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vrages ne ressemblent-ils pas a une collection minéralogique dont toutes les pièces seraient jetées pêle-mêle et non étiquetées ?

Ici, le squelette est à peu près complet, avec tous ses 

ossements et ses articulations ; rien n’y manque, si ce n’est le mouvement, la chaleur,la vie. On n’oublie qu’une chose : éclairer la lanterne.

Ces citations, qui vont permettre au lecteur de juger par lui-même jusqu’à quel point nos observations sont fondées, sont empruntées textuellement à deux ouvrages qui jouissent d’une certaine vogue dans nos écoles.

Qu’on nous permette maintenant de mettre en regard de ces extraits les définitions des deux mêmes mots, puisées dans le nouvel ouvrage que nous faisons paraître aujourd’hui : FAUX adj. Contraire à la vérité : bruit faux ; feint : fausse douceur ; mal fondé : fausse crainte ; contrefait : fausse monnaie ; postiche : fausse barbe ; supposé : faux nom ; illusoire : fausse espÙance ; perfide, trompeur : faux ami ; discordant : voix fausse ; contre la bonne foi : fausse promesse ; qui n’a que l’apparence : fausse grandeur ;-qui manque de justesse, d’oxactitude :

faux poids ; qui détourne du but : fausse route, etc., etc. 

IHÉS.USEII v. tr. Administrer avec économie : ménager son revenu. Fig. Ne pas fatiguer : ménager ses forces ; ne pas exposer mal à propos : ménager sa vie ; conduire, manier adroitement : ménager les esprits ; préparer, amener : ménager une entrevue ; procurer, réserver : ménager une surprise ; traiter avec égards : ménager quelqu’un.Ménager ses paroles, parler peu ; ménager ses expressions, parler avec circonspection ; ménager le temps, en faire bon emploi ; ménager sa voix, la bien conduire ; n’avoir rien à ménager, plus de mesure à garder ; bien ménager l’ombre et la lumière dans un tableau, les incidents dans un ouvrage, les distribuer.habilement.

Ces deux mots ont été pris au hasard, et ils caractérisent de la manière la plus exacte le plan sur lequel est construit notre dictionnaire et celui qu’ont adopté nos devanciers. Que personne ne nous prête la pensée d’avoir voulu établir ici une comparaison dont notre amour-propre se décernerait naïvement les honneurs ;nous avonscherché à justifier nos observations et à faire connaître la marche suivie dans la composition de ce nouveau dictionnaire, où nos efforts ont constamment tendu à apporter l’ordre et la clarté que nous avons regretté si souvent de ne pas rencontrer chez les autres. Ce n’est donc pas pour le plaisir de la critique que nous signalons ces défauts, dont la gravité a dû frapper bien des esprits avant nous ; mais nous tenions à les constater pour