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IMM imminent [im-mi-nan], e adj. (lat. imminens; de in, sur, et manere, rester). Qui menace pour un avenir prochain: ruine, disgrâce imminente. immiscer (im-mis-sé] v. a. (du lat. in, dans, et miscere, mêler. Prend une cédille sous le e de- vant a et o: il immisca, nous immiscons.) Méler, faire entrer: immiscer quelqu'un dans ses affaires. S'immiscer v. pr. Se mêler, s'ingérer sans droit, ou mal à propos: s'immiscer dans les affaires d'autrui. immiscibilité [im-mis-si] n. f. Qualité de ce qui ne peut être mêlé. ANT. Miscibilité. immiscible [im-mis-si-bie] adj. Qui ne peut être mêlé. ANT. Miscible. immiséricorde [im'-mi-zé] n. f. Défaut de miséricorde. ANT. Miséricorde. immiséricordieusement man] adv. Sans miséricorde. [im-mi-sé, immiséricordieux, euse im'-mi-sé, di- eû, eu-ze] adj. Qui n'est pas miséricordieux. immixtion (im-miks-ti-on] n. f. (lat. immix- tio). Dr. Action d'immiscer, de s'immiscer. Action de s'immiscer dans une succession. immobile [im-mo] adj. Qui ne se meut pas : les anciens croyaient que la terre est immobile. Fig. Ferme, inébranlable: calme et immobile dans le danger. ANT. Mobile. immobilement [im', man] adv. D'une ma- nière immobile. immobilier [im'-mo-bi-li-é, ère adj. Qui est composé de biens immeubles: biens immobiliers. Saisie immobilière, qui a pour objet un immeuble. immobilièrement [im-mo, man] adv. D'une manière immobilière, comme immeuble. immobilisation [im-mo, za-si-on] n. f. Ac- tion d'immobiliser: on traite les fractures par l'im- mobilisation du membre blessé. Dr. Action de la loi, en vertu de laquelle des biens meubles sont déclarés immeubles et soumis par suite à la législation des droits réels immobiliers : l'immobilisation des ac- tions de la Banque de France. - ENCYCL. Méd. L'immobilisation du corps ou d'un membre, qui se pratique au moyen de gouttières, de bandages ou d'appareils divers, etc., a pour but soit d'empêcher la douleur, soit de favoriser la réunion des parties séparées (fractures, Iuxation, entorse), soit de provoquer l'ankylose d'une arti- culation malade. - Dr. L'utilité de l'immobilisation est d'assurer aux meubles et valeurs mobilières certains des avantages et des protections attachés aux immeu- bles, notamment en les rendant moins facilement aliénables ou saisissables. Les principaux cas d'im- mobilisation sont les suivants: immobilisation de valeurs ou titres de rentes par déclaration au siège social des sociétés ou établissements de crédit (ac- tions de la Banque de France, rentes sur l'Etat); immobilisation par contrat de mariage, excluant de la communauté des meubles qui y entreraient sans cela; immobilisation par destination du proprié- taire qui attache à un fonds, pour son agrément ou son utilité, des objets ou des animaux. immobiliser [im'-mo, ze] v. a. Rendre immo- bile. Priver des moyens d'agir: le froid immobilisa la Grande Armée autour de Moscou. Rendre indis- ponible: immobiliser des capitaux. Donner à un objet mobilier la qualité d'immeuble. ANT. Mobiliser, immobilisme [im'-mo-bi-lis-me] n. m. Oppo- sition systématique à tout progrès, à toute inno- vation. immobiliste [im-mo-bi-lis-tel n. Partisan de l'immobilisme. immobilité [im'-mo] n. f. Etat d'une chose qui ne se meut point: l'immobilité d'une statue. État de ce qui est stationnaire: l'immobilité poli- tique. Maladie du cheval, caractérisée par une sorte d'assoupissement permanent, l'animal restant tou- jours dans la même position où on le met: l'immo- bilité est un vice rédhibitoire. ANT. Mobilité. immodération [im'-mo, si-on] n. f. Défaut de modération. (Peu us.) ANT. Modération. immodéré, e [im-mo] adj. Qui n'a pas de mo- dération. Excessif, outré (en parlant des choses) : l'usage immodéré de la morphine entraine de graves accidents. ANT. Modéré. immodérément [im'-mo, man] adv. D'une manière immodérée; avec excès. ANT. Modérément. immodeste [im-mo-des-te] adj. Qui manque de modestie, de pudeur: une femme immodeste. En parlant des choses, qui blesse la modestie, la pu- deur: tenue immodeste. ANT. Modeste, pudique. adv. immodestement [im-mo-des-te-man] D'une manière immodeste. ANT. Modestement. immodestie [im-mo-des-ti] n. f. Manque de modestie, de bienséance, de pudeur. Acte ou parole qui blesse la pudeur. ANT. Modestie. immodifiable [im-mo] adj. Qui ne peut être modifié. ANT. Modifiable. immolateur [im'-mo] n. m. Celui qui immole. immolation [im-mo-la-si-on] n. f. (lat. immolatio). Action d'immoler. Meurtre. Fig.Sacrifice. immoler [im-mo-lé] v. a. (lat. immolare). Of- frir en sacrifice. Tuer, massacrer. Fig. Sacrifier, renoncer à: Agamemnon immola sa fille à l'intérêt général des Grecs. immonde [im'-mon-de] adj. (préf. privat. in. et lat. mundus, propre). Sale, impur: les bêtes im- mondes. L'esprit immonde, le démon. Fig. Ignoble, dégoûtant. immondice [im'-mon] n. f. (lat. immunditia). Boue, ordures entassées dans les rues, dans les mai- sons. Fig. Impureté, au point de vue religieux. (S'emploie surtout au plur.), - ENCYCL. Dr. Ceux qui ont jeté des immon- dices sur quelque personne sont passibles de 1 franc à 5 francs d'amende. L'amende est de 6 francs à 10 francs si les immondices ont été jetées sur des maisons, enclos, jardins, ou bien volontai- rement sur des personnes, et l'emprisonnement (cinq jours au plus) est toujours prononcé en cas de récidive. immondicité [im'-mon] n. f. Etat de ce qui est immonde. (Peu us.) immoral, e, aux [im'-mol adj. Contraire à la morale: ouvrage immoral. ANT. Moral. immoralement [im-mo, man] adv. D'une manière immorale. ANT. Moralement. 1161- immoralisme [im-mo-ra-lis-me] n. m. Doc- trine de ceux qui nient la valeur des théories morales. immoraliste adj. Qui professe, qui concerne l'immoralisme: la doctrine de Nietzsche est immo- raliste. immoralité [im-mo] n. f. Opposition aux prin- cipes de la morale: J.-J. Rousseau accusait le théâtre d'être une école d'immoralité. Absence de ces prin- cipes. ANT. Moralité. immortalisation [im-mor, za-si-on] n. f. Action d'immortaliser. immortaliser [im-mor, se] v. a. Rendre im- mortel: Rendre immortel dans la mémoire des hommes. S'immortaliser v. pr. Se rendre immortel. immortalisme [im-mor-ta-lis-me] n. m. Sys- tème philosophique qui a pour principe fondamental l'immortalité de l'individu. immortaliste [im-mor-ta-lis-te] n. m. Adepte de l'immortalisme. immortalité [im-mor] n. f. (lat. immorta- litas). Qualité, état de ce qui est immortel: l'immor- talité de l'âme. Vie perpétuelle dans le souvenir des hommes: aspirer à l'immortalité. Blas. Nom donné au bûcher sur lequel est représenté le phénix. ENCYCL. La croyance en l'immortalité appar- tient à la plupart des religions. Les doctrines philo- sophiques qui admettent l'immortalité de l'âme invo- quent deux catégories d'arguments: les arguments métaphysiques fondés sur l'immortalité, la simplicité et l'unité de l'âme, et les arguments moraux. Descar- tes fonde l'affirmation de la vie future sur l'unité de la substance pensante. Des raisons d'ordre purement moral se sont ajoutées, dès le platonisme, aux consi- dérations ontologiques. Kant à donné à l'argument moral, sous forme de postulat, sa forme la plus rigoureuse. L'idée du bien suprème, c'est-à-dire l'accord du bonheur et de la vertu, s'impose à la conscience. L'une des conditions qui rendent possi- ble le bien suprême est la parfaite conformité de la volonté à la loi morale, c'est-à-dire la sainteté. Or, celle-ci ne peut être atteinte par l'homme que dans un progrès infini, et, pour que celui-ci soit possible à son tour, il faut admettre pour l'individu une exis- tence personnelle infinie, c'est-à-dire l'immortalité,. immortel, elle im-mor-tèl, è-le] adj. (lat. immortalis). Qui n'est point sujet à la mort : l'ame immortelle. Par ext. Qui dure très longtemps: haine immortelle. Fig. Qui vivra perpétuellement dans la mémoire des générations futures: les chefs-d'œuvre immortels du génie humain. N. m. Ce qui est im- mortel; l'immortalité. Fam. Membre de l'Académie française. N. m. pl. Les im- mortels, les dieux du paga- nisme. Les gardes des an- ciens rois de Perse. ANT. Mortel. Immortel (l'), roman, par A. Daudet (1888), dans lequel l'auteur a voulu réunir autour d'un académicien, d'un im- mortel, toutes les intrigues qui se machinent dans les milieux académiques.. immortelle [im-mor- te-le] n. f. Nom vulgaire des plantes dont l'involucre ne change pas avec le temps. ENCYCL. L'immortelle jaune, bien connue, cultivée en grand sur les côtes de Pro- vence, est l'helichryse orien- tale; l'immortelle de la Mal- maison est l'helichrysum brac- Immortelle. teatum, etc.; beaucoup d'es- pèces appartiennent au genre xérantheme. On donne parfois aussi le nom d'im- mortelle des Alpes ou des neiges à l'edelweiss (gna- phalium leontopodium). immortellement [im-mor-te-le-man] adv. D'une manière immortelle. immortification [im, si-on] (du préf. im, et de mortification) n. f. Etat d'une personne qui n'est pas mortifiée. immortifié, e [im-mor] adj. Qui n'est point mortifié. immotif, ive [im-mo] adj. (du préf. im, et du lat. motus, mouvement). Bot. Qui se fait sans que l'épiderme se déplace. immotivé, e [im-mo] adj. Qui n'est pas motivé. immouvable [in] adj. Qui ne peut pas être ému. immuabilité (im'-mu] n. f. Syn. de IMMUTA- BILITÉ. ANT. Muabilité. immuable Jim'-mu] adj. Qui n'est point sujet à changer les lois humaines ne sont pas immuables. ANT. Muable. immuablement [im-mu, man] adv. D'une manière immuable. immunisant [im-mu-ni-zan], e adj. Qui im- munise: sérum immunisant. immunisation fim-mu-ni-za-si-on] n. f. Pro- cédé au moyen duquel on immunise un animal, et on le rend réfractaire à une maladie infectieuse donnée. - ENCYCL. Pour obtenir l'immunisation, on uti- lise des injections de cultures de l'agent pathogène, soit atténuées par la chaleur soit modifiées par des agents chimiques, ou la culture même à des doses extrêmement faibles et progressivement croissantes. La vaccination est donc le procédé le plus habituel de l'immunisation; grâce à de nouveaux travaux, celle-ci s'étend aujourd'hui à de nombreuses mala- dies infectieuses, et aux venins des serpents. immuniser [im'-mu-ni-zé] v. a. (du lat. immu- nis, exempt). Rendre réfractaire à une maladie. immunité [im'-mu] n. f. (lat. immunitas; de immunis, exempt). Exemption d'impôts, de devoirs, de charges, etc: les immunités féodales. Propriété d'un organisme vivant, d'être à l'abri d'une maladie déterminée : une première atteinte d'une maladie infectieuse confère souvent ensuite une immunité plus ou moins longue. - ENCYCL. Dr. La règle que les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent le terri- toire français comporte quelques exceptions. Les membres de la Chambre des députés et du Sénat jouissent de l'immunité parlementaire. V. DÉPUTÉ. IMP Le président de la République française n'est res- ponsable, au point de vue politique, qu'en cas de haute trahison: il peut être mis en accusation par la Chambre des députés, et il appartient au Sénat seul de le juger. Au nom du principe de ia souveraineté des Etats et de leur indépendance réciproque, les agents di- plomatiques échappent à la juridiction de l'Etat où ils exercent leurs fonctions. V. EXTERRITORIALITÉ. Pour les magistrats, v. PRIVILEGE. - Biol. L'immunité peut être naturelle ou acquise. Elle est naturelle quand une espèce animale ne peur prendre la maladie d'une autre espèce. Le chien est réfractaire à la syphilis. L'immunité acquise a une durée limitée ; elle survient à la suite d'une atteinte de la maladie considérée, ou après une vaccination contre cette maladie. Jenner donna l'immunité à la variole par le vac- cin; Pasteur, par sa méthode d'atténuation des virus, permit la fabrication des vaccins et des sérums. L'immunité a été, en ces derniers temps, l'objet de très nombreux travaux qui en ont éclairci le méca- nisme. immuration [im-mu-ra-si-on] n. f. Séques- tration d'une personne dans un lieu clos de murs de toutes parts. immutabilité (im'-mu] n. f. Qualité de ce qui est immuable. (On dit aussi IMMUABILITÉ.) ANT. Mu- tabilité. Imôchagh, nom donné à l'ensemble des Toua- reg du Sud. Imogène, héroïne du drame de Shakspeare, Cymbeline, type touchant de fidélité conjugale. Imohagh, nom donné à l'ensemble des Touareg du Nord. Imola, v. d'Italie (Emilie), sur le Santerno, affl. du Reno; 34.000 h. Filatures, verrerie, faïencerie. imo pectore. V. AB IMO PECTORE. impact [in-pakt' n. m. (du. lat. impactus, heurté). Collision de deux ou plusieurs corps. Point d'impact, l'endroit où un projectile vient frapper. impaction [im-pak-si-on] n. f. (lat. impactio). Rupture d'un os, avec enfoncement d'un côté et sail- lie de l'autre. impair [in-pèr], e adj. (lat. impar). Qu'on ne peut pas diviser en deux nombres entiers egaux : trois est un nombre impair. Organes impairs, ceux qui n'ont pas de symétrique (estomac, fole, etc.). N. m. Fam. Maladresse: commettre un impair. ANT. Pair. impairement [in-pè-re-man) adv. Avec rap- port à un nombre impair: un nombre est impaire- ment pair quand chacune de ses moitiés est un nombre pair. ANT. Pairement. impaka n. m. Chat sauvage de l'Afrique australe. impalpabilité [in] n. f. Qualité de ce qui est impalpable. impalpable [in] adj. (lat. impalpabilis). Si fin, si délié qu'il ne fait aucune impression sensible au toucher: le tale se réduit en poudre impalpable. ANT. Palpable. impaludisme [in, dis-me] n. m. (du lat. in, dans, et palus, udis, marais). V. PALUDISME. impanateur [in] n. m. Partisan de la doctrine de l'impanation. impanation [in, si-on] n. f. (du lat. in, dans, et panis, pain). Opinion des luthériens, qui croient à l'existence simultanée du pain et du corps du Christ dans l'Eucharistie. impané, e [in] adj. Qui est uni au pain: sui- vant les luthériens, le corps du Christ est impané dans l'Eucharistie. impardonnable [in-par-do-na-ble] adj. Qui ne mérite pas de pardon: erreur impardonnable. ANT. Pardonnable, excusable. imparfait [in-par-fe], e adj. Incomplet, qui n'est pas achevé: maison imparfaite. Qui a des dé- fauts: ouvrage imparfait. N. m. Ce qui est incom- plet, inachevé. Gram. Temps du verbe, qui exprime une action passée comme contemporaine d'une autre action passée: je lisais quand vous êtes entré. Il y a deux imparfaits: l'imparfait de l'indicatif et l'im- parfait du subjonctif. ANT. Parfait. ENCYCL. L'imparfait de l'indicatif français, dé- rivé de l'imparfait latin en bam, avait, après diverses transformations, abouti à la forme en oi (je chantois). La prononciation de ce groupe of fut successivement oy, oé, oè, wé, et enfin, au xvie siè- cle, é. Cette prononciation fut consacrée au XVIe siè- cle par l'orthographe ai (je chantais) préconisée par Voltaire, et admise par l'Académie en 1835 seulement. imparfaitement [in-par-fè-te-man] adv. D'une manière imparfaite. ANT. Parfaitement. imparinervé adj. Bot. Qui a des nervures en nombre impair. imparisyllabe [in, sil-la-be] ou impari- syllabique [in, sil-la adj. Se dit des noms grecs ou latins qui ont au génitif singulier une ou deux syllabes de plus qu'au nominatif, comme virgo, vir- ginis, vierge. N. m.: un imparisyllabe. imparité [in] n. f. (lat. imparitas). Caractère de ce qui est impair. Inégalité. ANT. Parité. dans une succession, impartable [in] adj. Qui ne peut être partagé impartagé, e [in, jé] adj. Qui n'est point, qui n'a pas été partagé. impartageable [in, ja-ble] adj. Qui ne peut être partagé. ANT. Partageable. impartial [in-par-si-al], e, aux adj. Qui ne sacrifle point la justice, la vérité à des considéra- tions particulières: juge, historien impartial. ANT. Partial. impartialement [in-par-si-a-le-man] adv. Sans partialité: juger impartialement. ANT. Par- tialement. impartialité [in, si-a] n. f. Caractère, action de celui qui est impartial: T'impartialité est le pre- mier devoir du magistrat. ANT. Partialité. impartir [in] v. a. (lat. impartiri). Accorder: impartir un délai. impasse [in-pa-se] n. f. (préf. in, et passer). Rue sans issue. Fig. Position dont il est impossible de sortir heureusement: être dans une impasse. Jeu. Faire une impasse, au whist et au bridge, en