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ARB

m. Jugement amiable d'un difé- rend par arbitre : demander l'arbitrage. Sentence rendue par les arbitres : exécuter un arbitrage. Bours. Opération qui consiste à remplacer une valeur par une autre qui paraît plus avantageuse. V. SPÉCULATION.

— Excycc. Dr. L'arbitrage ne peut s'exercer que sur les droits dont on a la libre disposition. L'acte par lequel on consent à recourir à un arbitrage s'ap- pelle compromis. On ne peut compromettre sur les dons et legs d'aliments, logement, vêtements, ni sur les séparations, divorces et autres questions d'état <ivil. Les arbitres, désignés sous le nom d'amiables compositeurs, jugent en équité, et il ne peut être appelé de la sentence, En cas de partage ou de désac- cord, le président du tribunal nomme un tiers arbitre où un surarbltre. Les patrons, employés ou ouvriers peuvent soumettre les questions qui les divisent à un comité de conciliation, et, à défaut d'entente dans ce comité, à un conseil d'arbitrage. Ils s'adressent au juge de paix, chargé des détails de Ja procédure, mais étranger à la décision sur le fond, prise par les arbitres, Des Commissions d'arbitrage ont été instituées, pour régler les situations parti- <ulières qu'avait créées la Grande Guerre entre les propriétaires et les locataires.

Arbitrage international. On appelle de ce nom une procédure pacifique employée pour le règlement des litiges internationaux et qui consiste dans la dé- signation, par deux Etats en conflit, d'une puissance tierce, d'un corps constitué ou même d'un simple particulier chargé de les départager. Sur l'initiative du tsar Nicolas II, une « Conférence de la paix » s'est tenue à La Haye en 1898, en vue d'assurer le règlement pacifique des conflits internationaux, et a signé un acte final daté du 29 juillet 1898. Depuis, La Haye fut le siège d'une cour permanente d'arbitrage,

arbitraire [trére) adj. (lat. arbitrarius]. Qui «épend de la seule volonté, en dehors de toute consi- dération de raison, d'équité, de légalité: des votes arbitraires; appréciation arbitraire. Despotique : æouvoir arbitraire. N. m. Despotisme, autorité sans autre règle que celle du bon plaisir : la tyrannie, <'est l'arbitrèire permanent. Arbitraire légal, faculté d'appréciation 1 par la loi à la conscience du juge. Anr. Légal, juste, équitable.

arbitrairement [tré-re-man) ady. D'une ma- mière arbitraire. Anr. Légalement, justement.

arbitral, ©, aUX adj. Qui est prononcé par des arbitres : jugement arbitral. Qui est composé d'arbitres : nee arbitral.

arbitralement man) adv. Par l'intermédiaire d'arbitres.

arbitration {si-on] n. f. Estimation en bloc.

arbitre n. m. (lat. arbiter). Qui est choisi par un tribunal ou par les parties pour prononcer dans un différend. Maitre souverain : les arbitres du monde. Qui a une grande influence : étre l'arbitre de la mode. Libre arbitre ou franc arbitre, puissance -que la volonté a de choisir, de se déterminer.

Arbitre (Traïté du Libre), par Bossuet: un de £es principaux ouvrages de philosophie théologique, “dans lequel il essaye de concilier la nécessité morale «le la liberté avec la prescience divine.

arbitrer [tré] v. a. Juger en qualité d'arbitre : arbitrer un différend. Bours. Soumettre à l'opéra- tion de l'arbitrage.

Arboga, v. de Suède (Vestmanland}, sur le fleuve Arboya. afll. du lac Mwlar; 4.600 h. Sources minérales, forges, fonde: de fer.

Arbogast{yhast!, Gaulois, général de Valenti- nien 11, qu'il fit tuer pour proclamer le rhéteur Eu- gène. Vaincu par Théodose, il se donna la mort (394).

Arbogast (saint), évêque de Strasbourg, mort vers 678, Fut en grande faveur auprès de Dagobert.

Arbois, ch.-1 de c. (Jura). arr. et à 10 kil. de Poligny, sur la Cuisance, s.-affl, du Doubs; #+.100 h. (Arboisiens, Arboisins ou Arbosiens). Ch. de f. P.- L.-M. Bons vins. Patrie de Pichegru, — Le cant. a 45 comm. et 8.000 h.

Arbois de Jubaïinville (Henri d'}, histo- rien et linguiste celtisant français, né à Nancy, m. à Paris (1827-1910), membre de l'Institut, Il a publié: Histoire des dues et des comtes de Champagne; Cours de littérature celtique ; ete.

Arboleda (Jules), président de la Nouvelle: Grenade (auj. Colombie), poète et brillant orateur; né en 1817. € sé du pouvoir, trahi par ses soldats, il fut assass en 1862,

Arbon, v, de Suisse (cant. de Thurgovie), sur le lac de Constance ; 5,700 h. Broderie mécanique; fa- brique de machines, tissage.

arborer {ré} v. a. (du lat. arbor, arbre). Planter, élever quelque chose droit comme un arbre : arborer un drapeau. Arborer un pavillon, le hisser, le dé- ployer. Arborer l'étendard de la révolté, se révolter.

arborescence [rès-san-se] n. f. Etat d'un vé- gétal arborescent. Forme arboréscente,

arborescent rés-san], 6 adj, Qui a la forme, le caractère d'un arbre: fougères arborescentes.

arboricole adj. (du lat. arbor, oris, arbre, et colere, habiter). Qui vit sur les arbres.

arboriculteur n. m. Qui s'occupe d'arbori- culture, de la culture des arbres,

arboriculture n. f. (du lat arbor, oris, arbre, <t de culture). Culture des arbres.

— Excycc. La sylviculture étant l'exploitation des arbres considérés en masse. l'arboriculture est l'ex-

loitation des arbres considérés individuellement

arboriculture est une branche annexe du jardi- mage. L'arboriculture fruitière est un art compliqué, qui exige la connaissance de diverses pratiques (faille, greffage, effeuillage, ébourgeonnement, etc.), mais aussi et surtout l'appréciation de la mesure dans Jaquelle il importe de pratiquer ces opérations et de l'époque où 11 faut les pratiquer. L'arboriculture d'ornement consiste à savoir élever en pépinière où soigner au jardin les arbres ou arbrisseaux d'omfic- ment. Elle demande autant l'œil sûr de l'artistéf"que le savoir et l’habileté du jardinier,

arboriforme adj. Qui a la forme d'un arbre,

arborisation {ri-za-si-on] n. f. Dessin naturel, représentant des branches d'arbre dans les corps minéraux,

— Excyos. Les arborisations de glace qui recou- vrent les fenêtres des appartements, l'hiver, sont dues à la condensation de la vapeur d'eau sur les vitres refroidies par la lémpérature extérieure. L'or,

arbitrage n.
























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l'argent, le cuivre, certains minéraux ont souvent formé, en se solidifiant, des groupes de cristaux dont l'aspect rappelle celui d'un arbre (dendrites des oxydes de manganèse, agates renfermant des arbo- risations d'oxyde de fer et de manganèse).

arborisé {ri-sé}, © adj. Qui représente des arbo- risations : agate arborisée,

arboriser {ri-zé] v. n. Cultiver des arbres.

arboriste frite) n. m, Syn. peu usité de PÉPINIÈRISTE et de ARBOKICULTEUR.

arbouse {bou-xe) n. f. Fruit de l'arbousier,

arbousier [hou-zi-é] n. m. Arbre du Midi, à fruits rouges, assez semblables extérieure- ment à la fraise, d'une saveur aigrelette.

— Excycs. Les ar- bousiers (arbutus) ont des fleurs d'un blanc rosé: les fruits, co- mestibles, sont d'un rouge vif. On emploie lés feuilles pour le tannage des peaux.

arbre n. m. (lat. arbor). Bot. Végétal ligneux dont la tige ou tronc, fixée au sol par ses racines, est nue à la base et chargée de branches et de feuilles à son sommet : les arbres sur pied sont immeubles comme le sol qui les porte. Arbres verts, ceux qui conser- vént leurs feuilles pen- dant l'hiver : chène vert, laurier, etc, Arbre de la croix, la croix de J.-C. Arbre de Noël, arbre vert garni de jouets et de friandises, que l'on dresse dans la nuit de Noël. Arbre yénéalogique, V. GÉNÉALOGIQUE, Arbre symbolique, arbre attribué à une divinité, à un culte et que l'on place devant les autels, les monuments, les maisons, sur les places, etc. : arbre de la Liberté ; arbre sacré ; arbre de mai ; etc. Mécan. Axe de bois ou de métal servant à transmettre le mouvement dans les machines : arbre demoulin, de pressair, ete. Fig. Ce qui peut se comparer à un arbre par ses racines, Tétendue de ses rameaux, étc,: l'arbre de la science. L'arbre de la science du Lien et du mal, celui qui. dans l'Eden, portait le fruit défendu. Prov.: Entre l'arbre et l'écorce, il ne faut pas mettre le doigt, il ne faut pas intervenir dans une discussion délicate, surtout lorsqu'elle a lieu entre

rents, amis, ete. Couper l'arbre pour avoir le ruit, sacrifier sottement l'avenir au présent.

— Excyec. Bot. Les végétaux ligneux sont géné- ralement distingués en arbres, arbrisseaux, arbustes et sous-arbrisseaux. Les arbres eux-mêmes sont dits forestiers, d'ornement et fruitiers. Les arbres fores- tiers fournissent du bois d'œuvre (bois de construc- tionet bois d'industrie), du bois de chauffage, des écorces (tan, liège), de la résine, ete. ; les arbres d'ornement servent à la décoration et à lombrage des parcs, des avenues ; quan aux arbres fruitiers, leur culture se fait en plein vent ou en eéspalier: c'est une branche annexe du PRE (arboricul- ture fruitière). La hauteur des arbres est très va- viable ; il en est qui n'atteignent que trois ou quatre fois la taille de l'homme, d'autres dépassent souvent 100 mètres (eucalyptus, wellinqgtonia). Les individus d'une méme espèce peuvent, suivant les conditions où ils se trouvent, offrir dans leur développement des dif- férences très considérables, — L'abatage des arbres a licu pendant l'hiver (fin septembre à fin avril), c'est-à-dire À l'époque où la végétation est en repos ; il se fait, suivant déux méthodes: la coupe à rez de terre, ou la coupe en pivotant. On coupe à rez de terre le taillis ét les arbres susceptibles de fournir des rejets. La coupe en pivotant est faite plus pro- fondément par l'ouverture d'une tranchée autour du pied ; on coupe à la hache toutes les racines, puis la souche centrale; après l'abatage, on comble les trous des arbres déracinés. V. ARATAGR.

— Protection contre les rongeurs. Pour prévenir les dégâts que peuvent commettre sur l€s jeunes ar- bres certains animaux (lièvres, lapins, ætc.), on ba- digeonne le pied de ces arbres jusqu'a hauteur de 0w,80 à 1 mètre avec un mélange composé en parties égales d'huile de poisson et d'ocre brune dont l'odeur éloigne les rongeurs.

— Dr. 11 n'est permis de planter des arbres, arbris- scaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu'à la distance prescrite par les règlements

Arhousier des Alpes : a, fruit de l'arbousier commun.




et usages ou, à défaut, qu'à la distance de 2 mètres de la ligne séparative des deux héritages pour les arbres dont la hauteur dépasse 2 mètres, la dis-

tance de 0®,50 pour les autres plantations, ÿ com- pris les haies vives.

Le voisin peut exiger que les arbres ou haies plantés à une moindre distance soient arrachés ou réduits à la hauteur légale, à moins qu'il ny ait titre contraire ou prescription (trente ans). Les ar- bres en espaliers ne doivent pas dépasser la crête du mur ; le propriétaire a seul le droit de planter en espaliers, dans le cas où le mur ne serait pas mitoyen. Celui sur la propriété duquel avancent les branches des arbres du voisin peut contraindre celui-ci à couper ces branches.

Sur les routes, les plantations sont faites par l'administration des ponts et chaussées, à la distance de 1 mètre au moins du bord extérieur des fossés,

Arbre de Jessé, arbre généalogique de Jésus- Christ. 11 a été souvent représenté par la peinture et la sculpture, depuis le xne siècle jusqu'au xvir. Le patriarche Jessé est représenté couché à terre et endormi, De son corps s'élance un tronc, dont chaque ramification porte un ancêtre du Christ, La branche la plus haute se termine par une fleur épanouie, qui

de trône à la Vierge tenant l'enfant Jésus entre ses bras,

Arbresle [brè-le) (L'},eh.-1. de c. (Rhône), ar. et à 25 kil. de Lyon, sur la Brévenne, s.-aff. du Rhôn .200 h. Ch. de f. P.-L.-M, Soie, pierres de taille. — Le canton a 17 comm. et 17.800 h.

arbreux, eUSE [breû, eu-ze) adj, Planié, cou- vert d'urbres : pays arbreux ; terres arbreuses.

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Arbre de Jossé (grav, du zvie siècle).

arbrier fra n. m. Archéol, Fût de l'arbal sur lequel est monté l'arc où repose la flèche, et porte le mécanisme de détente. L arbrisseau {brisé} n. m. Petit arbre qui se ramife dès sa base, comme le lilas, le sureau, éte,

Arbrissel. V. RoserT D'ARBRISSEL,

Arbroath,v. d'Ecosse (comté de Forfar); ue pee actif. bref

arbrot [ro] ou arbre n. m. Branche d'arbre AVE le sol AA RS de glu, qui sert à prendre les moineaux.

arbuste [(bus-te] n,m. (lat. arbustum), Plante li- gneusé plus paie que l'arbrisscau, comme le gro- RH le chévrefeuille, les bruyéres, certains ro- siers, ete.

arbustif [bus-tifl, ÎVe adj. Qui ent à l'arbuste. Qui se compose d'arbustes : y tions arbustives.

Arbuthnot {but-no] (Jean), savant et écrivain écossais, né à Arbuthnot, m. à Londres (1658-1735), médecin de la reine Anne, Il a écrit: l'Art de men- tir en politique ; le s sans fin ou Hisioire de John Bull; ete, C'est de ce dernier ouvrage qu'est sorti le sobriquet de John Bull donné aux Anglais.

arbutine n. p. Glucoside extrait des feuilles de busserolle et des baies de l'airelle de

ATC [ark] n. m. (lat. arcus). Arme formée d'une verge de bois ou de métal, que l'on courbe au moyen d'une corde tendue avec effort, et servant à lancer des flèches : bander un arc; tirer de l'arc. (V. AR- MES.) Par anal. : l'are des sourcils, des lèvres. Fiy. Avoir plusieurs cordes à son arc, avoir plusieurs moyens de réussir, Débander l'arc, donner squeique relâche à l'esprit. Geom. Portion de circonférénce. {v, ce mot) ou d'une courbé quelconque, PAysig. Are voltaïque, lumière éclatante qui jaillit entre deux. morceaux de charbon reliés aux deux pôles d'un générateur électrique, Archit. Courbe que décritune voûte en pierre taillée, en moellons où en briques: arc brisé, rampant, etc. Arc de triomphe, monume formant un grand portique cintré. orné de bas-re- liefs, ete., consacrant le souvenir d'une victoire, d'un fait mémorable, ete. Arc d'Ulysse, v. ULvsse.

— Excyc, Balist. Les hommes de l'âge de pierre se servaicnt déjà de l'arc, C'était l'arme des peuples orientaux de l'antiquité : les les



Diverses formes de l'arc (armes), de l'antiquité au moyen âge.

Grecs et Gaulois se servaient plutôt de javelines et de frondes, Les monuments figurés de l'ancien Orient classique pue l'arc à deux ceurbures appelé,

au moyen âge, arc turquois. Le vrai type de occidental est le arc droit, employé à la chasse et à la guerre. Son usage devint courant au xve siècle, C'était alors une ue verge de la hau- teur d'un homme ; la corde t de chanvre, parfois de boyau. On appelait archais l'étui des archèrs, qui renfermait leur arc et les cordes de rechange.

— Géom. Sur une circonférence de rayon R, un arc de n degrés a une longueur / donnée par la for- mule : = 7, & étant le nombre 8,1416. L'are de n grades a pour longueur ee

— Archit. L'origine des arcs de triomphe remonte à la coutume Sen les Romaine en dresser









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