MAN mannequin [ma-ne-kin n. m. (de manne). Pa- nier long, étroit et à claire-voie. Espèce de hotte de chiffonnier. Ornement architectural figurant un pa- nier de fruits et de fleurs. mannequin [ma-ne-kin] n. m. (du flam. mane- kin, petit homme). Figure de bois à membres arti- Mannequins d'artiste. culés, à l'usage des peintres, des sculpteurs, etc. Fig. Homme sans caractère, que l'on fait mouvoir comme on veut. Forme humaine en bois ou en cartonnage, sur laquelle les tailleurs, les couturières étalent ou essayent les vêtements. Jeune fille, jeune femme employée par les coutu- riers et couturières pour mettre en valeur les nou- veaux modèles de robes, de costumes, qu'elle en- dosse momentanément. Epouvantail à forme hu- maine, pour les oiseaux. Mannequin d'osier (le), roman par A. France, le second de la sèrie inti- tulee Histoire contempo- Mannequins de couturière. raine. Les déboires conju- gaux de M. Bergeret en constituent le sujet central. mannequinage [ma-ne ki-na-je n. m. Genre de sculpture employé dans la décoration des édifices. mannequiné (ma-ne-ki-né), e adj. Qui sent le mannequin, qui est disposé avec affectation et raideur. 11 mannequiner [ma-ne-ki-ré v. a. Br-arts. Dis- poser d'une manière raide et peu naturelle: manne- quiner ses personnages. Mannerheim (Gustavus Charles, baron), offi- cier et homme politique finlandais, né à llilnes (comté d'Abo) en 1869. Aide de camp du tsar Ni- colas II, il regagna la Finlande à la Révolution. recruta la garde blanche pour lutter contre l'a rouge des bolchevistes allies aux Allemands. En 1918, il fut nommé régent par les Finlandais. mannette ma nè-te] n. f. Petite manne. Mannheim (man'-ha-im], v. de l'Etat libre de Bade; 230.000 h. Metallurgie, produits chimiques. Détruite par les Français en 1689. mannide n. f. An- hydride CHO, obtenue soit en chauffant la man- nite à 200°, soit en faisant agir l'acide butyrique sur la mannite. mannifère man'-ni] adj. Qui fournit de la man- ne: tamarinier mannifère. Mer Manning. Manning (Henri Edward), prélat anglais, né à Totteridge, m. a Lon- dres (1808-1892). Après avoir renoncé à l'anglica- nisme (1851) et embrassé le catholicisme, il fut nom- mé par Pie IX, en 1865, archevêque de Westmins- ter. On lui doit, entre autres ouvrages: l'Eglise et la Société moderne, mais il fut surtout un homme d'action et d'oeuvres. En 1889, son ascendant lui permit de mettre fin à la grève des dockers de Londres. mannitane n. f. Anhydride CH¹0, obtenue soit en chauffant la mannite à 200°, soit en décompo- sant les éthers mannitiques par l'eau, l'alcool ou les alcalis. mannite [man-ni-te] n. f. Chim. Suere ayant pour formule chimique CHO", qui constitue la plus grande partie de la manne et que l'on trouve encore dans certains champignons, dans le céleri, les olives, le cidre, etc. Syn, FRAXINE, SUCRE DE CHAMPIGNON, GRENADINE. ENCYCL. La mannite s'extrait de la manne en épuisant celle-ci par l'eau, ou mieux par l'alcool; elle fond à 1660. A 2000 elle se déshydrate en donnant deux anhydrides: la mannitane et la mannide. La mannite fermente par l'action de divers fer- ments en donnant certains alcools et acides. Elle ne constitue pas le principe purgatif de la manne. et n'est pas employée en pharmacie; seul, son éther nitrique la nitromannide a reçu quelques applica- tions: c'est un explosif très violent, susceptible de remplacer le fulminate de mercure. mannité [man-ni] e adj. Se dit des boissons et en particulier des vins qui ont subi une alté- ration qui leur donne une saveur aigre-douce. (Cette altération est due à un ferment qui transforme leur sucre en mannite, acide lactique et acide acétique.) mannitine n. f. Dérivé azoté de la mannite, obtenu en distillant ce produit avec du sel ammo- niac; c'est un liquide huileux toxique. mannitique adj. Se dit d'un acide, produit d'oxydation de la mannite. mannitose n. f. Syn. de MANNOSE. mannlicher n. m. Fusil à répétition, dont il existe divers types. (Ainsi nommé de son inventeur. l'Autrichien Mannlicher, né à Mayence, m. à Vienne [1848-1904], dont le premier fusil fut adopté par l'Au- triche en 1886.) mannoheptite n. f. Syn. PERSEITE. mannois [ma-noi] n. et adj. m. Idiome cel- tique parlé dans l'ile de Man. Syn. MANX et MANXOIS. 153 - - mannose man-nó-ze] n. m. Suere glucosique de formule chimique CH (OH). (CH.OH) CHO déri- vant de la mannite et dont l'une des variétés s'ob- tient en traitant le corozo ou ivoire végétal par l'acide sulfurique. Syn. de MANNITOSE. Mannozi (Giovanni), peintre italien, né à San Giovanni (1590-1636). 11 a excellé dans la fresque et dans la peinture religieuse (palais Pitti et Mossi). manocage n. m. Action de mettre le tabac en manoques. Manoel I, roi de Portugal. V. EMMANUEL le Fortuné. 'Manoel II, roi de Portugal, né à Lisbonne en 1889, second fils de Carlos Ier et d'Amélie de Bourbon. Il a succédé à son père, assassiné en même temps que son frère le prince héritier Phi- lippe, en 1908; détrôné en 1910. manoeuvrable adj. Qu'on peut manoeuvrer: une goélette bien maneuvrable. manœuvrant [ran), e adj. Se dit d'un navire, pour exprimer la manière dont il obéit à la manoeuvre. manœuvre n. f. (du lat. manus, main, et de opera, ceuvre). Action, manière de régler le jeu d'un appareil: manoeuvre d'une pompe. Exercice que l'on fait faire aux soldats pour leur apprendre le manie- ment des armes et les diverses évolutions aller à la manoeuvre. Grandes manauvres, celles qui s'exécu- tent en plein champ, en terrains variés, et durant plu- sieurs semaines. Art de gouverner un vaisseau. Cordage du bord: maneuvre courante, dormante. Fausse manoeuvre, manoeuvre faite mal à propos au fig. Action maladroite, qui va à l'encontre du résultat désiré. Fig. Brigue, intrigue: manoeuvres de Bourse, manoeuvres electorales. Manoeuvres frau- duleuses, moyens employés pour surprendre la con- fiance d'un tiers. N. mn. Aide maçon. Ouvrier qui ne fait que de gros ouvrages. Fig. Mauvais artiste. ENCYCL. Dr. En droit pénal, le mot manoeuvre est employé en matière d'obtention frauduleuse de souscription, de provocation frauduleuse de hausse ou de baisse, d'attentats contre la sûreté de l'Etat, de détournement frauduleux de suffrages, et surtout d'escroquerie. Des allégations mensongères ne cons- tituent pas à elles seules des manoeuvres: il faut que ces allégations aient été accompagnées d'un acte extérieur destiné à faire croire a leur sincérité. V. ESCROQUERIE. -Milit. Grandes manoeuvres. Dommages aux propriétés privées. En cas de dommages causés aux propriétés privées par les manoeuvres des corps d'ar- mée, une commission fixe le chiffre des indemnités à allouer aux intéressés, et en dresse l'état. Si les intéressés acceptent cette fixation, ils reçoivent immédiatement le montant de l'indemnité, sur leur émargement. Sinon, un extrait du procès-verbal est remis au juge de paix ou au tribunal chargé de statuer sur les réclamations, et le payement de l'al- location est mandaté ultérieurement par les soins de l'intendance militaire. V. REQUISITION, manœuvrée uré n. f. Travail manuel ou corvée à bras, qu'un vassal devait à son seigneur. noeuvre. manœuvrer ure v. a. Faire exécuter des mouvements à: manouvrer un vaisseau. Fig. Ma- nier, diriger maneurrer habilement les fonds se crets. V. n. Exécuter des mouvements : la troupe a bien manoeuvré. Commander des mouvements: géné- ral qui sait bien manauvrer. Fig. Prendre des me- sures pour réussir manoeuvrer sourdement. manœuvrerie rf n. f. Habitation d'un ma- manoeuvrier [uri- n. m. Celui qui entend bien la manoeuvre des troupes, des vaisseaux. Fig. Polemiste habile: ce journaliste est un excellent manoeuvrier. Adjectiv.: un général manoeuvrier, manographe n. m. (du gr. manos, peu dense. et graphein, écrire). Physiq. Syn. de MANOMETRE A EXPLOSION. Se dit quelquefois pour manomètre, mais désigne plus spécialement l'indicateur optique établi pour obtenir le diagramme des moteurs à explosion. manoir n. m. (du lat. manere, rester). Autref., Habitation d'un propriétaire de fief qui n'avait pas le droit de construire un château avec donjon. Auj.. Toute habitation de quelque importance, entourée de terres. Par plaisant. Habitation quelconque. - ENCYCL. Les anciens manoirs, quoique non for- tifiés, pouvaient être cependant entourés de murs et de fossés. Parfois, le manoir est un ensemble de bâtiments destinés à l'exploitation agricole ; quel- quefois même, il n'est qu'une maison de plaisance (Blois, Fontainebleau, sous les Valois). Louis XI interdit aux chevaliers et aux écuyers de transfor mer leurs manoirs en châteaux forts. Pendant la guerre de Cent ans, les manoirs fortifiés étaient devenus des postes solides de défense, mais aussi, parfois, de vé- ritables repai- res de bri- gands. Les ma- noirs se sont conservés sur- tout en grand nombre dans les pays anglo- normands ma- nor-house). La construction des manoirs prend, à partir du xvIe siècle, l'aspect d'une simple habi- tation des champs, et vise à l'élé- gance. Au XVIIe siècle, le château symétrique du règne de Louis XIV rem- place le manoir. Manoir, manola n. f. (m. espagn.). Grisette de Madrid: la manola a disparu en Espagne, comme la gri- sette en France. Pl. des manolas. manolo n. m. (m. espagn.). Amant d'une ma- nola. Pl. des manolos. Manom ou Manon, comm. de la Moselle, arr. de Thionville; 1.520 h. Ch. de f. MAN manomètre n. m. (du gr. manos, rare, et metron, mesure), Appareil destiné à indiquer la ten- sion de la vapeur et des gaz: manomètre à air libre; manomètre métallique. ENCYCL. La différence qui existe entre le baromètre et le manomètre est que le premier mesure la pression de l'atmosphère libre, tandis que le second ert à apprécier la force élastique d'un fluide contenu dans un espace fermé. Otto de Guericke avait imaginé, vers le milieu du xvne siècle, un instrument appelé manoscope. ayant pour objet d'indiquer les variations de densité de l'air; Varignon créalemanométre (1705). Manomètre à air libre. C'est le meilleur de tous les manomètres; il est généralement employé pour faire connaitre la tension de la vapeur dans les machines fixes. Il se compose d'un tube de verre ouvert à ses extrémités, et plon- geant dans un réservoir de mer- cure placé dans une cuvette fer- mée. La vapeur arrive dans la cuveite et fait monter plus ou moins le mercure dans le tube. II est facile de graduer l'appareil. Il presente l'inconvénient de nécessi- Manomètre à deux ter une colonne de verre d'autant plus haute que la pressionalaquelle la chaudière peut fonctionner est comprimé, plus élevée. Pour les chaudières à basse pression, on préfère les manomètres sans cuvette et à deux bran- ches, parce que la pression étant indiquée par la difference des niveaux du mercure, chaque atmo- sphère de pression est représentée, dans la branches 0.76 ouverte, par une hauteur de Mano- métre a air libre sans cu- vette el à air bran- ches. Parmi les manomètres à air libre, citons encore celui de Richard, et le manomètre différentiel de Galy-Cazalat. Manomètre à air comprimé. Le fonctionnement de ce manomètre repose sur la loi de Mariotte. Il comprend un tube de verre vertical, fermé à sa partie supérieure, et plon- geant inférieurement dans une cuvette fer- mee, à demi remplie de mercure, et dont la chambre communique avec la chaudiere a va- peur. Quand la pres- sion de la vapeur se manifeste dans la cu- vette, le mercure com- prime l'air dans le tube, et y monte d'autant plus que la pression. de la vapeur est plus forte. La graduation de cet instrument se fait par comparaison avec un manomètre à air libre. Les manométres à air comprimé sont de volume restreint; aussi furent ils employés de préfé- rence depuis l'origine des machines à vapeur. Mal- gré ces avantages, ils présentent des chances de dérangement, qui les ont fait à peu près abandon- ner pour les manomètres métalliques. Manomètre de Bourdon. Manomètres métalliques. E. Bourdon en France et E Rahskopff en Allemagne ont, les premiers, exécuté des manomètres sans mereure. Le mano- metre à spirale creuse de E. Bourdon est basé sur la tendance à se redresser qu'a un tube cintré, lorsqu'il est soumis intérieurement a la pression d'un fluide. Manometres enregistreurs. Ces manomètres enre- gistrent la pression d'une façon continue; ils don- nent des renseignements précis sur la façon dont un chauffeur a su conduire les foyers. manométrie [tri n. f. Art de mesurer les tensions des vapeurs et des gaz. manométrique adj. Qui concerne le mano- mètre: procédés manométriques. Manon, opera-comique en cinq actes et six ta- bleaux, paroles de H. Meilhac et Ph. Gille d'après le roman de Manon Lescaut, musique de Massenet (1884). De cette partition tendre et passionnée nous citerons, au premier acte, l'air de Manon: Je suis encore tout étourdie, le trio des grisettes, les cou- plets de Lescaut: Ne bronchez pas: soyez gentille. la cantilene: Voyons Manon, plus de chimères; an deuxième, la romance de Manon: Adieu notre petite table; au troisième, le tableau du Cours-la-Reine et la scène de Saint-Sulpice, etc. Manon Lescaut lès-ko], célebre roman de l'abbé Prévost, son chef d'oeuvre. Le chevalier Des Grieux. en quittant Amiens, a rencontré Manon dans une bôtellerie. Ils s'aiment à première vue, et fuient vers Paris, où lamentables aventures les attendent. Manon devient la maitresse d'un riche gentilhomine, Des Grieux est enlevé par ordre de son père, puis entre un moment au séminaire de Saint-Sulpice, d'où l'arrachent les supplications de Manon repen- tante. Plus tard, entraine par le frère de Manon, il triche au jeu et se fait un moment arrêter avec elle. Ils s'évadent; mais une nouvelle folie de Manon la fait déporter en Amérique avec un convoi de filles de mauvaise vie. Des Grieux l'y accompagne, et Manon inourra finalement de fatigue, au désert, en fuyant la rancune du gouverneur de la Nouvelle-Orléans. Le recit est plein de vérité et de vie. L'auteur y peint la passion d'un trait ineffaçable, atteignant, selon l'ex- pression de Sainte-Beuve, la profondeur la plus inouie de la passion, par le simple naturel da récit (1731). Manonviller, fort isolé, à 14 kilom. E. de Lunéville, le plus rapproché de l'ancienne frontière. Il commandait la ligne de Strasbourg et la vallée de la Vezouse, Bombardé le 26 août 1914, par les Allemands, il dut se rendre le lendemain. manoque n. f. Pelote de filin, bitord, merlin, lusin, de 30 à 60 brasses. Petite botte de feuilles de tabac séchées. manoquer [ké] v. a. Mettre le tabac en ma- noques. manoscopé n. m. V. MANOMETRE. Manosque, ch.-1. de c. (Basses-Alpes), arr. et à 23 kil. de Forcalquier, sur un aff. de la Du- rance; 5.020 h. (Manoscains). Remparts du xive siècle.
Page:Larousse universel, 1922, II.djvu/164
Cette page n’a pas encore été corrigée
