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LOU caines de Paris et de Lyon, et les complots légiti- mistes. C'est au milieu de ces luttes qu'il fut emporté par le choléra (1832), Sous le ministère du 11 octobre (Soult, Guizot. Thiers). Guizot présenta en 1833 une loi accordant l'instruction gratuite pour tous les en- fants pauvres, et établissant une école normale pri- maire dans chaque département. Cette époque fut troublée par de nouvelles insurrections à Paris et à Lyon. L'agitation des esprits, partout, était extrême. Louis-Napoléon erut pouvoir profiter de cet affai- blissement de l'autorité pour tenter, d'ailleurs sans succès, un premier coup de main à Strasbourg (1836), puis un autre à Boulogne (1850). Louis-Philippe, souverain intelligent, d'une réelle Sonté, mais d'un caractère souvent faible, perdit la plus grande partie de sa popularité par l'incertitude et la timidité de sa politique étrangère. A partir de 1832, les conflits en Orient, amenés par la rivalité du sultan Mahmoud et du puissant pacha d'Egypte, Méhémet Ali, faillirent faire éclater une guerre dans laquelle la France, très favorable à l'Egypte, aurait- eu à lutter contre l'Europe coalisée par le traité de Londres du 15 juillet 1840. Thiers ft voter par les Chambres un crédit pour les fortifications de Paris, et mit l'armée sur pied de guerre. Mais le roi vou- lait la paix à tout prix; il abandonna son ministere. et Thiers céda la place à Guizot, qui, après s'être rallié au concert européen et avoir inauguré avec l'Angleterre une politique d'entente cordiale, dont l'affaire Pritchard (v, ce nom) souligna la timidité, conserva la direction des affaires de 1840 à 1848. Guizot maintint l'ordre matériel à l'intérieur, mais refusa avec obstination toute amélioration dans nos institutions politiques et notamment dans le régime électoral, jusque-là censitaire. A Paris, le gouverne- ment ayant refusé d'autoriser un banquet refor miste, insurrection éclata le 24 février 1848. Louis-Philippe abdiqua en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, dont le père, le duc d'Orléans, était mort en 1842. Mais la foule envahit la Chambre des députés, au moment où la duchesse d'Orléans, nommée régente, venait faire reconnaitre son fils. Toute la famille royale dut prendre la fuite, et Louis-Philippe se réfugia en Angleterre, tandis qu'un gouvernement provisoire, imposé à la Cham- bre, proclamait la République à l'Hôtel de Ville (1848). Louis-Philippe eut de nombreux enfants : Ferdinand, duc d'Orléans, mort par accident en 1852. père du comte de Paris Philippe; Louise, femme de Leopold Ier, roi des Belges: Marie, femme du duc de Wurtemberg, Frédéric-Guillaume; Louis, duc de Nemours: Marie-Clémentine: François, prince de Joinville: Henri, duc d'Aumale; Antoine, duc de Montpensier. V. ORLEANS. -Iconogr. Le roi Louis-Philippe et ses fils: le duc d'Orléans, le due de Nemours, le prince de Join- ville, le duc d'Aumale et le due de Montpensier, tableau d'Horace Vernet, à Versailles (V. p. 70. Por- traits de Louis-Philippe, tableaux de Gérard et de Winterhalter, à Versailles. Louisville, v. des Etats-Unis d'Amérique (Kentucky), sur l'Ohio; 235.000 h. Université, métal- lurgie, tanneries. Louksor. Géogr. V. LOUQEOR. Loulay [le], ch.-1. de c. (Charente-Inférieure), arr. et à 36 kil, de Saintes, non loin de la Boutonne; 560 h. Ch. de f. Et. Commerce de mules. - Le cant. a 17 comm., et 6.900 h. Loulé, v. du Portugal (Algarve, prov. de Faro); 24.000 h. Ma nufacture de porcelaines. loulou, outte [ou-te) n. Petit nom tendre donné aux enfants ou aux femmes. Loulou. loulou n. m. Petit chien à long poil blane, gris argenté ou noir, à museau pointu. Louny, v. de Tchécoslovaquie Bohème), sur la Ohre; 10.000 h. Ch.-1. de district. loup [lou] n. m. (lat. lupus). Genre de mammifères carnivores. de la famille des canidés. Demi- masque de velours ou de satin noir que mettaient autrefois les dames lorsqu'elles sortaient, et qu'on met encore aujourd'hui au bal masqué, en temps de carnaval. Faute, erreur dans un travail : une lacune dans un manuscrit, une piè- ce de vêtement mal montée, etc., voilà autant de loups. Agglomé- ration de matière mal fondue qui se forme dans le mi- nerai en fusion. Jeu d'enfants, dans lequel l'un deux Loup. Le loup (jeu), fait le loup, un second le berger, et derrière lui, les au- tres, qui se tiennent à la queue leu leu, sont les mou- tons. Le loup cherche à prendre le dernier mouton, et le berger fait ses efforts pour l'empêcher de pas- ser.) Appareil servant à préparer le cardage des Le Loup (sonnerie de trampe). laines. Forte pince courbée pour arracher les clous. Véner, Sonnerie de trompe annonçant aux veneurs que la meute a mis sur pied et lance le loup. 96 Fig. Personne méchante sous des dehors de bonté : l'Evangile appelle loups les pharisiens. Marcher à pas de loup, sans bruit et dans le dessein de sur- prendre. Hurler avec les loups, faire comme les autres. Froid de loup, très rigoureux. Loup de mer, espèce de phoque; vieux inarin. Fig. Se mettre dans la gueule du loup, s'exposer soi- même à un danger qu'on aurait pu éviter. Tenir le loup par les oreilles, être dans une situation pénible dont on ne peut sortir sans courir de grands dangers; être au coeur d'une difficulté. Avoir vu le loup, en parlant d'une jeune fille. avoir eu commerce avec un Tête de loup. homme. Enfermer le loup dans la ber- gerie, mettre quelqu'un dans une situation dont il peut abuser. (Se dit aussi d'une dent que l'on obture avant d'en avoir guéri la carie, etc.) En fuyant le loup, rencontrer la louve, pour éviter un danger, tomber dans un autre. Etre connu comme le loud gris, comme le loup blane, étre connu de tout le monde. Entre chien et loup, à la nuit tombante. Tête de loup, brosse ronde portée par un long manche, et servant à nettoyer les pla- fonds. Saut de loup, large fossé que l'on creuse souvent à l'extérieur d'un pare pour servir de clôture sans bou- cher la vue. Dents de loup, decoupure à angle aigu dans un ouvrage de lin- gerie. PROV.: Les loups ne se mangent pas entre eux, les méchants ne cher- chent pas à se nuire Saut de loup. les uns aux autres. Le loup mourra dans sa peau, les méchants ne s'amendent pas. Quand on parle du loup, on en voit la queue, il arrive souvent qu'une personne survient au moment qu'on parle d'elle. - ENCYCL. Zool. Le loup, plus haut, plus robuste que le chien, habite surtout l'Europe, le nord de l'Asie et de l'Amérique. Son pelage varie suivant le climat et l'âge: il est gris, rous- sâtre ou blanchâtre. Le loup fré- quente les lieux soli- taires, les fourrés, les ravins, les steppes; il se cache le jour, et, la nuit, rôde pour chercher sa proie. En hiver, les loups se réunis- sent en bandes; chasseurs infatigables, ils attaquent les boeufs, les moutons, les chevaux, etc., le gibier, et même l'homme quand la faim les presse. La louve allaite quatre ou cinq louveteaux durant cinq ou six semaines. Pris jeune, le loup peut s'apprivoiser, mais il ne reste docile que dans la première et dans la seconde année. Loup. Mung 47 - Loup d'Agubbio (le), tableau de Luc-Olivier Merson (1878), au musée de Lille (V. p. 105). Un loup féroce ravageait les environs de Gubbio, en Italie, Saint François d'Assise alla le trouver et lui fit pro- mettre de ne plus nuire aux habitants de la ville, qui subviendraient à sa nourriture. Cette légende a été gracieusement représentée par l'artiste dans la reconstitution intéressante d'une ancienne cité d'Italie. Loup (le). constellation australe, comprenant 51 étoiles; certaines se voient à l'ouest et au-dessous da Scorpion. Loup [lou] (saint), évêque de Troyes, né à Toul vers 400, m. en 479. 11 sauva Troyes des fureurs d'Attila en 451. Fête le 25 juillet. Loup de Ferrières Lupus Servatus), abbé bénédictin, né dans le diocèse de Sens vers 805, m. après 862: un des lettrés les plus délicats de son temps. Il a laissé un recueil de Lettres latines et un traité dans la même langue Sur les trois questions agitées de son temps : la prédestination, la grâce et le libre arbitre. loup-bérou n. m. Loup-garou. (Vx.) loup-cerve n. f. Femelle du loup-cervier. loup-cervier [lou-ser-vi-e] n. m. (du lat. cer- varius, qui attaque les cerfs). Espèce de lynx de l'Europe septentrionale et centrale. Fig. et fam. Capitaliste avide. Pl. des loups-cerviers. loupe n. f. Tumeur qui vient sous la peau, et qui est quelquefois d'un volume très con- sidérable. Excrois- sance ligneuse qui vient sur le tronc et sur les branches de certains arbres, Masse de matière nacrée dans la coquille de l'huitre perlière, Bri- que ou carreau ayant servi à la fonte de l'or ou de l'argent. Lentille de verre bi- convexe, qui grossit les objets. Masse de Pos Loupes. fer fondue et cinglée sous le marteau. Sorte de bane employé par les doreurs. Arg. Fainéantise, flânerie. - ENCYCL. Pathol. Les loupes sont dues à la dis- tension d'une ou de plusieurs glandes sébacées, dont le canal excréteur s'est obstrué. Leur nom seien- tifique est kyste sébacé. De petites dimensions, elles n'ont pas besoin d'être traitées. Quand elles gros- sissent de façon gênante ou siègent dans des régions trop en vue, on a recours à la chirurgie, qui les sup- prime par une opération bénigne. LOU - Bot. Les loupes sont formées d'un bois très dur, dont les fibres ont des àirections flexueuses souvent très bizarres. Elles proviennent d'une réac- tion des tissus de l'arbre contre quelque blessure ou contusion. En général, elles nuisent peu aux arbres; souvent même, elles améliorent la qualité du bois. Les loupes d'ormes, de noyer sont recherchées par l'ébénisterie. Loupe (La), ch.-1. de c. (Eure-et-Loir), arr. et à 38 kil. de Chartres; 2.100 h. (Loupiots). Ch. de f. Et. Imprimerie. Le cant. a 17 comm., et 8.500 h. louper pej v. n. Arg. Fainéanter, travailler paresseusement. V. a. Pop. Mal exécuter, manquer. loupeur, euse [eu-se] n. Arg. Paresseux, rô- deur. loupeux, euse [ped, eu-se] adj. Qui a des loupes: front loupeur. loup-garou n. m. (de loup, et de garou, em- prunté à l'anglo-saxon verewolf, homme-loup). Sorte de lutin ou de sorcier qui, suivant les gens super- stitieux, erre la nuit, transformé en loup. Fig. Hom- me d'humeur farouche, qui n'a de société avec per- sonne. Adjectiv.: caractère, accueil loup-garou. Pl. des loups-garous. - ENCYCL. Le peuple des campagnes appelait loup- berou, loup-garou ou lycanthrope un sorcier qui, tra- vesti en loup, courait les champs pendant la nuit. Sa peau était à l'épreuve de la balle, à moins que celle-ci n'eût été bénité dans la chapelle de Saint-Hubert, patron des chasseurs, que le tireur ne portát sur lui du trèfle à quatre feuilles, etc. Cette superstition ridicule disparait aujourd'hui de plus en plus. loupiau ou loupiot [pi-o] n. et adj. Arg. Se dit d'un enfant, d'une personne très jeune. loupion n. m. Pop. Chapeau d'homme. Loupoigne, comm. de Belgique (Brabant, arr. de Nivelle); 1.600 h. Louppart (Bois), bois du dép, de la Somme, arr. de Péronne, sur le plateau de Bapaume, au N. de l'Ancre. Conquis par les Britanniques le 13 mars 1917, lors du repli allemand: perdu par eux au prin- temps de 1918, mais regagné par les Néo-Zélandais de l'armée Byng le 24 août de la même année, pen- dant la troisième bataille de Picardie. Louqsor, Louksor on Louxor, v. d'Egypte (Haute-Egypte, prov. de Keneh), sur le Nil; 12.600 h. Ch.-1. de district. Un des quatre villages construits sur l'emplacement de l'ancienne Thebes. Célèbre temple consacré à Amon. L'obélisque de la place de la Concorde (Paris) a été apporté de Louqsor. V. OBELISQUE. Lourches, comm. du Nord, arr. et à 5 kil. de Valenciennes, sur l'Escaut: 5.620 h. Ch. de f. Houille, construction de bateaux. En partie détruit au cours de la Grande Guerre. lourd [lour], e adj. (du lat. luridus, sombres. Pesant, difficile à porter, à remuer: lourd fardeau. Dont les mouvements sont lents et pénibles: un cheval lourd. Fig. Où l'on respire difficilement temps lourd. Lourde faute, grossière. Lourde beso gne, rude, difficile. Formes lourdes, courtes et ra massées. Esprit, style lourd, qui manque de facilité, d'élégance. A liment lourd, difficile à digérer. Lourde charge, pénible à supporter. Avoir la main lourde, frapper rudement: peser plus de marchandises qu'on ne vous en a demandé. ANT. Léger, lourdais [de], e adj. Originaire de Lourdes. Race lourdaise, sous-race du type pyrénéen, dissé- minée dans le département des Hautes-Pyrénées : les vaches lourdaises sont employées aux travaur agricoles. lourdaud [do], C adj. et n. Personne lente et maladroite, ou d'un esprit grossier et lourd. lourdauderie [do-de-ri] n. 1. Grossièreté d'esprit. Action de lourdaud. lourdée [de] n. f. Nom vulgaire du tournis du monton. (On dit aussi LOURDIE, LOURDERIE, LOUR- DINERIE.) lourdement [man] adv. Pesamment: tomber lourdement sur le sol. Fig. Grossièrement : se trom- per lourdement. Sans finesse, sans grâce : peindre, écrire lourdement, ANT. Légèrement. lourderie (ri) ou lourdise [di-ze) n. f. Faute grossière contre le bon sens, la bienséance. Lourdes de]. ch.-1. dec. (Hautes-Pyrénées), arrt et à 17 kil. de Bagnères, sur le gave de Pau; 9.080 h. (Lourdois ou Lourdais). Ch. de f. M. Chateau for. Basilique de Lourdes. du xie siècle. Célèbre lieu de pèlerinage à la Vierge, qu'une enfant, Bernadette Soubirous, déclara lui être apparue, le 11 février 1858. Belle basilique cons- truite dans un superbe site. Commerce d'objets de piété. Le cant. a 37 comm., et 15.030 h. lourdeur n. f. Caractère de ce qui est lourd : la lourdeur d'un fardeau, du temps, du style, etc. ANT. Légèreté. lourdise [di-ze] n. f. V. LOURDERIE. lourdois, e [doi, oi-ze] adj. Sot, imbécile. N. m. Patois, langage populaire. (Vx.) Lourdoueix-Saint-Pierre, comm. de la Creuse, arr. et à 32 kil, de Guéret; 1.800 h. loure n. f. Espèce de musette, en usage au moyen âge et jusqu'au xvi1e siècle. Danse dont l'air, qui se jouait sur cet instrument, était assez lent et écrit en mesure ternaire, avec premier temps sensiblement accentué.