FON reste un des plus admirables monuments de la Re- naissance. Il fut le théâtre de plusieurs scènes his- toriques : assassinat de Monaldeschi par ordré de Christine de Suède (1657); captivité de Pie VII; ab- dication de Napoléon Ier (1814). Parmi les multiples oeuvres d'art qu'il renferme, citons: la chapelle, qui date de François Ier; la galerie de Henri II et la grande galerie de Diane; les appartements de Na- poléon Ier; la bibliothèque de l'Empereur, etc. La forêt de Fontainebleau, d'une contenance de 16.880 hectares, présente un relief topographique assez accusé. Elle a en bien des parties un aspect sauvage et chaotique (gorges d'Apremont, rochers de Fran- chard). Elle fut très fréquentée par les paysagistes du xixe siècle, qui rendirent fameux les villages de Marlotte et Barbizon. Fontainebleau (traité de), traité par lequel fut réglée, le 11 avril 1814, après l'abdication de Napo- léon Ier, la situation de l'Empereur et de sa famille. Fontainebleau (Adieur de). V. ADIEUX DE NAPO- LEON. Fontaine-Française, ch. 1. de c.(Côte-d'Or), arr. de Dijon; 880 h. Ch. de f. P.-L.-M. Forges. Henri IV y vainquit le duc de Mayenne, en 1595.- Le cant. a 14 comm., et 4.340 h. Fontaine-la-Houyette, lieudit de la forêt d'Argonne, dans la partie méridionale des bois de la Gruerie (dép. de la Marne). Le petit ruisseau qui sort de la Fontaine-la-Houyette et qui en porte le nom, se jette dans la Biesme à l'0. de La Harazée. Le front passait, en 1915, un peu au N. de ce lieu- dit, dont les abords ont été témoins de luttes achar- nées entre Français et Allemands. Fontaine-la-Mitte, lieudit de la forêt d'Argonne, dans la partie sud-orientale des bois de la Gruerie (dép. de la Marne). La Fontaine-la-Mitte se perd très vite dans la Fontaine-au-Mortier. C'est un peu au N. de la Fontaine-la-Mitte que se trouvent deux des points des bois de la Gruerie les plus disputés entre Français et Allemands en 1914- 1915: le saillant de Marie-Thérèse et le pavillon Saint-Hubert. Fontaine-le-Dun, ch.-1. de c. (Seine-Inté- rieure), arr. d'Yvetot; 510 h. - Le cant. a 16 comm., et 6.640 h. Fontaine-lès-Dijon, comm. de la Côte-d'Or, arr. et à 2 kil. de Dijon; 440 h. Patrie de saint Bernard. Fontaine-lès-Luxeuil, comm. de la Haute- Saône, arr. et à 24 kil. de Lure, sur la Roge; 1.740 h. Ch. de f. E. Fontaine-l'Évêque, v. de Belgique (Hai- naut), sur la Bablone; 6.350 h. Carrières. Fontaine-Madame ou Fontaine de Madame, lieudit de la forêt d'Argonne (dép, de la Marne), dans le bois de la Gruerie. Ce petit vallon est parcouru par un ruisseau qui porte son nom le ruisseau de la Fontaine-Madame et qui va se jeter dans le ruisseau de la Fontaine-aux-Charmes. Les deux ruisseaux enserrent, au S.-E. de Baga- telle, un plateau coupé de ravins et de crêtes d'où, en 1914-1915, les Allemands se sont efforcés avec per- sévérance de chasser les soldats français. En dé- cembre 1914, ils ont attaqué par six fois à Fontaine- Madame et ont déclenché quinze attaques, du 16 au 26 janvier 1915, entre Fontaine-Madame et Saint- Hubert, sur la crête qui sépare ce ravin de celui de la Fontaine-au-Mortier. A partir de la fin de 1915, là comme à la Fontaine-aux-Charmes, les Allemands n'ont guère fait que coucher sur leurs positions. Fontaine-Notre-Dame, comm. du dép. du Nord, arr. et à 6 kilom. de Cambrai, non loin de l'Escaut; 1.939 hab. en 1914, Village englobé dans la position Hindenburg; pris par les soldats du général Debeney (1re armée française) le 8 octobre 1918. Presque entièrement détrait. Fontaine-Notre-Dame, comm. du dép. de l'Aisne, arr. et à 13 kilom. de Saint-Quentin ; 527 hab. en 1914. Fabrique de châles. Ce village, situé à l'extrémité orientale de la position Hinden- burg, fut pris par les Canadiens et l'armée Byng (3e armée britannique) le 28 septembre 1918. A peu souffert de la guerre. fontainerie [tè-ne-rt] n. f. Fabrique, magasin de fontaines. Métier de fontainier. Fontaines [tè-ne], comm. de Saône-et-Loire, arr. et à 11 kil. de Chalon-sur-Saône; 1.570 h. Ch. de f. P.-L.-M. Carrières. Vignobles. Ecole d'agri- culture. Fontaines (Pierre de), bailli de Normandie, jurisconsulte français, né dans le Vermandois, m. vers 1289; auteur du Conseil à un ami, compilation de droit coutumier, Fontaines-sur-Saône, comm. du Rhône, arr, et à 8 kil. de Lyon, sur la Saône; 1.490 h. Ch. de f. P.-L.-M. Fontaine-Uteste, comm. du dép. de l'Aisne, arr. et à 11 kilom. de Saint-Quentin, sur un plateau ; 184 hab. en 1914. Lors de la conquête de la position Hindenburg par les Alliés, le plateau de Fontaine- Uteste, qui constituait un des points les plus orien- taux de la ligne défensive allemande, a été défendu par nos ennemis le 8 octobre 1918 et pris par les soldats du général Debeney (bataille de Saint-Quentin). Le village est à moitié détruit. fontainier n. m. V. FONTENIER. Fontan (Louis-Marie), auteur dramatique fran- çais, né à Lorient, m. à Thiais (1801-1839). Il est surtout connu pour ses at- taques contre le gouverne- ment de Charles X, qu'il tourna en ridicule dans son fameux article le Mouton enragé. 467 Prosper Fontana. Fontana (Prosper), peintre d'histoire et por- traitiste italien, maitre de Louis et Augustin Carrache, né à Bologne (1512- 1596). Citons de lui: l'Adoration des Mages, la Vierge allaitant l'Enfant Jésus; etc. - Sa fille, LAVINIA, née à Bologne, m. à Rome (1552-1602), a 900 peint aussi avec talent de nombreux tableaux religieux. Fontana (Dominique), architecte italien, né à Milan, m. à Naples (1543-1607); auteur de la façade de Saint-Jean de Latran, à Rome. Fontana (Félix), physicien et anatomiste ita- lien, né à Pomarolo (Tyrol), m. à Florence (1730- 1803); créateur d'un célèbre cabinet d'histoire naturelle. Fontana (Louis-Fran- çois), cardinal italien, né à Castel Maggiore, m. à Rome (1750-1822). Il rédigea au nom du pape Pie VII ane bulle d'ex- communication contre Napo- léon Ier, qui le fit enfermer à Vincennes. Fontane Théodore), écri- vain allemand, né à Neurup- pin, m. à Berlin (1819-1898); chef de l'école naturaliste (Prisonniers de guerre, Sou- venirs d'enfance, etc.). fontanelle [ne-le] n. f. (dimin. de fontaine). Anat. Nom des espaces que présente la boite cranienne avant son entière ossi- fication. Chir. Cautère, séton, exutoire. -8 A, fontanelle bregma- tique; B,petite fontanelle. ENCYCL. Anat. Les fontanelles sont au nombre de six : deux sur la ligne mèdiane, quatre sur les côtés. Ces dernières sont petites, et de peu d'impor- tance. Les deux fonta- nelles médianes sont : la grande fontanelle ou fontanelle antérieure ou bregmatique (elle est formé par l'entre-croise- ment des sutures qui réu- nissent l'os frontal avec les deux pariétaux); la fonta- nelle postérieure ou occi- pitale, qui est formée par la réunion des sutures sé parant les deux os parié- iaux l'un de l'autre et de l'occipital. Les fontanelles sont comblées vers l'âge de cinq ans, mais elles ne s'ossifient que vers seize ou dix-huit ans. Fontanes. Fontanes (Louis de), littérateur et premier grand-maitre de l'Université sous l'Empire, né à Niort, m. à Paris (1757-1821); auteur de nombreuses pièces de vers d'une élégance apprétée et d'un classicisme vieilli. Ami de Chateaubriand, il aida au succès du Génie du christianisme. Fontanet. Géogr. V. FON- TENOY-EN-PUISAYE. fontange n. f. (du n. de la duchesse de Fontanges). Noeud de rubans que les femmes, à la fin du règne de Louis XIV, por- taient sur leur coiffure. Fontanier (Victor), voyageur et diplomate fran- çais, né à Saint-Flour, m. à Civita-Vecchia (1796-1857). Il fit en Orient plusieurs voyages, dont il a laissé d'intéressantes relations. Fontanges (Marie-Angé- lique DE SCORAILLES DE ROUS- Fontange (xvIs.). SILHE, duchesse de), née à Cro- pières (Auvergne), m. au monastère de Port-Royal (1661-1681). Dame d'honneur de Madame, mère du Régent, elle succéda à Mme de Montespan comme favorite de Louis XIV. A la suite d'une couche, elle perdit sa beauté; elle se re- tira à l'abbaye de Port- Royal, où elle succomba peu après. Fontarabie, v. d'Es- pagne (prov. de Guipuzcoa), sur la Bidassoa; 3.200 h. Ville pittorésque, aux rues curieuses. Prise par Berwick en 1719, par Moncey en 1794. MIle de Fontanges. fonte n. f. (de fondre). Action de fondre ou de se fondre les pluies activent la fonte des neiges. Produit immédiat du traitement des minerais de fer par le charbon: la fonte est fort peu malléable. Pro- duit d'une fusion en général. Autref., alliage chargé en cuivre, qui servait à fabriquer des bouches à feu. L'art, le travail du fondeur: fonte d'une statue. Mélange de laine de diverses couleurs, qui doivent entrer dans certains tissus. Réunion des peaux que les hongroyeurs alunent et travaillent ensemble. Impr. Assortiment complet de caractères du même type. ENCYCL. Métall. Les fontes sont des carbures de fer contenant de 2 à 5 p. 100 de carbone accom- pagné d'impuretés (soufre, phosphore, silicium, etc.); elles se divisent en trois grandes classes : les fontes de moulage, qui sont surtout des fontes grises, dans lesquelles le carbone entre à l'état de graphite (elles fondent vers 1200° et ce sont les plus douces à travailler); les fontes d'affinage, que l'on peut, par décarburation et purification, transformer en fer ou acier, et qui se subdivisent en fontes truitées ou rubanées, mélange de fontes grise et blanche, et les fontes blanches ordinaires, très dures et cassantes. La troisième classe renferme les fontes spéciales. employées comme addition dans les fonderies et aciéries. La fonte, qui n'est connue que depuis la fin du xve siècle, est obtenue au haut fourneau (v. ce mot) par le traitement d'un mélange de minerai, de com- bustible (charbon de bois, coke) et de fondant cal- caire ou castine. Un courant d'air, soufflé a une température de 680 à 800, assure la fusion du fer sous forme de fonte. Celle-ci est coulée en lingots (gueuses) dans le sable, ou moulée suivant des profils divers. Lorsqu'elle doit être transformée en fer ou en acier, elle passe directement à l'atelier d'affinage. (V. FER, ACIER.) FON fonte n. f. (de l'ital. fonda, poche). Poche de cuir. que l'on attache de chaque côté de l'arçon d'une selle pour y mettre des pistolets, des revol- vers. Fontenai [ne], comm. de Suisse (cant. de Berne), dans un val- lon traversé par un affluent de l'Al- laine; 1.250 h. Fa- brique d'horloge- rie, pierre à bátír, agriculture. 2 Fontes: 1. Ordinaires; 2. De général. Fontenay [nè) (Jean-Baptiste BELIN de), peintre de fleurs et de fruits, né à Caen, m. à Paris (1653-1715). Fontenay (François de), dit FONTENAY-MA- REUIL, diplomate et historien français, né vers 1594, m. à Paris en 1665. Il a laissé d'intéressants Mémoires. Fontenay-aux-Roses, comm. de la Seine, arr. de Sceaux; 4.080 h. (Fontenaisiens). Ch. de f. Orl. Culture maraîchère. Vastes pépinières de rosiers, lilas, etc. Ecole normale primaire supérieure de jeunes filles. Fontenay-le-Comte, ch.-1. d'arr. (Vendée), sur la Ven- dée, affl. de la Sèvre Niortaise; ch. de f. Et., à 52 kil. de La Roche- sur-Yon ; 10.380 h. (Fontenai- siens). Mu- lets. Car- rosserie. Patrie du juriscon- sulte Bar- nabé Bris- son, du mathé- maticien Viète.- L'arr. a 9 cant., 115 comm., FONTANAQUA CONS FELICIUM TARGENTOARK TURIO Armoiries de Fontenay-le-Comte. 135.620 hab.; le cant. a 13 comm., et 19.380 hab. Fontenay-sous-Bois, comm. du dép. de la Seine, arr. de Sceaux, à la lisière du bois de Vin- cennes ; 11.390 h. Ch. de f. E. Fontenay-Trésigny, comm. de Seine-et- Marne, arr. et à 22 kil. de Coulommiers, sur le ru de Bréon; 1.700 h. Ch. de f. E. Meulière. Fontenelle (Bernard LE BOVIER de), littéra- teur français, neveu de Corneille, né à Rouen, m. à Paris (1657-1757). Coeur froid, mais esprit probe, avec un fond de scepticisme, il fut secré- taire perpétuel de l'Aca- démie des sciences et, comme tel, prononça de très remarquables Eloges des membres décédés. Ses Entretiens sur la plura lité des mondes, oeuvre élégante et habile de vul- garisation scientifique, eurent un très vif succès. Ses tragédies, opéras,pas- torales, poésies légères sont oubliés. Il mourut centenaire et exerça, avant Voltaire, une sorte de royauté intellectuelle. Fontenelle. fontenier [ni-e] ou fontainier [tè-ni-é] n. m. Qui fait, vend où répare des fontaines. Agent muni- cipal, chargé du service des fontaines publiques. Ce- lui qui fait des sondages pour amener les eaux sou- terraines à la surface du sol. Fontenoy (noi), village de Belgique (arr. de Tournai); 830 h. Le maréchal de Saxe, en présence de Louis XV, y battit les Anglais et les Autrichiens le 11 mai 1745. C'est à cette célèbre bataille que se rapporte la phrase si souvent citée: Après vous, messieurs les Anglais ! Quand la tête de la colonne anglaise fut arrêtée à cinquante pas des gardes-fran- çaises, les officiers se saluèrent réciproquement : Faites tirer vos gens ! » s'écria lord Hay, capitaine aux gardes-anglaises : « Non, monsieur ! à vous l'honneur!» répliqua le comte d'Auteroche, lieute- nant de grenadiers. Les Anglais ne se le firent pas répéter: ils exécutèrent un feu roulant, qui emporta la première ligne. Fontenoy (bataille de), tableau d'Horace Vernet, au musée de Versailles (1836); toile peinte avec élé- gance. Le maréchal de Saxe, à pied et téte nue, pré- sente à Louis XV les trophées de la journée. (V. p. 876.) Fontenoy ou Fontenoy en Puisaye [ze), comm. du dép. de l'Yonne, à 24 kil. d'Auxerre et prés de Toucy; 670 h. Ch. de f. P.-L.-M. C'est là que se livra la célèbre bataille de Fontanet, où Charles le Chauve et Louis le Germanique vainquirent leur frère Lothaire, le 25 juin 841. Fontenoy-le-Château, comm. des Vosges. arr. et à 30 kil. d'Epinal, sur le Coney et le canal de l'Est; 1.950 h. Kirsch. Clouterie. Broderie, carrières. fontes aquarum, mots lat. signif.: les sources des eaux. Expression tirée du psaume XLI, et que l'on emploie presque toujours plaisamment, pour dé- signer, au figuré, une source abondante. Fontevrault (vro), comm. du dép. de Maine- et-Loire (arr. de Saumur); ancienne abbaye bénédic- tine de femmes, fondée en 1099 par Robert d'Arbris- sel, et dans laquelle est établie aujourd'hui une maison centrale de détention. On y conserve encore les statues tombales des Plantagenets (x11 s.); 2.160 h. (Fontevristes). Poteries, corderies. fonticule n. m. (dimin. du lat. fons, fontaine). Chir. Petit cautère, petit exutoire artificiel. fontinal, e, aux adj. Relatif aux fontaines. fontis n. m. Min. Syn. de FONDIS.
Page:Larousse universel, 1922, I.djvu/913
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