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FRO une remarquable vérité d'expression, le monde oriental et saharien. Son ouvrage les Mattres d'au- trefois est un modèle de critique d'art, et son roman Dominique est un chef-d'oeu- vre de fine et délicate psy- chologie. Fromentine (GOULET DR), passe entre Noirmoutier et la côte. Froment Meurice (François-Désiré), habile or fèvre, né et m. à Paris (1802- 1855). - fromgi [ji] ou frome- ton n. m. Arg. Fromage. Fromont jeune et Risler aîné, roman d'Alph. Daudet, une de ses oeuvres les plus émouvantes; peinture d'une femme coquette et vicieuse, Sidonie Chèbe, qui sème la ruine et le déshonneur autour d'elle (1874). C'est dans ce roman que figure « l'illus- tre Delobelle », le type du ca- botin raté et vaniteux. Fromentin. fronce n. f. Chacun des plis faits à une étoffe. Pli dé- fectueux dans le papier. froncement [man] n. m. Action de froncer en contrac- tant, de rider, surtout en parlant des sourcils et du front. froncer [se] v. a. (de fronce. Prend une cédille sous le e devant a et o: il fronça, nous fronçons.) Resserrer, en parlant des sourcils, Rider, en parlant du front. Plisser: froncer une robe. Fronces. froncis [si] n. m. Ensemble des plis faits à une robe, à une chemise, etc. fronçure n. f. Action de froncer; état de ce qui est froncé. Pli, ride. frondaison [de-zon] n. f. (du lat. frons, dis, feuillage). Epoque où paraissent les feuilles. Le feuillage lui-même: une abondante frondaison. frondant [dan], e adj. Qui a l'habitude de fronder: avoir l'humeur frondante. fronde n. f. (lat. frons). Se dit du thalle aplati de certaines algues. Pousse des feuilles au printemps. Feuillage. fronde n. f. (lat. funda). Instrument fait d'un morceau de cuir et de deux bouts de corde, avec lequel on lance des pierres ou des balles : les frondes des Anciens tuaient un homme à plus de 400 pas. Jouet d'enfant, servant au même usage. Chir. Bandage à quatre chefs employé pour les fractures et luxations de la mâchoire. Y Fronde, nom donné à la guerre civile qui eut lieu en France pendant la minorité de Louis XIV, entre le parti de la cour (Anne d'Autriche et Ma- zarin) et le Parlement 1648-1653). L'origine de ce mot vient du jeu de la fronde, auquel les enfants s'amusaient à cette époque dans Fronde: A, projectile. les fossés de Paris. La police défendit ces amusements; mais les enfants résis- taient souvent à l'autorité, et poursuivaient la garde à coups de fronde. Un plaisant compara les adversaires de Maza- rin à ces frondeurs; l'allusion fut trouvée heureuse, et le mot resta. Fronde (jouet). La Fronde, causée surtout par la mau- vaise politique finan- cière de Mazarin, eut deux phases: la première, dite Vieille Fronde ou Fronde parlementaire, où le parlement, allié à Condé et au cardinal de Retz, joua le principal rôle. Les incidents les plus notables en furent l'arrestation du conseiller Broussel, l'édifl- cation des barricades par le peuple de Paris et la re- traite de la cour à Saint-Germain. Dans la seconde, dite Jeune Fronde ou Fronde des Princes, Condé, Beaufort et Mme de Longueville, avec l'appui secret de l'Espagne, engagèrent une véritable campagne contre les troupes royales, que Turenne commandait (combats de Bléneau, bataille de la Porte Saint-An- toine). La Vieille Fronde agita Paris de 1648 à 1649, et la Jeune Fronde de 1649 à 1653. Les troubles de la Fronde, qui sont à la fois le commencement d'une révolution et l'échec d'une politique d'intrigues, eurent leur contre-coup dans certaines provinces. frondée [de] n. f. Espace que peut embrasser un jet de fronde. fronder [de] v. a. Lancer avec la fronde: fron- der des pierres. Poursuivre à coups de fronde: fron- der les passants. Fig. Blámer, crítiquer: fronder le pouvoir. fronderie [r] n. f. Mouvement, tumulte de la Fronde. frondescence [dès-san-se] n. f. (de frondes- cent). Expansions foliiformes des polypiers." frondescent [dès-san], e adj. (du lat. frondes- cere, se couvrir de feuilles). Qui se couvre de feuil- lage: arbres frondescents. fronde super viridi, mots lat. signif.: Sur le vert feuillage. Tityre, dans la Ire églogue de Virgile (v. 80), offre en ces termes une hospitalité rustique à Mélibée. frondeur n. m. Qui lance des pierres avec une fronde: les frondeurs baleares étaient célèbres dans l'antiquité. Hist. Partisan de la Fronde. Fig. Qui aime à critiquer, à contredire, à blâmer. Adjectiv. Qui est enclín à fronder: esprit frondeur. frondibale n. m. (de fronde, et du gr. ballein, lancer). Art milit. anc. Machine de jet: fronde gigantesque, analogue aux balistes. (On dit aussi FUNDIBALLE.) frondicole adj. (du lat. frons, frondis,feuillage, et colere, cultiver). Qui vit ou croit sur les feuilles. - - 944- - frondifère adj. (du lat. frons, frondis, feuillage, et ferre, porter). Feuillu, qui porte des expansions foliacées: arbre très frondifère. frondiforme adj. (du lat. frons, frondis, feuil- lage, et de forme). Qui a l'apparence d'une feuille. frondipare adj. (du lat. frons, frondis, et parere, produire). Se dit des fleurs et des fruits qui, par une anomalie, d'ailleurs peu commune, émettent un ramean. frondule n. m. (du lat. frons, frondis, feuil- lage). Ensemble des frondes ou feuilles des mousses. fronron n.-m. Brosse de cartier pour savonner les cartes avant de les lisser. Syn. de FROTTON. Fronsac [sak), ch.-1. de c. (Gironde), arr. et à 2 kil. de Libourne, sur la Dordogne; 1.400 h. (Fron- sadais). Port de rivière; vins renommés. Ch. de f. Et. - Le cant. a 18 comm., et 10.570 h. Front (saint), premier évêque de Périgueux. C'est sous son invocation qu'est placée la belle cathé- drale, en style roman à coupoles, de Périgueux (xme s.). Fête le 25 octobre. front (fron] n. m. (lat. frons, frontis).Partie supé- rieure du visage, depuis la naissance des cheveux jusqu'aux sourcils: un front haut et bombé dénote souvent une grande intelligence. (V. la planche HOMME.) Fig. Tout le visage considéré quant à son expression: montrer un front serein. La tête: cour- ber, relever le front. Le devant le front d'un batail- lon. Ligne de positions occupée par les troupes en face de l'ennemi: aller au front; etre sur le front. Partie supérieure et antérieure: le front d'une mon- tagne. Hardiesse, impudence: vous avez eu le front de... Front d'airain, extrême impudence, complète insensibilité. Front de bataille, ligne que présente une troupe en ordre de bataille. Faire front, se tourner en face, de manière à tenir tête à l'attaque. Marcher à front découvert, sans rien dissimuler, parce qu'on n'a rien à se reprocher. Marcher le front levé, ne montrer ni honte ni embarras. De front loc. adv., par devant: attaquer de front. Côte à côte: aller de front. En même temps: mener deux affaires de front. Sans mé- nagement heurter de front les opinions, les préjugés de quelqu'un. ALLUS. BIST.: Marque au front de Cain, dans la Bible, sceau de réprobation que Dieu imprima au front de Cain. On le rappelle à propos des assas- sins, des traitres. ALLUS. LITTER. 10 V. EXPLOIT. 20: Ont su se faire un front qui ne rougit jamais. Dans la Phèdre de Racine (III, 3), paroles de Phèdre déclarant qu'elle n'est pas de ces femmes hardies qui, goûtant dans le crime une tranquille paix, ont su se faire un front qui ne rougit jamais ». Se rap- pelle pour caractériser les grandes impudiques, etc. ENCYCL. Le front, chez l'homme, présente une surface extérieure courbe ayant la forme d'un quart de sphère; il est constitué par l'os frontal, le muscle frontal et la peau. La peau est nue à sa partie inférieure, couverte de cheveux dans la partie supérieure. La partie dé- nudée, plus ou moins lisse, est sillonnée, particuliè- rement dans la vieillesse, de plis ou stries plus ou moins profonds, appelés rides. La forme générale du front donne à la physionomie un aspect tout particulier : un front haut, bombé, avec des bosses frontales accusées, semble l'indice en général d'une grande capacité cérébrale; il accuse un angle facial très ouvert. Le front est le siège d'un grand nombre d'affections: la névralgie frontale, la migraine y sont très communes; l'acné sébacée y est fré- quente, etc. frontal ou frontail [ta, 2 mll.] n. m. Partie de la têtière du cheval qui passe en avant de la tête et au-dessus des yeux. Pièce qui couvre le front d'un cheval caparaçonné. V. HARNAIS. frontal, e, aux adj. Qui concerne le front: veine frontale. N. m. Os frontal. Bandeau ou topique qu'on applique sur le front. Instrument de torture fait d'une corde à noeuds, avec laquelle on serrait le front du patient. Outil de luthier pour faire des orne- ments à la partie antérieure des touches. Bourrelet d'enfant. - ENCYCL. Muscle frontal. On nomme ainsi un muscle médian large, mince, irrégulièrement quadri- latéral, qui couvre l'os frontal jusqu'aux sourcils. Nerf frontal. C'est la branche du nerf ophtal- mique qui passe à la partie supérieure de l'orbite, puis se divise en deux rameaux; l'un passe par le trou orbitaire supérieur, le second au-dessous de la poulie du muscele grand oblique. Os frontal. Cet os, placé à la partie antérieure du crâne, s'articule avec les pariétaux, les temporaux et le sphenoide; il forme la paroi supérieure de l'or bite et presque toute la cloison osseuse nasale. C'est sur cet os que l'on trouve les bosses frontales, si dé- veloppées chez les jeunes enfants, et qui sont cons- tituées par le développement des sinus frontaux. frontalier [li-é) n. m. Celui dont la propriété est sur la frontière d'un Etat. fronteau [t] n. m. (de front). Bandeau de toile, que les religieuses portent sur le front. Pe- tite boîte de cuir contenant des passages du Penta- teuque, et que les juifs s'ap- pliquent sur le front pendant la prière du matin. Frontail de cheval. Guidon de certai- nes armes à feu. Archit. Petit fronton an-dessus d'une porte ou d'une fenêtre. Pharm. To- pique, dit aussi frontal, que l'on applique en bandeau sur le front: mettre un fronteau pour apaiser le mal de tête. Fronteau. Frontenac [nak] (Louis DE BUADE, comte DE PALLUAU et de), gouverneur et organisateur du Canada, né à Saint-Germain-en-Laye, m. à Québec (1620-1698). A Frontenay [ne] ou Frontenay-Rohan- Rohan, ch.-1. de c. (Deux-Sèvres), arr. et à 10 kil. de Niort; 1.870 h. (Frontenaysiens). Ch. de f. Et. - Le cant. a 9 comm., et 7.430 h. frontière n. f. (de front). Limite qui sépare deux Etats: la frontière franco-espagnole suit la crête des Pyrénées. Frontière naturelle, celle qui suit un accident géographique, rivière, montagne, etc. Frontière artificielle ou conventionnelle, celle qui est tracée sans tenir compte de la topographie. Fig. Bornes, limites: les frontières des vertus et des FRO vices. Adjectiv. Qui est limitrophe: place frontière. Coiffure de femme de la Tarentaise. frontignan n. m. Vin muscat, récolté près de Frontignan: un verre de frontignan. Frontignan, ch.-1. de c. (Hérault), arr. et à 20 kil. de Montpellier, sur le canal des Etangs; 4.670 h. (Frontignanais). Ch. de f. P.-L.-M. Vins muscats. Le cant. a 6 comm., et 9.500 h. Frontin (Sextus Julius), écrivain latin, né vers 40, m. vers 103. Auteur du Stratagematicon, traité de tactique, et d'un curieux Traité des eaux de home. Frontin, un des valets de l'ancienne comédie, effronté et spirituel. Le meilleur spécimen de l'es- pèce figure dans le Turcaret de Le Sage. fronti nulla fides, mots lat, signif. : Il ne faut avoir aucune foi au front de l'homme. Expression par laquelle Juvénal (Sat. II. 8) flétrissait les hypo- crites de son temps qui se donnaient l'apparence de philosophes, et qu'on cite souvent dans le sens du proverbe français: Il ne faut pas juger les gens sur la mine. frontispice [tis-pi-se] n. m. (lat. frons, frontis, front, et aspicere, regarder). Face principale d'un monument le frontispice du Panthéon. Titre im- primé d'un livre avec vignettes. Gravure placée en regard du titre d'un livre. Fig. Prélude. fronto-conchien [chi-in] adj. m. Se dit d'un muscle de l'oreille externe, qui va de l'os frontal à l'angle supérieur de l'oreille. fronton n. m. (ital. frontone; de fronte, front). Ornement triangulaire d'architecture, quelquefois semi-circulaire, au-dessus de l'entrée d'un édifice: le fronton du Parthénon représentait la naissance d'Athéna. Partie sculptée du couronnement d'un vaisseau. Toit élevé par le milieu. Mur arrondi à son sommet, contre lequel on joue à la pelote basque. Par extens. L'espace cimenté, de 65 mètres de long sur 12 de large, qui s'étend devant ce mur et sur lequel on joue. - ENCYCL. Ornement établi au-dessus de l'entrée d'un bâtiment, d'une porte, d'une fenêtre, le fronton a généralement la forme d'un triangle ouvert : il repose sur la corniche de l'entablem nt, qui constitue sa base, et il se compose des corniches formant ses 4040 11 12 H 8 2 10 13 moine. C FRONTON 1. A pans; 2. A jour; 3. Circulaire; 4. Brisé; 5. Entrecoupé; 6. Doublé; 7. Surbaissé; 8. Surmonté; 9. Sans retour; 10. Triangulaire; 11. Sans base; 12, 13. Par enroulement. côtés inclinés et du tympan compris entre ces der- nières et la base. Le fronton est une des parties ca- ractéristiques de l'architecture religieuse des Grecs. Sous l'empire romain, l'usage des frontons devint général pour orner les portes, fenêtres, niches des édifices. Au moyen âge, le fronton fut remplacé par le gable ou pignon. Les proportions du fronton va- rient suivant l'ordre auquel il appartient. Les mo- difications de forme ont donné naissance à de nom- breuses variétés: fronton à jour, à pans, brisé, cir- culaire, double, entrecoupé, par enroulement, sans base, glissant, surbaissé, surmonté, triangulaire, etc. Le tympan est le plus souvent rempli de figures, tan- tôt peintes, tantôt sculptées en bas-relief." Fronton, ch.-1. de c. (Haute-Garonne), arr. et à 26 kil. de Toulouse; 2.030 h. (Frontonais). Ch. de f. Vins. Le cant. a 18 comm., et 10.500, h. Fronton (Marcus Cornelius), rhéteur latin, qui fut le maitre de Marc-Aurèle: né à Cirta (Afrique), m. vers 175. Ses discours sont en général assez vides de pensées. frontoyer [toi-ié] v. n. (Se conj. comme aboyer.) Mar. Syn. de CÔTOYER. froquer [ké] v. a. Revêtir d'un froc; faire Frosinone; ville d'Italie (prov. de Rome); 9.600 h. Vins estimés. Frossard [fro-sar] (Charles-Auguste), général français, m. à Châteauvillain (Haute-Marne) [1807- 1875). Il perdit, en 1870, la bataille de Forbach. Frossay, comm. de la Loire-Inférieure, arr. et à 16 kil. de Paimboeuf, non loin de la Loire; 2.820 h. frottade [fro-ta-de] n. f. Coups, mauvais traite- ments, physiques ou moraux. (Vx.) frottage [fro-ta-je) n. m. Travail de celui qui frotte; résultat de ce travail.