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FRA frasère [sè-re] n. f. Bot. Genre de gentianacées d'Amérique, dont une espèce, connue sous le nom de colombo d'Amérique, est pourvue d'une racine douée de propriétés antidiarrhéiques. Frasne, comm. du Doubs, arr. et à 17 kil. de Pontarlier, sur un haut plateau du Jura; 1.000 h. Ch. de f. P.-L.-M., point de départ de l'embran- chement qui rejoint, à Vallorbe, la ligne suisse de Lausanne, en passant par le tunnel du mont d'Or. Frasnes-les-Buissenal, comm. de Bel- gique (Hainaut, arr. d'Ath); 4.100 h. Toiles. serges. Frasnes-les-Gosselies, bourg de Belgique (Hainaut, arr. de Charleroi); 2.770 h. frasnien [fras-ni- in] n. m. Etage géologique formant la base du système dévonien supérieur. frasque [fras-ke) n. f. (ital. frasca). Tour malin. Extravagance avec éclat, écart de conduite: fras- ques de jeunesse. frassinelle fra-si-nè-le] n. f. Pierre dure, qui sert pour polir l'émail et affûter certains outils. frater (tèr] n. m. (m. lat. signif. frère). Fam. Frère lai, religieux illettré. Garçon chirurgien. Barbier. Pl. des fraters. fraternel, elle [ternél, è-le] adj. (lat. frater- nus; de frater, frère). Qui est propre à des frères. Qui convient entre frères. Qui a lieu entre personnes unies comme des frères: amitié fraternelle. fraternellement [tèr-ne-le-man] adv. D'une manière fraternelle. fraternisant (tèr-ni-san], e adj. Qui fraternise. fraternisation [ter-ni-sa-si-on) n. f. Action de fraterniser. fraternisé (tèr-ni-zé], e adj. Se dit d'un vers dont la dernière ou les dernières syllabes se trou- vent répétées au commencement du vers suivant. fraterniser (tèr-ni-zé] v. n. Faire acte de fra- ternité, de concorde: troupes qui fraternisent. Con- tracter une union politique. fraternitaire [ter-ni-té-rel adj. Conforme à la fraternité. fraternité [tèr] n. f. (de fraternel). Relation de frère à frère. Fig. Union intime, solidarité entre les hommes, entre les membres d'une société: la fra- ternité est actuellement une noble chimère. Votre Fraternité, titre que se donnaient autrefois entre eux les rois, les évéques, etc. Fraternité d'armes, liens qui unissaient autrefois deux chevaliers qui avaient juré de s'entr'aider toujours et partout; auj., liens unissant ceux qui ont combattu pour la même cause. fraticelles [se-lej n. m. pl. (de l'ital. fraticelli; de frate, frère). Sectaires quí exagéraient la règle de saint François d'Assise. S. un fraticelle. - ENCYCL. Vers 1294, un certain nombre de fran- ciscains ayant obtenu du pape Célestin V la permis- sion de sortir de leurs couvents, où le relâchement s'était introduit, parcoururent l'Italie, ne vivant que d'aumônes. Exaltés par les prédications d'Her- man Pongilops de Ferrare et d'Hubert de Casal, les fraticelles, ou frérots, s'imaginèrent constituer une Eglise spirituelle et invisible, bien supérieure à l'Eglise visible. Ils prétendaient que les péchés les plus graves ne pouvaient les souiller. Condamnés par Boniface XIII (1302), excommuniés par Jean XXII (1317), ils ne cessèrent d'agiter l'Eglise pendant le xive siècle. fratricide adj. (du lat. frater, tris, frère, et cædere, tuer). Relatif au meurtre d'un frère, d'une soeur: luttes fratricides. N. m. Ce meurtre lui-même. N. Qui commet ce crime: Cain fut le premier des fratricides. fratrie n. f. Ethol. V. PHRATRIE. fraudatoire fro] adj. Qui procède de la fraude. fraude fro-de) n. f. (lat. fraus, dis). Tromperie, acte de mauvaise foi. Contrebande, tromperie au préjudice du fisc: faire la fraude. En fraude loc. adv., frauduleusement. ENCYCL. Dr. La fraude dans la vente des mar- chandises et les falsifications des denrées alimen- taires et des produits agricoles sont réprimées (em- prisonnement et amende) par la loi du 1er août 1905, modifiée et complétée en 1908 et 1912. L'infraction peut porter sur la nature, l'espèce, l'origine, la quantité où l'identité de la chose livrée. Les tribu- naux peuvent ordonner l'affichage des jugements de condamnations, aux frais du condamné, à la porte de ses magasins et domicile. En cas de récidive dans les cinq ans, l'affichage et l'emprisonnement sont toujours prononcés. Les objets falsifiés sont confis- qués, les faux poids et mesures détruits. Le prélèvement des échantillons, les méthodes d'analyse, la détermination des autorités compé- tentes pour rechercher les infractions sont l'objet d'une réglementation minutieuse. L'authenticité des produits est garantie par les dispositions spéciales relatives aux appellations d'origine. En tout état de cause, le maire a le devoir d'as- surer dans sa commune la fidélité du débit. Auprès du ministère de l'agriculture, fonctionne un Service de la répression des fraudes. frauder (fro-dé] v. a. Frustrer par quelque fraude: frauder la douane. V. n. Commettre des fraudes: frauder dans un examen. fraudeur, euse [fró-deur, 'eu-se] adj. et n. Qui fait la fraude. frauduleusement [fro, ze-man] adv. D'une manière frauduleuse: objets frauduleusement sous- traits. frauduleux, euse [fro-du-leû, eu-se] adj. Enelin à la fraude: esprit frauduleur. Entaché de fraude marché frauduleux; banqueroute frau- duleuse. Frauenfeld én-feld), v. de la Suisse, ch.-1. du cant. de Thurgovie, sur la Murg: 7.840 h. Fila- tures. Frauenlob (Henri DE MEISSERS, dit), un des principaux maitres chanteurs allemands, né vers 1250, m. à Mayence en 1318; plus érudit qu'inspiré. fräulein [pr. allem. fra-u-la-in] n. f. Mot allemand qui signifle mademoiselle, et qu'on emploie souvent, absolum., dans les familles françaises pour désigner l'institutrice, la gouvernante allemande qui s'occupe des enfants. Fraunhofer (fra-oun'-ho-fèr] (Joseph de), opti- cien et physicien allemand, né à Straubing (Baviere), m. à Munich 1787-1826), célèbre par ses études sur le spectre solaire. -936- Fraunhofer (raies de). Optiq. V. SPECTRE. Fraxine n. f. Glucoside extrait de l'écorce de frêne. fraxiné, e frak-si] adj. (du lat. frazinus, frêne). Qui ressemble ou quí se rapporte au frêne. fraxinelle frak-si-ne-lej n. f. Bot. Syn. de DICTAME. fraxinicole [frak-si] adj. Qui vit sur le frêne. fraxinus frak-si-nuss] n. m. Nom scientifique du frêne.. frayant [frè-ian), e adj. Qui occasionne des frais. (Vx.) Fray-Bentos ou Independencia, petite ville de l'Uruguay, sur l'Uruguay; 5.500 h. environ. Fabrication importante d'extrait de viande. fraye frè-f] n. f. Petite rainure que les coute- liers tracent au bord du dos d'une lame de couteau. Dialect. Nom vulgaire de la grive. frayement [frè-ie-man] n. m. Erythème causé par le frottement, thez les animaux. - ENCYCL. Pour éviter la mortification de la peau frayée, il faut supprimer immédiatement le corps étranger cause du frottement, puis traiter la lésion par des lotions fréquentes d'eau de Goulard. frayer [frè-ié] v. a. (du lat. fricare, frotter. - Se conj. comme balayer.) Tracer, pratiquer : frayer un sentier. Fig. Préparer les voies frayer à quel- qu'un le chemin des honneurs. Frôler: la roue m'a frayé la cuisse. Frayer des pièces d'or, les user par le frottement. Vétér. Excorier par frottement. Véner. Frotter contre quelque chose : le cerf fraye sa tête aux arbres. V. n. En parlant des poissons, déposer les oeufs, s'il s'agit de la femelle ; les féconder, s'il s'agit du mâle. Fig. Avoir des relations suivies : ne frayez pas avec les médisants. Se frayer v. pr. S'ouvrir: se frayer un passage. frayère [frè-iè-re] n. f. Lieu où les poissons frayent. - ENCYCL. Quand un cours d'eau, un étang ren-- ferment suffisamment de plantes aquatiques, il n'y a pas lieu de se préoccuper du frai du poisson, sinon pour en éloigner les ennemis naturels; mais quand, au contraire, le cours d'eau ou l'étang sont dépour- vus de végétations aquatiques, il faut préparer de place en place des frayères artificielles par le moyen de semis ou de plantations ou encore en disposant près du bord des châssis, des claies garnies de brin- dilles (bruyère, bouleau). frayeur [frè-ieur] n. f. (du lat. fragor. bruit). Crainte vive, grande peur causée par l'image d'un mal véritable ou apparent: la frayeur de la mort. frayeuse [frè-ieu-ze] n. f. Nom vulgaire du rouge-gorge. frayeux [frè-ieû] n. m. Pièce de fonte, servant de point d'appui aux ringards employés comme leviers. frayoir [frè-ioir] n. m. (de frayer). Marques qui restent sur les baliveaux contre lesquels le cerf a frotté son bois nouveau. frayon frè-ion] n. m. (de frayer). Pièce de bois formant chapeau sur le gros fer d'un moulin. Pièce métallique fixée sur le manchon d'une meule, et qui, agitant l'auget, fait tomber le grain dans l'oeillard de cette meule. Didact. Ecorchure pro- duite par la monte, l'équi- tation, etc. frayonne [fré-io-ne] n. f. Nom vulgaire de la corneille à mantelet. Frayssinous re- si-nouss] (Denis,comte de), prédicateur français, évé- que d'Hermopolis et minis- tre des affaires ecclésias- tiques, membre de l'Aca- démie française, précep- teur du duc de Bordeaux, né à Curières (Aveyron), m. à Saint-Geniez (Aveyron) [1765-1841]; auteur de la Défense du christianisme et des Libertés gallicanes, etc. De Frayssinous. frayure frè-iu-re] n. f. Action du cerf qui frotte sa tête contre les arbres pour la brunir. Frazer (sir James George), mythographe an- glais, né à Glasgow en 1854; auteur d'ouvrages estimés sur les religions com- parées (le Rameau d'Or), le toté- misme, le folk-lore, etc. 300 DREN B Fréchette (Louis-Honoré), poète canadien français, né à Le- vis, près de Québec, m. à Montréal (1839-1908); auteur de : Mes loi- sirs, les Oiseaux de neige, Fleurs boréales. fredaine (dè-ne] n. f. Fam. Folie de jeunesse. @ D 101 D 9 Frédégaire ghè-re], nom probablement fictif d'un chroni- queur frane des temps mérovin- © giens, auquel on attribue une Chronique qui est la source la plus importante pour l'histoire de la monarchie franque au vie siècle. Frédégonde, femme de Chil- périe Ier. D'abord servante d'Au- € dovere, première femme de Chil- péric, roi de Neustrie, mais belle et ambitieuse, elle ne recula devant aucun crime pour arriver au trône. Après avoir fait étrangler la douce Galswinthe, deuxième femme de Chilpèrie Ier, elle la remplaça. Ce meurtre fut le prélude des crimes et des atrocités qui marquèrent la rivalité de Frédégonde et de Brunehaut, soeur de Galswinthe. Elle fit assassiner son mari, mettre à mort l'arche- vêque de Rouen Prétextat, et gouverna la Neustrie au nom de son jeune fils Clotaire II, dont elle assura la suprématie (vers 545-597). frédéric [rik) n. m. Ancienne monnaie d'or de Prusse, à l'effigie de Frédéric II. et, par extens., monnaie d'or prussienne, valant 20 fr. 80 c. ® Pierre tombale de Frédégonde. Frédéric [rik] (saint), apôtre des Frisons, tué en 838. Fête le 18 juillet. FRE Frédéric Ir, Barberousse, né vers 1123, empereur d Allemagne de 1152 à 1190. Il fit de nom- breuses expéditions contre l'Italie, et détruisit Mi- lan (1162), mais il dut, après sa défaite à Legnano (1176), reconnaître les prétentions des villes lombardes. Parti pour une croisade en Orient la troisième), il se noyadans le Seleph: (anc. Cydnus) en Cilicie. Sonsouvenirestresté populaire en Allemagne. Frédéric II, né à Iési en 119%, m. à Fioren- tino (1194-1250); roi (1211), puis empereur (1220) d'Al- lemagne, et roi de Sicile. Excommunié d'abord par le pape Grégoire IX, il prit part à la 6e croisade. Innocent IV souleva con- tre lui l'Allemagne et l'Italie. Esprit libre et cul- tivé, mais de moeurs dis- solues, il protégea les let- tres et les arts. Frédéric III, né à Innsbruck en 1415, empe- reur d'Allemagne de 1440 Frédéric Ier, d'après un à 1493. C'est lui qui avait manuscrit du xı adopté la fameuse devise (Vatican.) qui fut le programme de Charles-Quint: A. E. I. O. U. (Austria est imperare orbi universo). siècle. Frédéric-Guillaume, grand électeur de Brandebourg, né à Berlin, m. à Potsdam en 1688. Il monta sur le trône en 1640, accrut son royaume par de nombreuses an- nexions, organisa l'armée prussienne, et accueillit avec faveur, en 1685, les protestants français. Frédéric Ier, pre- mier roi de Prusse (1700), fils du précédent, né à Koenigsberg, m. à Berlin (1657-1713). Il protégea les sciences et les arts et agrandit Berlin. Frédéric Guil- laume Ier, surnommé le Roi-sergent, à cause de son application aux questions militaires, de ses violences et de son intempérance, né en 1688, roi de Prusse de 1713 à 1740. Il dota la Prusse des ressources militaires dont devait profiter Frédéric II. Frédéric-Guillaume. Frédéric II, le Grand, fiis du précédent. roi de Prusse, né à Berlin, m. à Potsdam (1712-1786). Après une jeunesse orageuse, il monta sur le trône en 1740. Illustre guerrier, administrateur habile, il fonda la grandeur de la Prusse. Il s'empara de la Silésie pendant la guerre de succession d'Autriche, et, allié avec l'Angleterre, il résista avec succès, pen- dant la guerre de Sept ans, aux efforts combines de la France, de l'Autri- che et de la Russie, puis ré- organisa avec une mer- veilleuse persévérance ses Etats épuísés par la guerre. Fourbe, politique scepti- que et sans scrupules, il prépara le premier partage de la Pologne, qui agran- dit ses Etats. Il avouait lui-même qu'il avait usé de tous les moyens pour duper. En parlant de lui, Marie-Thérèse disait : « Tout le monde sait quel compte il faut faire du roi de Prusse et de ses serments. Aucun souverain n'a pu se soustraire à ses perfidies ». Amí des lettres, bon écrivain et se pi- quant de philosophie, Frédéric at- tira en Prusse, autour de sa rési- dence de Sans-Souci, Voltaire et de nombreux savants et philosophes français. I a laissé une volumi- neuse Correspondance, où, dans un style tout à fait personnel, il carac- térise hommes et choses d'un trait net et précis. Frédéric II. Ordre de Frédé- ric-le-Grand. Frédéric-le-Grand (ordre de), créé en Allemagne après la guerre de 1870 et destiné à ceux qui ont commandé une ar- mée d'au moins 25.000 hommes. Le ruban est noir, avec deux larges lisérés orange. Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, neveu du précédent (1744-1797). Il prit part aux der niers partages de la Pologne, aux coalitions contre la France révolutionnaire, mais dut lui céder, à la paix de Bâle (1795), la rive gauche du Rhin. Frédéric-Guillaume III, né en 1770, m. en 1840; roi de Prusse de 1797 à 1840. Adversaire malheureux de Napoléon en 1806, il vit après léna ses domaines démembrés à la paix de Tilsit (1807) et ne les recouvra que par les traités de Vienne. Frédéric-Guillaume IV, roi de Prussé en 1840, mort fou en 1861, frère de Guillaume Ier, empereur d'Allemagne. Frédéric III, roi de Prusse et empereur d'Al- lemagne, fils de Guillaume 1er et père de Guillaume II, né et m. à Potsdam (1831-1888). Il se distingua pendant les guerres austro-prussienne et franco-allemande; appelé au trône en 1888, mais atteint d'un cancer à la gorge, il mourut après trois mois de règne. Frédéric-Guillaume, kronprinz, fils ainé de Guillaume II, né près de Potsdam en 1882, com- manda nominalement un groupe d'armées pendant la Grande Guerre, abdiqua en même temps que sun père en 1918 et se réfugia en Hollande. Frédéric-Auguste, roi de Saxe, allié fidèle de Napoléon, né et m. à Dresde (1750-1827).