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JUS La Justice, peinture de Raphaël, au Vatican. justificatif, ive [jus-ti] adj. Qui sert à jus- tifier quelqu'un, ou à prouver quelque chose: mé- moire justificatif. CH. KAFUTARIAGES justification [jus-ti, si-on] n. f. (lat. justi- ficatio). Action de justifier, de se justifier: écouter la justification de quelqu'un. Preuve d'une chose, d'un acte: la justification d'un fait. Acte par lequel l'homme passant du péché à l'état de grâce devient digne de la vie éternelle. Impr. Longueur des lignes d'impression comprises entre les marges. justifler ljus-ti-fi-é] v. a. (lat. justificare; de justus, juste, et facere, faire. - Se conj. comme prier.) Démontrer, prouver l'innocence: avocat qui a justifié son client. Fig. Légitimer: le mérite seul justifie l'ambition. Donner la preuve justifier un acte. Théol. Rendre juste. Typogr. Mettre à la lon- gueur admise pour les lignes. V. n. Justifier de, donner la preuve de. Se justifier v. pr. Prouver son innocence. Etre justifié. justifieur jus-ti] n. m. Typogr. Principale partie du coupoir. justin (mot bret., tiré du français ajuster). N. m. Corsage ajusté des Bretonnes. Justin le Martyr (saint), philosophe et apolo- giste chrétien, né à Naplouse, martyrisé à Rome vers 165, auteur des deux Apologies de la religion chrétienne. Fête le 13 avril. Justin, historien latin de l'époque des Anto- nins (11 s.), qui, dans ses His- toires philippiques, a abrégé l'Histoire universelle de Tro- gue-Pompée. Justin Ier, empereur d'Orient de 518 à 527. Paysan illyrien, il avança dans l'armée et s'empara du trône à la mort d'Anastase. Il rétablit un mo- ment l'union avec Rome. Oncle de Justinien. -JUSTIN II, neveu et successeur de Justinien, empereur d'Orient de 565 à 578. Justine (sainte), née à An- tioche, martyrisée à Nicomédie (Ismid) vers 304, par ordre de Dioclétien. Fête le 7 octobre. Justine de Padoue (sain- te); elle subit le martyre sous Dioclétien. Fête le 26 septembre. Justine, impératrice ro- maine, épouse de Valenti- nien Ier; m. à Thessalonique en 388. Justinien [ni-in] Ier, né Justinien, d'après la mo- en Dardanie d'une famille de salque de Saint-Vital, paysans illyriens, empereur á Ravenne. d'Orient de 527 à 565. Il profita de la fortune de son oncle Justin Ier, qui l'associa à l'empire. Servi par les généraux Bélisaire et Narsès, 1238 il triompha de la sédition Nika, combattit les Vandales et les Perses, conquit l'Afrique et l'Italie; il fit compiler le Digeste, les Institutes, les Novelles et les Codes et construisit d'admirables monuments; entre autres, Sainte-Sophie de Constantinople. La législation de Justinien a exercé dans le monde une longue influence, et ses institutions administratives ont été le point de départ de la réforme des thèmes. Justinien épousa une ancienne comédienne, Théo- dora. JUSTINIEN II, empereur d'Orient en 685, exerça un pouvoir tyrannique; détrôné par Léonce en 695, rétabli en 705, assassiné en 711. - justitium jus-ti-si-om] n. m. (mot lat.). Antiq. rom. Clôture des tribunaux par suite de vacances régulières, à l'occasion d'un deuil public, etc. justum et tenacem propositi virum, mots lat. signif.: l'homme juste et ferme en son dessein. Commencement d'une ode (III, 3, 1), où Horace développe cette idée que le monde se briserait sans émouvoir l'homme juste et ferme. V. IMPAVIDUM. jute n. m. (sanser. juta). Nom vulgaire de la c rète capsulaire (corchorus capsularis). Matière tex- tile fournie par les fibres de cette plante. ENCYCL. Le jute, pitt ou patt, est une grande herbe de la famille des tiliacées, voisine des tilleuls, originaire de l'Inde et cultivée en Chine et en Indo- chine. On le sème en mai, et on le coupe en septembre, avant la maturité des fruits. Les tiges sont mises à rouir, et l'on sépare facilement alors les fibres. La matière textile est utilisée depuis la plus haute antiquité; elle prend bien la couleur. juter (té] v. n. Rendre du jus: róti qui jute. Arg. Baver d'étonnement. Jutes, peuple de la famille gothique, qui habi- tait la Chersonèse Cimbrique et a donné son nom au Jutland. juteux, euse [ted, eu-se] adj. Qui a beaucoup de jus: bifteck juteux. Pop. Elégant; excellent. N. m. Arg. milit. Adjudant. Jutland, presqu'ile du Danemark, au N. du Slesvig. (Hab. Jutlandais.) Jutland (bataille navale du). La bataille navale du Jutland, livrée le 31 mai 1916 entre la flotte allemande de von Hipper et les navires anglais de Beatty, a été la seule bataille navale importante de la Grande Guerre. Elle a eu lieu dans la mer du Nord, à l'ouest du Jutland, à la hauteur du Lim- fjord. Elle a d'abord été tenue pour une victoire bri- tannique, mais semble bien avoir été pour la marine anglaíse moins heureuse qu'on ne l'avait cru d'a- bord. Néanmoins, depuis lors, la flotte allemande n'a plus essayé de sortir de ses ports pour se mesurer avec les escadres britanniques. Juturne, nymphe romaine, protectrice des eaux, qui fut aimée de Jupiter. Une petite source située sur le Forum, près des temples de Castor et de Vesta, lui était dédiée. Le monument de la fon- taine Juturne a été retrouvé, et l'eau y surgit encore. juveignerie [ve-gne-rt] n. f. (du lat. junior, plus jeune). Dr. anc. Rang de naissance d'un frère puiné. juveigneur [vè-gneur] n. m. Dr. anc. Frère puiné ayant un apanage. Juvénal (Decimus Junius Juvenalis), poète satirique latin, né à Aquinum (Apulie) vers 42, m. vers 125. Les quatorze Satires qu'on possède de lui sont pleines d'énergie et d'indignation contre les vices de Rome, qu'il se complaît à raconter, à flé- trir, non sans quelque dé- clamation. Juvénal ou Jou- venel des Ursins (Jean Ier), magistrat fran- çais, prévôt des marchands en 1388, né à Troyes, m. à Poitiers (1360-1431). En 1408, il fit donner la régen- ce du royaume à Isabeau de Bavière. Son fils, JEAN II, magistrat, prélat et historien français, arche- vêque de Reims, né à Juvénal des Ursins. Paris, m. à Reims (1388- 1473), auteur d'une Chronique de Charles VI, revisa le procès de Jeanne d'Arc. - GUILLAUME, frère de J JYN Jean II, né et m. à Paris (1400-1472), fut chancelier de France sous Louis XI. juvénalesque [lès-ke] adj. Qui imite Juvénal, qui ressemble à Juvénal. juvénat [na] n. m. (du lat. juvenis, homme jeune). Stage en usage chez certains religieux, dans, lequel on revoit ses études classiques pour se pré- parer au professorat. Juvencus, poète latin chrétien du temps de Constantin, né en Espagne, imitateur du style de Virgile. juvénile adj. (lat. juvenilis; de juvenis, jeune). Qui tient à la eunesse: calmez cette ardeur juvé- nile. ANT. Sénile. juvénilement [man] adv. D'une manière ju- vénile. (Peu us.) juvenilia [vé] n. m. pl. (mot lat, signif. choses de jeunesse). Titre donné souvent à des poésies écrites dans le jeune âge de l'auteur. (Les plus con- nues sont les Juvenilia de Th. de Bèze [1548].) juvénilisme [lis-mej n. m. (de juvénile). Pathol. Ensemble des caractères de retard que pré- sentent souvent, à l'âge normal de la puberté, les descendants de tuberculeux, d'arthritiques, etc. juvénilité n. f. Caractère de ce qui est juvé- nile. (Peu us.) ANT. Sénilité. Juventa, déesse de la jeunesse, chez les Romains. Juvigné, comm. de la Mayenne, arr. et à 26 kil. de Laval; 2.460 h. Juvigny, ch.-1. de c. (Manche), arr. et à 9 kil. de Mortain, entre la Sée et la Sélune; 750 h. (Juvi- gnasiens). Le cant. a 9 comm., et 4.840 h. Juvigny, comm. de l'Aisne, arr. et à 10 kil. de Soissons; 368 h. (en 1914). Ch. de f. Attaquée par l'armée Mangin pendant la deuxième bataille de Noyon, du 17 au 29 août 1918, elle fut prise par elle le 31 suivant. Presque entièrement détruite. Juvigny-sous-Andaine, ch.-1. de c. (Orne), arr. et à 12 kil. de Domfront, sur l'Andai- nette; 1.360 h. (Juvignasiens). Ch. de f. Et. - Le cant. a 13 comm., et 8.810 h. Juvincourt-et-Damary, comm. de l'Aisne, arr. et à 25 kil. de Laon, sur la Miette, affluent de l'Aisne, en Champagne Pouilleuse; 568 h. (en 1914). Juvincourt a été le théâtre de nombreux engage- ments pendant la deuxième bataille de l'Aisne, puis en novembre 1917 et en mars 1918. A moitié détruit. Juvisy-sur-Orge, comm. de Seine-et-Oise, arr. et à 12 kil. de Corbeil, non loin de la Seine; 4.250 h. Ch. de f. Grande-Ceinture, Orl. et P.-L.-M. Pépinières. Parc dessiné par Lenôtre. Pont des Belles-Fontaines. Juxon [juks-onn') (William), prélat anglais, né à Chiches (1582-1663), évêque de Londres; c'est à lui que Charles Ier adressa ses dernières recommanda- tions et le fameux « Remember!» (Souvenez-vous !). A la Restauration, il devint archevêque de. Can- torbéry. juxta-courant n. m. Physiq. Nom donné parfois au courant induit ordinaire, par opposition à extra-courant. juxtalinéaire [juks-ta, è-re] adj. (du lat. jurta, à côté, et linea, ligne). Se dít d'une traduc- tion où le texte et la version occupent deux colonnes contigues (une ligne de celle-ci correspondant à une ligne de celui-là). juxtaposer [juks-ta-po-zé] v. a. (du lat. juxta, à côté, et de poser). Poser à côté d'une autre chose. juxtaposition [juks-ta-po-zi-si-on] n. f. Situa- tion d'une chose à côté d'une autre, sans rien qui les sépare. Mode d'accroissement dans les corps inorga- niques, qui consiste dans l'application successive de nouvelles molécules sur le noyau primitif. juxtatropical [juks-ta, kalj e, aux adj. Qui est dans le voisinage des tropiques. juzal n. m. Nom vulgaire de l'éléphantiasis. Juzennecourt (kour], ch.-1. de c. (Haute- Marne), arr. et à 16 kil. de Chaumont; 270 h. (Ju- sennecourtois). - Le cant. a 24 comm., et 4.380 h. jyngipicus [jin-ji, kuss] n. m. Genre d'oiseaux grimpeurs, famille des picidés, comprenant des épeiches ou petits pics bariolés de gris, de blanc et de noir, avec le ventre fauve clair grivelé de brun, et qui habitent l'Asie septentrionale.