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INC Au moment de la conquête espagnole, le royaume des Incas comprenait tout le territoire actuel de l'Equateur, du Pérou et une partie de la Bolivie. Les plus fameux des souverains incas furent Vira Cocha, Rupac Inca Yupan et Huayna Capac. Leur empire était forte- ment organisé, et une très curieuse civilisation s'y était développée. Incas (les), poè- me en prose de Mar- montel, plaidoyer en faveur de la to- lérance, que dépare un style déclama- toire (1778). incaguer [ghê) v. a. (ital. incagare). Couvrir d'excréments. Fig. Braver avec mé- pris. (Vx.) incalcina- ble adj. Qui ne peut être calciné. incalcula- bilité n. f. Ca- ractère de ce qu'on ne peut calculer. Inca péruvien (xive s.). incalcula- ble adj. Qu'on ne peut calculer : le nombre des étoiles est incalculable. Fig. Dont on ne peut calculer l'im- portance: la bataille de Waterloo eut des consé- quences incalculables. ANT. Calculable. incalculablement (man] adv. D'une manière incalculable. incalomniable [lom'-ni] adj. Qui ne peut être calomnié: nul, hélas ! n'est incalomniable." incamération [si-on] n. f. Action d'incamérer. incamérer [ré] v. a. (ital. incamerare. - Se conj. comme accélérer.) Se dit de la décision du pape qui avait pour effet d'annexer une terre au domaine de la chambre ecclésiastique. incandescence [dès-san-sej n. f. (du lat. in- candescere, devenir blanc). Etat d'un corps chauffé jusqu'à devenir blanc. Fig. Effervescence: l'incan- descence des passions. Electr. Lampe à incandes- cence, v. LAMPE. ENCYCL. Eclairage par incandescence. En 1826, Drummond, le premier, montra qu'on peut obtenir un éclairage puissant à l'aide d'un corps ininflam- mable, chauffé dans un jet de gaz enflammé; en 1839, Cruikshank employait un cône de treillis de platine recouvert d'un oxyde terreux; de nombreux autres essais furent tentés, mais le problème fut définitive- ment résolu par Auer, en 1880. Le procédé Auer con- siste à imprégner de sels métalliques (terres rares) un tissu de gaze (manchon) rendu incombustible. incandescent [dès-san], e adj. Qui est en in- candescence. Fig. Qui est dans l'ardeur de la passion. incantateur, trice adj. et n. Se dit de la personne qui fait des incantations. incantation [si-on] n. f. (lat. incantatio; de incantare, enchanter). Emploi de paroles magiques. incapable adj. et n. Qui n'est pas capable de faire une chose: prince incapable de gouverner. Absol. Qui manque de capacité, de talent: que d'in- capables se mêlent de légiférer! Celui que la loi prive de l'exercice de certains droits : les femmes, les mi- neurs sont des incapables. Se prend aussi en bonne part: incapable de lâcheté. ANT. Capable. ENCYCL. Dr. V. INCAPACITÉ. incapacité n. f. Défaut de capacité: en fait de gouvernement, l'incapacité est une trahison. État d'une personne que la loi prive de certains droits : incapacité juridique. Incapacité de travail, impossi- bilité de travailler, résultant d'un état d'infériorité temporaire ou permanent. ANT. Capacité. ENCYCL. Dr. Le mot incapacité s'emploie le plus ordinairement par rapport aux personnes qui, pos- sédant tous leurs droits, n'en ont pas le libre exer- cice, comme les mineurs et les interdits. L'incapa- cité est une situation exceptionnelle. Elle est natu- relle ou réelle pour les fous et les mineurs; elle est l'oeuvre de la loi pour d'autres personnes : condam- nés à certaines peines, femmes mariées, prodigues. Les mineurs, les interdits et les femmes mariées sont frappés d'une incapacité générale de contracter; les prodigues et faibles d'esprit qui ont un conseil judiciaire sont frappés d'une incapacité spéciale. L'incapacité peut s'appliquer aux droits civils ou aux droits politiques. V. FEMME, MINORITÉ, INTERDIC- TION, ALIÉNÉ, etc. Incapacité de travail. L'individu qui a volontai- rement fait des blessures ou porté des coups d'où il est résulté une incapacité de travail personnel ou une maladie de plus de vingt jours est puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de 16 à 2.000 francs. V. ACCIDENT. incarcérable adj. Qui peut être incarcéré. incarcérateur n. et adj. m. Celui qui met, fait mettre un débiteur en prison. incarcération [si-on] n. f. Action d'incarcé- rer: l'incarcération d'un criminel. Etat de celui qui est incarcéré. incarcérer [re] v. a. (du lat. in, dans, et car- cer, prison. -Se conj. comme accélérer.) Mettre en prison: incarcérer préventivement un inculpé. incarnadin, e adj. (ital. incarnatino). D'une couleur plus faible que l'incarnat ordinaire: soie incarnadine. Substantiv.: ruban d'un bel incar- nadin. incarnat [na], e adj. (ital. incarnato de carne, chair). D'une couleur entre celle de la cerise et celle de la rose: velours incarnat. N. m. Cette couleur: l'incarnat des joues d'un petit campagnard. Sorte de trèfle, appelé aussi farouch. incarnatif, ive adj. (lat. in, dans, et caro, carnis, chair). Méd. Qui favorise la reproduction des chairs dans une plaie. N. m.: les incarnatifs. incarnation [si-on] n. f. (lat. incarnatio). Ac- tion par laquelle Dieu se fait homme, en unissant la nature divine à la nature humaine: le mystère de 1170 - Incarnation. (Dans ce sens, prend une majuscule.) Fig. Manifestation extérieure et visible: les faits humains sont l'incarnation des idées. ENCYCL. Relig. cathol. « Le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous. » Tel est, en quel- ques mots, le dogme de l'Incarnation, clef de voûte de tout l'édifice catholique. D'après cette doc- trine, l'Incarnation est l'union en Jésus-Christ de la deuxième personne de la sainte Trinité avec une nature humaine, union hypostatique, dans laquelle les deux natures, divine et humaine, sans se confon- dre, sans se mêler, sans perdre aucune de leurs pro- priétés ni de leurs opérations, subsistent dans la personne du Verbe divin. - Le dogme de l'Incarna- tion a été attaqué en sens divers par de nombreuses hérésies, principalement par celles d'Apollinaire, de Nestorius et d'Eutychès. C'est la fête de Noël qui rappelle le mystère de l'Incarnation. Mais, en outre, l'Eglise catholique fait lire tous les jours à ses mi- nistres, à la fin de la messe, le célèbre passage de l'Evangile de saint Jean. incarné, e adj. Ongle incarné, ongle qui s'en- fonce dans les chairs, surtout au pied, et y déter- mine une plaie. Théol. Qui s'est uní à la nature hu- maine: le Verbe incarné. Fam. Démon, diable in- carné, personne très méchante. ENCYCL. L'onyris chronique latéral ou ongle incarné s'observe chez les adolescents lymphatiques. Mais la cause la plus fréquente de cette lésion est la compression exercée sur le pied par une chaus- sure mal faite. Au début, il est possible d'enrayer le mal en soulevant doucement l'ongle et en introdui- sant au-dessous un petit tampon d'ouate hydrophile. La lésion peut donner naissance à de la suppuration, de la lymphangite, etc. On doit, dès le début, cauté- riser ou débrider les fongosités, etc., et, dans les cas graves, pratiquer l'ablation. Comme moyen pro- phylactique, couper toujours l'ongle à angle droit, et surtout éviter les chaussures trop étroites. incarner [né] v. a. (lat. incarnare; de in, dans, et caro, carnis, chair). Unir à la chair, à la nature humaine, en parlant d'un être surnaturel: Dieu incar- na son fils pour les hommes. Fig. Donner une forme matérielle à: magistrat qui incarne la justice. S'in- carner v. pr. Prendre un corps de chair, en parlant de la Divinité. incartade n. f. Insulte brusque et inconsidé- rée: faire une incartade à quelqu'un. Folie, extra- vagance: les incartades de la jeunesse. Ecart, en parlant d'un cheval. incasique [zi-ke] adj. Qui appartient, qui a rapport aux Incas: les institutions incasiques. incassable (ka-sa-ble] adj. Qui ne peut se casser: poupée incassable. ANT. Cassable. in cauda venenum, mots lat. signif. : Dans la queue le venin. Comme le venin du scorpion est renfermé dans sa queue, les Romains tirèrent de cette circonstance le proverbe: In cauda venenum. On l'applique à la dernière partie d'une lettre, d'une visite, etc., débutant d'une manière bénigne mais pour finir d'une manière dangereuse ou dé- sagréable. Ince-in-Makerfield [ker-fild), v. d'Angle- terre (comté de Lancastre); 22.000 h. Houille. incendiaire [san-di-e-rel n. (lat. incendia- rius). Auteur volontaire d'un incendie. Adj. Destiné à causer un incendie pastille incendiaire; bombe incendiaire. Fig. Séditieux, propre à enflammer les esprits: écrivain, écrit incendiaire. incendie [san-di] n. m. (lat. incendium; de in- cendere, brûler). Embrasement total ca partiel d'un édifice, d'une forêt, d'une récolte, etc.: l'incendie volontaire d'une maison habitée est passible de la peine de mort. Fig. Bouleversement dans un Etat : la France sortit rajeunie de l'incendie révolution- naire. - ENCYCL. L'eau est le moyen le plus communé- ment employé pour combattre les incendies. A l'aide de pompes aspirantes et foulantes à fort débit, on arrose abondamment le foyer. On utilise aucci les extincteurs, grenades extinctrices, qui émettent des gaz, ou répandent des liquides s'opposant à la com- bustion. Dans les théâtres, il existe des postes et installations fixes, auxquels on a recours en cas d'in- cendie; la scène est pourvue d'un rideau de fer, qui peut l'isoler complètement de la salle. D'autre part, l'emploi se répand de plus en plus des peintures et enduits ininflammables pour les décors, rideaux, etc. On ignifuge les bois, et les chances d'accidents se trouvent considérablement diminuées. Dans les grandes villes, le veilleur de nuit a été remplacé par des avertisseurs installés sur la voie publique, et reliés téléphoniquement aux postes des pompiers. V. AVERTISSEUR, POMPIER, EXTINCTEUR. On éteint facilement les feux de cheminée en obtu- rant complètement l'ouverture de la cheminée avec un drap mouillé, ou en jetant dans l'âtre de la fleur de soufre. En s'enflammant, celui-ci donne d'abondan- tes vapeurs de gaz sulfureux, qui arrêtent l'incendie. -Dr. On donne le nom de risque locatif à l'obli- gation de responsabilité civile à laquelle le loca- taire est tenu au cas d'incendie des lieux donnés à bail. S'il s'agit d'une maison habitée par un seul loca- taire, celui-ci ne peut dégager sa responsabilité qu'en prouvant les trois faits suivants: 10 que l'in- cendie est arrivé par un cas fortuit ou force majeure; 20 ou qu'il a eu lieu par suite d'un vice de construc- tion; 3° ou que le feu a été communiqué par une maison voisine. On peut assurer non seulement le risque locatif. mais aussi le recours des voisins, c'est-à-dire l'obli- gation qui peut incomber à la personne chez laquelle éclate un incendie, de payer une indemnité à ses voisins à l'occasion du dommage qu'ils auraient souffert par la communication du feu, et le recours des locataires contre les propriétaires, c'est-à-dire les effets de la responsabilité encourue par ces derniers pour dommages causés aux mobiliers et marchan- dises des premiers dans le cas prévu de vices ou dé- faut d'entretien ou de construction. L'assurance ne peut jamais être une cause de bé- néfice pour l'assuré; elle ne lui garantit que l'in- demnité des pertes réelles qu'il a éprouvées. S'il survient un sinistre, l'assuré doit, sous peine d'être déchu de tous ses droits: 10 aviser immédia- tement le directeur de la compagnie; 20 faire à ses frais, si la police le stipule, la déclaration du sinistre devant le juge de paix du canton, ou sur timbre au maire de la commune, si l'indemnité réclamée n'est INC pas supérieure à 200 francs; 30 envoyer une expédi tion de cette déclaration, ainsi qu'un état détaillé esti- matif, certifié par lui, des objets incendiés ou sauvés. Les dommages sont évalués de gré à gré par deux experts ou par deux arbitres amiables compositeurs, choisis par les parties. Si l'incendie est la conséquence d'une faute, non pas simplement légère mais grave et lourde, com- mise par l'assuré, l'assureur n'est tenu à aucun payement d'indemnité. Celui qui exagère sciemment le montant des dom- mages, celui qui suppose détruits par le feu ou l'ex- plosion des objets qui n'existaient pas au moment du sinistre, celui qui dissimule ou soustrait tout ou partie des objets sauvés, celui qui emploie comme justification des moyens ou documents mensongers ou frauduleux, celui enfin qui a causé volontaire- ment le sinistre des objets assurés, est entièrement déchu de tous droits à une indemnité. Lorsqu'il a été occasionné par imprudence, l'in- cendie des propriétés mobilières ou immobilières est un délit puni d'une amende de 50 francs à 500 francs. Lorsque, au contraire. il a été commis volon- tairement, l'incendie devient crime. Le Code pénal établit à ce propos une série de distinctions: la peine de mort est applicable en cas d'incendie de lieux d'habitation, toutes les fois que le crime a causé la mort d'une ou de plusieurs personnes; puis, suivant la nature des objets incendiés et sui- vant les circonstances, la peine est tantôt des travaux forcés (à perpétuité ou à temps), tantôt celle de la réclusion. D'autre part, la menace, écrite ou verbale, d'in- cendier une habitation ou toute propriété est assi- milée à la menace d'assassinat. Tout individu requis de prêter son concours en cas d'incendie est passible, s'il le refuse, d'une amende de 6 francs à 10 francs. Incendie du Bourg (1), fresque de Raphaël (1517), au Vatican (Chambres), où l'artiste a repré- senté l'incendie de Borgo Nuovo, quartier voisin du Vatican, en 847; beaux groupes désolés, physiono- mies expressives, excellente perspective, superbes effets de lumière. (V. p. 1150.) incendié, e [san] partic. pass. et n. Détruit par un incendie: maison incendiée. Personne dont la propriété a été la proie de l'incendie: accorder des secours aux incendiés. incendier [san-di-é] v. a. (Se conj. comme prier.) Brûler, consumer par le feu : les Russes in- cendièrent eux-mêmes Moscou en 1812. Fig. Livrer aux troubles, à la guerre, etc. Enflammer: livre qui incendie l'imagination. incensurable [san] adj. Qui ne peut être censuré. ANT. Censurable. in-cent-vingt-huit [san-vin-tu-it'] adj. et n. m invar. Se dit d'une feuille d'impression for- mant 128 feuillets ou 256 pages, et du format obtenu avec cette feuille. incération [si-on] n. f. (de incérer). Chim. Ac- tion d'incorporer la ciré à une autre substance. incérer [re] v. a. (du préf. in, et du lat. cera, cire. Se conj. comme accélérer.) Mêler de cire. Amener à la consistance de la cire. incertain, e [sèr-tin, è-nej adj. (préf, in, et certain). Douteux: succès incertain. Variable: temps incertain. Qui n'est pas fixé, déterminé: l'heure in- certaine de notre mort. Qui est irrésolu: être incer tain de ce qu'on doit faire. N. m. Ce qui est incer- tain: ne quittez pas le certain pour l'incertain. ANT. Certain. incertainement [sèr-te-ne-man] adv. D'une manière incertaine. (Peu us.) ANT. Certainement. incertitude [sèr] n. f. (de incertain). Etat d'une personne irrésolue, incertaine: être dans l'in- certitude. Défaut de certitude: l'incertitude d'une nouvelle. Variabilité: incertitule du temps. Incons- tance: l'incertitude de la fortune. ANT. "Certitude. incertum opus, loc. lat. signif. : Ouvrage incer- tain et désignant, en construction, un appareil formé de grands blocs irréguliers, mais taillés de façon à s'enchâsser sans laisser de vide. incessamment [sè-sa-man] adv. Sans cesse: l'avare amasse incessamment. Par ext. Sans délai, au plus tôt: venez me voir incessamment. incessant [sè-san], e adj. Qui ne cesse pas : soins incessants. ANT. Cessant. incessibilité [sè-si] n. f. Dr. Qualité de ce qui est incessible: l'incessibilité d'un droit. ANT. Cessi- bilité. ENCYCL. Dr. Le droit d'usage, le droit d'habi- tation ne peuvent être cédés. Les pensions à la charge du Trésor public sont incessibles et, en prin- cipe, insaisissables. incessible [sè-si-ble] adj. (préf. in, et cessible). Qui ne peut être cédé: les pensions sont incessibles. ANT. Cessible. inceste [sès-te] n. m. (lat. incestus; de in priv., et du lat. castus, chaste). Commerce charnel entre proches parents. N. Qui s'est rendu coupable d'inceste: autrefois, les incestes étaient punis de mort. Adj. Incestueux: (Edipe fut inceste et parricide. ENCYCL. Dr. La loi ne prohibe les alliances entre parents et alliés que jusqu'au troisième degré, et le chef de l'Etat peut accorder des dispenses pour les parents au troisième degré et les alliés au deuxième. Mais l'inceste n'est puni que lorsqu'il est commis par un ascendant sur la personne d'un mi- neur non émancipé par le mariage, cas où il rentre dans la classe des attentats à la pudeur consommés ou tentés sans violence sur des mineurs, avec cette circonstance que le crime existe même lorsque la victime est âgée de plus de treize ans. Les enfants incestueux ne peuvent être ni recon- nus ni légitimés, ni admis à la recherche soit de la paternité soit de la maternité. Ils n'ont aucun droit de succession sur les biens de leur père ou mère dé- cédés; la loi leur accorde seulement les aliments. incestueusement [sès-tu-eu-ze-man] adv. D'une manière incestueuse. incestueux, euse [ses-tu-eu, eu-ze] adj. et n. Coupable d'inceste: couple incestueux. Entaché d'in- ceste: union incestueuse. Qui provient d'un inceste: enfant incestueux. In-Chan, chaine de montagnes de la Chine. C'est le rebord sud-oriental du plateau de Mongolie. Altitude moyenne 2.000 m.