais peut être livré à la culture; on le transforme en prairie, terres arables ou potagères, ou bien on y fait des plantations arbustives à croissance rapide (eucalyptus, vigne ou murier, dans le Midi: saule, peuplier, osier, dans les régions septentrionales). Quand le sol chargé de détritus organiques présente une réaction acide, on l'amende par des apports de phosphates, de cal- caires, etc. Marais salants. Les marais salants ou salines sont des bassins creusés au bord de la mer, à même la terre du rivage, entourés de digues, partagés en compartiments limités par des levées de terre, et dans lesquels on laisse circuler l'eau de mer sui- vant un parcours déterminé, pour lui faire aban- donner le sel qu'elle contient. L'eau de mer arrive d'abord dans un grand bassin (castère), où elle dé- pose les matières terreuses qu'elle tient en suspen- sion, puis, par une vanne, elle est admise dans d'au- tres compartiments moins vastes (cobiers). Lá, elle commence à s'évaporer; c'est alors que, par des vannes et des rigoles, on la conduit dans des bassins plus petits (couches, fares, morts), à fond d'argile battue, où sa concentration se poursuit, et où elle abandonne successivement du carbonate de calcium, puis du sulfate de calcium, pour arriver enfin dans les derniers compartiments (illets ou cristallisoirs) au degré de concentration voulu; là, elle laisse de- poser le chlorure de sodium, que l'on ramasse au râteau, et que l'on dispose en tas (mulons) sur les levées; un séjour à l'air humide le débarrasse de certains produits (chlorure et sulfate de magnésium), mais il est encore impur: c'est le sel de cuisine ou sel gris. Pour avoir le sel blanc, il faut le redis- soudre dans l'eau ordinaire, et faire cristalliser par évaporation à chaud. Les eaux débarrassées de la plus grande partie de leur sel marin sont appelées eaur-mères; on les traite pour en extraire du brome, des sels de magné- sium et de potassium. Dr. admin. La loi autorise le gouvernement à ordonner les dessèchements qu'il juge utiles ou nécessaires. Les desséchements sont exécutés par 1 Etat, ou par des concessionnaires. Lorsqu'un marais appartient à un seul proprié- taire, ou lorsque tous les propriétaires sont asso- ciés, la concession du desséchement leur est tou- jours accordée, s'ils s'engagent à l'exécuter dans les délais fixés conformément aux plans adoptés par le gouvernement. A défaut, la concession du desséche- ment est accordée, par décret en conseil d'Etat, aux communes concessionnaires dont la soumission est jugée la plus avantageuse pour le gouvernement. Le montant de la plus-value obtenue par le dessé- chement est divisé entre le propriétaire et le con- cessionnaire, dans les proportions fixées par l'acte de concession Lorsqu'un desséchement est fait par l'Etat, la portion de celui-ci dans la plus-value est fixée de manière à le rembourser de toutes ses dépenses. Les propriétaires ont la faculté de se libérer de l'indemnité par eux due, soit en délaissant une por- tion relative de fonds, soit en constituant une rente fonciere remboursable par annuités. Marais, nom donné à plusieurs vastes prairies d'alluvion s'étendant sur le littoral océanique français, au sud de l'embouchure de la Loire. On distingue: 10 Le Marais breton, conquis sur la baie de Bourg- neuf par les alluvions de la Loire et les atterrisse- ments de la mer; 20 Le Marais poitevin, qui se déploie en éventail autour de l'anse de l'Aiguillon. Depuis les travaux de desséchement, le sol des Marais poitevin et breton est d'une remarquable fertilité. Marais [re] (LE) n. m. Parti siégeant au centre de l'Assemblée législative et de la Convention, appelé plus communément la Plaine. Marais (le), quartier de Paris, aujourd'hui occupé par une partie du IIIe et du IVe arrondissement (place des Vosges), et qui renferme encore beaucoup d'anciens hôtels, surtout du xvIIe siècle. Marais (théâtre du), ancien théâtre fondé vers 1600. Il s'installa en 1635 dans la rue Vieille- du-Temple, et l'année suivante représenta le Cid. En 1673. il fut réuni à la troupe du roi, à l'hôtel Guénégaud. Marais (Mathieu), jurisconsulte et littérateur français, né et m. à Paris (1665-1737), auteur d'une Histoire de La Fontaine et d'intéressants Mémoires. Marais (Léon-Hyacinthe), acteur français, né à Marseille, m. à Paris (1853-1891). Il dut son succès à sa fougue, à la chaleur de son jeu. Il mourut fou. Marajo, grande ile du Brésil, située à l'embou- chure de l'Amazone. Rizières. Maramaros-Sziget, v. de Roumanie, sur la haute Tisza, à la frontière de la Tchécoslovaquie; 18.000 h. C'est la capitale de la Transylvanie du Nord. Commerce du sel. marander [de] v. a. Se dit, dans certaines régions, pour Raccommoder: marander des filets de pêche. - Marais salants. 159 Marange-Silvange, comm, de la Moselle, arr. de Metz; 1.760 h. Maranhão ou São Luiz de Mara- nhão, v. forte du Brésil septentrional, ch.-1. de la prov. et de l'ile de ce nom; 29.500 h. - La prov. a 850.000 h. Marañon (le), grande rivière du Pérou, une des deux branches mères de l'Amazone; 800 kilom. V. AMAZONE. Marans [ran), ch.-1. de e. (Charente-Inférieure). arr. et à 20 kil. de La Rochelle, sur la Sèvre Nior- taise; 3.700 h. (Marandais.) Ch. de f. Et. Chaux, vinaigrerie; petit port. Le cant. a 6 comm., et 6.700 h. marante n. f. Genre de cannacées des régions tropicales de l'Amérique. ENCYCL. Les marantes sont des plantes annuel- les à rhizomes vivaces et fé- culifères On en connait une douzaine d'es- pèces. Le ma- ranta arundi- nacea fournit le véritable arrow-root, provenant de la fécule accu- mulée dans une portion tuberculeuse de son rhizome. On emploie ce rhizome pour combattre l'empoison- nement par les fruits du mancenillier. Marante: a, fleur. marasme [ras-me] n. m. (gr. marasmos; de marainein, dessécher). Maigreur extrême. Perte des forces morales; apathie profonde. Fig. Affaisse- ment le commerce est dans le marasme. a - ENCYCL. Le marasme est le degré le plus avancé de la cacherie. Il est généralement consecu- tif aux maladies longues et graves. Le traitement est ordinairement impuissant, et il n'y a guère a employer que les modificateurs les plus actifs de la nutrition. Le marasme sénile est un processus regu- lier d'atrophie, qui frappe la plupart des tissus dans la vieillesse. marasme n. m. Genre de champignons comes- tibles de la famille des agaricinees, appelés encore faur mousserons, mousserons d'automne, marasmes d'Oréade, etc., et qui croissent dans les prés her- beux et les endroits découverts, en rond (ronds de sorcières): la chair des marasmes, blanchâtre et d'odeur agréable, est excellente. marasque [ras-ke] n. f. (ital. marasca). Variété de cerise acide avec laquelle on fabrique le maras- quin, et que l'on trouve en Grèce, en Italie et sur quelques points de la Provence. marasquin [ras-kin] n. m. (ital. maraschino). Liqueur faite avec la cerise nommée marasque. - ENCYCL. On prépare le marasquin en écrasant avec leurs noyaux des marasques dépourvues de leurs queues. On les met a fermenter dans des ton- neaux, en ajoutant du miel blanc (1 kilogr. pour 100 kilogr. de fruits). On distille ensuite, et un an après la distillation on rectific au bain-marie. On ajoute un sirop, et on laisse vieillir au moins trois ans. Cette liqueur possede un goût très fin; le marasquin le plus estimé est celui de Zara. Marat,comm.du Puy- de-Dôme, arr. et à 26kil, de Thiers, près de la Dore; 1.610 h. Toiles. Marat ra (Jean-Paul), fameux démagogue, né à Boudry (Suisse), mn. à Paris (1743-1793). Il fut d'abord médecin, puis se lança dans le mouvement révolution- naire, rédigea l'Ami du peuple, et fut l'instiga- teur des massacres de Sep- tembre et des mesures les plus sanguinaires. Il fut deux fois mis en accusation par les girondins, dont il prépara la défaite au 31 mai. Il fut assassiné dans sa baignoire, par Charlotte Corday: Marat. Marat Mort de), tableau de L. David, au musée de Bruxelles (1793); toile d'un puissant effet (V. p. 207). Marathon, village de l'Attique, auj. dans la province d'Attique-et-Béotic, célèbre par la victoire de Miltiade sur les Perses en 90 av. J.-C.; 2.465 h. Marathon (le Soldat de annonçant la victoire, belle statue de Cortot, d'an mouvement enfiévré, au jardin des Tuileries (1834), et inspirée par l'anecdote célèbre du soldat athénien qui, aussitôt la victoire décidée, courut d'une seule traite jusqu'à Athènes pour en porter la nouvelle, et qui expira de fatigue en y arrivant. MAR marathon n. m. (de Marathon n. pr.). Epreuve de course à pied qui se dispute sur une distance de 42 kilom, 750 m.. en mémoire de la célèbre course qu'avait fournie le soldat athénien, de Marathon à Athènes. marâtre n. f. (bas lat. matrastra, du lat. mater mère). Femme du père, par rapport aux enfants qui ne sont pas aès d'elle. Par ext. Mère déna- turée. Fig. Rigoureuse, dure, impi- toyable la nature a été pour lui une marâtre, Maratti ou Marat- ta (Carlo). peintre et graveur ita- lien, né à Camerano, Le Soldat de Marathon. m. à Rome (1625-1713). Il a représenté surtout des madones. Son adresse et sa douceur ont fait illusion sur son talent, qui trahit l'absence d'un véritable temperament. Citons de lui Jésus endormi, Sainte Catherine, la Résurrection de Lasare, etc. maraud [rd], On. Drôle, drôlesse; coquin, coquine; personne qui ne mérite aucune considéra- tion. maraudage [ro] n. m. Action de marauder: le maraudage est un véri- table vol. On dit aussi MARAUDERIE, MARAUDE.) ENCYCL. Sous la déno- mination de maraudage, Carlo Maratti. la législation moderne a classé: 1° des infractions civiles: 2° une infraction militaire. Le vol de fruits, récoltes, lègumes, etc.. qui, avant d'être soustraits, n'étaient pas encore détachés des arbres ou du sol, est un delit civil lorsqu'il a été commis soit avec des paniers ou des sacs ou autres objets équivalents, soit la nuit, soit à l'aide de voi- tures, ou d'animaux de charge, soit par plusieurs personnes; ou bien une simple contravention (en- levement hors du lieu et soustraction par une seule personne, de jour et sans emploi de paniers, sacs. des récoltes ou autres produits utiles de la terre: fait de cueillir ou manger, sur le lieu même, des fruits appartenant à autrui). Le maraudage militaire ou maraude consiste dans le vol de denrées commis par les gens de guerre dans les environs du camp, ou en s'écartan: de l'ar- mée. Il est puni avec plus ou moins de sévérité, sui- vant la qualité du militaire qui s'en rend coupable, et suivant les circonstances. maraudaille [ro-da, Il mll., e] n. f. Troupe de marauds, de gueux; la canaille. maraude [ró de n. f. (de maraud. Vol de denrées commis par des gens de guerre. Vol de ré- coltes, fruits légumes, non encore détachés du sol ou des arbres. V. MARAUDAGE. marauder ro de v. n. Aller à la maraude. marauderie n. f. Syn. de MARAUDAGE, MA- RAUDE. (Vx.) maraudeur, euse [ró, eu-ze] n. Celui, celles qui se livre à la maraude. Maraussan, comm. de l'Hérault, arr. et à 6 kil. de Béziers, près de l'Orb: 1.660 h. Vins mus- cats. maravédis diss] n. m. (arab. marabetin. Pe- tite monnaie espagnole valant un centime et demi. N'avoir pas un maravédis, être fort pauvre. marayon ra-ion] ou maragon [ghon] n. m. Colon partiaire exploitant un marais salant. Marbach (ABBAYE DE), célèbre abbaye de l'Al- sace, l'une des plus importantes de l'Occident. Fondée en 1094 pat Burkhard de Gueberschwihr.près d'Eguis- heim (Haut-Rhin), elle fut dévastée au xvi* siècle et pillée en 1632 par les Suédois. Ruines remarquables. Marbach, v. d'Allemagne (Wurtemberg), près du Neckar: 3.000 h. Patrie de Schiller. En 1405, la Ligue de Marbach réunit dix-sept villes souabes. Marbache, comm. de Meurthe-et-Moselle, arr. et à 14 kil. de Nancy, sur la Moselle; 1.330 h. Ch. de f. E. Mines de fer. Marbais, comm. de Belgique (Brabant, arr. de Nivelles); 2. 380 h. Carrières, verrerie. Marbeau (Emmanuel), évêque de Meaux, né à Paris, m. à Meaux (1844-1921); se distingua, pendant la Grande Guerre, par son courage et son dévoue- ment. Marbella, v. d'Espagne (prov. de Malaga), port sur la Méditerranée: 4.500 h. Métallurgie du fer. Marbeuf (Louis-Charles-René, comte de), gé- néral français, né à Rennes, m. à Bastia (1712-1786), gouverneur de la Corse, où il fit aimer la domination française. Il protégea la famille de Bonaparte et fit obtenir à ce dernier une bourse à l'école de Brienne. Marbode, évêque de Rennes, né et m à An- gers (1035-1123), auteur de Vies de Saints, de Lettres curieuses, et d'un célebre Lapidaire. Marboré MASSIF DU), massif calcaire des Pyré- nées centrales, qui dessine autour du cirque de Ga- varnie un grandiose amphi- théâtre de sommets: le cus- que du Marboré (3.006 m.), les tours du Marboré (3.018 m.), et le pic du Marboré (3.253 m.). Il est coupé par la célèbre brèche de Roland. Comte de Marbeut.