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GRÈ À

défaite de ceux-ci, des avantages considérables, écartant la Bulgarie des côtes de l'Archipel, refou- lant les Turcs dans Consiantinople, substituant sa domination à celle des Ottomans en Thrace et jus- qu'à Smyrne en Anatolie. Pour conserver ces acqui- sitions ét le Dodécanèse (abandonné par l'Italie en 1220, Rhodes exceptée), la Grèce est partie à deux reprises en gucrre contre les Tures nationalistes, d'abord en 1920, puis en 1921. Mais à cette dernière date, Venizelos ne-dirige plus les destinées de la Cirèce ; Constanlin, revenu sur le trône après la mort de son fils Alexandre Ier (fin juin 1920) dirige avec témérité la politique du pays et lance l'armée à la conquête de l'Anatolié, sinon de Constantinople, Alors, en 1922, les Turcs (£emalistes) reprennent l'of- fensive en Asie Mineure, en chassent les Grecs, qui perdent aussi la Thrace orientale et Georges II, ‘ a succédé à son père Constantin chassé du trône

nouveau (28 sept. 1922), signe en août 1923 la paix qui consacre ce double recul (paix de Lausanne).

1ÎL Lirrénarune. — Littérature grecque ancienne. Pendant bien des siècles, la Grèce n'a eu que des poètes. Une poësie héroïque et! religieuse paraît s'être développée de bonne heure-en Thrace (Orphée, Linos, Musée, Eumolpe), en Thessalie et à Delphes autour du sancluaire d'Apollon (Olen), en Béotie. Déjà se déssinaient des cycles poétiques, inspirés quel-

ue grand événement historique. De tout cela sortit primes: épique, dont il nous est resté deux grands


mes : T{liade et l'Odrisée. Du vire au vie siècle, épique ou cyclique est restée florissante. ue en même temps s'était développée, dans la Grèce centrale, une poésie didactique : généalo- gies, mythes moraux et apologues, sentences. Le plus célèbre représentant de cette poésie fut Hésiode, auteur des Travaux et jours, de la T'h‘ogonie. Au yo ins vie ge se CÉREET les ue nres de la poésie ue : lés nomes, avec Olym- pos Terpandre et tre la poésie élégiaque, RE allinos, Archiloque, Tyrtée, Mimnerme, Solon, Théognis, Phocylide ; là poésie fambique, avec Archi- loque, Simonide d'Amorgos, Hipponax ; la chanson, avec Alcée, pho, Anacréon; le lyrisme choral, avec Alcman, n, Stésichore, Ibycos, Simonide de Céos, Bacchylide, Corinna, are ; enfin, les oracles, les poésies orphiques ou avr taTess Dans le courant du vis siècle se dessinent l'apolo-

e avec Esope, la philosophie avec les Sept ne les Toniens (Thalès, nes rte avec

, avec les Eléates ner Héra- clite, ), et les philosophes indépendants (Empédocle, Diogène d'Apollonie).

Le ve et le 1ve siècles sont par excellence l'âge classique, celui des grands chefs-d'œuvre. Sous sa double forme, sérieuse et bouffonne, le théâtre sort des fêtes de D: , du dithyrambe, et du kômos. La tragédie se dessine À Afhènes avec Thespis, Chærilos, Pratinas, Phrynichos; elle se perfectionne et produit ses chefs-d'œuvre avec Eschyle, Sophocle, Euripide et leurs contemporains. La comédie s'es-

uisse dans les farces doriennes de Mégare et de

cile, dans les ne des bourgs de l'Attique, puis dans les pièces d'Epicharme et les mimes de Aron: A Athènes se su lent la comédie ancienne ou litique (Cratinos, Cratès, Phérécrate, Eupolis, Phry- nichos, er ne la comédie moyenne ou inter- médiaire (Antiphane, Eubule, Alexis); la comédie nouvelle ou de mœurs (Ménandre, Philémon, ne à Le dithyrambe et le nome, l'élégie, la poésie = que sont aussi représentés,

La prose littéraire apparaît à la fin du vie siéele avec les chroniqueurs; elle se perfectionne avec les orateurs, les médecins MHpporea tel les rhéteurs et les sopl , Gorgias, Prodicos).

Trois ds genres en prose poursuivent alors eur développement. L'histoire s'illustre avec Héro- dote, Thuc. , Xénophon, Ctésias, Philistos, Ephore, mpe. La philosophie prend dans la li ture une de plus en plus grande avec Démocrite, re, te et ses disciples, Phédon et l'école d'Elis, Euclide et l'école de Mé-

, Antisthène et l'école cynique, Aristippe et Fécoie de C Platon et l'Académie, Aristote et le Lycée, L'éloquence est ntée, à ue gé- néra! [7-08 de grands orateurs : d'abord Anti- phon, locide et Lysias; puis Isée et Isocrate; Éacnine Fypéries. Lyenrque Démade, Hléeisippe’

ne, e, e, Démade, ppe,

D ue. oinee nt devenue peu à peu n centre littéraire de tout le monde grec.

” — Littérature alexandrine, On appelle alexan-

ürine la littérature grecque du temps d'Alexandre

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et de ses successeurs jusqu'au 1er siècle av. J.-C. Grâce à la conquête macédonienne, l'hellénisme s'étend sur tout l'Orient, A côté d'Athènes appa- raissent de nouvelles capitales littéraires : Alexan- drie, Antioche, Tarse, Pergame, Syracuse. L'éru- dition envahit tous les genres. philosophie resté vivante et brillante : ancienne Académie LRoRspRes Xénocrate, Polémon, Cratès, Crantor) ; Lycée ( phraste, Aristoxène, Dicéarque, Straton, LaDqne Ariston, Critolaos); école cynique (Diogène, Ménippe) ; stoïcisme (Zénon, Cléante, Chrysippe, Panætios, Posidonios) : Epicure et ses disciples ; Pyrrhon et le scepticisme ; moyenne et nouvelle Académie (Arcésilas, Carnéade). Les rhéteurs sont nombreux encore. L'histoire est brillamment repré- sentée par de nombreuses chroniques, et surtout par la grande histoire de Polybe. Citons encore les géographes Néarque, Mégasthène, Pythéas, Polé- mon, Eratosthène ; les philologues Zénodote, Calli- maque, Aristophane de Byzance, Aristarque; les mathématiciens, physiciens ou astronomes Euclide, Archimède, Héron d'Alexandrie, HRpArdUE : les Contes milésiens et les premiers essais de roman. Enfin, l'âge alexandrin a produit la poésie savante de Théocrite, Léonidas de Tarente, Callimaque, Aratos, Apollonios de Rhodes, Lycophron, les pre- miers poètes de l'Anthologie.

— Epoque romaine. Pendant la longue période de six siècles de la domination romaine (de César à Jus- tinien), les écrivains grecs sont innombrables ; mais la valeur des œuvres est rarement en rapport avec le nombre. La plupart des auteurs sont des grammai- riens, de lourds érudits oude maladroits compilateurs. Pourtant, les œuvres intéressantes ne manquent pau Citons les historiens Diodore de Sicile, Denys d'Hali- carnasse, Josèphe, Dion Cassius, Hérodien, Zosime : le géographe trabon et le voyageur Pausanias ; les

hilosophes sioïiciens où néo-platoniciens, Epictète,

arc-Aurèle, Philon le Juif, Diogène Laërce, Plotin et ses disciples, Porphyre, Jamb sque Proclos ; les philosophes de l'école d'Athènes : Îles poètes Oppien, Quintus de Smyrne, Nonnos, Coluthos ; les roman- ciers Jamblique, Xénophon d'Ephèse, Héliodore, Longus, et les innombrables rhéteurs : Dion AR sostome, Plutarque, Hérode Aiticus, Maxime de HE Lucien de osate, Alciphron, Hermogène, P ilostrate, Elien, Longin, Libanios, l'empereur Julien. Depuis le ne siècle se développe, pleine de sève, une littérature chrétienne de langue grecque, D'abord les apologistes : Aristide, Justin, Tatien, Ariston, Miltiade, Irénée, Hermias, Clément d'A- lexandrie ; puis les polémistes : Hippolyte, Origène, Athannse ; les historiens : Julius Africanus, Eusèbe de Césarée, Socrate, Sozomène, Théodoret ; enfin, les grands docteurs du 1ve siècle : Basile, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, Jean Chrysostome ; après eux, l'évêque de Cyrène, Synésios, et une foule de théologiens ou de polémistés.

— Littérature byzantine. La littérature byzantine a duré plus de huit siècles, du vre au xve. Elle a produit d'innombrables chefs-d'œuvre et beaucoup de fatras. Mentionnons seulement une série pres-

ue Ra lg d'historiens ou de chroniqueurs :

rocope, Agal , Jean Malalas, Syncelle, Cons- tantin Porphyrogénète, Pachymère, Jean IV Cantacuzène, ucas, etc. : qe ques philosophes : Jean Damascène, Michel Psellos ; beaucoup d'éru- dits et de compilateurs, parmi lesquels Hesyÿchios, Zonaras, Photios, Tzeizes, Eustathe, Planude, Suidas ; un grand nombre d'œuvres Rondes parfois intéressantes ; les hymnes de Romanos ; des drames chrétiens ; une tragédie sur la Passion du Uhrist; les poèmes divers de Théodore Pro- drome, de Constantin Manassès ; des épopées na- tionales et des romans.

— Littérature grecque moderne. Elle comprend deux périodes distinctes : 1° du xve siècle au début du xixe ; 20 de la guerre de l'Indépendance à nos

ours.

Après la conquête turque et l'émigration vers

l'Occident d'une grande partie des savants grecs, le ec resta en usage chez presque tous les chrétiens Forlent, Mais, jusqu'à la fin du xvue siècle, les seules œuvres qui présentent quelque intérêt sont des poésies populaires ou des romans de chevalerie. Au xvinr siècle, des Grecs lettrés s'efforcent, par un compromis entre la langue populaire et le grec classique, de reconstituer une langue littéraire. La littérature grecque du temps ne comprend guère ue des traductions, des ouvrages de science ou

’érudition. A la fin du xvnie sièole ou aux EN

res années du xixe appartiennent le poète Khigas;

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rec moderne, le se prononce v; l'é, l'u se prononcent i.




GRÈ

Lambros Photiadès, Néophyte Doukas, Chrestary de Janina, Daniel Philippidis, Vardalachos, Ypsilanti ét le célèbre Adamantios Coray (1748-1833).

Depuis 1821, la guerre de l'Indépendance a donné une vie nouvelle à cette littérature. La poésie, le plus souvent lyrique, mais parfois dramatique ou satirique, a eu pour principaux représentants, après Rhigas, Athanase Christopoulos, Rizos, Rangabé, Georze Zalokostas, Orphanidis, Panagiotis et Alexan- dre Soutzos, Denys Salomos, Aristote Valaoritis, Zambélios, Vlachos, Bernardakis, Vasiliodis, Mau- romichalis, Coromilas, ete. Parmi les écrivains en prose, citons les historiens Schinas et Paparrigo- poulos, le critique Rizès Néroulos, les érudits Mi- noïde Minas et Constantin Sathas, les romanciers Xenoôs et Bikélas, les archéologues Sakellarios, Pit- takis, Koumanoudis, Karapanos, Kavvadias, ete.

IV. BEAUX-ARTS. — Architecture. L'art grec pro- prement dit ne commence qu'à la fin du vie siècle avant notre ère. Pendant les siècles antérieurs se sont succédé, dans les pays grecs, une première civilisation indigène, dite prota-hellénique, et une civilisation à moitié orientale, dite mycénienne.

Aux vins-yrie siècles avant notre ère, commencent à se dessiner les ordres grecs, dont les deux pre-


Soldats

4. Cavalerie; 2 Officier d'état-major ;

3. Volontaire; 4. Evzone; 5, Infanterie (tenue d'été); 6. Infanterie (ténue d'hiver).

miers au moins ont emprunté bien des éléments à l'Orient, mais qui n'en sont pas moins grecs par l'agencement Jos et le sens des proportions : l'ordre dorique, l'ordre ionique, l'ordre corinthien. V. ORDRES.

Les trois ordres grecs ont été appliqués avant tout à la construction des temples. Les principaux temples dont il existe encore des ruines importantes sont: pour l'ordre dorique, les vieux temples de Pæstum, de Sélinonte, le temple de Zeus, à Olym- pie; les temples d'Egine, de Delphes, de Délos, d'Eleusis, etc. ; enfin, le Parthénon d'Athènes. Pour l'ordre ionique, l'Erechtheion et le temple de la Victoire Aptère, à Athènes ; et pour l'ordre corin- thien, le temple de Bassæ, œuvre d'Ictinos ; le mo- nument de Lysicrate, à Athènes ; etc.

En dehors des temples, l'architecture grecque a

roduit bien d'autres œuvres. Rappelons seulement es portes monumentales (propylées d'Athènes) : les portiques de tout genre ; les gymnases : les frésors d'Olympie ou de Delphes; les théâtres (Athènes, Delphes, Délos, Epidaure, ete.) ; les stades (Athènes, Corinthe, Olympie, Delphes, etc.); les fortifications ; les ports; les tombeaux (céramique d'Athènes, mausolée d'Halicarnasse).

L'architecture grecque décline après la conquête d'Alexandre. Elle vise surtout au colossal. L'ordre corinthien fait place à un ordre composite, où se perd le sens des proportions. Sous l'empire romain, on s'en tiendra à l'ordre composite.

— Sculpture. Parmi les œuvres les jus anciennes, on peut citer des statues cypriotes, les stèles funé- raires de Mycènes et le bas-relief de la Porte des Lions, qui pd à l'époque dite mycénienne et attestent des influences orientales. La sculpture grecque proprement dite ne commence vraiment du vue siècle avant notre ère. La plastique eut

‘abord un caractère tout religieux. Elle représentait les dieux, à l'origine, par de simples symboles : des cônes, des colonnes, des piliers, puis elle s'efforça ‘le leur donner une forme humaine (roana). Dans fa seconde moitié du vue siécle, dans la première moi- tié du vie, apparaissent, nombreux déjà, de vrais ar. listes, chez lesquels se manifeste la connaissance de la technique. On exécute alors pour Olympie les pre- mières statues d'athlètes, les métopes de Sélinonte,

Pendant la période suivante, dite de l'archatsme avancé (milieu du vie s.-milieu du ve ), la plastique eg es commence à produire des chefs-d'œuvre.

s écoles doriennes deviennent de plus en plus fé- condes : écoles de Sparte, d'Egine, d'Argos, de Si- cyone. L'école aitique est représentée par Endoios, Callonidès, Epistémon, Anténor, Critias et Nésio- tès, Hégias. A cette période appartiennent les fron- tons d'Égine et la plupart des sculptures de Delphes.

Vers le milieu du ve siècle s'ouvre l'ère des grands chefs-d'œuvre, C'est le temps de Calamis, de Myron, de ERARCESS de Rhégion, puis de Polyclète et de Phidias, mios, Crésilas, Agoracrite, Alcamène, etc. Cette période est représentée pour nous par un admirables ensemble d'œuvres originales : marbres d'Olympie, Victoire de Pæonios; métopes, frontons et ses du Parthénon; frises et balustrades du temple d'Athéna Niké ; eariatides ct frise de l'Erech- theion, etc. Athènes est alors le grand centre de la

plastique.