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MAN Loc. prov.: Il ne s'est pas fait déchirer son manteau, il a cédé sans peine. (Allus. à Joseph et à la femme de Putiphar.) ALLUS. HIST.: Le manteau d'Elie. Le pro- phète, en montant au ciel, laissa son manteau à son disciple Elisée. (Se rappelle pour indiquer que quel- qu'un a hérité les goûts, l'esprit, etc., de son maitre.) Le manteau de Joseph, v. JOSEPI. Porter la paix ou la guerre dans les plis de son manteau, allusion aux paroles du Romain Fabius lorsqu'il alla à Car- thage demander réparation de l'offense qu'avait faite Annibal en s'emparant de la ville de Sagonte, alliée des Romains. V. ANTISTHENE et SEM. ENCYCL. Cost. Le manteau a été en usage dès une haute anti- quité, chez tous les peuples civi- lisés. Chez les Grecs, les manteaux les plus usités étaient l'himation, fait de laine non teinte et qui dra- pait entièrement le corps, et la chlamyde, manteaucourt. A Rome, le pallium, imité du manteau grec, tendit à remplacer la toge après la conquête de la Grèce, mais la toge demeura toujours le vêtement national et officiel. Les Barbares, les Francs, portaient, entre autres manteaux, le sagum ou saie, sou- vent de diverses couleurs. Au moyen âge, le manteau devient une partie de l'habit de cour. On voit les chevaliers vêtus d'un man- teau écarlate, long et ample, par- dessus l'armure. Le manteau de- vint un signe d'honneur et d'in- vestiture. Le manteau ducal était Manteau de dame. seme de fleurs de lis et d'armoiries. Les avocats portaient le manteau en signe d'honneur. Les abbés, au XVIIIe siècle, portaient un petit manteau qui ne dépassait pas les genoux. En 1650, le manteau de cavalerie devint un effet d'uniforme. L'infanterie d'Afrique a un petit manteau à capuchon. Mantegazza (Paul). médecin et anthropologiste italien, né à Monza, m. á La Spezzia (1831-1910). Il a fonde le premier laboratoire de pathologie générale qui ait existé en Europe. Auteur de la Physiologie du plaisir, de la douleur, de la haine, etc. Mantegna (Andrea), peintre et graveur italien, ne à Padoue, m. à Mantoue (1431-1506); un des initiateurs de la enaissance italienne; artiste puissant, d'un réa- lisme expressif. Citons de lui: le Christ mort, la Madone de la victoire, le Triomphe de Jules César, etc. Son oeuvre capitale est la décoration de l'église des Eremitani, à Padoue: Histoire de saint Jacques et de saint Christophe. Mantegna. mantègne n. f. V. MANTEQUE. manteion [tè-i-on] n. m. (m. gr.; de manteia, divination). Antiq. rom. Lieu où l'on rendait des oracles, où les sibylles prédisaient l'avenir. mantel tel] n. m. (ane. f. de manteau). Blas Piece honorable, qui est une modification de la chape. (V. la planche BLASON.) mantelé, e adj. Zool. Se dit des animaux qui ont la région dorsale d'une couleur différente de celle du corps: cor neille mante- lée. Blas. Ou- vert en mantel. mantelet [le] n. m. Man- teau court, que portent les femmes. Gran- de pièce de cuir, qui se ra- bat sur le de- vant et les côtés d'une calèche. Abri léger pour la defense ou l'at- taque des pla- ces fortes. Volet fermant un sabord, un hublot, Blas. Courtines du pavillon des armoiries, quand elles ne sont pas couvertes du chapeau. Mantelet. manteline n. 1. Petit manteau que portaient autrefois les femmes de la campagne. mantellate [tèl-la-te] n. f. Nom donné aux religieuses de l'ordre des servites, fondé en 1286 par saint Philippe Beniti, par allusion au court mantelet dont elles se couvraient les épaules. mantelure n. f. Poil du dos d'un chien, lors- qu'il n'est pas de la même couleur que le reste du corps. mantèque [tè-ke] ou mantègne n. f. Graisse de certains animaux, dont les Arabes se servent en guise de beurre. Mantes-la-Ville, comm. de Seine-et-Oise, cant. et à 2 ki. de Mantes- sur-Seine, sur la Vaucou- leurs; 3.600 h. (Mantais). Pla- tre, passementerie. Mantes-sur-Seine ou Mantes-la-Jollie, ch.-1. de c., arr. et à 36 kil. de Versailles (Seine-et-Oise), sur la Seine, au confluent de la Vaucouleurs: ch. de f. Et. : anc. ch.-1. d'arr.; 9.940 h. (Manta's). Collégiale Notre- Dame, de style gothique pri- mitif. La ville fut pillée en Armes de Mantes. 1087 par Guillaume le Con- quérant, qui s'y blessa mortellement. Le cant. a 23 comm., et 24.000 h. Mantes (race de), race de gallinacés, renfermant de jolis oiseaux provenant d'un croisement entre houdan et brahma, et très appréciés dans les formes à cause des qualités de la poule, qui est une pon 155 deuse remarquable, (La chair des volailles de Mantes est excellente.) Manteuffel (baron Edwin de), feld-maréchal prussien, né à Dresde, mn. à Carlstad (1809-1885). 11 prit une part active aux guerres contre le Danemark, l'Autriche et la France, contraignit en 1871 lar- mée française de l'Est à pas- ser en suisse et fut nommé en 1880 statthalter d'Alsace-Lor- raine. Manthelan, comm. d'In- dre-et-Loire, arr. et à 32 kil. de Tours, à la source de l'Echan- don: 1.200 h. Ch. de f, Faluns. mantidés dé] n. m. pl. Famille d'insectes orthoptères des régions chaudes du globe, dont le type est la mante re- ligieuse. S. un mantidé. mantille [1 mil., e] n. f. (espagn. mantilla). Longue écharpe de soie ou de den- telle, que portent sur la tête les femmes espagnoles et qui se croise sous le menton. Mantilly, comm. de l'Orne, arr. d'Argentan, et à 16 kil. de Domfront: 1.350 h. Manteuffel. Mantinée [ne], ane. v. d'Arca- die, célèbre par la victoire rempor- tée sur les Spartiates que comman- dait Agésilas, par les Thébains. sous les ordres d'Epaminondas, qui y trouva la mort (362 av. J.-C.). Mantille. mantispe [tis-pe] n. f. Genre d'insectes né- vroptères. ENCYCL. Les mantispes sont des insectes élé- gants, ressemblant à de petites mantes. Les femelles pondent leurs oeufs à proxi- mité des coques de diverses araignées; les larves, une fois écloses, pénétrent dans ces coques et sucent les oeufs des. araignées. On en connait plus de cinquante espèces, des ré- gions chaudes du globe. mantisse [ti-se] n. f. Par- tie décimale d'un logarithme. Mantispe.. Mantoue ton), v. d'Italie, ch.-1. de la prov. de ce nom: 34.600 h. (Mantouans). Place de guerre tres forte, protégée par les lagunes du Mincio. Cathe- drale, Palais ducal, palais du Té, construits par Jules Romain. Evéché. Riche musée de sculptures et d'an- tiques. Lainages, soieries. Virgile naquit à Andes, près de Mantoue. Bonaparte prit Mantoue, défendue par Wurmser, en 1797.- La prov. a 308.000 h. manture n. f. Genre d'altises, dont on connait une dizaine d'espèces des régions tempérées de l'an- cien monde: la manture rustique, assez commune en France, vit sur les ruines. Mantz (Paul), critique d'art et administrateur, né à Bordeaux, m. à Paris (1821-1895), auteur de: Hans Holbein, François Boucher, Lemoine et Na- toire, etc. manubaliste [lis-te] n. f. (du lat. manus, main, et du gr. ballein, lancer). Antiq. rom. Sorte d'arbalète. manubrium bri-om] n. m. (mot lat. signif. manche). Chacune des huit cellules composant l'an- théridie des algues characées, à cause de leur forme allongée. Manuce (Alde, abrév. de Théobalde), dit l'An- cien, né à Bassiano, m. à Venise (1449-1515), chef de cette illustre famille d'imprimeurs vénitiens que l'on désigne aussi sous le nom d'Aldes. Il fonda a Venise, en 1490, une imprimerie que rendirent cé lèbre ses éditions princeps des chefs-d'oeuvre grecs et latins. Son troisième fils, PAUL, imprimeur et erudit, latiniste et cicéronien, né à Venise, m. a Rome (1511-1574). ALDE le Jeune, fils du précé- dent, imprimeur et écrivain, ne à Venise, m. à Rome (1547-1597), fut mis à la tête de l'imprimerie du Vatican. manucode n. m. Nom vulgaire d'un paradisier qui habite la Papouasie. manucure ou manicure n. (du lat. manus, main, et cura, soin). Spécialiste qui soigne les mains. manuducteur n. m. (du lat. manus, main, et ductor, conducteur. Officier qui, jadis, conduisait le chant dans une église. manuduction [duk-si-on] n. f. (de manudue- teur). Direction du chant dans une église. (Vx.) manuel, elle nu-el, é-le] adj. (lat. manualis; de manus, main). Qui se fait avec la main: travail manuel. Qui a rapport au travail de la main : une grande habileté manuelle. N. m. Livre qui présente, sous un petit format, les notions essentielles d'un art, d'une science: manuel de philologie. N. f. Outil dont se sert le cordier pour tordre les cordes. Manuel d'Epictète ou Abrégé des doctrines de ce philosophe moraliste, par Arrien; chef-d'oeuvre pour la noblesse des pensées et la beauté du style (ne s.). Manuel I, Comnène, empereur gree de 1143 à 1180, fils et successeur de Jean Comnène. Il lutta avec succès contre les Tures et les Serbes, mais dut acheter fort cher l'alliance de Venise. Ses colossales entreprises ruinèrent l'Etat, et sa sympa- thie pour l'Occident ne fit qu'exciter la haine entre Latins et Grees.-MANUEL II, Paléologue, empereur gree de 1391 à 1425. Il dut se reconnaitre tributaire des Tures et se retira dans un cloitre, où il mourut. On lui doit des ouvrages de théologie et de morale. des discours, des lettres pleines d'éloquence et de finesse. Manuel (l'infant DON JUAN), prince et écrivain espagnol (1282-1348), auteur de traites moraux et du Comte Lucanor ou Livre des exemples, inspiré des contes orientaux. Manuel Pierre-Louis), procureur général de la Commune de Paris et conventionnel, né à Montar- gis, décapité à Paris (1751-1793). Manuel (Jacques-Antoine), homme politique français, orateur éloquent, né à Barcelonnette, m. a MAN Maisons-Laffitte (1775-1827), député sous la Restau- ration. Il fut expulsé de la Chambre pour avoir fait opposition à la guerre d'Es- pagne en 1823, en pré- voyant pour Ferdinand VII le sort de Louis XVI Manuel (Eugène), lit- térateur français, né et m à Paris (1823-1901). It a cul- tive avec succès la poésie familière intime et popu- laire Pages intimes, Poe mes populaires, Pendant la guerre. Il a écrit aussi un drame: les Queriers.. Manuel de Portugal. V. MANOEL. J.-A. Manuel. manuellement è-le- man adv. Avec la main. manufacturable [fak-tu) adj. Qui peut être manufacturé: matériaux manufacturables. manufacture fak-tu-rej n. f. (du lat, manus, main, et de facture). Vaste établissement industriel: fonder une manufacture. Ouvriers d'un établisse- ment de ce genre licencier une manufacture. ENCYCL. C'est sous le règne de Louis XIV que s'éleverent en France les premières manufactures; mais ce n'est qu'à partir de la Révolution que l'in- dustrie manufacturière a joui du régime de liberté indispensable à son extension. Cette extension est devenue prodigieuse, sous l'influence du développe- ment des besoins, des progrès de la concurrence, de l'emploi des machines et de la division du travail.. Le travail a été l'objet de réglementations, ayant pour but de le contenir dans des limites conformes aux lois de la nature et de l'humanité. Diverses institutions ont été établies dans le but de veiller aux intérêts de l'industrie manufacturière : cham- bres de commerce, chambres consultatives des arts et manufactures, comité consultatif des arts et manu- factures. (V. ARTS ET MANUFACTURES, TRAVAIL, ETA- BLISSEMENTS DANGEREUX, APPAREILS À VAPEUR, etc.) fak-tu-ré v. a. Fabriquer dans une manufacture: manufacturer du tabac. manufacturier fak-tu-ri-e], ère n. Proprié taire d'une manufacture. Adjectiv. Qui se livre ou se rapporte à la fabrication : les Anglais sont un peuple manufacturier. manufacturer manufacturièrement [fak-tu, man] adv. Comme on fait dans les manufactures. manulée [le] n. f. Genre de scrofulariacées de l'Amérique du Sud. manuluve ou maniluve n. m. (du lat. ma- mus, main, et luere, laver). Bain de mains. manu militari, mots lat. signif.: Par la main militaire. Locution usitée surtout dans le langage. juridique et qui équivaut à: par l'emploi de la force armée, de la gendarmerie: expulser quelqu'un manu militari. manumis, e mi, i-se] adj. (lat. manumissus). Feod. Mis en liberté, affranchi. manumission [mi-si-on] n. f. (lat. manumis- sio). A Rome et au moyen âge, action d'affranchir un esclave, un serf, avec certaines formalités légales. manus [nuss] n.f. (mot lat signif. main). Dr. rom. Droit de puissance analogue à celui de la puissance. paternelle, qui appartenait au mari sur sa femme. manuscription nu-skrip-si-on] n. f. (de ma- nuscrit). Action d'écrire à la main. manuscrit nu-skri], e adj. (du lat, manus, main, et scriptus, écrit). Qui est écrit à la main : une page manuscrite. N. m. Ouvrage écrit de cette façon la Bibliothèque nationale contient des manus- crits d'un priz inestimable. - ENCYCL. La forme que le manuscrit garda pen- dant toute l'antiquité classique est celle du rouleau ou volumen, et, jusque vers le 1e siècle de l'ère chrétienne, l'unique matière employée fut le papy- rus. Le rouleau, dont la longueur était variable et allait quelquefois jusqu'à une douzaine de mètres. était généralement divisé, dans le sens de la lon- gueur, en colonnes ou en pages; les lignes étaient done dans le sens de la longueur. Pour mettre le rouleau à l'abri de la poussière, on le glissait dans un étui. Le papyrus perdit peu à peu de sa faveur: on lui préféra le parchemin. La forme de rouleau fut elle-même abandonnée. Le manuscrit fut des lors composé de cahiers appelés quaternions et for- més originairement par la réunion de quatre feuil- lets. Ces manuscrits étaient d'un format presque carré. Les plus anciens spécimens qu'on en ait con- servés ne paraissent pas remonter au delà du me ou du ive siècle. manus habent et non palpabunt. V. oCULOS. manustupration [stu-pra-si-on] n. f. (du lat. manus, main, et stuprare, souiller). Onanisme, mas- turbation. manutention (tan-si-on] n. f. (du lat. manus, main, et tenere, tenir). Administration, gestion: ma- nutention des deniers publics. Manipulation de cer- taines marchandises. Endroit où se fait cette mani- pulation. Service des subsistances des armées de terre et de mer, Etablissement où se fabrique le pain pour la troupe. manutentionnaire tan-si-o-ne-re] n. m. Chef d'une manutention. Employé d'une manu- tention. manutentionnel, elle [tan-si-o-něl, è-le adj. Qui concerne la manutention. manutentionner [tan-si-o-né v. a. Confee- tionner. manier, en parlant des marchandises et, spécialement, du pain des troupes, du tabac, etc. manuterge [tèr-je] n. m. (du lat. manus, main, et tergere, essuyer). Petit linge avec lequel le prêtre s'essuie les doigts au moment du Lavabo de la messe. manx ou manxois n. m. Linguist. V. MANNOIS. Manyéma, pays de l'Afrique équatoriale, sur le Congo supérieur. manzanilla ( mll.] n. m. Variété du vin de Jérés, aromatique et légèrement amère. Manzanillo de Cuba, v. de l'ile de Cuba (prov. de Santiago de Cuba), sur la baie de Buena Esperanza (mer des Antilles); 56.000 h.