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FRO frottant [fro-tan], e adj. Qui sert à frotter; qui exerce un frottement: surfaces frottantes. frotte n. f. Arg. Gale. Syn. GRATTE. frotté [fro-te, e adj. (de frotter). Fig. Qui a une teinte superficielle de : un ignorant frotté de litté- rature. N. m. Peint. Syn. de FROTTIS. Frotté (Marie-Pierre-Louis, comte de), chef de la chouannerie normande, né à Alençon, fusillé à Verneuil (Eure), après qu'il avait fait sa soumission au général Hédouville (1766-1800). frottée [fro-té] n. f. Pop. Volée de coups: don- ner, recevoir une frottée. Tartine frottée d'ail et de beurre manger une frottée. frottement [fro-te-man] n. m. Action de deux corps qui se frottent: le frottement engendre la chaleur. Fig. Contact, effet de l'action habituelle. A frottement, se dit d'une manière d'ajuster une pièce dans une autre, de manière que l'une ne soit mo- bile sur l'autre qu'avec un frottement plus ou moins grand. Mécan. Coefficient de frottement, fraction de la pression normale qu'il faudrait appliquer tangen- tiellement pour vaincre le frottement. frotter [fro-té] v. a. Passer à plusieurs reprises, et en appuyant, un corps sur un autre: frotter ses mains l'une contre l'autre. Enduire de cire: frotter un parquet. Frictionner. Fig. et fam. Battre, mal- traiter: on l'a frotté d'importance. Frotter la toile à voile, y produire des plis distincts. Peint. Couvrir d'une teinte transparente: frotter une esquisse. V. n. Produire un frottement. N. m. Action de frotter: le fer s'embellit par le frotter. Fam. Se frotter à v. pr. S'attaquer à. Loc. prov.: Qui s'y frotte s'y pique, celui qui s'y risque s'en repent. (C'est la devise de la Lorraine dont l'emblème est un chardon.) frotterie [fro-te-ri] n. f. Action de faire dispa- raitre les barbes des caractères typographiques, au sortir du moule. frotteur, euse [fro-teur, eu-ze] n. Qui frotte les parquets. Pièce d'une machine, qui frotte sur une autre. frottins n. m. pl. Pop. Débris et rognures de caoutchouc usagé, particulièrement de pneumatiques. frottis [fro-ti] n. m. Couche de couleur légère et transparente. Légère éraillure produite sur une surface polie par un frottement. frottoir fro-toir] n. m. Linge, brosse, etc., on- til pour frotter. Chacun des coussins entre lesquels tourne le plateau d'une machine électrique. Outil pour aplatir les plis dans les coutures des voiles. Brosse pour frotter les parquets. Petit coussin pour lustrer les chapeaux. Tissu de Frottoir de barbier. erin pour frotter les cordes à boyau. Outil de relieur pour faire pénétrer la colle dans l'endossure. Linge ou ustensile de caoutchouc, sur lequel le barbier essuie son rasoir. frotton [fro-ton] n. m. Tampon pour colorier les cartes à jouer. Sorte d'estompe en papier non collé. frotture [fro-tu-re] n. f. Couche de bois mort qui se produit à un endroit meurtri d'un arbre, et qui se recouvre d'une nouvelle écorce. Frouard [ar], comm. de Meurthe-et-Moselle, arr. et à 10 kil. de Nancy, sur la Moselle; 4.180 h. Ch. de f. E. Hauts fourneaux, fonderies, fort. Fré. quemment bombardée au cours de la Grande Guerre. Froude (James Anthony), historien anglais, né à Dartington, m. à Salombe (1818-1894); ami de Car- lyle, il a subi son influence. Son style a de l'éclat, mais il est partial et haineux (Histoire d'Angleterre depuis la chute de Wolsey jusqu'à la mort d' Eli- sabeth). frouée [frou-e] n. f. Sifflement de l'oiseleur qui imite le cri de la chouette pour attirer les oiseaux. frouement (frou-man] n. m. Action de frouer. frouer [frou-é] v. n. (onomatopée). Imiter à la pipée le vol et le cri de la chouette pour attirer les oiseaux. frou-frou ou froufrou n. m. Onomatopée dont on se sert pour exprimer le froissement des feuilles, des étoffés, etc.: le frou-frou d'une robe de soie. Faire du frou-frou, au fig., étaler un grand luxe. Pl. des frou-frous ou froufous. Froufrou, comédie en cinq actes, de Meilhac et Halévy. Gilberte, dite Froufrou, jeune femme capri- cieuse et coquette, néglige son ménage, où elle est supplantée par sa soeur. Elle part avec un amant, que son mari tue, et ne revient chez elle que pour mourir. Fine et spirituelle analyse, dialogue alerte et scintillant, dénouement émouvant. C'est le chef- d'oeuvre des deux collaborateurs (1869). froufroutant (tan], e adj. Qui fait du frou- frou. Syn. FROUFROUTEUX, EUSE. froufrouter [té] v. n. Faire du frou-frou. froussard frou-sar], e adj. et n. Pop. Se dit de celui, de celle qui a la frousse. Poltron. frousse [frou-se] n. f. Pop. Peur extrême. Froyennes [fro-iè-ne], comm. de Belgique (Hainaut, arr. de Tournai), sur l'Escaut; 1.360 h. Tanneries. fructiculteur n. m. Horticulteur spécialisé dans la culture des arbres fruitiers. fructiculture n. f. Culture des arbres à fruits. fructidor fruk] n. m. (du lat. fructus, fruit, et du gr. dóron, don). Douzième mois de l'année ré- publicaine (du 18 août au 17 sept.). Fructidor (18-), coup d'Etat exécuté le 4 sep- tembre 1797 par le Directoire contre le conseil des Anciens et celui des Cinq-Cents. Les royalistes avaient triomphé dans les élections de l'an V; Bar- thélemy venait d'entrer au Directoire, et Pichegru était président du conseil des Cinq-Cents. Les direc- teurs Barras, Larevellière et Rewbell songèrent à un coup d'Etat, pour se tirer de la difficulté. Sans prévenir leurs deux autres collègues, Carnot et Bar- thélemy, qu'ils suspectaient de tendances royalistes, ils firent cerner par les troupes d'Augereau la salle et la garde des conseils: Augereau arréta députés et journalistes, dont quelques-uns furent déportés à Sinnamary (Guyane). -947- fructidoriser [z] v. a. Rendre victime d'un coup d'Etat comme celui de fructidor). - fructifère fruk) adj. (du lat. fructus, fruit, et ferre, porter). Qui produit des fruits: rameau fruc tifère. (On dit aussi FRUGIFERE.) fructiflant fruk-ti-fi-anj, e adj. Productif : plante fructifiante. Fig. Fécond en résultats avan- tageux: industries fructifiantes. fructificateur, trice [fruk-ti) n. et adj. Qui fait fructifier. fructification [fruk-ti, si-on] n. f. Formation du fruit. Ensemble des organes reproducteurs, chez les cryptogames. Epoque où se produisent les fruits. Fiy. Résultats, effets utiles. - ENCYCL. Arbor. V. MISE à fruit. fructifier (fruk-ti-fi-é] v. n. (lat. fructus, fruit, et facere, faire. Se conj. comme prier). Rapporter du fruit. Fig. Produire un résultat avantageux : cette somme a fructifié. fructiforme (fruk-ti] adj. Qui a l'apparence d'un fruit. fructigène adj. (du lat. fructus, fruit, et du gr. gennan, engendrer). Qui naît et croit sur les fruits: champignon fructigene. fructose fruk-to-ze] n. m. Sucre de fruit. Syn. LEVULOSE. fructuaire (fruk-tu-è-re] adj. Relatif au fruit. N. m. Dr. rom. Usufruitier. fructueusement fruk-tu-eu-ze-man] adv. Avec fruit, utilement. ANT. Infructueusement. fructueux, euse [fruk-tu-eù, eu-ze] adj. (lat. fructuosus), Profitable: travail fructueux. ANT. In- fructueux, improductif, stérile. Fructueux (saint), archevêque de Braga (Por- tugal), m. en 675. Il fonda de nombreux monastères dans le nord et l'ouest de l'Espagne. Fête le 16 avril. fructule [fruk-tu-le] n. m. Chacun des fruits particuliers qui concourent à la formation d'un fruit composé. fructuosité fruk-tu-o-zi-té] n. f. Qualité de ce qui est fructueux. frue vanner n. m. (m. angl.; de vanner, van- neur, et Frue, n. de l'inventeur). Table à secousses, pour le triage des minerais. frugal, e, als (ou mieux aux) adj. (lat. fruga- lis; de frux, gis, fruit). Qui se contente de peu pour sa nourriture : les Spartiates étaient très frugaur. Qui n'est pas recherché, en parlant des aliments: vie frugale. frugalement [man] adv. D'une manière fru- gale: déjeuner frugalement. frugalité n. f. (de frugal). Sobriété. ANT. In- tempérance. Fruges, ch.-1. de c. (Pas-de-Calais), arr. et à 32 kil. de Montreuil; 3,020 h. (Frugeois). Ch. de f. N. - Le cant. a 25 comm., et 11.220 h. frugifère adj. (du lat. frux, frugis, fruit, et ferre, porter). Qui porte ou produit des fruits : plantes frugifères. frugivore adj. (du lat. frur, gis, fruit, et vo- rare, manger). Qui se nourrit de végétaux, et, en général, de fruits : l'écureuil est frugivore. N.: un frugivore. fruit [fru-i] n. m. (lat. fructus). Production des végétaux qui succède à la fleur, et qui contient la semence : les fruits ne doivent pas être mangés trop verts. Partie du repas où l'on mange les fruits: sortir au fruit. (Vx en ce sens.) Fruits légumiers, fruits 8 2 CO 10 FRUIT: 1. Coupe d'orange (p, pépin); 2. Capsule de pavot; 3. Samare de l'érable; 4. Akéne de bluet; 5. Drupe: cerise et coupe (a, mésocarpe; b, noyan; c, amande); 6. Gousse du pois; 7. Silique de giroflée; 8. Pixide de jusquiame; 9. Folli- cule d'aconit; 10. Caryopse du blé. produits par des plantes herbacées (melon, courge, tomate, aubergine, etc.). Fig. Enfant par rapport à sa mère: le fruit d'un amour illégitime. Fruit sec, fruit sans pulpe; fig., élève d'une grande école, qui, ayant échoué à l'examen de sortie, se trouve sans situation; homme qui n'a pas réussi dans sa carrière. Fruit défendu, fruit de l'arbre de vie, auquel Adam et Eve avaient reçu l'ordre de ne pas toucher (Bible); fig., objet dont il n'est pas permis d'user. Fruit nou- veau, au fig., production nouvelle; chose inusitée, extraordinaire. Produit: les fruits de la chasse, Pro- fit, avantage: le fruit du travail, de l'étude. Résultat mauvais: la misère est le fruit de la paresse. Sentir son fruit, au fin.. se dit d'une personne en qui tout rappelle son origine. (Se dit aussi du poisson et du gibier avancés.) Pl. Toutes les productions de la terre: les fruits de la terre. Dr. Produits, revenus FRU d'une terre, d'un immeuble, d'une charge, d'un fonds quelconque. Fruits pendants par les racines, récoltes encore sur pied. Fruits pendants par branches, fruite qui viennent des arbres, et qui ne sont pas encore récoltés. - ENCYCL. Bot. Le fruit est l'ensemble de la graine, de l'ovaire et de ses enveloppes venus à ma- turité. Il est formé de deux parties: 1o le péricarpe, servant d'enveloppe aux graines. et divisé lui-même en épícarpe, mésocarpe et endocarpe, et 20 la graine. Suivant la forme qu'ils affectent, les fruits reçoivent différents noms (drupe, drupéole, baie, akène, gousse, silique, caryopse, pyxide, capsule, samare, strobile). Certains fruits s'ouvrent à la maturité pour laisser s'échapper leurs graines (fruits déhiscents), d'autres tombent avec leurs graines, qui ne sont 1.bérées que par la décomposition des enveloppesextérieures (fruits indéhiscents). V. les planches BOTANIQUE, PLANTE. La plupart des fruits servant à l'alimentation de l'homme sont fournis par des végétaux ligneux: un petit nombre seulement proviennent de plantes her- bacées. On distingue dans les pays tempérés: les fruits à pépins (poire, pomme, coings, sorbes); à noyau (abricot, cerise, pêche, prune), à osselets (nèfle, cor- nouille), baies (raisins, groseilles, framboises, frai- ses, ronces, épine-vinette, busserole), les fruits secs ou non pulpeux (noix, noisette, amande, châtaigne, faine). [Pour les variétés principales des fruits de France, v. le tableau de la page 956.] Les pays chauds fournissent les grenades, oran- ges, citrons, mandarines, figues, dattes, ananas, anones, noix de coco, bananes, goyaves, kakis, phy- salis, litchis, sapotille, caroubes, jambosa, etc. Econ. dom. Les fruits mûrs constituent une alimentation agréable et saine, sauf lorsqu'ils sont pris avec excès. Ils ne doivent jamais étre qu'un dessert, car leur valeur nutritive est très faible. Il faut consommer cuits les fruits non mûrs ou verts. Il est prudent de débarrasser les fruits drupacés de leur noyau, car ceux-ci peuvent provoquer des occlu- sions intestinales ou des appendicites. Indépendamment de la durée qu'on peut leur assurer en les tenant en des locaux frais et secs (fruitiers), les fruits peuvent encore être conservés dans l'alcool ou le sucre, ou encore par dessiccation. On prépare les fruits à l'eau-de-vie en jetant à l'eau bouillante, où ils séjournent dix minutes, pommes, poires, pêches, prunes, abricots, noix, ce- rises, raisins, oranges, etc., convenablement choisis; une fois égouttés, on les plonge dans l'eau-de-vie. Pour obtenir les fruits au sucre ou fruits confits, on pêle les fruits choisis, puis on les fait cuire à l'eau; après quoi, on les plonge dans un sirop de sucre épais, et on fait recuire le tout; on retire et on fait sécher lentement. Les fruits soumis à la dessiccation par la chaleur (soit la chaleur solaire, soit la chaleur d'un four ou d'un évaporateur) perdent la plus grande partie de leur eau de constitution, et, dès lors se conservent assez longtemps sans perdre de leurs qualités. Pour les consommer, on les fait tremper à l'eau et cuire ensuite en ajoutant ou non un peu de sucre. Certains, comme les raisins et les figues, se consomment tels quels. Avec ceux-ci, les fruits qu'on dessèche le plus fréquemment sont les pommes, poires, pêches, abri- cots et prunes. Enfin, la plupart des fruits sucrés fournissent de l'eau-de-vie (v. ce mot). - Dr. Les fruits, au sens légal du mot, sont tous les produits réguliers et périodiques que les choses donnent d'après leur destination et sans alté- ration de leur substance. Les produits extraordi- naires, tels que ceux des mines et carrières ouver- tes sur un sol destiné à ce genre d'exploitation, ceux de coupes de hautes futaies non aménagées, n'ont pas le caractère de fruits. On distingue : les fruits naturels (produits spon- tanés de la terre, eroit des animaux), les fruits in- dustriels (produits obtenus par le travail ou la culture), et les fruits civils (loyers des maisons, baux à ferme, arrêrages des rentes, intérêts des sommes exigibles). Les fruits appartiennent, comme les autres pro- duits, au propriétaire de la chose, mais ils peuvent aussi appartenir à d'autres personnes. Ainsi, le droit aux fruits est contenu dans le droit que l'usu- fruitier tient du titre constitutif de l'usufruit ou de la loi; il est contenu aussi dans le droit personnel qui appartient au locataire en vertu du contrat de louage. Enfin, le possesseur de bonne foi (celui qui possède comme propriétaire en vertu d'un titre de propriété dont il ignore les vices) conserve les fruits même lorsqu'il est obligé de restituer la chose au véritable propriétaire. Le possesseur de mauvaise foi doit rendre les fruits perçus, et même tenir compte de ceux qu'il a négligé de percevoir. Les fruits naturels, industriels ou civils, appar- tiennent au propriétaire par droit d'accession, mais celui-ci doit rembourser aux fermiers, usufrui- tiers, etc., les frais de travaux et semences. L'ache- teur est propriétaire des fruits dès l'instant de la vente. Les fruits naturels et industriels sont acquis au fur et à mesure de leur perception les fruits civils, jour par jour, et appartiennent à l'usufrui- tier à proportion de la durée de son usufruit : il faut donc considérer ici le nombre réel des jours écoulés. fruit fru-i] n. m. (ancienn. frit). Inclinaison donnée au côté extérieur des murailles d'une cons- truction, la surface intérieure restant verticale. fruitage n. m. Fruits comestibles. (Vx.) fruitarien, enne [ri-in, e-ne] adj., Qui con- cerne le fruitarisme: régime fruitarien. N. Qui pra- tique ce système d'alimentation. fruitarisme n. m. (de fruit). Système d'alimen- tation, variante du végétarisme, restreint à l'usage des fruits, à l'exclusion des produits d'origine ani- male. fruité, e adj. Se dit du vin, de l'huile d'olive qui ont conservé le goût du fruit. Blas. Se dit d'une plante représentée avec des fruits d'un émail parti- culier. fruiter [té] v. n. (de fruit). Produire du fruit : arbre qui fruite facilement. fruiterie [r] n. f. Lieu où l'on conserve le fruit. (Syn. FRUITIER.) Commerce du marchand frui- tier; sa boutique. fruitier [ti-, ère adj. Qui porte des fruits: arbre fruitier.