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FRA -Sciences. Après la décadence qui suivit l'inva- sion des barbares, la France refit son éducation scientifique grâce aux Arabes, par lesquels elle reçut d'abord l'héritage de la science grecque. Durant tout le moyen âge, l'alchimie jouit d'une grande vogue, et, malgré le caractère chimérique de ses re- cherches, ne fut pas sans préparer les voies à la chimie moderne. Les médecins juifs, chassés d'Espa- gne, s'établirent dans le midi de la France. Au XIIe siècle. Arnaud de Villeneuve fit connaître dif- férents acides minéraux, l'essence de térébenthine et l'alcool. Au siècle suivant, Guy de Chauliac res- taura l'anatomie. La découverie de l'imprimerie servit la renaissance cientifique. Finé ramena le goût de la géométrie. Viète édifia l'algèbre moderne, Avec Ambroise Paré, l'art chirurgical se perfec- tionna. La géologie s'essayait utilement avec Ber- nard Palissy. A la suite de Christophe Colomb, plu- sieurs naturalistes allèrent explorer le Nouveau monde. L'agronomie prenait un vigoureux essor avec Charles Estienne et Olivier de Serres. La France marche à la tête du prodigieux mouvement scientifique du xvne siècle. Descartes imagina la géométrie analytique. Fermat et Pascal s'illustrèrent par la découverte du calcul des probabilités, et le dernier découvrait en outre les lois de la pesan- teur de l'air et de l'équilibre des liquides. Charles Perrault construit l'Observatoire de Paris (1668). Denis Papin invente la machine à vapeur (1690). En- fin la fondation du « Journal des savants » (1665) et de l'Académie des sciences (1666) favorisèrent la diffu- sion de ces conquêtes. Les sciences naturelles et, médicales furent également cultivées en France du xvne à la fin du xvIe siècle. La classification bota- nique était établie par Tournefort et les trois de Jussieu. Parmentier enseignait la culture de la pomme de terre, et Brémontier fixait à l'aide de plantations de pins les dunes de Gascogne. Réaumur étudiait les moeurs des insectes, et Buffon populari- sait l'histoire naturelle. Aidée par l'analyse. la mé- canique théorique s'établit sur de nouvelles bases, avec d'Alembert, Lagrange. Cependant Maupertuis, Borda, Méchain, Delambre et les Cassini exécutaient de remarquables travaux géodésiques. Les voyageurs Bougainville et La Pérouse enrichissaient la géo- graphie. Jouffroy appliquait la vapeur à la naviga- tion (1776), et les frères Montgolfier lançaient dans les airs un aérostat. Dufay, Nollet, Dalibard, Cou- lomb commençaient l'étude de l'électricité. En 1793, la Convention décréta l'adoption du système métri- que en 1794, Chappe inaugure son télégraphe aérien. Lavoisier, Guyton de Morveau, Foureroy, Berthollet édifient la chimie moderne. Au xixe siècle, la géométrie prit un nouvel essor. Monge inventa la géométrie descriptive. Laplace perfectionna le calcul des probabilités. Legendre, Poncelet, Cauchy, Gallois illustrent les mathématiques. Delambre, Puiseux, Tisserand, Le Verrier précisèrent les méthodes as- tronomiques. La physique dut de notables progrès à Malus, Fresnel, Foucault, Arago, Biot, Fizeau, Am- père. Niepce et Daguerre inventent la photographie; Lebon, le gaz d'éclairage. Oberkampf établit la pre- mière manufacture de toiles peintes. Chaptal trouve des procédés pour fabriquer l'alun et le salpêtre. Gay-Lussac et Proust formulèrent les lois de la com- binaison des corps. Citons encore les chimistes Courtois, Balard, Chevreul, qui isola les corps gras, Gerhart et Laurent, qui édiflérent la théorie atomi- que, et leurs continuateurs Wurtz, Friedel, Grimaux, Pelletier et Caventou, Berthelot, qui fonda la ther- mochimie et réalisa la synthèse artificielle des com- posés organiques, Frémy, Dumas, Moissan. Le pre- mier Empire a vu naitre la cristallographie avec Haúy. Cuvier créa la paléontologie. Lamarck et Geof- froy Saint-Hilaire affirmèrent la variabilité des espè- ces. Brongniart, Elie de Beaumont, Broca, de Quatre- fages illustrèrent la géologie et l'anthropologie. Les sciences biologiques et médicales parcoururent, pendant le siècle, des étapes immenses, depuis Bi- chat, Flourens, Claude Bernard, Dareste, Laennec, Trousseau, Pinel, Duchenne de Boulogne, Charcot, qui établit la pathologie du système nerveux, Pas- teur, à qui l'on doit l'antisepsie chirurgicale et la guérison de la rage, Roux, à qui l'on doit celle de la diphtérie, et jusqu'à Brown-Séquard, Potain, Brouar- del, Bouchard, Lucas-Championnière, Richet, Guyon, Laveran, Huchard. La science française contempo- raine se trouve représentée par les mathématiciens Hermite, Poincaré, Tannery, Humbert, Appell, Pain- levé, Picard, Goursat, Borel; les astronomes Jans- sen, Faye, Baillaud, Bigourdan, Maurice Loewy, Puiseux, Wolf, Radau, Deslandres, Lallemand, An- doyer; les physiciens Lippmann, Cailletet, Raoult, Gernez, Branly, Amagat, Violle, Bouty, Le Châte- lier, Curie, Becquerel, Charpy, Berthelot, Deprez; les chimistes Gautier, Lemoine, Haller, Troost, Moureu, Bourquelot, Claude, Béhal, Sabatier, Gui- gnard, Colson, etc.; les botanistes Van Tieghem, Prillieux, Bornet, Costantin, Bonnier, Mangin, Guignard, Lecomte, Dangeard: les zoologistes Lacaze-Duthiers, Edmond Perrier, Giard, Bouvier, P. Marchal, E. Blanchard, Y. Delage; le physio- logiste Marey, le médecin électricien d'Arsonval, les géologues de Lapparent, Gaudry, Termier, Haug. L'agronomie perfectionne ses méthodes sous l'impulsion de Dehérain, Duclaux, Chauveau, Aimé Girard, Maquenne, Schlesing, Müntz, Tisserand, Lindet, Risler. L'industrie, d'autre part, profite lar- gement des découvertes des savants: l'invention du moteur à explosion, mise au point par L. Forest, entraîne les progrès rapides de l'automobilisme et de l'aviation; les découvertes de Ducos du Hauron, Lumière (photographie des couleurs, cinémato- graphe); les procédés de Cailletet, Pictet, Tellier froid artificiel), de Chardonnet (soie artificielle), de Leblane, de Rateau (turbines, compresseurs), de Charpy (alliages métalliques), etc., contribuent puis- samment au développement industriel. La navigation aérienne doit des progrès à Dupuy de Lome, Tis- sandier, Krebs et Renard, Santos-Dumont, Lebaudy, tandis que l'aviation, après les essais de Tatin, Mouillard, entre dans la période des résultats avec Ader, les frères Wright, etc., et il faudrait citer int une liste interminable de noms pour attribuer aux constructeurs et aux pilotes civils on militaires la part qui leur revient dans le développement de cette invention surtout française. VI.-BEAUX-ARTS. Architecture. L'histoire de l'ar- chitecture en France embrasse sept époques princi- pales: 10 l'époque antéhistorique, à laquelle se rap- portent les monuments celtiques ou druidiques, et quelques monuments grecs et phéniciens; 2e l'époque - 932- romaine ou gallo-romaine, qui va de la conquête des Gaules par César à l'avènement de Clovis; 3° l'épo- que latine, dont les monuments ne furent que des altérations de la construction romaine; 40 l'èpoque romane (v. ROMAN); 50 l'époque ogivale, seule vrai- ment française, improprement appelée gothique (v. GOTHIQUE): 60 l'époque de la Renaissance, pen- dant laquelle l'art de bâtir revient aux modèles de l'antiquité (Pierre Lescot, Philibert Delorme, Pierre Chambiges, les Ducerceau); 7o l'époque contempo- raine, qui, après une réaction exagérée de classi- eisme gréco-romain, aboutit, à la suite de la révo- lution romantique, à l'éclectisme actuel. Citons, au XVIIe siècle: Salomon de Brosse, François Mansard, Jules Hardouin Mansard, Claude Perrault. Libéral Bruant: au'xvie siècle, les Boffrand, Gabriel, Louis, Rousseau, Ledoux, Blondel, Soufflot, Servandoni; au xix, Fontaine, Percier, Lepère, Brongniart, Vi- gnon. Chalgrin, Viollet-le-Duc, Vaudoyer, Duc, Bal- tard, Visconti, Lefuel, Hittorf, Belgrand, Labrouste, Duban, Ch. Garnier, Espèrandieu, Abadie, Vaudremer, Ballu. Deperthes, Bourdais, Davioud, Formigé. Du- tert, Girault, Coquart, Nénot, Pascal, Cordonnier, Deglane, Laloux, Redon, Tournaire, etc. - Sculpture. Les sculptures des monuments gallo- romains n'ont en général qu'un intérêt archéolo- gique. Sous les rois de la première race, la ciselure d'orfèvrerie produit surtout des objets servant au culte. A la fin du xie siècle apparaissent les pre- mires oeuvres de la culture française, où les innuences byzantines se mêlent aux traditions gallo- romaines, mais dès le xie siècle la statuaire s'é- loigne de plus en plus de l'hiératisme byzantin, pour s'appliquer à l'étude de la nature. Le XIIIe siè- cle est une époque d'épanouissement artistique, où les seulpteurs recherchent la reproduction naïve de la vie. Au xive siècle, on voit la sculpture, jusque-là limitée à l'ornementation des églises, se répandre de plus en plus dans les édifices civils, et la poly- chromie s'ajouter à l'art de la pierre. La région de la Loire voit se former une école de sculpture, dont le principal représentant est Michel Colomb. Vers 1530, l'art italien vient supplanter les traditions nationales, sous l'influence du Rosso, fondateur de l'école de Fontainebleau, et du Primatice. Dès lors, la sculpture française a été partagée entre deux tendances : l'instinct national, et la tradition ita- lienne ou académique. Citons, au xvie siècle: Jean Goujon, Germain Pilon, Barthélemy Prieur, Jean de Bologne; au xvne siècle, le pui ant Pierre Pu- get, les deux frères François et Mi ael Anguier, qui subirent l'influence de Le Brun, Jacques Sarrazín, Antoine Coysevox, Girardon, puis les deux frères Nicolas et Guillaume Coustou, Michel-Ange Slodtz, Bouchardon, Falconet, Pigalle, Pajou, Allegrain, Caffiéri, Houdon et Clodion. L'école de David, dont l'influence ne se fit pas moins sentir dans la sculp- ture que dans la peinture, marque un recul violent vers l'antiquité. Mais le romantisme secoue cette discipline étroite. Pradier, David (d'Angers), Rude inaugurèrent la sculpture moderne, qui compte de nombreux artistes de mérite: Simart, Etex, Clesin- ger, Crauk, Guillaume, Préault, A. Millet, Carpeaux, Chatrousse, Cain, Frémiet, Barye, Saint-Marceaux, Barrias. Perraud, Chapu, Paul Dubois, Mercié. Mar queste, Coutan, Falguière, Lefebvre, Dalou. Rodin, Bartholomé, Carlès, Puech, Gardet, Allar, Injalbert. pampt, Verlet, Bourdelle, etc. -Peinture. Après la chute de la domination ro- maine, la peinture continua d'être cultivée dans les Gaules les premiers rois et les évêques firent orner de peintures les églises et les monastères. Pendant la période carolingienne, l'art de peindre en minia- ture fit de grands progrès. La comme dans la pein- ture murale, on reconnait l'influence du style byzan- tin. Mais, à partir du xe siècle, les artistes fran- çais reviennent à l'imitation de la nature: leurs oeuvres gagnent en vigueur et en éclat. Les artistes du moyen âge peignirent non seulement à la fres- que, mais encore à la colle, à l'oeuf, à l'huile, sur verre, en mosaique. Au xve siècle, Jean Perréal et Jean Bourdichon sont des artistes de mérite; Jean Fouquet puis les Clouet portèrent l'art de la minia- ture et du portrait à sa perfection; Jean Cousin se distingue dans la peinture sur verre. Mais les ar- tistes appelés d'Italie: Andrea del Sarto, Cellini, le Primatice, importèrent en France la manière de leur pays, qui nuisit à l'originalité nationale. Au commencement du xvne siècle, ce fut le tour des peintres flamands d'être fort goûtés en France. Puis l'école française revient à l'éclectisme italien, avec Vouet. Poussin est un artiste que son originalité place au-dessus des écoles. C'est de l'atelier de Vouet que sortent Mignard, Lesueur et Le Brun. Le Flamand Philippe de Champaigne est bien Français par son talent. Les frères Le Nain cultivent la peinture de genre, Claude Lorrain le paysage. Souis Louis XIV s'épanouit un art noble et académique, dont le maître est Le Brun. Largillière et Rigaud sont des portrai- tistes de premier ordre. Citons encore Jouvenet et Santerre, les successeurs de Le Brun, et le peintre des guerres royales: Van der Meulen. Au xvie siècle, la grande peinture a encore ses adeptes: Lemoyne, De Troy, les Coypel, Vanloo. Watteau a inauguré un art plus libre, mais Boucher, par son exécution là- chée et sa négligence de la vraie nature, précipite la décadence de ce style charmant, qui compte encore les noms de Natoire, Pater, Lancret, Fragonard, les portraitistes Nattier, Tocqué, Drouais, Mme Vigée- Lebrun, les pastellistes La Tour et Perronneau. Char- din est le peintre exquis des intérieurs, et Greuze le peintre des scènes d'un pathétique geois. Par réaction contre la peinture de Boucher, et sous l'in- fluence des découvertes des érudits, a lieu la réac- tion classique et archéologique de David, qui domine la peinture de l'époque révolutionnaire; à sa suite viennent Girodet, Gros, Gérard, Isabey, Léopold Robert, Schnetz, Couder. A la même époque appar- tiennent Regnault et son élève Guérin, Lethière, Prud'hon. L'école de David, par ses excès, provoqua à son tour, vers 1830, la réaction romantique, éprise de coloris, de fantaisie et de modernité, avec Géri- cault, puis Delacroix, que suivront Boulanger, De- veria, Ary Scheffer, Decamps et les orientalistes.. Une école adverse, plus soucieuse du dessin, s'éleva avec Ingres en face de l'école romantique : elle compte aussi Hippolyte Flandrin, Chassériau, Léon Cogniet, Heim. En dehors des luttes de doctrine, Horace Vernet et Paul Delaroche inauguréèrent un genre moyen. Dans le paysage se distinguent Corot, Huet, Th. Rousseau. Díaz. Dupré, Troyon. Chin- treuil, Daubigny. Millet, Rosa Bonheur. Courbet FRA fonda l'école réaliste; après lui, les diverses écoles (impressionnisme, issu de Manet, symbolisme, etc.) eurent successivement, ou simultanément, leurs fidè- les. Parmi les principaux peintres du siècle, rappe- lons encore les noms de Bonvin, Daumier, Fantin- Latour, Th. Ribot, Puvis de Chavannes, Meissonier, P. Baudry, Henner, Fromentin, Bonnat, Hébert, Cormon, Bouguereau, Cabanel, Luminais. Gérome, Lefebvre, J.-P. Laurens, L.-O. Merson, Gustave Mo- reau, Carolus-Duran, de Neuville, Detaille, H. Re- gnault, J. Breton, Chaplin, Lhermite, A. Morot, Humbert, Flameng, Dagnan-Bouveret, Roll, Besnard, Gervex, Baschet, H. Martin, Déchenaud, Humbert, E. Laurent, parmi les artistes qui se ratta- chent à l'impressionnisme: Degas, Cézanne, Claude Monet, Renoir, Pissaro, Sisley, Raffaelli, etc. Musique. Les origines de la musique française restent obscures jusqu'à ce qu'on arrive à l'époque du plain-chant, venu d'Italie et qu'on trouve établi en France dès le vie siècle. Peu à peu, au chant liturgique se mêlent des mélodies populaires; en même temps, la musique profane est cultivée par les musiciens ambulants: elle s'épanouit brillam- ment au xie siècle dans les ceuvres des trouvères et des troubadours, d'un art parfois naif, parfois raffiné. Le théâtre profane est, comme le théâtre religieux, accompagné de musique. Avec le xve et le xvie siècle s'épanouit la grande école franco-belge, nombreuse et féconde, qui compte les noms de Josquin Deprès, Jannequin, Goudimel, Roland de Lassus. Préparé par les ballets de cour, par les tra- gédies à machines et l'exemple des opéras italiens, le véritable opéra français est fondé en 1671 par Pierre Perrin et Cambert, les auteurs de la Pastorale, et par leurs successeurs, le littérateur Quinault et le musicien Lulli. Les trois grands noms de l'opéra français sont alors Lulli, Câmpra, Rameau. Bientôt, sous l'influence du répertoire des chanteurs bouffes italiens, se crée l'opéra-comique, avec Monsigny, Phi- lidor, Grétry, Martini, Dalayrac. Gluck, auquel on essaya en vain d'opposer l'Italien Piccini, introduisit un nouveau système dramatique, et réduisit le plus possible la convention théâtrale. A l'époque de la Révolution, les théâtres Favart et Feydeau rivalisent dans l'opéra-comique (jusqu'à leur fusion en 1801, sous le nom d'Opéra-Comique). En 1795, la Convention fonde le Conservatoire. Dès lors, la musique fran- çaise ne cesse d'affirmer sa personnalité, surtout avec Auber et Meyerbeer. L'opéra-comique est illus- tré par Boieldieu, Nicolo, Herold, Félicien David, Victor Massé, Adam, Rossini, Donizetti, Halévy, Ambroise Thomas. Berlioz, gênie d'une originalité singulière, est à la fois romantique et classique, et César Franck, artiste savant et pur, est le maître de la nouvelle école française. Citons encore, parmi les grands compositeurs du Xixe et du xxe siècle : Gou- nod, Reyer, Bizet, Saint-Saëns, Massenet, Benjamin, Godard, Delibes, Lalo, Paladilhe, Théodore Dubois, Lenepveu, G. Fauré, G. Charpentier, Widor, Vincent d'Indy, A. Bruneau, X. Leroux, Debussy, Hue, Dukas, H. Rabaud, etc. La musique gaie et légère de l'opé- rette a pour principaux représentants: Offenbach, Hervé, Ch. Lecocq, Audran, Planquette, Serpette, Varney, Terrasse, etc. France (Recherches sur la), de Pasquier, ouvrage d'un style confus, mais riche en aperçus intéressants sur l'histoire, les institutions et la littérature de la France (1560). France (Histoire de), par Mézeray, livre écrit dans une langue originale et expressive. Les inexac- titudes des faits sont rachetées par la pénétration de l'analyse et du jugement. C'est la première his- toire de France vraiment digne de ce nom (1643). France (Histoire littéraire de la), immense tra- vail d'érudition, répertoire général de tout ce qui a été écrit sur le sol français depuis l'origine de la nation, commencé par les bénédictins en 1733, continué depuis 1800 par l'Académie des inscrip- tions. Le tome XXXIII, paru en 1906, est consacré au xive siècle. France (Histoire de), depuis les origines jusqu'à nos jours, publiée sous la direction de E. Lavisse. Cet ouvrage considérable tient compte des plus ré- cents travaux de l'érudition, et constitue un tableau remarquable de la vie nationale aux diverses épo- ques. Elle se termine par le récit de la Grande Guerre et l'exposé des révolutions et des traités qui, en 1918-1920, ont dressé une nouvelle carte politique de l'Europe contemporaine (1903 et ann. suiv.). France (Considérations sur la), par Joseph de Maistre (1796), où l'auteur regarde la Révolution française comme une expiation, une vengeance de Dieu, mais qui doit rajeunir les races européennes. France (Observations sur l'histoire de), le princi- pal ouvrage de l'abbé Mably (1765-1788), qui eut un grand retentissement à la veille de la réunion des états généraux, dont il demandait la convocation. France littéraire (la), grand ouvrage de biblio- graphie, par Quérard. Ce vaste répertoire, où la critique est sacrifiée à la biographie, a été continué sous le titre de Littérature française contemporaine (1826-1842). France (Lettres sur l'histoire de), par Aug. Thierry; études critiques et politiques, d'une graude profondeur de vues. L'examen de la révolution com- munale du moyen âge, là où elle prit une forme vio- lente, y est particulièrement intéressant (1827). France (Histoire de), le chef-d'oeuvre de Michelet, rempli d'aperçus neufs et de profondes recherches. C'est une merveilleuse « résurrection » de notre his toire nationale, où se rencontrent malheureusement beaucoup d'hypothèses un peu hasardées. Le moyen âge est la partie la plus solide (1830-1867). France (Histoire de), par Henri Martin; ceuvre consciencieuse, inspirée d'un pur sentiment patrio- tique, mais dont la valeur scientifique laisse beau- coup à désirer (1833-1864). France (Histoire de la civilisation en), étude des origines et du développement des institutions poli- tiques de la France, par Guizot (1830). Ce fut, en son temps, une oeuvre originale et féconde, mais dont les principaux résultats ont été contestés par l'érudition contemporaine. France (Histoire de l'administration monar chique en), par Chéruel; ouvrage consciencieux, qui s'étend de l'avènement de Philippe Auguste à la mort de Louis XIV et qui est encore très utile à consulter, surtout pour les périodes postérieures aux Capétiens (1855).