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INC inconstant [kons-tan], e adj. et n. (lat. in- constans). Volage, sujet à changer: inconstant dans ses amitiés. En parlant des choses, instable, mo- bile saison inconstante. ANT. Constant, fidèle, per- sévérant. inconstitué, e [kons-ti] adj. Qui n'est pas constitué. ANT. Constitué. inconstitutionnalité [kons-ti-tu-si-o-na] n. f. Etat de ce qui est inconstitutionnel. ANT. Constitutionnalité. inconstitutionnel, elle [kons-ti-tu-si-o-něl, è-le] adj. Contraire à la constitution. ANT. Consti- tutionnel. inconstitutionnellement [kons-ti-tu-si- o-ne-le-man] adv. D'une manière inconstitutionnelle. ANT. Constitutionnellement. inconsulté, e adj. Qui n'est pas ou n'a pas été consulté. inconsumé, e adj. Qui n'est pas consumé. incontable adj. Qui ne peut être conté. incontaminé, e adj. Non contaminé. ANT. Contaminé. incontestabilité [tès-ta] n. f. Qualité de ce qui est incontestable. ANT. Contestabilité. incontestable [tès-ta-ble] adj. Qui ne peut être contesté: vérité incontestable. ANT. Contestable. incontestablement [tès-ta-ble-man] adv. D'une manière incontestable. incontesté, e [tès-tél adj. Qui n'est point contesté: droit incontesté. ANT. Contesté. incontinemment [na-man] adv. Par incon- tinence; avec incontinence. incontinence [nan-se] n. f. (lat. incontinen- tia). Vice opposé à la vertu de continence. Inconti- nence de langage, manque de modération dans les discours. Méd. Emission involontaire de l'urine, des matières fécales, etc. ANT. Continence. - ENCYCL. Méd. Il peut y avoir incontinence du sperme (spermatorrhée), incontinence des matières fécales, et surtout incontinence d'urine, c'est-à-dire absence ou perte de la faculté de retenir les urines dans la vessie. Cette infirmité existe chez les enfants et se soigne par l'hydrothérapie, par l'usage de certains médicaments (belladone, antipyrine), par les injections dans l'espace épidural, la psychothé- rapie, etc. Chez les adultes, elle est due à une para- lysie du sphincter vésical ou à l'hypertrophie de la prostate. incontinent [nan], e adj. (lat. incontinens). Qui n'est pas chaste. Qui manque de modération dans ses propos, sa conduite. Quí laisse écouler les matières qu'il contient: une vessie incontinente. ANT. Continent. incontinent [nan] adv. (lat. in continenti [sous-entend. tempore]). Aussitôt, sur-le-champ : ordre de déguerpir incontinent. incontingent [tin-jan], e adj. Qui n'est pas contingent. ANT. Contingent. in continu, e adj. Qui n'est pas continu. ANT. Continu. Continuité. incontinuité n. f. Défaut de continuité. ANT. incontradiction [dik-si-on] n. f. Absence de contradiction. Accord dans la manière de penser. ANT. Contradiction. incontrit [tri], e adj. Qui n'est pas contrit. incontrôlable adj. Qui ne peut pas être con- trôlé: assertion incontrolable. ANT. Contrôlable. incontrôlé, e adj. Qui n'est pas ou n'a pas été contrôlé. incontroversable[ver] adj. Qui ne peut être controversé. ANT. Controversable. incontroversé, e [vèr] adj. Qui n'est pas controversé. inconvaincu, e [vin-ku] adj. Qui n'est pas convaincu. ANT. Convaincu. inconvenable adj. Qui n'est pas convenable. ANT. Convenable. inconvenablement [man] adv. D'une ma- nière inconvenable. ANT. Convenablement. inconvenance n. f. Caractère de ce qui est inconvenant. Action ou parole contraire aux conve- nances : commettre une inconvenance. ANT. Conve- nance. inconvenant [nan], e adj. Qui blesse les convenances propos inconvenants. ANT. Conve- nant, convenable, bienséant. inconvénient [ni-an] n. m. (du pr. in, et du lat. conveniens, qui convient). Ce qu'une affaire, une résolution prise produit de fâcheux. Désavantage attaché à un acte. inconversible [ver] adj. Logiq. Se dit d'une proposition dont la réciproque est fausse. inconverti, e [verladj. Qui n'est pas converti. inconvertible [ver] ou inconvertissa- ble [ver-ti-sa-ble] adj. Qu'on ne peut convertir à la religion. (Vx.) Qui ne peut être converti en autre chose: papier-monnaie inconvertible en espèces. ANT. Convertible. inconviction [vik-si-on] n. f. Défaut de con- viction. ANT. Conviction. ac- incoordination [si-on] n. f. Absence de coor- dination : l'incoordination des mouvements compagne souvent les lésions du cervelet. ANT. Coordination. incoordonné, e adj. Qui manque de coordi- nation. ANT. Coordonné. incorporable adj. Qui peut être incorporé. incorporalité n. f. Qualité des êtres incor- porels. ANT. Corporalité. incorporant, e [ran] adj. Qui incorpore, incorporation [si-on] n. f. Action d'incorpo- rer, de s'incorporer l'incorporation des recrues dans un régiment. Etat des choses incorporées. incorporéité n. f. Etat d'un être incorporel. incorporel, elle [rèl, è-le] adj. Qui n'a point de corps, qui ne tombe pas sous les sens. Dr. Se dit des choses qui ne tombent pas sous les sens et sont cependant susceptibles d'appropriation: le droit d'usufruit est un bien incorporel. ANT. Corporel. incorporer [ré] v. a. (lat. incorporare; de in, dans, et corpus, orís, corps). Faire qu'une chose fasse corps avec une autre: incorporer de l'huile 1173- dans de la cire. Faire entrer dans un corps de troupes: incorporer un conserit. incorrect, e [kor-rèkt] adj. Qui n'est pas cor- rect: tenue incorrecte. ANT. Correct. incorrectement [kor-rek-te-man] adv. D'une manière incorrecte s'exprimer incorrectement en français. ANT. Correctement. incorrection [kor-rek-si-on] n. f. Défaut de correction: incorrection de style. Violation d'une règle, d'un usage: incorrection dans les manières, dans la tenue. Endroit incorrect d'un ouvrage. Action incorrecte. ANT. Correction. incorrigé [ko-ri-jé], e adj. Qui n'est pas où n'a pas été corrigé. ANT. Corrigé. incorrigibilité [ko-ri] n. f. Défaut de celui qui est incorrigible. incorrigible [ko-ri] adj. Qu'on ne peut corri- ger: un paresseux incorrigible. ANT. Corrigible. incorrigiblement [ko-ri, man] adv. D'une manière incorrigible. incorrompable [ko-ron] adj. Se disait pour incorruptible. (Vx.) incorrompu, e [ko-ron] adj. Qui n'est pas corrompu. ANT. Corrompu. incorruptibilité [ko-rup] n. f. Qualité de ce qui ne peut se corrompre. Qualité de celui qui est incorruptible: l'incorruptibilité d'un juge. ANT. Corruptibilité. incorruptible [ko-rup] adj. Qui ne se cor- rompt pas le bois goudronné est presque incorrup- tible. Încapable de se laisser corrompre pour agir contre son devoir: magistrat incorruptible. L'Incor- ruptible, surnom donné à Robespierre. ANT. Cor- ruptible. incorruptiblement D'une manière incorruptible. [ko-rup, man] adv. incorruption [ko-rup-si-on] n. f. Etat de ce qui ne se corrompt pas. ANT. Corruption. incrassant (kra-san], e adj. Propre à épaissir le sang ou les humeurs médicaments incrassants. (Vx.). incréable adj. Qui ne peut être créé. incrédibilité n. f. Ce qui fait qu'on ne peut croire une chose. ANT. Crédibilité. incrédule adj. (lat. incredulus). Qui ne croit que difficilement: convaincre un auditeur incrédule. Qui ne croit pas aux mystères de la foi. N.: un in- crédule. ANT. Crédule, croyant. incrédulement [man] adv. D'une manière incrédule. ANT. Crédulement. incrédulité n. f. Répugnance à croire, dé- fiance: nouvelle accueillie avec incrédulité géné- rale. Manque de foi. ANT. Crédulité. incréé, e adj. Qui existe sans avoir été créé. La sagesse incréée, le Verbe éternel, fils de Dieu. incrément [man] n. m. (lat. incrementum). Accroissement, développement. Math. Syn. de DIFFÉ- RENTIEL. Physiol. Sécrétion interne. increscent [krès-san], e adj. (du lat. increscere, se développer). Bot. Se dit des organes qui croissent graduellement avec l'âge. increvable adj. Qui ne peut pas être crevé: une chambre à air increvable. incriminable adj. Qui peut être incriminé. incrimination [si-on] n. f. Action d'incri- miner. Accusation. incriminer (né] v. a. (lat. in, dans, et crimen, inis, accusation). Accuser d'un crime. Fig. Faire un crime de incriminer une démarche, une action. incristallisable [kris-ta-li-za-ble] adj. Qui n'est pas susceptible de se cristalliser. ANT. Cristal- lisable. incritiquable [ka-ble] adj. Qui ne peut être critiqué. ANT. Critiquable. incrochetable adj. Qui ne peut être crocheté: serrure incrochetable. ANT. Crochetable. incroyable [kroi-ia-ble] adj. Qui ne peut être eru ou qui est difficile à croire: récit incroyable. Se dit d'une chose si extraordinaire qu'on a peine à y ajouter foi: bonheur incroya- ble. N. Nom donné sous le Directoire à des jeunes gens qui mettaient une grande affee- tation dans leur habillement, leurs manières. ANT. Croyable. - ENCYCL. Hist. Les in- croyables, qui constituaient une des forces de l'opposition royaliste, se distinguaient sur- tout par leur prononciation, leur costume, et par leurs allures mystérieuses de cons- pirateurs. En parlant, ils sup- primaient les r, et usaient d'expressions recherchées. Ils portaient des habits vert bou- teille ou rayés, ornés de larges boutons, avec de longues bas- ques qui recouvraient à moitié une culotte plissée; se chaus- saient de bas d'une couleur voyante, et de petits souliers à bouts pointus. En outre, leur cou était engoncé dans une cravate de mousseline; ils portaient perruque en oreilles de chien, un chapeau à deux cornes, et étaient toujours armés d'un bâton noueux. Ils devaient leur surnom à l'affectation avec laquelle ils répétaient à chaque instant : c'est incoyable, ma paole d'honneu. Incroyable. incroyablement [kroi-ia-ble-man] adv. D'une manière incroyable: un homme incroya- blement riche. incroyance [kroi-ian-se] n. f. Etat de celui qui ne croit pas. (Peu us.) ANr. Croyance. incroyant [kroi-ian], e adj. et n. Qui n'est pas croyant. ANT. Croyant, crédule. incrustant [krus-tan], e adj. Qui a la propriété de couvrir les corps d'une croûte minérale, formée généralement de carbonate de chaux: les sources incrustantes de Saint-Alyre, près de Clermont-Fer- rand, sont célèbres. incrustation [krus-ta-si-on] n. f. Action d'in- cruster. Ouvrage incrusté: incrustations d'or. Enduit INC pierreux qui se forme autour des corps ayant séjourné dans une eau chargée de sels calcaires. Dépôt de sel calcaire dans les chaudières à vapeur. - ENCYCL. Techn. L'incrustation des chaudières à vapeur est un dépôt, sur les parois, de matières salines (sels de calcium, de magnésie), dissoutes dans l'eau d'alimentation et constituant ce que l'on nomme communément le tartre. Cette incrustation constitue un matelas isolant, qui empêche les échan- ges de calorique entre le foyer et l'eau, et provoque des brûlures de la tôle, ou même l'explosion du générateur. On tente de s'opposer à la formation de ces dépôts au moyen d'agents chimiques dits désincrustants, détartreurs, épurateurs, etc., obtenus en mélangeant à l'eau d'alimentation certains produits (glycerine, pommes de terre, argile, etc.) empêchant l'adhérence des sels sur la tôle. Le remède le plus pratique con- siste à épurer préalablement les eaux, en les sou- mettant, avant leur admission dans le générateur, à une élévation progressive de température, qui fait précipiter les sels. incrustement [krus-te-man] n. m. Reprise faite à une construction en pierre déjà existante, et qui consiste à rap- porter des parties d'assises ou des as- sises entières. incruster [krus-té] v. a. (lat. incrustare; de in, sur, crusta, croûte). Insérer une subs- tance sur une sur face, pour y former des dessins, etc. : incruster de la na- cre dans l'ébène. Couvrir d'une cou- che pierreuse : des eaux qui incrustent des tuyaux. S'in- cruster v. pr. Adhé- rer fortement à une surface. Se couvrir d'une couche pierreuse. Fig. Se graver d'une façon durable: préjugés qui s'incrus- tent dans l'esprit. Meuble incrusté. incrusteur, euse [krus-teur, eu-ze] n. Per- sonne qui fait des incrustations. incubateur, trice adj. Qui opère une incu- bation artificielle appareils incubateurs. N. m. Syn. de COUVEUSE. incubation [si-on] n. f. (lat. incubatio; de in, sur, et cubare, être couché). Action des oiseaux et de certains ovipares, qui couvent leurs oeufs. Incu- bation artificielle, action de faire éclore des oeufs par des procédés artificiels. Méd. Temps qui s'écoule entre l'introduction, dans l'organisme, d'un principe morbifique, et l'apparition des symptômes de la ma ladie: l'incubation de la typhorde dure une ou deux semaines. - ENCYCL. Econ. rur. Pour que les ceufs éclosent, il faut non seulement qu'ils aient été fécondés, mais encore qu'ils subissent, pendant un nombre de jours variable avec les espèces, une température de 38 à 40 degrés. Si la chaleur nécessaire à l'éclosion est assurée par la mère, c'est l'incubation naturelle; si, au contraire, on a recours pour l'obtenir à des appa- reils spéciaux, c'est l'incubation artificielle; l'incu- bation mixte est celle qui utilise une dinde à l'incu- bation d'oeufs de poulé, ou une poule à l'incubation d'oeufs de cane, de faisane, etc. Le tableau ci-dessous indique la durée moyenne de l'incubation pour quelques oiseaux : Passereaux. Pigeon Poule Faisan. Canard Pintade. 15 à 18 jours. 18 Dindon, oie, paon. Cygne, Autruche. 21 25 à 26 28 28 à 30 30 40 à 45 50 à 60 Dans le cas d'incubation naturelle, il convient d'aménager une pièce spéciale (couvoir), où les cou- veuses ne seront pas dérangées, et pourront être sur- veillées facilement. On proportionne le nombre des oeufs à la taille de la couveuse (10 à 12 pour une poule); quand les couveuses se refusent à quitter le nid (qu'il s'agisse de poules ou de dindes), il faut les lever régulièrement chaque jour pendant un quart d'heure, durant lequel elles prennent leurs repas, se dégourdissent les membres, et se vident. On profite de cet instant pour nettoyer le nid s'il en est besoin. Il ne faut mettre à couver que des oeufs frais, ra- massés depuis huit à dix jours. - Dans le cas d'incubation artificielle, on fait usage d'appareils appelés couveuses artificielles (v. cou- VEUSE) dans lesquels la température, l'aération et le degré hygrométrique doivent faire l'objet d'une sur- veillance continuelle. Il faut remuer régulièrement les ceufs, et pratiquer, le cinquième et le quinzième jour, un mirage destiné à éliminer les oeufs mauvais. Au sortir de l'oeuf, les jeunes sont placés dans des éleveuses (dites aussi mères artificielles) où ils se sè- chent, et qui sont généralement entourées de petits parquets où la nourriture leur est distribuée métho- diquement. Incubation des oeufs de poisson (v. PISCICULTURE), des œufs de ver à soie (v. SERICICULTURE). Méd. Toutes les maladies ont une période d'in- cubation quelques jours pour la pneumonie, un à huit jours pour l'érysipèle, quatre à huit jours pour la scarlatine et la rougeole, six à quinze jours pour la variole, vingt-cinq à quarante-cinq jours pour la syphilis. incube n. m. (lat. incubus). Sorte de démon mas- culin, qui, dans les superstitions du moyen âge, abuse des femmes pendant leur sommeil. (Le démon féminin était dit succube.) Adjectiv,: esprit incube. incuber [be] v. a. Opérer l'incubation de. incuisable [sa-ble] adj. Qu'on ne peut cuire. inculcation [si-on] n. f. Action d'inculquer. inculpabilité n. f. Absence de culpabilité. inculpable adj. Que l'on peut inculper. inculpation [si-on] n. f. Action d'attribuer une faute à quelqu'un accusé arrêté sous l'inculpation d'assassinat. ANT. Disculpation.