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SUC

source principale du sucre consommé par le monde. Mais, lorsque le décret du blocus continental (1806) vint fermer les portes de l'Europe aux navires an- glais, il fallut trouver un succédané à cette denrée coloniale si utile: c'est de cette époque que date l'industrie betteravicre,

La découverte faite par Marggraf à Berlin, en 1747, dé l'existence du sucre dans la betterave, les proce- dés industriels d'extraction indiqués par Achard

1798), impulsion donnée à la culture de la bette- rave par le gouvernement impérial, marquent les étapes de l'industrie nouvelle qui, dés 1813, fournis- sait 4.000 tonnes de sucre. — En 1913, la betterave pro- duisait environ 9 millions de tonnes de sucre, cest. à dire à peu près la moitié de la production mondiale

Les procédés d'extraction du sucre de canné, per- fectionnés de nos jours, sont, grosso niodo, les sui- vants : les cannes sont broyées entre les cylindres d'un moulin: le jus sucré (nesou) esi conduit vers une série de cinq chaudières, à travers lesquelles s'effectuent successivement la clarification ou défé- cation, au moyen de chaux, puis la concentration jusqu a cristllisation, dans les bacs garnis de trous par lesquels s'opere l'égouttage des mélasses : c'est la purgerie.Que les sucs clarifiés sont coulés en forme et purifés nouveau par térragé, comme en raffinérie. Ces sucres bruts, où cassonnades, s'ob- tiennent aussi par des procédés plus perfectionnés. On filtre les jus sur noir, et l'on cuit dans le vide; les cristaux sont clarifiés à la turbine (turbinage). Les mélasses s'emploient pour la fabrication des rhums, ci les résidus ou bagasses servent à l'alimen- tation des foyers.

Le sucre de betterave s'obtenait, à l'origine, par le râpage des racines de betterave.On soumettaitalors la pulpeprovenantde cette opération une trés forte pres- sion, pour en extraire le jus. Une notable proportion de jus sucré restaitdans la pulpe ; c'est pourquoi l'on a cherché Autiliser ce qui se trouvait perdu, On a eu alors recours au procédé dit de diffusion ct à la clarification à la chaux {défécation), le jus étant traité ensuite par l'anhydride carbonique (carbonatation

Les betteraves, soigneusement lavées et épierrées, sont passées au coupe-racines et débitées en fr; ments appelés cosseites. Ces cossettes sont ensui! déversées dans les diffuseurs. Une batterie de diffu- seurs comprend'en général douze à seize appareils qu'on emplit successivement de cosseltes et dans lesquels on fait arriver de l'eau chaude qui, en pas- sant d'un diffuseur dans l'autre, devient au sortir du dernier le jus de diffusion. Les cossettes ayant abandonné leur jus (cosseites épuisées où pulpe) son? mises en silos ou, mieux, desséchées, et servent à l'alimentation du bétail (bœufs, moutons).

On soutire environ 410 À 415 litres de jus de diffu- sion par 100 kilogrammes de betteraves.

Les jus de diffusion, sortant des bacs de soutirage {bacs jaugeurs), renferment 87 à 88 de sucre pour 100 de matière sèche: on les épure par adjonction de chaux éteinte (carbonatation), qui provoque le dépôt de certaines impuretés et porte la pureté à 92.93 p. 100. On fait alors couler le contenu du récipient dans un bac malaxeur, d'où une pompe le refoule sur les filires-presses ; dans ces appareils, les jus abandonnent les écumes ou tourteaux de carbonata- tion. Parfois, les jus filtrés au filtre-presse subissent une seconde filtration, mais le plus souvent on les envoie directement dans la chaudière de seconde carbonalation. À cette opération succèdent deux fl- tirages ; puis vient l'évaporation du jus jusqu'à obten- tion d'un sirop; celle concentration physique est faite dans des appareils dits « multiple-effets, compo- sés de trois à cinq ou six corps, dont le dernier est en communication avec un condenseur à eau froide et une pompe à vide.

Le vide augmente progressivement d'un corps à l'autre, en méme temps que la tempéralure diminue, Le sirop sortant du multiple-effet est à la température de 60e 650 ; on le décolôre au moyen d'anhydride sul- fureux (sulfitation), puis on procède à la cuite, c'est- ädire à la concentration finale. Cetlé cuite [en grains où au filet) est une évaporation sous lé vide elle donne une masse cuite, laquelle est soumise à l° tion de malaxeurs qui labrassent. tandis que Ja t pérature (de 90% au sortir de l'évaporateur) tombe entement à 00. Pendant le refroidissement, qui duré environ douze heures, la cristallisation s'opère; il n'y a plus qu'à séparer les cristaux dé sucre en sus- pénsion dans la masse cuite,etäles laver, pour avoir du sucre blanc. Séparation et lavage se font dans des turbines, qui sont en réalité des essoreusés cen. fuges : x de lavage, dites raur d'égout, sont recueillies ct lraitées avéc les cuites suivantes (sucrés de second, troisième jets). Quant à la mé- lasse, elle est employée à la fabrication des pains et trés avantageusement comme un aliment lé bétail. Dans les sucreries modernes, un sys- d'appareils spéciaux permet de récupérer tous bas produits pour les épuiser à leur tour à peu prés complétement ; d'autre part, la disposition méme des diffuseurs, multiple-effet, etc., réalise un circuit où le calorique est utilisé au maximum,

Les sucres cristallisés, s'ils sont parfois utilisés di- rectement par le consommateur (fabrication des conf- tures confiserie, sucrage des moûts, etc.}, sont le plus souvent livrés aux raffineries, dont le travail consiste moins képurer le sucre qu'à l'amener s0 re plus présentable. Filtrage sur noir pour décolorer le sucre, nouvelle cuite et mise en forme {moules) n'enrichis- sentguére le produit final mais permettent de le décou- pér en fragments réguliers par sciage mécanique.

Lesusages du sucre sont multiples en économie do- mestique : c'ést en éffet un aliment d'une valeurexcep tionnellepourl'entretiende l'énergie vitale. Dans 1 mentation du bétail lesmé: lasses et prauis mélas- sés, lex pulpes desséchées, constituent également un aliment de premier ordre.

— Fcon. dom. Taches de sucre, Les taches de sucre où de sirop sur les éloffes s'enléventsimplementarec un morceau de chiffon pro- pre imbibé d'eau tiède.

Sucre {Antonio José de), lieutenant de Bolivar, président de la république de Bolivie, né à Camana,

























José de Sucre


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vainquit les Espagnols et les Péruviens dans plu- sieurs rencontres et fut fusillé à Berruecos, au cours des luttes de Sécession en Colombie (1793-1830).

Sucre, Etat du Venezuela, sur la mer des Ca- raïbes ; 118.000 h. Cap. Cumann,

Sucre, Chuquisaca ou La Plata, v et ane, capitale de la Bohvie; 35.000 h: Industrie minière. Agriculture.

sucré, @ adj. Qui a le goût du sucre: fruit su- cré. Fig. D'une douceur affectée: langnye sucré. Substantiv. Personne qui affecte de grands airs d'in- nocence modeste et scrupuleuse : faire la sucrée.

sucrer {ré va. Adoucir avre du sucre, meltre du sucre dans : sucrer son café. Fig. Adoucir: su- crer une critique de quelques éloges.

sucrerie {rf} n.f. Lieu où l'on fabrique et où l'on raffine le sucre. PI. Choses sucrées, dragées, confitures : manger des sucreries.

sucreur n. m. Nom donné par dénigrement aux viticulteurs qui font des vins de sucre,

sucrier lkri#l, ère adj. Qui a rapport à la fabrication du sucre: industrie sucrière, Néparte- ments sucriers, départements où l'on produit le su- cre de betterave. N. m. Fabricant de sucre. Ouvrier qui travaille à la fabrication du sucre. Mase où l'on met le sucre destiné aux usages de la table et du ménage, Nom vulgaire des soutnangas. (V. ce mot}, N. f. Vase spécial pour le sucre en poudre.

sucrin n.et ad), m. Variété de melon très sucré,

sud {sud n. m. (orig, germ. ou scand.). Un des quatre points cardinaux, celui qi est opposé au nord; midi. Contrée située dans celle direction (dans ce sens, prend une majuscule) : l# Sud a rarement envahi le Nord. Partie Re DR près du pôle sud : le sud de rAfri que. Adjoctiv. : IARRPEE sud dela

‘ranre Axr. Nord; septentrion.

sudamina ». m. pl. (m. — lat. : dé sulamen, inis. tiré de Soeriers : 4. En porte- sudare, suer), Nom donné à des laine; 2. En métal, vésicules transparentes et fines qui apparaissent au voisinage de l'aîne et de l'ais- selle, dans le cours de certaines maladies (fièvre typhoïde), à la suite d'une abondante transpiration.

sudarium {om') n. m.{mot lat. Antig. rom. Linge dont les Romains se servaient pour s'essuyér le visage.

sudation {si-on] n.f. (lat. sudatio). Production de sueur physiologique ou artificielle, et dans un but thérapeulique dans ce dernier cas.

— Encycr. Physiol. La sudation «e produit sous des influences extérieures, par exemple quand la température s'élève ; elle est aJors un moyen pré ventif contre l'échauffement. Sous les influences intérnes, un travail musculaire intense, la stidation est un moyen curalif contre l'échauffement déjà réalisé,

On observe la sudation dans un certain nombre d'états physiologiques, dans les lésions irrilatives du système nerveux, dans la fièvre, la dyspnée, etc.

— Thérap. La sudation est employée contre les douleurs, pour provoquer une éruption. On utilise des boissons chaudes, des stimulants diffusibles, les sudorifiques, les enveloppements d'ouate, les bains de vapeur et l'étuve sèche.

— Bot. Quand la transpiration des plantes est arrêtée par la saturation de l'atmosphère, elle est remplacée par la sudation. L'excès d'eau contenu dans la plante, ne pouvant s'échapper sous forme de vapeur, sort sous forme de liquide par les stomates aquifères.

sudatoire ndj. (lat. sudatorius). Accompagné de sueur. Figure sudatoire, Ia suctte milinire.

sudatoire n. m. (lat. sudatorium). Antig. rom. Partie des bains romains, où l'on prenait des lains de vapeur. Aujourd'hui, local pour la sudation dans un établissement de bains.

Sudermann (Hermann), écrivain allemand, né à Maiziken, m. à Berlin (1857-1928). Son roman le plus célèbre est la Dame Es du souci, et ses meil- leursdrames sont: l'Hon- neur (1890) et le Foyer (1891), etc, Ses œuvres sont écrites dans une languecolorée;ellessont parfoisinvraisemblables êt d'une exagération ro- manesque. C'est lui qui a rédigé le = Manifeste des intellectuels alle- mands «en uctobre 1914.

sud-est [dist) n. m. Partie située entre le sud et l'est. Contrées si- tuées dans cette direc- tion (dans ce sens, prend In majuscule): les peuples du Sud-Est. Partie d'un payssituée dans la direction du sud-est : /e sud-est 1e Ultalie. Adjectiv. : la région sud-est de la France.

sud-est-quart-est n. m. Aire de vent com- prise entre le sud-est et l'est-sud-est, Partie située dans cette direction. Vent qui souffle de cette direc tion. Adjectiv. : vent xudest-yuartest.

sud-est-quart-Sud n, m.Aire de vent, com- prise entre le sud-est et le sud-sud-est

Sudètes (monts), montagnes de l'Europe cen- irale, qui s'étendent des Karpathes aux rives de l'Elbe et séparent le plateau de Bohéme de lu Silésie prussienne. Long., 200 kilom. Belles forêts, grandes ressources minérales, Culmen : /e pic Altvater 1.590 m.), ñ

sudiste {dis-1e] n.m. et adj. Citoyen, soldat ou partisan des États du Sud, dans la guerre de Séces- sion : l'armée des sudistes ; l'armée rudiste,

Sud-Oranais, partie des Territoires du Sud de l'Algérie, située sur la lisière méridionale du dé- partement d'Oran. (V. Tenriroines pu Sue, et carte.)

sudorification [sion] n.f. Formation de la sucur, (Peu us.)




Sudermann.




‘SUÈ

sudorifique adj. (du lat. sudor, sueur, et fa- cere, faire). Méd. Se dit de tout remède qui provuque TRES N. m. : la tisane de tilleul est un sudo- rifique.

sudoripare ou sudorifère adj. {du lat. sudor, sueur, et prarere, produire, ou ferre, porier). Qui produit la sucur: /es glandes sudoripares.

— Exoycc: Glandes sudoripares. Les glandes 85 doripares sont constituées par un épithélium à cellules cylindriques, entouré d'un réseau capillaire, pourvu de lymphatiques très abondants dans le tissu cellulaire sousculané.

sudorique adj. Chim. Se dit d'un acide qui existe dans les sueurs.

sud-ouest {dou-ist”] n. m. Partie située entre le sud et l'ouest. Contrées siluées dans cette direc- tion (dans ce sens prend la majuscule): {es peuples. du Sud-Ouest. Partie d'un pays située dans cette direction : le sud-ouest de la France, Adjecliv. : la région sud-ouest de la France.

Sud-Ouest africain allemand, ane. colonie allemande d'Afrique, en bordure de l'océan Atlantique; capit. WindAoek, Aujourd,, pays de mandat confié à l'Union Sud-africaine,

sud-ouest-quart-ouest n m. Aire de vent, comprise entre Je sud-ouest et l'ouest-sud- ouest.

sud-ouest-quart-sud n.m. Aire de vent, comprise entré le sud-ouest et le sud-sud-ouest.

sud-quart-sud-est n m. Aire de vent, comprise entre le sud et le sud-sud-est.

sud-quart-sud-ouest n.m. Aire de vent, comprise entre le sud et le sud-sud-ouest.

sudrophone ». m.{de Sudre n. pr., ét du gr. phôné, son). Instrument s'adaptant ñ une basse, allo, etc. pour remplacerle jeu des bois dans lesfanfares.

sud-sud-est n. m. Aire de vent, comprise entre sud et sud-est.

sud-sud-ouest n.m,. Aire de vent comprise entre sud et sud-ouest.

Sue (Marie-Joseph, dit Eugène), romancier fran- qe né À Paris, m. à Annecy (1804-1857) ; auteur des Mystères de Paris, du Jui errant, des Sept péchés cayit- taux, etc. œuvres d'un siyle souvent lâché, mais dune grande puissance d'imagina- tion et d'un grand art de mise en scène,-Il adhéra aux idées démocratiques et socia- listes, fut membre de l'As- semblée législative, et s'exila volontairement après le Deux-Décembre.

Sueca, v. d Espagne { Valence), sur Je Jucar; 17.000 h. Céréales et fruits.

suécorman, © adj. Se dit d'un parti politique de la * Finlande, voulant le main- Eugène Sue. tien de la culture et de l'in- fluence suédaises dans le pays. N. Membre de ceparti.

Suède, royaume de l'Europe, un des trois Etats scandinaves: capit. Sfockholm : 448,278 kil. cars, ; 5.900,000 h. (Suédois). V. SCANDINAVIE.

1. Géocrapie. Le sol de la Suède est formé par une série de terrasses descendant des monts Kjôlen vers ln mer Baltique et le golfe de Botnie, Médio- crement éle - vées dans le nord du pays, ces terrasses disparaissent au sud, pour faire place à fine plaine basse, où les glaciers d'au- trefois ont creusédes lacs nom- breux et pro- fonds, dont les plus im- pe sont acs les Mie nr Venéer ét £

'etter. IL est G, Aro Pardés Armoiries de la Suéde.

fleuves importants (Dal, Uméa, Pitéa, Tornéx, Gosta: Elf, etc). Les côtes sont généralement basses, sa- bleuses, mais découpées et bordées d'iles basses (Œland Gotland, etc.)

La Suède, boisée dans les régions mon euses, mais fertile en céréales dans les plaïnes du SudEst, possède d'abondants gisements de fer, notamment à Gellivara. Le climat est froid, avec de brusques va- riations thermométriques. Elle exporte des mine- rais, des bois, du bétail, du beurre, etc. $

La Suède est une monarchie ca: royauté est héréditaire dans descendance maseu- line de Bernadotte. Le roi doit professer Ia religion evangélique. Le Parlement, où Riksdag, comprend deux assemblées, élues dans des conditions censi- {aires différentes,

11. Hisrore. La Suède a été habitée avant la pé- riode historique, divers rameaux de la race nor- dique.Les Sufones, de Tacite différent peu des Gaulois de César. Les tribus primitives énrent progressive: ment des dynasties, dont la plus importante tut celle des Ynglingaätan, d'Upsal. An VIe siècle commencent les expéditions des Vikings, qui mettentles Scandina- ves en relation avee Jes Occidentaux et conduisent suédois, À travers la Russie, jusqu'à Byzance, Le stianisme est apporté en Suède par saint Ans-

Xe#); en 1060, la dynastie d'Upsal s'éteint. le, se forment de puissantes aristocraties laïques et aristocratiques, dont les luttes, que Ja royauté devenue élective ne peut arréter, troublent le pays. En 1397, par l'union de Calmar, In Suéde éntre dans la Confédération scandinave; mais les execes de la monarchie danoise, sous le règne de Chris- tian IT, l'en font définitivement sortir en 1520, etGus: tave Vasa, devenu roi, retablit le principe de Ja monar- chie héréditaire eteonvertit le pays au protestantisme:

L'œuvre d'organisation est continuée par Char- les IX, Gustave-Adolphe, qui, secondé par Oxens- tiern, intervient dans la guerre de Trente aus en Allemagne ; par Charles X-Gustave, qui abaisse le