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IMP porte. V. impers. Il importe que, il est important que. Qu'importe ? de quel intérêt est-il que ? Il n'im- porte, peu importe, n'importe, cela est indifférent. N'importe quoi, une chose quelconque: l'homme pressè mange n'importe quoi. importun, e [in] adj. et n. (lat. importunus). Fâcheux, incommode : une plainte importune; éloi- gner un importun. importunément [in, man] adv. D'une ma- nière importune. (P. us.) importuner [in, né] v. a. Fatiguer, incommo- der: importuner un ministre de ses sollicitations. importunité [in] n. f. (lat. importunitas). Ac- tion d'importuner obtenir une chose par importu- nité. Action, assiduité importune: assaillir quel- qu'un de ses importunités. imposable [in-po-za-ble] adj. Qui peut être imposé, qui est soumis aux droits: la matière im- posable. imposance [in-po-san-se] n. f. Caractère im. posant; apparence imposante. imposant (in-po-zan], e adj. Qui impose, qui est propre à attirer des égards, du respect : figure imposante. Qui élève l'âme: cérémonie imposante. Forces imposantes, forces militaires considérables. imposé, e [in] adj. et n. Frappé de l'impôt. imposer (in-po-zé] v. a. (lat. imponere; de in, sur, et ponere, placer). Mettre dessus (ne se dit que dans cette phrase: imposer les mains, en conférant les sacrements). Fig. Mettre un impôt sur: imposer une commune; imposer le sucre. Obliger à quelque chose de dur, de fâcheux: Napoléon, après léna, imposa de dures conditions à la Prusse. Imposer silence, faire taire. Impr. Disposer dans un châssis les pages composées, de manière que, la feuille étant tirée et pliée, les pages puissent se lire dans l'ordre ordinaire. V. n. Inspirer du respect, de la crainie: sa fermeté impose, m'impose. En imposer, tromper, en faire accroire. (Les meilleurs classiques ont employé indifféremment imposer et en imposer, mais aujour- d'hui, l'Académie assigne aux deux expressions les nuances indiquées.) S'imposer v. pr. Se faire accepter par une sorte de contrainte: s'imposer à une société. imposeur [in-po-zeur] n. et adj. m. Ouvrier typographe chargé de l'imposition. imposition [in-po-zi-si-on] n.f. (lat.impositio). Action d'imposer: imposition des mains. Absol. Contributions: payer ses impositions. Impr. Arran- gement méthodique des pagés dont se compose une feuille d'impression. - ENCYCL. Typogr. L'imposition est le travail qui consiste à disposer les pages (caractères mobiles ou clichés) sur le marbre, de telle façon qu'au pliage des feuilles imprimées elles tombent dans la suc- cession normale des chiffres de pagination. Le groupe de pages qui commence par la page 1 est dit côté de première, celui de la page 2 côté de seconde ou de deux (la feuille étant imprimée des deux côtés). C'est le format du papier qui détermine le mode d'imposition à adopter. Chaque feuille, une fois pliée, constitue un cahier; la première page de chaque cahier est pourvue d'un chiffre (signature), qui permet le collationnement pour la brochure ou la reliure. Sur le marbre, les pages sont enca- drées par un châssis et garnies de façon que les blancs soient répartis comme il convient en tête et en pied des pages, ainsi que dans les marges. On im- pose en in-folio (4 pages au cahier, 2 pour chaque côté), en in-quarto (8 pages au cahier), en in-octavo (16 pages), in-douze (24 pages), in-16 (32 pages), in-18 (36 pages), etc. impossession [in-po-se-si-on] n. f. Condition de celui qui ne possède rien. ANT. Possession. impossibilité [in-po-si] n. f. Caractère de ce qui est impossible: l'impossibilité de la quadrature du cercle. Chose impossible: surmonter des impos- sibilités. ANT. Possibilité. impossible [in-po-si-ble] adj. (lat. impossibi- lis). Qui ne peut être, qui ne peut se faire le mou- vement perpétuel est impossible à réaliser. Par ext. Qui est très difficile. Fam. Bizarre, extravagant: avoir des goûts, tenir des discours impossibles. In- supportable: son caractère le rend impossible. N. m. Ce qui est impossible: tenter l'impossible. Par > impossible loc. adv.. par un cas peu probable ou impossible. ALLUS. HIST.: Impossible n'est pas fran- çais, mot célèbre de Napoléon Ier, pour faire enten- dre que les Français peuvent accomplir les choses les plus difficiles. (V. POSSIBLE.) PROV.: A l'impos- sible nul n'est tenu, principe de droit naturel, d'après lequel personne n'est tenu de faire ce qu'il lui est impossible de faire. A cœur vaillant, rien d'impos- sible, devise de Jacques Coeur : les braves, les forts surmontent tous les obstacles. ANT. Possible. impossiblement [in-po-si-ble-man] adv. D'une manière impossible, au point d'être impossible. imposte [in-pos-te] n. f. (ital. imposta). Archit. Pierre, ordinairement en saillie, couronnant un pied- 40 HR Impostes: 1. Fixe; 2. Pivotante; 3. Tournante. droit et sur laquelle repose le cintre d'une arcade. Menuis. Partie, fixe ou non, qui surmonte la partie mobile d'une porte, d'une croisée. imposteur (in-pos-teur] n. m. (lat. impostor; de imponere, supin impostum, tromper). Homme qui cherche à en imposer par de fausses apparences, par des mensonges, ou qui cherche à se faire passer pour un grand personnage: le Tartufe de Molière est resté le type des imposteurs. imposture [in-pos-tu-re] n. f. (lat. impostura). Action, intention ou habitude d'en imposer, de men- tir pour tromper : toute imposture est déloyale. Fig. Ce qui cause des illusions ou des erreurs : les im- postures de la politique. impôt [in-po] n. m. (lat. impositum). Contribu- tion exigée des citoyens pour assurer le service des 1164 - charges publiques: payer l'impôt. Impôts directs. indirects, v. ENCYCL. Par ext. Charge quelconque incombant à un citoyen pour le service de l'Etat, Impôt du sang, obligation du service militaire. ENCYCL. Fin. On appelle impôt la somme que chaque citoyen doit annuellement payer à l'Etat, parce que le payement de cette somme lui est im- posé. Elle est destinée à subvenir aux dépenses des services publics. L'impôt doit être voté par le pou- voir législatif. On distingue deux grandes classes d'impôts: les impôts directs et les impôts indirects. Les impôts directs frappent individuellement le con- tribuable en vertu de rôles nominatifs. Les impôts indirects sont perçus à raison de la consommation de certains objets ou de services rendus. On peut aussi classer les impôts en tenant compte de la matière imposable: 10 impôts sur la fortune, impôts directs, impôts atteignant le capital chaque fois qu'il s'exprime dans un acte ou qu'il se transmet par mutation (droits d'enregistrements), impôts sur la consommation (contributions indirectes, douanes), produits des monopoles (tabacs, allumettes, postes). La principale source de l'impôt direct est l'impôt sur le revenu, qui comprend d'une part des impôts cédulaires (perçus sur chaque catégorie de revenus) et d'autre part un impôt général sur l'ensemble des revenus (v. ce mot). Les anciennes contributions directes (portes et fenêtres, personnelle mobilière. etc.) ne sont plus perçues comme impôts d'Etat, mais les centimes additionnels sont encore recou- vrés au profit des départements et des communes. On appelle taxes assimilées aux contributions directes (taxe sur les billards, les cercles, etc.) des taxes qui sont soumises aux mêmes règles d'assiette et de perception que les dettes contributives. Les impôts directs sont assis par l'administration des contributions directes et recouvrées par les percepteurs. Le recouvrement des impôts indirects est fait par trois grandes administrations publiques: Contribu tions indirectes; Douanes; Enregistrement, domai- nes et timbre, qui assoient ou recouvrent l'impôt, tandis que les contributions directes sont assises et recouvrées par un personnel distinct. Au chef-lieu de chaque département, un trésorier- payeur général centralise tous les revenus et toutes les dépenses publiques. Au chef-lieu d'arrondisse- ment, le receveur particulier sert d'intermédiaire entre le trésorier-payeur général et les autres comptables. Le fait d'ordonner le recouvrement ou de recou- vrer des impôts non régulièrement votés constitue le crime de concussion. impotence [in-po-tan-se] n. f. (lat. impotentia). Etat de l'homme impotent. (Peu us.) Méd. Impotence fonctionnelle, impossibilité de mouvoir un membre fracturé ou paralysé. impotent [in-po-tan], e adj. et n. (lat. impo- tens). Estropié, perclus, privé de l'usage d'un mem- bre. Qui ne se meut qu'avec difficulté: un vieillard impotent; une impotente. ANT. Valide, ingambe. impourvu [in] adj. A quoi l'on n'a pas pourvu. A l'impourvu, à l'improviste. (Vx.) impraticabilité [in] n. f Caractère de ce qui est impraticable. ANT. Praticabilité. impraticable [in] adj. Qui ne peut se faire. s'exécuter: projet impraticable. Chemin imprati- cable, par où l'on ne passe qu'avec beaucoup de diffi- cultés. ANT. Praticable. impratiqué [in, ké], e adj. Qui n'est pas pratiqué. imprécateur, trice [in] adj. et n. Personne qui profère des imprécations. (Peu us.) imprécation (in, si-on] n. f. (lat. imprecatio; de in, contre, et precari, prier). Malédiction. Rhét. Figure qui consiste à souhaiter des malheurs à ceux à qui ou de qui l'on parle Horace punit sa sœur Camille des imprécations qu'elle avait lancées contre Rome. imprécatoire [in] adj. Qui a la forme d'une imprécation formule imprécatoire. imprécis, e [in-pré-si, i-ze] adj. Qui manque de précision : un signalement trop imprécis. ANT. Précis. imprécision (in, zi-on] n. f. Manque de pré- cision rester volontairement dans l'imprécision. ANT. Précision. imprégnable [in] adj. Qui peut être imprégné. imprégnation [in, si-on] n. f. Action d'im- prégner. Etat qui en résulte. Zool. V. TÉLEGONIE. imprégné, e [in] adj. Imbu: être imprégné de préjugés. imprégner [in-pré-gné] v. a. (du lat. impræ- gnare, féconder. Se conj. comme accélérer.; Faire que les molécules d'une substance se répandent dans un corps: imprégner une étoffe de teinture. Fig. Produire une impression intime sur: imprégner une âme de vanité. imprenable [in] adj. Qui ne peut être pris ou qui est très difficile à prendre, en parlant des villes, des places fortes: Gibraltar a été considérée comme une citadelle imprenable. ANT. Prenable. impréparation [in, si-on] n. f. Absence de préparation au début de la Grande Guerre, les Alliés ont pâti de leur impréparation militaire. impresario (in-pré-za] n. m. (m. ital.; de impresa, entreprise). Celui qui dirige une entre- prise théâtrale. Pl. des impresarios ou, en ital., des impresarii. imprescriptibilité (in-près-krip] n. f. Qua- lité de ce qui est imprescriptible. ANT. Prescrip- tibilité. imprescriptible in-près-krip] adj. Non susceptible de prescription : le domaine public est inalterable et imprescriptible. Au fig.: la liberté de conscience est un droit imprescriptible. ANT. Prescriptible. impresse in-prè-se) adj. f. (du lat. impressus, gravé). Philos. Idée impresse, idée imprimée en nous par la sensation. impressible [in-pre-si-ble] adj. Impression- nable. (Rare.) impressif [in-prè-sif], ive adj. Propre à cau- ser des impressions. impression (in-prè-si-on] n. f. (lat. impressio de imprimere, empreindre). Action d'un corps qui en presse un autre: effet de cette action: impres- IMP sion d'un cachet sur la cire. Action d'imprimer : l'impression d'un livre. Effet produit sur les organes par l'action des objets extérieurs impression de froid. Fig. Effet produit sur les sens, le coeur, T'esprit: ressentir une vive impression. Techn. Couche de couleur, dont on recouvre une toile avant de la peindre. Teinte plate, dans la peinture en bâtiment. - ENCYCL. Philos. L'impression est le résultat im- médiat de l'excitation, c'est-à-dire de l'action des corps extérieurs sur nos organes. Elle est donc l'an- técédent de la sensation et de la perception. -- Techn. Impression des tissus. On imprime en cou- leurs les tissus soit à la main, soit mécaniquement. Quel que soit le mode usité, l'on procède de diverses manières: 10 on applique sur les endroits du tissu à colorier les couleurs, épaissies à la colle ou au ver- nis; 2 on enduit de mordant (v. MORDANT) les points à imprimer; 30 on plonge les étoffes dans la teinture en recouvrant les endroits qui doivent res- ter blancs, avec des matières appropriées ; 4° on enduit de mordant toute la surface du tissu, ou l'on teint uniformément cette surface, puis on détruit le mordant ou la teinture aux points voulus, avec des oxydants ou rongeants. Ce travail s'exécute dans une chambre à oxyder. Dans l'impression mécanique, on se servait jadis de la colonne à vaporisation, remplacée aujourd'hui par la cuve à vaporisation. C'est un bâti creux cir- culaire, chauffé à la vapeur. Les tissus s'enroulent sur des rouleaux variant en nombre suivant les quantités de couleurs à imprimer. La coloration obtenue, dite vapeur, est terne et peu fixe. On sou- met alors le tissu à l'apprêt, qui donne l'éclat et la fixité nécessaires. Pour le coton, l'apprêt est la fécule, l'amidon, associés à l'alun, le savon, le blanc de baleine, etc. La soie s'apprête avec la gomme mélangée de dextrine; la solution d'alun s'emploie pour la laine. Enfin, l'on procède au calandrage ou cylindrage, afin d'étendre uniformément le tissu. Cette opération se fait avec deux rouleaux : l'un en cuivre ou fonte, chauffé à la vapeur, l'autre en bois ou carton, entre lesquels le tissu est pressé. Typogr. V. IMPRIMERIE. Impressions de théâtre, par J. Lemaitre. Chro- niques théâtrales, pleines de finesse, de légèreté, et aussi d'esprit pratique et de bon sens français (1888-1898). Impressions de voyagè, par A. Dumas père, suite de narrations très animées, intéressantes, où s'épanouit la personnalité du grand conteur. Elles comprennent une vingtaine de volumes, parus de 1833 à 1859. Les plus connues sont les Impres- sions de voyage en Suisse, le Caucase, De Paris à Cadix, etc. impressionnabilité [in-prè-si-o-na] n. f. Caractère de ce qui est impressionnable. ANT. Insen- sibilité, indifférence. impressionnable [in-prè-si-o-na-ble], adj. Qui ressent facilement, vivement, les impressions : les femmes sont plus impressionnables que les hommes. ANT. Insensible, indifférent. impressionnant [in-prè-si-o-nan], e adj. Qui impressionne. impressionner [in-prè-si-o-né] v. a. Produire une impression matérielle: la lumière impressionne le bromure d'argent. Fig. Toucher, émouvoir. impressionnisme (in-prè-si-o-nis-me] n. m. Forme d'art, de littérature, qui consiste à rendre purement l'impression telle qu'elle a été matérielle- ment ressentie: les Goncourt sont les représen- tants les plus caractéristiques de l'impressionnisme en littérature. impressionniste [in-prè-si-o-nis-te] n. m. Peintre, écrivain qui fait de l'impressionnisme. Adjectiv.: école impressionniste. ENCYCL. Les impressionnistes, dont les pre- mières manifestations datent de 1874, descendent des peintres naturalistes qui, comme Corot, Courbet et Manet, ont poussé fort loin l'étude du plein air et des moindres nuances des couleurs. A ce que les impres- sionnistes tenaient de leurs devanciers est venue s'ajouter l'influence de l'exotisme, et notamment de l'art japonais. Les chefs principaux de l'école im- pressionniste furent Claude Monet. Sisley, Degas, Renoir, auxquels il convient de joindre Guillaumin, Caillebotte, Pissaro, Seurat et Signac. Les trois der- niers ont adopté, comme facture, un procédé parti- culier dit pointillisme (V. ce mot). imprévisibilité [in-pré-vi] n. f. Caractère de ce qui est imprévisible. (Peu us.) imprévisible [in, zi-ble] ou, moins bien, im- prévoyable [in-pré-voi-ia-ble] adj. Qui ne peut être prévu: l'avenir est presque entièrement impré- visible. imprévision [in, zi-on] n. f. Manque de pré- vision. ANT. Prévision. imprévoyable [in] adj. V. IMPRÉVISIBLE. imprévoyance in-pré-voi-ian-se] n. f. Défaut de prévoyance. ANT. Prévoyance. imprévoyant [in-pré-voi-ian), e adj. Qui manque de prévoyance: Calonne était un ministre imprévoyant. ANT. Prévoyant. imprévu, e [in] adj. Qu'on n'a pas prévu. N. m. Ce qui n'est pas prévu: garder une réserve en cas d'imprévu. ANT. Prévu. imprimable [in] adj. Qui mérite d'être im- primé qui peut l'être. imprimage [in] n. m. Action du batteur d'or qui passe une fois le fil dans la filière appelée prégaton. imprimant [in-pri-man], e adj. Qui imprime: cylindre imprimant. imprimatur [in] n. m. invar. (en lat.: qu'il soit imprimé). Permission d'imprimer, surtout en parlant d'un livre ecclésiastique obtenir l'im- primatur. imprimé [in] n. m. Livre, papier imprimé. imprimer [in-pri-mé] v. a. (lat. imprimere; de in, sur, et premere, presser). Faire une empreinte sur quelque chose: imprimer ses pas dans la neige. Appliquer par la pression des couleurs ou des des- sins: imprimer des indiennes; imprimer une litho- graphie. Empreindre sur du papier avec des plan- ches gravées, des caractères enduits d'enere: im- primer un livre. Couvrir d'un enduit particulier une toile, un panneau qu'on doit peindre. Communiquer :