Page:Larousse universel, 1922, II.djvu/1029

Cette page n’a pas encore été corrigée

SUF des iles du Cap-Vert, devant Madras, À Negapa- lam, etc. Ce hardi marin était bailli dans l'ordre de Malte : de là, le titre sous lequel il est désigné gé- néralement. 11 mourut en France, vraisemblablement tué dans un duel, suffrutescent [sw- fru-tès-san], @ adj. Syn. de SOUS-PRUTESCENT. suffumigation [«u- fu,si-on]n.f.Combustion de maticresodorantes.(Peuus.) suffusion [s-fu-2i- on] n. f. (lat, sufJusio). Action d'une humeur qui se répand sous la peau. Sugana | var). vallée de ja Brenta, dans le Tyrol du Sud. V. princip. Borgo. Suger !jér], abbé de Saint-Denis, ministre de Louis VI et de is VII, né à Argenteuil, m. à Saint-Denis (1081-1161). U réformn la discipline dans son abbaye, Affranchit les serfs qui en dépendaient, soutint contre les grands vassaux In cause royale. Pendant la seconde croisade, i] fut régent du royaume


Mailli de Soffren




et mérita le titre de Père de la Patrie. Suger futun des plus puissants seigneurs de son temps ; il quadru- pa les revenus de son abbaye, 11 avait désapprouvé e départ de Louis VII pour la croisade ; mais la dé- livrance de la Terre sainte lui tenait à cœur, et il allait entreprendre une croisade à ses frais, quand il mourut, 11 a écrit une Vie de Louis VI.

suggérer isuyh-jé-ré] v. n. (du lat. suggerere, placer dessous, — Se conj. comm: accélérer.) Insi- nuer, inspirer : suggérer ue résolution.

suggesteur sugh-jés-teur), trice n. Personne qui fait des suggestions,

suggestibilité [suyh-jés-ti] n. f. Nature des personnes qui reçoivent facilement les suggestions. Aptitude à recevoir les suggestions hypnotiques.

suggestif {sugh-jès-tif], ÂVe adj. Qui produit une suggestion ; évocateur, Abusiv. Érolique : ta- bleau suggestif.

SUPRSBUON [sugh-jès-ti-on] n. f. (de suygérer). Action de faire naitre dans la pensée, La pensée mème ainsi imposée au cerveau. Suygestion Aypno- tique, volonté, désir, idée, provoqués chez une pe sonne en état d'hypnose,

— Esoycz. Les phénomènes de suggestion ont été constatés dès la plus hante antiquité, et c'est probablement à eux qu'il faut rapporter les faits mystérieux dont on fait honneur à certains thau- maturges, Aux mages ét À beaucoup de possédés, C'est au xixe siècle seulement que la suggestion a été étudiée scientifiquement, par l'école de Nancy (Bernheim, Liébault), puis par l'école de Paris Charcot sin, Janet).

La suggestion est la conséquence de l'état de sug- gestibilité où hypnose ; elle est du domaine exclusif de l'automatisme supérieur où du psychisme infé- meur. La suggestion criminelle est possible, mais dans des limites plus étroites qu'on ne l'a cru, La responsabi des suggérés est toujours limitée. i us le nom d'auto-suyyestion la sugges- e d'un sujet hypnotisable. Les procé estion sont l'affirmation verbale, le geste, lé sens musculaire (mouvements ou position des membres suggérant des idées correspondantes), La suggestion thérapeutique jouit d'une grande vogue, et représente un des moyens les plus actifs de la psychothérapie. La suggestion thérapeutique a donné ses meilleurs résultats dans l'hystérie, à cause de l'hypnose facile. De véritables guérisons onl été ainsi obtenues,

suggestionner [sugh-jas-ti-oné] v. a. Pro- duire la suggestion chez un süjet.

sugillation |ji-la-si-on] n. f. (lat. sugillatio). Méd, Légère ecchymose,

sugiller ju v. R. (lat, sugillare). Méd. Faire une sugillation

URL, v. de Prusse (présid, d'Erfurt), sur la Hasel, affluent de la Werra ; 14.500 h. Armes, por- célaine.

suicide n. 1m. (du lat, sui, de soi, ctcmdere, tuer), Meurtre de soi-même: Za morale défend le suicide. Fig. Action de détruire soi:méme son action, son infuën Se dit parfois pour celui, celle qui se donne volontairement la mort : autrefois, le corps des suivides était traîné sur la claie,

suicidé, € n. {de suicide). Personne homicide de soi-méme.

suicider {14] (Se) v. pr. (de suicide). Se donner volontair t la mort : se suicider est presque tou- jours une lteheté. Fig. Détruire soi-même sun acti- vité, son influence

suicidomanie {nf} n. f. Manie du suicide

Suidas {dass}, grammairien et lexicographe grec du xe siècle de n . Auteur d'une compila- tion sans critique s goût, mais où l'on trouve un grand nombr agments d'auteurs anciens,

suidés {dé}n.m.pl. Famille de mammifères ar- tiodactyles pachydermes. renfermant les pores (sus potamochères, pécaris, phacochéres, etc. S. un su ide

suie {su-f) n. f. Matière noire et épaisse, que produit la fumée et qui s'attache à la chen tuyau de podle engorgé par la suie. Suis d'en 5, noir de fumée provenant de la combustion de l'en- cens mâle. Hot, Maladie de plantes diverses.



























— 1014 —

— Excycz: La gsuie se compose d'un mélangé d'huile, d'acide pyroligneux et de charbon. Les teinturiers font avec la suie une couleur jaune (bidanet). Elle est surtout utilisée dans la culiure, comme engrais. On la répand à raison de 20 à 40 hectolitres à l'heciare. La suie nourrit l'herbe éttue la mousse; elle fait merveille dans les trèfles et, surtout, dans les céréales d'automne.

SUif [su-if. n.m. (du lat. sebum, graisse’. Graisse fondue, des animaux, dont on fait la chandelle. Mou- dure en goutte de suif, moulure dont le profil est arrondi, mais peu proéminent. Cuir en plein suif, cuir nourri au suif. Cuir en suif à chair propre, cuir nourri au suif, puis dégraissé du côté chair. Suif végétal, matière grasse tirée de certains végé- taux, tels que l'arbre à suif, Suif minéral, variété de cire fossile appelée hatchettine. Pop. Réprimande : recevoir un suif.

— Encycc. /ndustr. Souvent,le mot suif. pris dans un sens restreint, ne désigne que la graisse de mou- ton ; mais les suifs commerciaux sont des mélanges de graisses de bœuf. de vache, de cheval, de veau, celui de mouton étant Je plus estimé. Chimiquément, cest un mélange de stéarine èt d'oléine : on le re- tire par dissection sous le tissu adipeux. Ce suifest fondu, purifié et coulé dans des moules de bois. Pour la fabrication des chandelles, une nouvelle pou a lieu. Des graisses de. moindre qua- ité sont extraites des os (suif d'os), des gratiures de boyauderie (petit suif, des résidus de cuisine graisses vertes, flambart). De la graisse de bœuf fraiche se retire une oléomargarine comestible (margarine, beurre artificiel).

— Bot. Certains végétaux fournissent aussi des suifs, qu'on utilise pour la fabrication des bougies, des savons (sti{lingie ou arbre à suif des Chinois, irvingie du Gabon, Karité, ete.).

suiffard {su-i-far). @ n. et adj. Se dit d'un animal engraissé à l'excès et possédant une propor- tion de suif dans ses tissus, Arg. Se dit : Jo d'une personne élégante et riche; 2° d'une personne qui triche au jeu.

suiffée |swi-fé] n. f. Volée, raclée : rrcevoir une suiflée.

suilier {su-i-fé) v. a. Enduire de suif : suifferun mât de cocagne.

suiffeux, euse lsuifeû, eu-se] adj. Qui est de la nature du suif.

suiffier {su if . m. Fabricant de suif.

sui generis, mots lat signif. de son espèce ; de ce qui n'appartient qu'à lui. On dit, par exemple, qu'une fleur exhale une odeur sui generis, quand cétie odeur n'offre d'analogie avec le parfum d'au- cune autre fleur.

Suilly-la-Tour, comm. de la Nièvre, arr. et à 38 kil. de Nevers ; 1.200 h. Ch. de f. P.-L.-M. Eglise du xvie siècle,

suint fsu-in) n m.{de suer). !umeur onctueuse ; Qui suinte du corps des bêtes à laine, Laine en ruint, lainé brute non débarrassée du suint. Scorie sur le verre en fusion. (On écrit aussi Sur

— Excvez. Le suint est un corp sécrété en abondance par l'appareil pileux du mou- ton, il est un indice de Ja qualité de la laine et un signe de santé de l'animal. Le suint renferme des acides gras, et des sels de potassium. Pour travailler la laine, il faut la débarrasser du suint qui l'imprè- ne (dessuintage) ; outre la potasse, on én retire la anoline, graisse utilisée en pharmacie.

suintant ‘tan, e xd). Qui suinte.

suintement fmun] n. m. Action de suinter.

suinter fré) v. n. (de suint). S'écouler presque insensibléement (en parlant des liquides, des hu- meurs) : l’eau suinte à travers les vieur murs. Lais- ser transsuder un liquide, une humeur : ce mur suinte. V.n. Laisser écouler imperceptiblement : suinter de leuu. Fig. Laisser apparaitre, mani- fester : cet homme suinte la haine et l'envie.

Suippes ou Suippe, rivière de la Marne, en Champagne pouilleuse, qui nait prés de Suippes et conflue dans l'Aisne, apres un cours de 83 kilom, D'un bout à l'autre de la nde Guerre, cette rivière a été dans quelques-unes de ses parties (surtout aux maisons d'Auberive), le théâtre de luttes sanglantes entre Français et Allemands; c'est sur ses deux rives que les Allemands de von Einem ont fait, le 15 juillet 118, leur Fricdensturm de Prosnes à Ville- sur-Tourbe, Surles deux rives de Ja Suippe, aussi, ils ont été très vite repoussés par Gouraud d'abord dans la région des monts de Champagne [ou massif de Moronvilliers), puis entre Auberive et Ville sur- Tourbe (bataille de Somme-Py, 24 seplémbre4 octo- bre).

Suippes, ch.-1. de e. (Marne). arr. et À 22 kil. de Chälons-sur-Marne, sur la Suippes ; 2.480 h. Ch. de f. E. Filatures. — Le cant. a 16 comm., ét 10.650 h.

suisse {su-i-s] adj. Qui appartient à la Suisse : mon- tagne suisse, (V. l'art. suiv.)

Suisse, Suissesse [au-i-se, sui-sé-se], originaire où habitant de la Suisse : les Suisses et les Suissesses sont robustes.

suisse [ruse] n. m. Por- lier d'une grande maison, que l'on prenait autrefois parmi les Suisses, Employé armé d'one ha!lebarde et d'une épée, Mia faire la police

lune église. Petit fromag blanc. (On dit aussi PETIT SUIS- SE.) Ar. Faire suisse, boire seul, sans inviter personne, Point d'argent, point de suisse, Ÿ. ARGENT. N. m. pl Soldats 4e nationalité suisse, qui ser. vaienten corps dans lesarmées étrangères, een particulier en France sous l'ancienne monarchie : es suisses disparurent èn 1530.

Suisse ou Confédération helvétique. L Géocrars République fédérale de l'Europe centrale ; 41.298 kil. carr.; 8.886.000 h. (Suisses). Cap. Berne, siège du uvernement fédéral. La Confédération comprend 22 cantons: Argovic, Ap-

nzell (deux demi-cantons : Rhodes-Intérieures et

Rhodes -Extérieures), Bâle (Bâle-ville et Bâle-
















Suisse d'église.





-SUI

cam e), Berne, Fribourg, Genève, Glaris, Gri- sons, Lucerne, Neuchâtel, Saint Gall, Schaffhouse, Schwyz, Soleure, Tessin, Thurgovie, Unterwalden deux demi-cantons : Unterwal-

den-le-Haut, Unterwalden-le-

Bas), Uri, Vaud, Valais, Zoug,

Zurich.

— Géogr. physique. La Suisse est couverte par le principal mas- sif des Alpes, dont les branches divergentautourduSaint-Gothard 1Alpes Bernoises, Titlis, Alpes de Glaris, Alpes Rhétiques, Alpes Lépontiennes, Alpes Pennines).

Elle est arrosée par le Rhône, le Armes de la Suisse. Rhin, le Tessin, l'Aar,.la Reuss,

l'Inn, etc, qui traversent, avant de sortir des mon- tagnes, de nombreux et pittoresques lacs, où ils s'épurent (Neuchâtel, Morat, Briénz et Thoune, Quatre-Cantons, Zurich, Genève). Le climat, souvent excessif, est naturellement variable avec l'expo. sition et l'altitude. Trés bien cultivé au fond des vallées fertiles, il contient au flanc des monta- £gnes. au-dessus de Ja zone forestiére, dé riches pe Céréales, vins. fromagéries. Pourtant, la Suisse reste, du chef de son alimentation, tri- butaire de l'étranger. Industries très actives : mé- tallurgie, forges. filatures, horlogerie. Quelques ressources minérales ; marbres, salines, La houille, peu abondante, est remplacés par l'utilisation élec- trique des chutes d'eau.

IL. Iisroire. Primitivement habitée par une pulation qui parait avoir affectionné la vie Jacusire, puis par les Helvètes, de race celtique, la Suisse pee successivement au pouvoir des Romains, des

urgondes, des Francs, qui y favoriskrent les pro- grès du christianisme, et, aprés avoir fait partie de

empire carolingien, devint en 1218 dépendance im- médiate de l'Empire, tout en étant pa ée en un nd nombre d'Etats, de cantons, etc. Les princes e Zæhringen y firent construire de nombreuses villes, dotées de privilèges, mais les avoyers des empereurs se firent bientôt remarquer par leur tyrannie, La résistance des pose aux excès des avoyers, personniflée dans la légende de Guillaume Tell, amena la formation d'une ligue des cantons de Schwyz, Uri, Unterwalden (1291) et aboutit, après la victoire de Morgarten (1315), à l'expulsion des avoyers. La lutte continua les années suivantes : les cantons de Lucerne, de Zurich, de Glaris, de Zug et de Berne entrèrent l'un après l'autre daris la Confé- dération helvétique. Celle ci eut à se défendre, au xve siècle, contre Charles le Téméraire (victoire de Granson et de Morat{1476]et contre l'empereur Maxi- milien, lequel dut enfin, par le traité de Bäle (1499), reconnaître l'indépendance des cantons, portés À treize par des adjonctions ART Au xvitsiè- cle, les Suisses conclurent avec Ja France l'alliance perpétuelle (1616) et adoptérent, dans la moitié envi- ron des cantons, la Réforme, préchée chez eux par Zwingle. La guerre religieuse, terminée par la dé- faite des protestants à Cappel, consacra la divi- sion religieuse des cantons, mais sanctionna Ja li- berté de conscience. La Suisse fut reconnue comme Etat souverain au traité de NS (1648). Au xvie siècle, bien que divisée par des luttes politiques et sociales, elle devint un centre de gres scienti- fique et intellectuel, notamment À Genève. Sous la Révolution, en 1798, Brune la proclama République helvétique, et la Suisse dévint le théâtre de la guerre entre les Français et les Austro-Russes. Ces derniers furent défaits à Zurich (1799). Bonaparte, en 1803, fit de la République helvétique unitaire une république fédérative; le Congrès de Vienne res- pecta cet état de choses, qui fut modifié en 1848, puis en 1874. Au xixe siècle, l'événément le plus gars de l'histoire de la Suisse fut la formation du Sonderbund, ligue des cantons catholiques contre la majorité protestante de la Confédération. La campagne du général Dufour fit rentrer dans le devoir Lucerne et Fribourg. A la fin du xixe siècle, les prérogatives populaires ont été sensiblement étendues. Pendant Ia Grande Guerre, la Suisse a gardé la neutralité et a joué un grand rôle comme pays hospitalier. Pour la remercier de sa charité et de son dévouement, les nations alliées y ont placé le siège de la Société des nations.

Le pouvoir exécutif est exercé en Suisse par un conscil fédéral (Bundesrat), dont le président est en même temps président de la Confédéralion hel- vétique; le pouvoir législatif est aux mains d'une Assemblée fédérale, composée d'un conseil national








Anciens soldats suisses : 1. De François Ier; 2. Cent-Suisses (1788); 3, 4. Grenadier et officier du régi- ment des gardes suisses (1788).

et d'un conseil des Eïats, Chacun des vingt-deux cantons a, en outre, son gouvernement particulier our les matières qui ne sont pas d'intérêt fédéral. La Suisse est un Etat neutre,

III. Laxouisr. et irrén. On parle en Suisse trois langues littéraires : le français, l'allemand et l'ila- lien, et un grand nombre de dialectes gallo-romans, allemands, italo romans et rhéfo-romans. — La littérature suisse est celle des parlers propres à la Suisse. Les dialectes italiens de la Suisse n'offrent guère d'intérét, Les dialectes gallo-romans de la