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JUG criptible que par trente ans: 40 créer la présomption de chose jugée entre les parties. Voies de recours. Les voies de recours contre les jugements se divisent en voies de rétractation et en voies de réformation. Les voies de rétractation sont l'opposition aux ju- gements par défaut (v. OPPOSITION), la requête civile (v. REQUETE CIVILE) et la tierce opposition devant la même juridiction. V. OPPOSITION. Les voies de réformation sont l'appel (v. APPEL). la tierce opposition devant un tribunal supérieur et la prise à partie (v. PRISE À PARTIE). Il y a enfin le pourvoi en cassation. V. CASSATION. L'opposition et l'appel sont les voies ordinaires de recours; les autres sont dites voies extraordinaires. L'appel est suspensif, car on ignore quel sera l'ar- rêt de la cour; mais, en cas d'urgence, l'exécution du jugement a lieu provisoirement, malgré l'appel. Jugement de Dieu. On appelait autrefois juge- ment de Dieu ou ordalies les épreuves auxquelles on avait recours pour s'assurer de l'innocence ou de la culpabilité d'un accusé, lorsque les preuves maté- rielles manquaient. Ces épreuves consistaient à plonger le bras dans un vase d'eau bouillante, ou à prendre avec la main une barre de fer rouge, ou bien encore à tenir les bras élevés en croix. Ceux qui restaient le plus longtemps dans ces positions avaient gain de cause. Saint Louis, en n'admettant plus que les preuves par témoins, abolit ces épreuves barbares, ainsi que les combats judiciaires, dans lesquels, de deux adversaires, le vainqueur était pro- clamé innocent; et, dès lors, disparurent ces sortes de jugements, où la raison et l'équité étaient obligées de céder au caprice du hasard, ou à la fraude. Jugement dernier (le), fresque de Giotto (Pa- doue); de Michel-Ange (Vatican); - tableau de Rogier Van der Weyden [hôpital de Beaune (Côte- d'Or)];- triptyque de Memling (Dantzig); - tableau de Lucas de Leyde (Leyde); - de Jean Cousin (Louvre); de Rubens (Munich), etc. Jugement de Pâris (le), tableau de Rubens, à la National Gallery; -du même, galerie de Dresde; - de Van der Werf, même galerie. V. PARIS. Jugement de Salomon (le), tableau de Gaspard de Craver (musée de Gand); - de Poussin, au Lou- vre. V. SALOMON. Jugement du prix de l'arc (le), chef-d'oeuvre de Barthélemi Van der Helst (musée d'Amsterdam, 1657). Ce tableau représente, assis autour d'une table, les arbitres de la confrérie (Gilde) des arbalétriers d'Amsterdam. Toile d'un admirable mélange de sen- timent délicat de la nature, de perfection des détails et d'harmonie générale. (V. p. 1262.) jugeoline [jo] n. f. Nom vulgaire de diverses plantes (sésames, digitale des Indes, etc.). jugeote [jo-te] n. f. Fam. Jugement, bon sens. juger fjél v. a. (lat. judicare. Prend un e après le g devant a et o: il jugea, nous jugeons.) Décider une affaire, un différend, en qualité de juge : la Cour de cassation juge sans appel les vices de forme. Décider l'affaire, le procès de quelqu'un : juger un criminel. Régler en qualité d'arbitre : juger un coup. Apercevoir entre deux idées un rap- port de convenance ou de disconvenance. Enoncer une opinion sur une personne ou sur une chose : mal juger quelqu'un. Estimer, croire, trouver : dire ce que l'on jugé la vérité. Etre d'avis: juger néces- saire de. S'imaginer: jugez combien je fus surpris. V. n. Juger de, décider de. juger [j] n. m. L'action de juger. Au juger, d'après ce qu'on estime devoir être de telle ou telle manière. Tirer au juger (ou au jugé), dans la direction où I'on suppose que se trouve le gibier. jugerie [je-r] n. f. Dr. anc. Ressort, juridiction. jugeur, euse [eu-ze] n. Personne qui juge légère- ment sans les connaissances nécessaires. juglandacées [se] ou juglandées [de] n. f. pl. Famille de plantes dicotylédo- nes apétales, dont le type est le genre noyer (juglans). S. une juglandacée ou juglan- dée. Juglar. Juglar (Clément), médecin et économiste fran- çais, né et m. à Paris (1819-1905); auteur de tra- vaux remarquables sur les crises commerciales. Membre de l'Académie des sciences morales en 1892. juglandine n. f. Com- posé extrait du brou de noix. 1 Jugon, ch.-1. de c. (Côtes-du- Nord), arr. et à 22 kil. de Dinan, sur l'Arguenon; 530 h. (Jugonais). Ch. de f. Et. Le cant. a 8 comm., et 11.050 h. jugoslave adj. et n. (Dans ce dernier cas, prend la majuscule : un Jugoslave.) V. YOUGOSLAVE. A jugulaire [le-re] adj. (du lat. jugulum, gorge). Qui concerne la A, jugulaire. gorge: veine, glande jugulaire. N. f. La veine jugulaire. Courroie ou bande qui passe sous le menton et maintient le casque, le shako, le képi, etc. jugulateur n. m. Celui qui jugule. juguler [le] v. a. (lat. jugulare). Egorger. Fig. Ennuyer, tourmenter à l'excès. Pressurer. Etouffer, empêcher de se développer: juguler une entreprise. Jugurtha, roi de Nu- midie, neveu de Micipsa. Il obtint de Rome, après avoir séduit les sénateurs à prix d'or, la plus forte partie des Etats de son oncle, et assas- sina bientôt son cousin Hiemp- sal. Appelé à Rome pour se justifier de ce forfait, il osa s'y présenter, et s'écria, en quittant la ville: Ville à vendre, tu périrais bientôt si tu trouvais un acheteur! Mais il ne tarda pas à être vaincu par les Romains, orna le triomphe de Marius, et mourut en prison (vers 154-165 av. J.-C.). Jugurtha. 1 1252 Juillet (mois de Jupiter), composition d'Eugène Grasset. Jugurtha (Histoire de la guerre de), par Salluste; composition remarquable par la vigueur du style, la verve du récit et la vérité des portraits, où l'auteur joint à ses habituelles qualités de moraliste et de psychologue une connaissance personnelle des lieux et des peuples. juida n. m. Genre de passereaux dentirostres, renfermant de jolis oiseaux d'Afrique, noir bronzé, appelés vulgairement merles du Sénégal. Juif, ive (lat. Judæus; de Judæa, Judée), nom donné dès l'époque gréco-romaine aux descendants d'Abraham, qui s'appelaient eux-mêmes Hébreux ou Israélites. N. m. Qui professe la religion judaïque (en ce sens, s'écrit avec une minuscule): il existe beaucoup de juifs en Pologne. Par dénigr. Usurier. Adj. : la nation juive. Chronol. Année juive, année lunaire de 534 jours, composée de 12 mois alternativement de 29 jours et de 30. (Les 11 jours restants se compen- saient par un mois intercalaire de 30 jours nommé adar [second], et que l'on ajoutait tous les trois ans ou quelquefois plus tôt.) - ENCYCL. Pour l'histoire ancienne, voir ISRAEL, PALESTINE, etc. Après la répression de la révolte des Juifs par Adrien (135), la nation juive se dispersa en Babylonie (où se créèrent de célèbres académies théologiques) et dans le monde romain. Les empe- reurs chrétiens soumirent les Juifs à une législation exceptionnelle. En France, les rois capétiens les persécutèrent et les dépouillèrent fréquemment, soit dans un but fiscal, soit par piété; l'Eglise n'admet- tait pas le prêt à intérêt, opération à laquelle ils se livraient et qu'ils monopolisèrent jusqu'à ce que les Lombards et les Cahorsins vinssent leur faire con- currence. Les colonies juives parvinrent néanmoins, un peu partout, à un état de prospérité incontes- table. L'Assemblée constituante leur reconnut les droits civils et civiques; mais, dans certains Etats, les Juifs sont soumis à un régime particulier. L'anti- sémitisme les considère comme réfractaires à toute assimilation, comme des étrangers formant, au milieu des régnicoles, un bloc solidaire et dommageable à l'activité nationale: de là, une propagande qui s'est traduite par des actes de violence condamnés par les partis libéraux. L'entrée de la Turquie dans la Grande Guerre et la nécessité de protéger l'Egypte contre les attaques des Turco-Allemands ont d'abord amené les Anglais à l'idée de reconstituer un califat arabe, puis à celle de faire d'une Palestine placée sous leur protectorat un foyer ou home juif. Préconisée par lord Balfour, acceptée avec enthousiasme par beaucoup d'Anglais et d'Américains, cette idée a été enregistrée dans les accords diplomatiques depuis 1916. L'Angleterre tra- vaille à la réaliser sur les plateaux de la Cisjordanie, sous la direction de sir Herbert Samuel, au grand mécontentement des nombreux chrétiens et musul- mans de la contrée. Juif errant. Le juif errant est un symbole du peuple juif condamné, depuis tant de siècles, à errer loin de son pays. On raconte que Jésus, portant sa croix et pliant sous le faix, voulut se reposer devant la porte du Juif Ahasvérus qui le chassa brutale- ment, et que, pour punir celui-ci, le Seigneur lui dit: Tu seras errant sur la terre jusqu'à ce que je vienne. Aussitôt, le Juif se mit à marcher: depuis, poussé par une force irrésistible, il erre continuelle- ment, sans pouvoir trouver un lieu de repos. La légende du Juif errant. qui s'est surtout répandue à partir du xXVIIe siècle, apparaît déjà formée au XIII siècle et semble se rattacher plus anciennement encore à celle de ce Male ou Mare qui, d'après les récits post-évangéliques, aurait frappé le Christ. Le Juif errant apparaît successivement sous les noms de CARTAPHILUS, BUTTADEUS ou BOUTEDIEU, AHASVÉ- RUS, LAQUEDEM. Juif errant (le), roman d'Eugène Sue (1846), his- toire d'un héritage que les jésuites, incarnés en Ro- din, disputent à la famille Rennepont, issue du Juif errant. Ce roman, où ne manquent pas les incohé- rences, est intéressant par les caractères des per- sonnages et le pathétique des aventures; c'est, avec les Mystères de Paris, du même auteur, un des pre- miers romans-feuilletons. E. Sue en tira un drame qui fut joué avec grand succès à l'Ambigu (1849). Juif polonais (le), drame en trois actes et cinq tableaux, d'Erckmann-Chatrian (1869). Mathis a tué un juif polonais pour lui voler son argent; maire et aubergiste dans un village d'Alsace, il possède la considération de tous, mais il meurt dans un rêve, tué par le remords. Cain et Gheusi en ont tiré le livret d'un conte lyrique en trois actes et six tableaux; musique d'Erlanger (1900). Juigné-sur-Sarthe, comm. de la Sarthe, arr. et à 31 kil. de La Flèche; 1.180 h. Ch. de f. Et. Juillac [ mll., ak), ch. 1. de c. (Corrèze), arr. et à 30 kil. de Brive; 2.510 h. Tramways de la Cor- rèze. Bestiaux. Le cant. a 10 comm., et 10.530 h. juillet (ju, 1l mll., è] n. m. (lat. julius). Septième mois de l'année, ainsi nommé de Jules César, qui était né dans ce mois: le 14-Juillet est la fête natio- nale de la France. 2-26 JUI ENCYCL. Agric. En juillet s'achève la fauchai son, et commence la moisson. On continue les labours. hersage et roulage des terres qu'on veut ensemencer en colza et navette; on irrigue les prairies, et l'on fume les jachères. Il convient également de biner les cultures sarclées (carottes, betteraves), et de butter les pommes de terre, les topinambours et le mais; on herse et bine les navets semés en juin, et l'on sème les mélanges de plantes fourragères hâtives destinées à être données en vert, ou enfouies. Aux vignes, on continue les traitements contre les mala- dies cryptogamiques, on taille en vert les rameaux (rognage), et l'on effectue encore un binage; on dé- gage les raisins pour qu'ils reçoivent la lumière et la chaleur solaires. Au verger, on rogne les arbres fruitiers, on effeuille le pêcher pour favoriser la ma- turation. Au potager, on sème la chicorée, la rai- ponce, les navets, les radis, les choux; on plante les céleris et les choux-fleurs d'automne, les romaines et poireaux d'hiver; on taille les aubergines, melons, tomates. Enfin, au jardin d'agrément, on récolte les graines, on marcotte les ceillets, et surtout on entre- tient par des arrosages abondants l'aspect des cor- beilles fleuries. Juillet (édit de), édit rendu le 11 juillet 1561 et qui fixa la jurisprudence à l'égard des protestants. Juillet 1789 (journée du 14), première insurrec tion des Parisiens pendant la Révolution, provoquée par Camille Desmoulins, et qui eut pour résultat la prise de la Bastille. Juillet 1830 (révolution ou journées de), insur- rection des Parisiens contre Charles X. Elle fut provoquée par les ordonnances impolitiques que le ministre Polignac avait sollicitées, et aboutit, après deux jours de lutte dans Paris, à l'exil de la branche aînée des Bourbons, et à l'avènement de Louis-Phi- lippe qui succéda à Charles X. Juillet (monarchie de), nom donné au gouverne- ment de Louis-Philippe, issu de la révolution de juillet 1830. Juillet (décorations de), créées par une loi du 13 dé- cembre pour perpétuer le souvenir de la révolution de 1830, et pour accor- der un signe de dis- tinction aux citoyens qui s'étaient signalés dans les Trois glo- rieuses (27, 28, 29 juil- let 1830). Il y avai une croix et une mé daille, mais le ruban était le même pour les deux décorations: bleu,avecliséré rouge. CORS Croix de Juillet. SP PATATE Juillet (colonne de), sur la place de la Bastille, à Paris. Co- lonne en bronze, de 50 mètres de hauteur, élevée en commémoration de la révolution de juil- let 1830. Une statue en bronze doré, représentant le génie de la Liberté, la surmonte. V. COLONNE. Juillet 1840 (traité du 15), traité qui termina le conflit turco-égyptien, signé sous la pression de l'An- gleterre, de la Russie et de la Prusse. Il ne laissait à Méhémet Ali, malgré ses victoires, que l'Egypte et la possession viagère du pachalik de Saint-Jean- d'Acre. Il faillit déchaîner la guerre entre les puis- sances signataires et la France, qui avait été tenue à l'écart des négociations. SANT Médaille. de Juillet. Juilly [ll mll.], comm. de Seine-et-Marne, arr. et à 18 kil. de Meaux; 910 h. (Juliaciens). Ch. de f. N. Collège célèbre, fondé en 1638 par les orato- riens, et qui renferme le tombeau du cardinal de Bérulle. juin n. m. (lat. junius, le mois consacré à Ju- non). Sixième mois de l'année. - ENCYCL. Agric. Juin est l'époque de la fenaison et, en certaines régions, le commencement de la moisson. On butte les maïs et les pommes de terre, on bine et éclaircit les pavots, les betteraves, les féveroles; on sarcle les céréales, repique les choux, le tabac; on pratique les labours, hersages, fumures et écobuage des landes; on enfouit les engrais verts, et l'on commence les ensemencements du sarrasin et du navet; on récolte encore le colza et la navette d'hiver. Aux vignes, c'est le moment où l'on pratique l'ébourgeonnement et l'épamprage, où se font les labours et binages légers; on traite la vigne pour le mildiou, le black-rot, l'oidium; on détruit les che- nilles de pyrale et l'altise, on accole les rameaux, et l'on effectue le pincement. Au verger, on éclaircit les arbres fruitiers, on taille en vert; on enlève les coulants au fraisier, et l'on commence à récolter ce- rises et fraises hâtives. Au potager, on continue les semis (chicorée, scarole, choux-fleurs, choux-raves, cerfeuil, pois); on ne plante que le soir, et l'on couvre de paillis les terres nouvellement ensemen- cées. On récolte de nombreux fruits et légumes. Au jardin d'agrément, on taille en vert les arbres et arbustes d'ornement, on forme des massifs, et l'on