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JOY de Largentière, au-dessus de la Baume, affl. de l'Ar- dèche; 1.960 h. (Joyeusains). Soieries. Le cant. a 17 comm., et 12.810 h. Joyeuse [joi-ieu-ze] (Anne, duc de), favori de Henri III, amiral de France, assassiné après la ba- taille de Coutras, qu'il venait de perdre (1561-1587); - JOYEUSE (François de), cardinal français, frère du précédent, sacra Louis XIII à Reims (1562-1615); JOYEUSE (Henri de), frère des précédents, d'abord comte DU BOUCHAGE, capucin, puis chef ligueur, maréchal de France, et de nouveau capucin (1567- 1608). Joyeuse, nom de l'épée de Charlemagne. joyeusement [joi-ieu-ze-man] adv. Avec joie, dans la joie: passer joyeusement sa jeunesse. ANT. Tristement. joyeuseté joi-ieu-ze-té] n. f. Fam. Plaisan- terie, mot pour rire. joyeux, euse [joi-iet, eu-ze] adj. (de joie). Qui a de la joie: un enfant joyeux. Qui respire ou qui inspire de la joie: visage joyeux; mine joyeuse. N. m. Arg. Surnom donné aux soldats des batail- lons d'Afrique. ANT. Triste. Joyeux ébats, tableau de Paul Chabas (1899, au musée de Nantes). Dans l'eau d'une rivière baignée de soleil, d'espiègles jeunes filles se livrent à mille folies. Cette peinture, agréable et hardie, respire la santé et la joie de vivre. Joyeuses Commères de Windsor (les), comé- die en cinq actes, de Shakespeare, dont Falstaff est le ridicule héros. Mrs. Ford et Mrs. Page, deux riches bourgeoises qu'il courtise, se font un jeu de le mys- tifler. Pièce peu grossière, mais très gaie, et à peu près unique en son genre dans l'oeuvre de Shakes- peare (vers 1600). Jozé ou José da Silva (Antonio), auteur dramatique portugais, né à Rio de Janeiro, brûlé vif à Lisbonne par ordre de l'Inquisition (1705-1739). Juan d'Autriche (DON), né à Ratisbonne, m. à Namur (1547-1578), fils naturel de Charles-Quint et d'une bourgeoise de Ratis- bonne. Gouverneur des Pays-Bas, il accepta la pacification de Gand, mais mourut de la peste avant d'avoir relevé les affaires de l'Espagne. Il avait ga gné sur les Turcs la ba- taille de Lépante. Juan d'Autriche (Don), ou la Vocation, comédie en cinq actes et en prose, de Casimir Dela- vigne, pleine de verve, qui a pour sujet une rivalité d'amour entre don Juan d'Autriche et le roi Phi- lippe II, son frère (1835). Juan d'Autriche 4020 Don Juan d'Autriche. (DON), fils naturel de Philippe IV, roi d'Espagne, et de la comédienne Maria Calderon, né et m. à Madrid (1629-1679). Il fut premier ministre de Charles II. Juan (don). V. DON JUAN. Juan-de-Nova, petite ile française du canal de Mozambique, annexée en 1897. Juan Fernandez [des] (ILES), archipel du Pacifique, à l'O. du Chili, théâtre des aventures du matelot anglais A. Seld- kirk, qui y séjourna de 1704 à 1709, et qui a servi de type au Robinson Crusoé. juanulloa n. m. Genre de solanées, origi- naires de l'Amérique cen- trale et cultivées dans les serres d'Europe comme ornementales. Benito Juarez. Juarez [rès] (Benito), président de la république Mexicaine, né à San Pablo Guelatao, m. à Mexico (1806-1872). Il fut, avec ses partisans les jua- ristes, l'âme de la résistance nationale contre l'em- pire de Maximilien, et, appuyé par les Etats-Unis, il obtint l'évacuation du Mexi- que par la France. Il imprima ensuite une vigoureuse impulsion au développe- ment économique du pays. Juba Ier, roi de Numidie, du parti de Pompée; battu par César à Thapsus, m. en 42 av. J.-C.- Son fils, JUBA II, roi de Maurétanie, m. en 18. Il fit de l'Afrique du Nord un centre brillant de civilisation. Il écrivit en grec des ouvrages d'histoire. Jubal, personnage biblique antérieur au déluge, fils de Lamech, et descendant de Cain. La Genèse le présente comme « le père de ceux qui jouent de la cithare et autres instruments »>. Jubaland, partie N.-O. du Kenia (Afrique-Orientale anglaise), séparée par le fleuve Juba de la Somalie italienne. jubarte n. f. Grande baleine des mers arctiques (baleine à bec,poisson de Jupiter). jubat [ba] n. m. Brise de mer, qui souffle souvent le jour et cesse la nuit. jube n. f. (lat. juba). Crinière; crête de serpent; cimier d'un casque. (Vx.) jubé n. m. (du lat. jube, ordonne, pre- mier mot d'une prière: Jube, Domine, bene- dicere, qu'on chantait au jubé, avant la lecture des leçons). Tribune en forme s de galerie entre la nef et le choeur, dans certaines églises : le jubé avait rem- placé l'ambon des basiliques grecques. Loc. prov.: Venir à jubé, se soumettre malgré soi. ENCYCL. Le jubé appartient à la primitive Eglise; il a succédé à l'ambon des basiliques grec- ques et latines, sans en conserver l'aspect. Le jubé est une galerie surélevée, entre le choeur et la nef principale: il forme une sorte de tribune transver- sale, du haut de laquelle se faisait autrefois la lec- ture de l'épître et de l'évangile. L'usage des ambons et des jubés cessa vers le xvIIe siècle, où l'on adopta - 1250 la chaire à prêcher. Le jubé de la cathédrale d'Albi est le plus beau de l'école gothique et le plus grand qu'il y ait en France; on peut encore remarquer celui de Saint-Etienne-du-Mont, à Paris, qui date de la Renaissance, ainsi que celui de la Madeleine, à Troyes (com- mencement du XVIe siècle). jubéa n. m. Genre de palmiers. ENCYCL. Le jubea spec- tabilis, qui re- présente la fa- mille des pal- miers au Chi- li, habite la chaîne des An- des, à une alti- tude d'environ 1.200 mètres. Son stipe at- teint parfois plus de 20 mè- tres; son fruit contient graine à albu- men comesti- une Jubéa. ble, dont le goût rappelle celui de la noix de coco. On emploie quelquefois comme plantes ornementales de jeunes jubéas en pots ou en caisses. ann jubilaire [lè-re] adj. Qui a rapport au jubilé: jubilaire. Par ext. Qui a cinquante ans de profession ou d'exercice: docteur jubilaire. (On dit aussi JUBILE.) jubilant [lan], e adj. Qui est dans la jubilation. jubilate [te] n. m. (en lat.: livrez-vous à la joie). Liturg. Le troisième dimanche après Pâques, parce que l'introit de la messe de ce jour commence par ce mot. jubilation (si-on] n. f. Fam. Réjouissance, joie vive et expansive. jubilé n. m. (de l'hébr. iobel, corne de bélier : instrument qui servait à annoncer l'année sainte). Selon la loi de Moise, solennité publique célébrée tous les cinquante ans, où chacun rentrait dans son héritage et où les dettes étaient abolies, les esclaves rendus à la liberté. Chez les catholiques, indulgence plénière et générale accordée par le pape en cer- taines occasions, et signalée par de grandes fêtes. Ensemble des pratiques par lesquelles on mérite cette grâce faire, gagner son jubilé. Par ext. Cin- quantième année de mariage, d'exercice d'une fone- tion, etc. : évêque qui célébre son jubilé sacerdotal. ENCYCL. D'après la loi de Moise (Lévitique, XXV et XXVII), chaque cinquantième année, appelée année de rémission, était spécialement consacrée à Dieu; pendant toute sa durée, les esclaves devaient être affranchis, et les fonds de terre aliénés retour- naient à leurs propriétaires primitifs ou à ceux qui les représentaient. Dans l'Eglise catholique, le jubilé est une indulgence plénière et extraordinaire, que le pape accorde pendant une année, appelée année sainte, à tous ceux qui remplissent certaines condi- tions, dont les principales sont: 10 la visite de cer- taines églises; 20 la confession et la communion ; 30 la récitation de prières spécialement ordonnées. L'ouverture de l'année sainte se fait, à Rome, avec une grande solennité. Le jubilé est d'abord célébré à Rome pendant un an, et c'est l'année suivante qu'il est étendu au ste de l'Eglise. Outre les jubilés ordinaires, les papes ont coutume d'en ac- corder d'autres, appelés extraordinaires, et qui ne sont, le plus souvent, accordés que pour un ou plu- sieurs mois. jubilé, e adj. Qui a exercé pendant cinquante ans la même profession. (Rare.) Syn. de JUBILAIRE. jubiler [le] v. n. (lat. jubilare). Fam. Eprouver une joie très vive. Jubinal (Achille), érudit français, né et m. à Paris (1810-1875); auteur de Jongleurs et Trouvères, des Mystères du XVe siècle. jubis [bi] n. m. Raisin de Provence, séché en grappes. Juby (CAP), cap de la côte occidentale d'Afrique, Jubé de Saint-Etienne-du-Mont, à Paris. sur l'Atlantique, à l'extrémité sud-ouest du Maroc. jue (juk] n. m. Juchoir. (Vx.) Jucar ou Xucar, fleuve de l'Espagne orien- tale, né non loin du Táge. Il traverse le plateau de la Manche, et finit au sud de la plaine de Valence; 500 kil. juché, e adj. Manèg. Bouleté. Syn. de JOINTÉ. juchée [che] n. f. Lieu où se perchent les faisans. JUD jucher [che], v. n. Se dit des poules et de quel- ques oiseaux qui se mettent sur une branche, sur une perche, pour dormir. Fig. Loger très haut: ju- cher au sixième étage. V. a. Placer très haut. Se jucher v. pr. Se percher : les poules se juchent à Tentrée de la nuit. juchoir n. m. Perche ou bâton préparé pour faire jucher des oiseaux de basse-cour. Endroit d'une ferme, disposé pour que la VO- laille y juche. Sorte d'éta- gère placée à une certaine hauteur du mur, près de la pâture quo- tidienne. et sur laquelle on installe sans qu'ils puissent en descendre, les lapins des- tinés à l'en- graissement. Syn. de PER- CHOIR. 9 Lat Juda, quatrième fils de Jacob et de Lia; c'est lui qui con- seilla à ses frères de vendre Jo- seph aux Madianites, au lieu de le tuer. La Bible en fait l'an- cêtre de la tribu de Juda. Juda, la plus nombreuse des douze tribus du peuple d'Israel, au sud de la Palestine, et groupée autour de Jérusalem. Juchoirs: 1. A dindons; 2. A poules; 3. A engraisser les lapins. Juda (ROYAUME DE), formé des tribus de Juda et de Benjamin à la mort de Salomon, avec Jérusalem pour capitale, et détruit par Nabuchodonosor. Ses rois se montrèrent en général plus fidèles que les rois d'Israël au culte de Jéhovah (962-587 av. J.-C.). judaïque [da-i-ke] adj. (du lat. judæus, juif). Qui appartient aux juifs: la loi judaique. Qui s'at- tache mesquinement à la lettre en négligeant l'es- prit, comme le faisaient les pharisiens juifs: inter- prétation judaique. judaïquement (da-i-ke-man] adv. D'une ma- nière judaique: appliquer judaiquement une loi. judaïsant (da-i-zan], e adj. Qui judaise: chré- tien judaisant. judaïser [da-i-zé] v. n. Pratiquer les céré- monies judaiques. Interpréter d'une manière ja- daique. judaïsme [da-is-me] n. m. Religion des Juifs : la dispersion des Juifs n'a guère entamé le ju- daisme. Judaïte ou Judéen, enne [dé-in, è-ne], habitant ou originaire du royaume de Juda : les Judaites ou Judéens. Adjectiv.: histoire judaite. judas [da] n. m. Traitre. Petite ouverture à un plancher, á une porte, pour voir ce qui se passe de l'autre côté. Judas [da], surnommé Isca- riote parce qu'il était né à Scarioth, celui des douze apôtres qui trahit à prix d'argent Jésus- Christ et dont le nom est passé dans la langue pour désigner un traitre. Il promit aux princes des prêtres de leur livrer Jésus moyennant trente deniers d'ar- gent. Le soir du jeudi saint, il vint saluer Jésus dans le jardin des Oliviers, et lui donna un baiser. C'était le signal convenu pour l'arrestation du Christ. Après la condamnation, raconte l'Evangile, Judas alla jeter au Temple les trente deniers qu'il avait reçus, et se pendit. Baiser de Judas, baiser de traitre, caresses trompeuses. Judas Macchabée. V. MACCHABÉE. Judas. Jude (saint), l'un des douze apôtres, frère de Jacques le Mineur et cousin de Jésus. Il prêcha l'évangile sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, ainsi qu'à Edesse. Fête le 28 octobre. Judée, pays des Juifs, comprenant la partie de la Palestine entre la mer Morte et la Méditerranée ou, plus généralement, la Palestine tout entière. (Hab. Juifs.) Judée (ARBRE DE). V. GAINIER. judelle n. f. Chass. Syn. de JONDELLE. judéo-allemand adj. et n. m. Se dit d'un idiome hybride dont se servirent, à partir de la seconde moitié du xive siècle, les descendants de juifs expulsés d'Allemagne. (On l'appelle aussi YIDDISH et quelquef. YDDOSH.) - ENCYCL. L'élément essentiel de cette langue est l'allemand, mais les mots hébreux et les hébrais- mes y abondent. On y rencontre encore des formes allemandes archaïques ou surannées, des mots latins, italiens, français, etc., à demi germanisés. Le judéo-allemand est usité chez les juifs d'origine allemande établis dans beaucoup de pays (Russie, Hongrie, Yougoslavie, Amérique). Il est méme devenu une langue littéraire dans la première moitié du xvIe siècle, et il se publie encore dans cette langue plusieurs journaux et revues. judéo-chrétien, enne [kré-ti-in, è-ne] adj. Qui appartient au judéo-christianisme. judéo-christianisme n. m. Doctrine pro- fessée dans les premiers temps du christianisme et d'après laquelle l'initiation au judaisme était néces- saire pour entrer dans l'Eglise de Jésus-Christ : saint Paul combattit le judéo-christianisme. ENCYCL. Fidèles à l'exemple que leur avait donné Jésus pendant sa vie, les apôtres, qui étaient tous juifs et circoncis, continuèrent à fréquenter le temple de Jérusalem, même après la Pentecôte, et à observer les prescriptions de la loi. Cependant, à mesure que les paiens commençaient à entrer dans l'Eglise, on se demandait s'il fallait imposer l'obli-