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GRÉ

Gréban {Arnould), poète dramatique français, né au Mans, m, vers 1471; auteur d'un important Mystère de la Passion (plus de 37.000 vers), où les morceaux lyriques sont nombreux et de belle allure.

- Son frère Srmox fut son collaborateur, et composa en outre des élégies, complaîntes, ete.

grèbe n. m. (mot éroyardt Oiseau palmipède qui nage, plonge et vole très bien, à plumage d'un blanc argenté, et dont l'épais duvet est très estimé. cxcu. Les grèbes ont le cou long, le bec parts a tête ornée, chez es mâles, d'une sorte de coiffe épanouie en colle- rette. Is babitent les mares, les lacs, et y construisent leurs nids flotiants. Le grébe huppé et le grèbe Ccastagneux sont communs en France.

Gréber (Henri), seulp- teur français, né à Beau- vais (Oise) en 1854, auteur de : le Coup de grisou (Luxembourg), la Mort du chef.

grebiche ou grebi- ge n. f. Reliure volante, munie de fils tendus le long du dos. Ligne d'une pu- blication, où se retrouve le nom de l'imprimeur, Numéro d'ordre d'un manuscrit destiné à l'impres- sion. Garniture constituée par un peus rectangle dé métal (or, argent, etc.), qu'on replle sur le bord des objets de maroquinerie, de mode, etc,

Grec [{yrèx], Grecque {grè-le], habitant ou originaire de Ïa Grèce: les Grecs Adjectiv, : les mœurs prets Profil grec, visage ayant le nez et le front en ligne droite. Calotte grecque, fez des Grecs, des Turcs, etc, et par ext., sorte de bonnet à gland. Eglise green, Eglise schismatique d'Orient (Grecs de Turquie et d'Asie Mineure, Rus- ses), qui n'est pas soumise au pape, par opposition à Eglise romaine ou d'Occident. Empire grec ou byzantin, empire ro- main d'Orient. N. m. La langue grecque : apprendre le grec mo- derne. Grec ancien ou littéral, langue des habitants de la Grèce ancienne, Grec vulgaire où mo- derne, langue parlée aujourd'hui dans le royaume de Grèce et : dans une partie de la Turquie. Chose, langage im- possible À comprendre : tout cela c'est du grec pour moi. (V. GRæÆCUM) Fig. Autref., personne sachant le grec. Par ext. et fam. ‘Savant, même roué, en quelque chose : l'amour, j'y suis grec. (Th. Corn.) Fripon, escroc, surtout au jeu : ez- puiser les grecs d'un cercle. Hist. ecclés. Membre de l'Eglise grecque : Les rites des grecs. Grecs-unis, v. à son ordre alph. Vitic. Cépage rouge cultivé dans le midi de la France (Provence) et la Hante- Loire. N. f. Archit, V. GR£CQUE. À la grecque, à la manière des Grecs. ALLUS. LITTÉR. : Pour l'amour du grec, allusion à un passage des Femmes savantes, de Molière, où Philaminte embrasse Vadius parce qu'il sait le grec, et où Henriette refuse de se laisser embrasser parce que, dit-elle, elle n'entend pas le

rec.

— Excycs. Le grec Si au groupe des lan-

ues indo-européennes. Il comprenait des centaines

£e dialectes, répartis en quatre groupes principaux : 1o dialectes éoliens ; 20 dialectes doriens ; 80 dialectes ioniens ; 4 dialecte attique. — Depuis la fin du i1ve siècle, le domaine du dialecte attique s'étend dans tous les sens. Mais il perd de sa pureté, de- vient la langue commune de l'époque alexandrine et gréco-romainée.

Pendant toute la durée de l'empire romain, le

ce resta le langage commun à tout l'Orient. Après la prise de Constantinople, en 1453, il se maintint sous la domination turque. Aujourd'hui encore, il est parlé dans tout le SEE de Grèce et dans une foule de villes de Turquie ou d'Egypte. Il présente de nombreux dialectes, qu'on désigne sous le nom posant de grec moderne ou romalque, et qui, ous, dérivent plus ou moins directement de la Zan- gue comraune des Alexandrins ou de l'empire ro- main. Le vocabulaire y est encombré de mots d'ori- gine étrangère.

grécage n. m. Opération de reliure consistant à faire sur le dos d’un volume, avec une scie à main, les entailles également espacées, pour y cacher les cordelettes où nerfs qui servent À soutenir la couture.

grécaliser [sé] v.n. Mar. Etre porté vers le

nord-est, direction d'où souffle le vent grec. PEUT un des Etats de la péninsule des Bal-

S. I. Géocraruis. La Grèce est une péninsule mon- tagneuse de l'Europe orientale, qui forme l'extrémité méridionale de la jpenes péninsule des Balkans. Elle est baignée à l'É. par la mer Egée ou Archipel, au S. par la Méditerranée, à l'O. par la mer Ionienne. Ses côtes sont découpées en re nombreux, dont l'un, celui de Corinthe ou de Lépante, fermé par les îles loniennes (Zante, Céphalonie, Leucade), isole 1a resqu'ile de Morée ou Péloponèse du reste du pays. Le Péloponèse est rattaché au continent par l'isthme de Corinthe, is aujourd'hui par un canal, La chaine hellènique ou Pinde, qui traverse Ja Grèce du N. au S., projette de nombreuses ramifications calcaires, tantôt boisées, tantôt sèches et dénudées, qui forment les massifs de l'Othrys et de l'Olympe, et se continuent au S.-E., en des presqu'iles longues ét étroites (Attique, Argolide), prolongées elles- mêmes par des rangées d'iles : Eubée, Sporades (Skopelos, Skyros, etc.), Cyclades (Andros, Naxos, Tinos, etc.) ; les cours d'eau sont de peu d'impor- tance. Les plus importants sont le Sen: qui traverse la fertile plaine de Thessalie, l'Aspropo- tamo, le Sperchios, etc. Le climat, chaud et sec, est salubre, sauf le long des côtes. L'insuffisance des bras, des capitaux et des voies de communication est le principal obstacle au développement de l'agri- culture, du commerce et de l'industrie. Les raisins Er constituent le grand produit d'exportation de a Grèce.




Calotte grecque.


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La Grèce forme une monarchie constitutionnelle. Le roi est le chef du pouvoir exéeutif; le pouvoir législatif est aux mains d'une Chambre des députés élue au suffrage universel. Sous le nom de nomar- chies ou nomes, éparchies et dèmes, les Grecs divi- sent leur pays en départements, arrondissements. et communes. La superficie de la Grèce (Cyclades et autres îlés comprises) est de 122.000 kil. carr.; la

pulation de 4.980.000 h. (Grecs). Capit. Athènes.

s Grecs se donnent le nom d'Hellènes, et à leur pays celui de Hellas. Le mot Grèce est d'origine latine,

I. Histoire. La Grèce propre a porté divers noms, suivant les époques ; elle s'est appelée suc- cessivement Pélasgie ou terre des Fear ; Achate, du nom d'une des tribus dominantes à l'époque hé- roîque ; Hellade, du nom des Hellènes, l'une des


Anciens Grecs,

races principales dont se forma sa populalion ; elle fut enfin appelée par les Romains Græcia, du nom des Grækes, une tribu d'Illyrie, l'une des premières qu'ils aient connues. Elle devint ensuite la province romaine d'Achate. Elle forme aujourd'hui, sous le nom de Hellas, un Etat indépendant.

La Grèce primitive n'a pas connu cet âge d'or dont révaient plus tard ses poètes. Les premiers habi- tants vivaient dans des cavernes, taillaient dans le silex leurs instruments et leurs armes. Plus tard, ils apprirent à travailler les métaux. Des marins aventureux et pillards, Cariens, Lélèges, Minyens, Crétois, Tyrrhéniens, commencèrent de bonne heure à courir J'Archipel. A l'époque homérique se des- sine déjà la Re es premières tribus his- toriques : Joniens, Eoliens, Achéens. Ces peuples nomades et remuants s'éveillèrent au contact de l'Orient, des Egyptiens ou des Phéniciens. De cette fermentation de tant de races est sortie la civilisa- tion dite mycénienne., La Grèce de ces premiers temps avait une organisation PE ou féodale, avec sa hiérarchie de familles, de phratries et de tribus, ses rois ou chefs militaires assistés d'hétaires et d'un conseil d'anciens, ses châteaux forts ou camps de refuge, son goût des aventures, ses reli- go encore imprégnées de naturalisme, Les temps

érotques de la Grèce sont signalés par l'expédition des Argonautes, la guerre de Troie, etc.

L'invasion des Doriens (vine s.), en jetant une foule de Grecs sur des côtes lointaines, ébranla tout le système des monarchies achéennes et du royaume

atriarcal. Dans les diverses régions de la Grèce, fs conquérants durent se grouper en un corps ho- mogène, capable de tenir sous le joug les et les serfs et les esclaves. En même temps, le progrès du commerce, de la richesse mobilière, l'invention de l'écriture émancipèrent les classes inférieures. Partout prévalut une nouvelle organisation sociale, qui eut pour principe la cité, Monarchique au début, la cité sachemina, à travers les révolutions, vers le régime républicain, d'abord CHERS puis dé- mocratique. Lycurgue donna des lois à Sparte, Dra- con et Solon à Athènes: chaque législation nou- velle consacra quelque conquête des classes infé- ricures.

La Grèce, du vne au 1ve siècles se parta ten- tre deux grandes races : les Doriens et les Ioniens, dont les rivalités dominent toute l'histoire du temps. Les deux races s'unirent dans la première moitié du ve siècle, pour défendre leur indépen- dance et la civilisation ue contre un retour offensif dé l'Orient. C'est le temps des guerres mé- diques. A cette époque se précise le sentiment de l'unité nationale rendue sensible par de vastes con- fédérations, des institutions commerciales, la ren- contre de tous les Hellènes dans les sanctuaires et les Grands Jeux.

Mais la constitution de l'unité nationale fut ren- due impossible par l'âpre rivalité des principaux Etats : Sparte, Athènes et Thèbes. guerre du Péloponèse, puis les guerres de la première moi- tié du 1v9 siècle affaiblirent peu à peu la Grèce. Sparte, Thèbes et Athènes, en s'épuisant l'une l'au- tre, avaient jeté toutes ces cités aux pieds de la Perse. Lysias et Isocrate préchèrent en vain l'union contre l'ennemi traditionnel ; cette union se fit, mais aux dépens de la liberté des Hellènes : Phi- lippe, malgré les efforts de Démosthène, fut le maitre de la Grèce après la bataille de Chéronée.

Son fils Alexandre conduisit à la conquête de l'Asie les Hellènes confédérés, ses alliés de nom, ses

ets de fait,

endant les deux siècles suivants, soumise suc- cessivement aux rois de Macédoine, d'Asie Mineure, de Syrie ou d'Egypte, la Grèce ne conservait plus Er que des rtés municipales, et le droit de tter ses maîtres. Quelque temps, elle parut re- prendre un peu de force, sous la direction des chefs D de la ligue Achéenne on de la ligue Etolienne. Mais l'opposition et les luttes armées de ces deux ligues, qui toutes deux es à leur aide l'étranger, fnirent par donnér à la Grèce le coup de mort. En 146 avant J.-C., elle devenait, sous le nom d'Achaïe, province romaine.

— La Grèce sous la domination romaine. Si, poli- tiquement, la Grèce avait perdu toute importance, son inluence morale, intellectuelle, liltéraire, reçut, au contraire, un accroissement nouveau. Ses artistes,

GRÈ

ses grammairiens, ses philosophes, apportèrent & ROUE énie grec. Arr ses jeux, où l'on vit Néroñ concourir, et ses écoles, Ce pros-

po ne décrut qu'après la fondation de nople. Grèce byzantine (895-1460). Le commencement du moyen âge fut pour la Gréceune période désas- treuse, Demeurée en grande partie paienne, elle inquiétaitet mécontentait les empereurs chrétiens, Justinier ordonna la fermeture des écoles d'Athènes. Les invasions barbares achevèrent la ruine de la Grèce ; successivement, elle vit les Wisigoths d'Alaric (396), les- Avares (vie . les ves (vie ot vie 8.) Vers le milieu du ve siècle, le nombre des colonies slaves était considérable, particulièrement dans le Péloponèse, tandis que de nombreuses tions de territoire et les grandes villes ent aux mains de la race grecque, tt dans les laces du littoral. Insensiblement, eurs, les Slaves se grécisèrent au contact des vaineus, et s'as- similèrent de plus en plus à l'hellénisme.

La quatrième croisade fit de la Grèce « une France nouvelle ». Une civilisation brillante mit un rayon de gloire à cette fn du moyen RARE Mais, bientôt les pos des rois de Naples à la suze- raineté de l'Achaie, la désastreuse bataille du lac Copais (1311), qui livra Athènes à la compagnie ca- talane et à la suzeraineté des rois d'A: Ac 1394), l'ambition des Vénitiens établis dès 1206 à Co- ron et à Modon, et qui augmentèrent leurs sions au cours du xtve sil les discordes intérieu- res de la principauté d'Achaïe, tout cela favorisa en Morée une reprise d'offensive des Byzantins. En 1349, les Cantacuzènes se constituèrent une DE np le despotat de Mistra, et les Paléologues, qu ds vernèrent de 1884 à 1460, étendirent leur autorité sur presque tout le Péloponèse, Athènes, sous les ducs florentins de la n des Acciajuoli (1394-1458), montra une dernière splendeur, La conquête turque, en 1458, mit fin à ces ts affaiblis,

— La Grèce sous la domination D EN La nation grecque fut comme décapitée par. la con- quête, Ecrasée d'impôts, la nationalité re semble disparaître sous l'afflux des colonies

ues et aïlbanaises, t, tandis que la haute Eglise, d'une valeur morale mé- diocre, se reconsti- tue sous la protec-







tion ottomane, tan- 7 Pt Ci que DR A ne Se laïque du anar RE) L KE surtout à ses K 1 re ÉERS (Xe { intérêts, le peuple se a! à , \ e ne à,la ser- (Hire vitude, ] Toutefois, la race 11 £

hellénique persistait dans les classes com- merçantes des villes, Ce parmi les nryes

es cam es éloi- Furb La te} rise de a

Morée et d'une parce de la Grèce du i Nord par François Armoiries de la Grèce. Morosini (1684-1687), l'établissement en Grèce d'une domination véni- tienne de quelque durée (1684-1718) hâtèrent le ré- veil du sentiment national. En m temps, l'ac-

tion de la Russie, le grand mouvement de la Ré- volution française enfin, surexcitaient les espéran- ces des patriotes, au moment même où l'empire ture entrait en décadence,

— Histoire contemporaine (| is la querre de l'Indépendance jusqu'à nos jours). C'est en 1821 que commença l'insurrection des Grecs contre la Tur- quie. Le FX au niet nationale proclama ndance, ei ua un gouverne- ment composé ti cinq membres, dont la présidence fut confiée à Mavrocordato. Dans la nuit du 48 au 19 juin 182, Canaris détruisit la flotte turque dans le détroit de Chio. Les puissances, y l'opinion publique en Europe, se décidérent nel rs venir et à exiger par la force (bataille de Navarin, expédition du maréchal Maison) l'évacuation du pays par les Turcs. Le protocole du 3 février 1830 déclarait la Grèce royaume souverain. Enfin, le ee 7 mai Hi conclu Ge Eee e Te vière et les trois ssances ces, le prince Othon, du roi Li Bavière te que roi de Grèce. no à es

puis cette époqu tique grecque a tou- jours tendu à réaliser lidée panhellént ue en enle- vant à la Turquie les territoires habités par des Grecs, te cette puissance détient encore, Pendant la erre de Crimée (1853-1854), pendant Ja guerre d'Ita- ie,des mouvements nationalistes se produisirent dans le jeune royaume. Le roi, pour des motifs de FaMTo internationale, n'ayant pas cru pouvoir les favoriser, fut bientôt renversé par une révolution (1862), et l'Assemblée nationale élut comme nouveau roi le pes re de Danemark. A la guerre russo- urque de 1878-1879, la Grèce oblint un agrandisse- ment de territoire du côté de l'Epire et de la Thes- salie. Un commencement de soulèvement national fut, en 1886, étouffé par les puissances, qui bloqué- rent les côtes grecques. En 1897, à la suite d'un envoi officiel de secours aux insurgés crétois, une guerre avec la Turquie éclata, où la Grèce succomba. Mais les puissances obtinrent de la Turquie l'autonomie de la Crète sous le gouvernement du prince CE de Grèce, et la Grèce a depuis lors pris sa reÿ: sur la Turquie dans la guerre de 1913.

Les résultats de cet effort sont devenus manifestes au xxe siècle. À la suite des deux guerres bal- kaniques de 1912 et de 1913, le royaume de Grèce s'accrut de l'ile de Crète autonome, depuis 1898, de presque toutes les Sporades du Nord et de la plus re e partie de la Macédoine et de l'Epire. Au

lébut de la Grande Guerre, la Grèce, oublieuse de ce qu'elle devait aux Alliés, favorisa les Allemands de tout son pouvoir, en conservant une neutralité NE nominale. Après le meurtre des marins vançais tombés dans un guet ns (2 décem- bre 1916), la France obligea le roi Constantin, beau- frère du kaiser Guillaume 11, à céder le trône à son fils Alexandre, Co pes pour premier ministre le grand patriote Venizelos (juin 1917). Celui-ci fit entrer la Grèce dans la lutte conire l'Allemagne et ses alliés, et obtint ainsi pour son pays, après la