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LOU Marie Louis. gendre de Philippe V. puis de Frédé- rie-Auguste III. électeur de Saxe Philippe d'An- Jou; Marie-Adelaide; Victoire; Sophie; Thérèse : Louise-Marie. Louis XV eut pour successeur son petit-fils Louis XVI. Iconogr. De très beaux portraits de Louis XV existent au Louvre et à Versailles: citons ceux de Carle Vanloo (V. p. 103) et de Louis-Michel Vanloo, de Nivelon. Citons aussi les bustes de Cortot, Gois, Couseny, Bouchardon, etc. Louis XV (style). Il est moins sévère, moins ample, mais plus coquet que le style Louis XIV. A l'intérieur, les grandes salles d'apparat sont rem- placées par des salons plus petits, plus intimes. La spirale, les courbes irrégulières remplacent dans. l'ornementation les sévères lignes droites. Coquilles, palmes, moulures gondolées sont les motifs fonda- mentaux du décor; des marqueteries multicolores, d'aspect riant et joyeux, couvrent les meubles en bois des iles. Les panneaux sont peints de scènes pastorales, et laqués de vernis. Louis, dauphin de France, fils de Louis XV, et de Marie Leczinska. Il épousa Marie-Thérèse de Bourbon, puis Marie-Josèphe de Saxe, dont il eut Louis XVI, Louis XVIII et Charles X; né à Ver- sailles, m. à Fontainebleau (1729-1765). Louis XVI, fills du dauphin Louis (fills de Louis XV) et de la princesse Marie-Josephe de Saxe, né à Versailles en 1755, roi de France en 1774, déca- pité à Paris en 1793. Mariè déjà à Marie-Antoinette d'Autriche, jouissant à juste titre d'une grande répu- tation de vertu, il fut salué à son avenement par des cris d'enthousiasme, qui étaient en même temps des cris de protestation contre les turpitudes du règne précédent. A l'extérieur, la guerre d'Amérique rendit quelque lustre à la monarchie, et permit à la France, par le traité de- Versailles (1783), de re- couvrer quelques-unes des colonies que le traité de Paris lui avait fait perdre. A l'intérieur, Louis XVI montra d'a- bord un réel souci du bien public, et appela au pouvoir Malesherbes et Turgot; mais les concep- tions économiques et po- litiques de ce dernier sou- levèrent une telle oppo- sition que le roi dut s'en séparer. Necker, bien Louis XVI. disgrace suivit de près la publication du Compte rendu de l'état des finances. Alors, commença le re- gne des ministres courtisans, comme Calonne et Brienne, qui laissèrent croitre le déficit et le dé- sordre, tandis que l'influence de la reine devenait toute-puissante. En 1788, il se produisit un mouve- ment d'opinion qui obligea Louis XVI à rappeler Necker. Celui-ci, devant la résistance des notables et le mauvais état du Trésor public, décida le roi à convoquer les états généraux, qui se réunirent à Versailles en 1789. Louis XVI, plein de bonnes intentions, mais faible et subissant l'influence des courtisans et de la reine, perdit sa popularité par ses hésitations, par l'appui secret qu'il donna aux émigrés, par ses négociations avec l'étranger. Il se décida à quitter Paris secrètement avec sa famille. (1791), mais il fut arrêté à Varennes et ramené dans la capitale, où il prèta serment de fidélité à la Constitution. Cependant, la scission entre le roi et la nation ne fait que s'accentuer. Affolé, Louis XVI fait appel aux souverains étrangers, et la guerre éclate (1792). Suspendu de ses fonctions après le 10-Août, enfermé au Temple, il fut accusé de tra- hison, parut devant la Convention, fut défendu par Tronchet, Malesherbes et De Sèze, enfin condamné à mort comme coupable de conspiration contre la liberté de la nation, et d'attentat contre la sûreté générale de l'Etat. L'exécution eut lieu le 21 jan- vier 1793. Le roi montra devant ses juges et devant la mort la fermeté d'âme qui lui avait manqué dans son gouvernement. Louis XVI eut de Marie-Antoinette: Marie-Thérèse- Charlotte, femme du duc d'Angoulême; Louis XVII, et deux autres fils morts jeunes. Iconogr. Portrait de Louis XVI. par Callet, au musée de Versailles (V. p. 103): Louis XVI distri- buant des aumônes aux pauvres, tableau de Her sent. à Versailles (V. p. 104). C est pendant un hiver rigoureux; le roi secourt les paysans des environs de Paris. Louis XVI (style). Il abandonne les dessins con- tournés du style Louis XV, pour revenir à la ligne droite, mais avec une légèreté remarquable dans l'ornementation. A l'intérieur, l'influence des fres- ques antiques de Pompéi et d'Herculanum, récem- ment découvertes, se fait sentir. Au lieu d'ors et de peintures éclatantes, les roses passés, les gris påles, les verts d'eau rehaussés d'un mince filet d'or pré- dominent. La marqueterie en bois précieux orne tous les meubles. Scènes champêtres et sentimentales forment le fond des tapisseries. L'ensemble est dis- cret, sobre et riant tout à la fois. Louis XVII, second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, né à Versail- les en 1785. Enfermé au Tem- ple, sous la garde du cordon- nier Simon, il fut, après l'exé- cution de son père, proclamé roi de France par les princes émigrés. Il mourut à Paris, dans sa prison, en 1795. Certains auteurs prétendent qu'on le fit évader, et qu'on lui substitua un enfant malade. A la faveur de cette opinion, certains intri- gants, dont les plus connus sont NaundorffetMathurin Bruneau, cherchérent, depuis la chute de Napoléon Ier, a se faire pas- ser pour le dauphin. Mais au- cune preuve sérieuse n'est ve- nue ébranler la conviction générale que le dauphin est réellement mort dans sa prison. Louis XVII. Louis XVIII (Louis-Stanislas-Xavier), petit- fils de Louis XV, fils du dauphin Louis et de Marie- Josephe de Saxe, frère puiné de Louis XVI, comte de Provence, né à Versailles en 1755, roi de France 95- Louis XVIII. de 1814 à 1824. Pendant la Révolution, il fut l'un des chefs actifs de l'émigration, contribua largement a amener l'étranger en France, vécut des subsides que lui fournirent les cours ennemies du nouvel ordre de choses établi en France, et ne put rentrer à Paris que derrière les Alliés, après la chute de l'Empire. Le nou- veau roi était personnellement intelligent et libéral; mais son entourage, notamment la duchesse d'Angoulème, n'avait dans l'émigration rien oublié ni rien appris. Les premiers actes du gouvernement furent la signature du traité de Paris, qui réduisait la France aux limites de 1792, et des mesu- res de réaction bien propres à rendre les Bourbons de plus en plus impopulaires. Napo- léon crut le moment oppor- tun pour débarquer sur la côte de Provence et marcher sur Paris. Louis XVIII s'enfuit et, sous le nom de comte de Lille, se réfugia à Gand, d'où il revint après les Cent-Jours. La situation de la France fut réglée au Congrès de Vienne, où Talleyrand rendit de grands services à la cause nationale. A l'intérieur, à son retour, la terreur blanche désola le Midi, et la chambre introuvable, ou dominait le parti ultra-royaliste, vota la suspension de la liberté individuelle, l'établissement des cours prévôtales et autres mesures si violentes que Louis XVIII, de concert avec Decazes, prononça la dissolution de ce parlement plus royaliste que le roi (1816). L'as- sassinat du duc de Berry, en 1820, entraina la chute du ministère Decazes, mit fin aux velléites libérales du gouvernement, et donna le signal de nouvelles menaces réactionnaires, auxquelles répondirent plu- sieurs conspirations, ceuvre du carbonarisme. La guerre d'Espagne (1823), par laquelle la France se faisait le champion de la Sainte-Alliance en faveur de l'absolutisme, fut le dernier événement important du règne. Louis XVIII mourut en 1824, en recom- mandant à son frère et successeur le comte d'Artois (Charles X) de gouverner avec prudence et modéra- tion. Il avait épousé Marie-Joséphine Louise de Sa- voie, et il mourut sans postérité. Iconogr. Louis XVIII dans son cabinet de tra- rail, en 1814: tableau du baron Gérard, au musée de Versailles; le roi est repré- senté travaillant devant sa petite table en bois (V. p. 103). Louis Bonaparte. V. BONAPARTE Louis de Gonzague (saint), jésuite, né à Casti- glione, m. à Rome (1568-1591). Fête le 21 juin. 11 est le patron de la jeunesse chrétienne. - Louis de Grenade. V. GRENADE (Louis de). Louis (Antoine), chirur- gien français, né à Metz, m. à Paris (1723-1792). Appelé à don- ner son avis sur un meilleur procédé de décapitation, il fit construire par l'allemand Schmidt une guillotine (v. ce mot), qu'il experimenta sur des moutons, et qui fut quelque temps appelée louisette. Victor Louis. Louis (Louis-Nicolas, dit Victor), architecte français, né et m. à Paris (1731-1802); il construi- sit les galeries du Palais-Royal, et fut désigné pour doter Bordeaux d'un grand théâtre, qui est resté son chef- d'oeuvre. Louis (Joseph-Dominique. baron), habile ministre des finan: ces sous la Restauration et sous Louis-Philippe, né a Toul, m. à Bry-sur-Marne (1755-1837). Louis (Pierre-Charles- Alexandre), médecin français, né à Ay, m. à Paris (1737-1872). Emi- nent phtisiologue et promoteur de la méthode numérique en médecine. Louis (ordre de), ordre hes- sois institué en 1807 par Louis ler, grand-duc de Hesse- Darmstadt, pour récompenser le mérite cívil et les actions d'éclat.Cinq classes; ruban noir bordede rouge. Louisbourg, localité du Dominion canadien (Nouvelle-Ecosse, ile du cap Breton); 1.000 h. Prise par les Anglais en 1745 et en 1758. Louise de Savoie, née à Pont-d'Ain, m. à Grès (Gâtinais) 1476-1531), fille de Philippe, due de Savoie, et de Marguerite de Bourbon, épouse de Charles de Valois, comte d'Angoulé- me, mere de François ler. Elle fut régente de France pen- dant que son fils guerroyait en Italie, et pendant sa cap- tivité en Espagne. Elle fit dis- gracier le connétable de Bour- bon, qu'elle aurait voulu, dit- on épouser. et négocia en 1529, avec Marguerite d'Au- triche, la paix de Cambrai, appelée Paix des dames. Elle fit souvent preuved une grande habileté politique. Louise de Lorraine, reine de France, née à No- Louise de Savoie. mény, m. à Moulins (1553- 1601), fille de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudé- mont, et de Marguerite d'Egmont. En 1575, elle épousa Henri III, qui bientôt la délaissa, et dont elle n'eut pas d'enfants. Louise-Marie de France, fille de Louis XV et de Marie Leczinska, née à Versailles (1737-1787). Elle était chétive, contrefaite, très laide, mais très intelligente. Elle se retira au couvent des carmélites de Saint-Denis, où elle mourut. Ordre de Louis de Hesse, Louise de Mecklembourg-Strelitz, reine de Prusse, née à Hanovre, m. à Hoenzieritz (1776-1810), fille du duc Charles de Mecklembourg et LOU de la princesse de Hesse-Darmstadt. Elle épousa, en 1793, le prince royal de Prusse, qui devint roi sous le nom de Fréderic-Guillaume III. Sa beauté, ses vertus domestiques et son patriotisme la rendirent très populaire. Elle poussa son mari à faire la guerre à Napoléon, qu'elle essaya d'attendrir à Tilsit après les défaites d'Iéna et de Friedland. Louise d'Orléans, reine des Belges. fille de Louis-Philippe et de Marie- Amélie, née à Palerme, m. à Ostende (1812-1850). Elle épou- sa, en 1832. Leopold Ier, roi des Belges, et se fit aimer de ses sujets par sa bonté et sa douceur. Elle mourut d'une maladie de poitrine. De son mariage avec Léopold elle eut quatre enfants: Léopold, né en 1833, m. en 1834: Léo- pold, duc de Brabant (v. LEO- POLD II); Philippe, comte de Flandre, né en 1837, marié en 1867 à Marie de Hohenzollern: Charlotte, née en 1840, mariée en 1857 à Maximilien d'Autriche, empe- reur du Mexique, fusillé en 1867. Louise d'Orléans, Louise, reine de Danemark, née en 1817. m. au château de Bernstorf en 1898. Fille du landgrave Guillaume de Hesse-Cassel, elle épousa en 1842 le prince Christian de Slesvig-Holstein, qui monta sur le trône de Danemark en 1863 sous le nom de Chris- tian IX. Elle lui a donné six enfants: Frédéric, roi de Danemark en 1906: Alexandra, mariée au prince de Galles (depuis Edouard VII Guillaume, roi de Grèce sous le nom de Georges Ier: Dagmar, mariée au grand-duc héritier de Russie (Alexandre III): Thyrra, mariée à Ernest-Auguste duc de Cumber- land; Valdemar, époux de Marie d'Orléans, fille du due de Chartres, Louise, reine de Danemark, née à Stockholm [1851-1926); fille de Charles XV, roi de Suede, Elle épousa en 1869 le prince héritier de Danemark, de- venu roi en 1906 sous le nom de Frédéric VIII. Elle lui a donné huit enfants. Louise (ordre de), ordre prussien, fondé en 1813 par Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse, en faveur des dames qui avaient porté secours aux blessés durant les guerres de 1813 et 1814. Réorganisé en 1865, il comprend deux classes, et il est réservé aux dames, qui por- tent la décoration sur le sein gau- che, suspendue à un ruban blanc moiré, à liséré noir. Louise, roman musical en qua- tre actes et cinq tableaux, livret en prose et musique de Gustave Charpentier (1900); drame du fau- bourg parisien, coupé d'épisodes pittoresques: l'ouvrière Louise de Louise de Prusse. quitte la demeure de ses parents Ordre pour vivre avec le peintre Julien, qu'elle aime. Par- tition intéressante, colorée, souvent dramatique. louise-bonne n. f. Variété de poire douce et fondante. Pl. des louises-bonnes. louiset [] n. m. Nom donné aux catholiques français qui s'étaient séparés du saint-siège après le Concordat. - ENCYCL. Les louisets, ainsi appelés du nom de Louis, comte de Provence, plus tard Louis XVIII, qu'ils reconnaissaient comme roi depuis la mort de Louis XVI, prétendaient représenter l'ancienne Eglise de France. dont ils excluaient les prêtres assermentés à la constitution civile de 1791 et ceux qui reconnaissaient le concordat de 1801. On n'en- tendit plus parler d'eux après 1840. louisette [ze-te] n. f. Nom qui fut quelquefois donné à la guillotine, à cause du chirurgien Louis qui en est le véritable créateur. Louisiane, un des Etats unis de l'Amérique du Nord; 1.800.000 h. (Louisianais). Sur le golfe du Mexique; capit, Bâton-Rouge. Le delta du Missis- sipi se trouve dans la Louisiane. Cette région fut découverte par les Français au XVIe siècle, et ainsi appelée en l'honneur de Louis XIV. Le tabac et la canne à sucre sont ses principales productions. louisine [zi-ne] n. f. Sorte de taffetas, dont la trame est généralement en soie cuite, et qui est presque exclusivement employée pour articles de modes. Louis-Noël (Hubert), sculpteur français, né à Saint-Omer en 1839; auteur des statues du Général Faidherbe, du Curé d'Ars, de David d'Angers, etc. Louis-Philippe I, fils de Philippe-Egalité et de Louise de Bourbon, né à Paris en 1773, m. à Claremont (Angleterre) en 1850, roi des Français de 1830 à 1848. Il prit, sous le nom de duc de Chartres, une- part glorieuse aux combats de Valmy et de Jemmapes (1792), mena à l'étranger une vie obs- cure et longtemps précaire, fut même un moment professeur de mathématiques au collège Reichenau, épousa pendant son séjour en Italie Marie-Amélie de Bourbon, rentra en France sous Louis XVIII, flt sons Charles X des avances très remarquées au parti libéral, et, pour ce motif, fut désigné. sur l'initiative de Thiers et de Laffitte, comme lieutenant gé- néral du royaume au lendemain Louis-Philippe. des journées de juillet 1830. Bientôt proclamé roi, il fit rédiger une nouvelle constitution (Charte de 1830), qu'il jura d'observer. Louis-Philippe prit d'abord pour principal ministre Laffitte, riche banquier, chef du parti libéral. Mais bientôt des insurrections démocratiques éclatérent: l'église Saint-Germain-l'Auxerrois fut saccagée, l'archevêché démoli. Laffitte fut remplacé par Casi- mir Perier, plus autoritaire et conservateur. En Po- logne, le nouveau ministre essaya de modérer les rigueurs du gouvernement russe. En Italie, il défen- dit l'indépendance du saint-siège contre l'Autriche, A l'intérieur, il réprima les insurrections républi-