comme des chefs-d’œuvre de l’école florentine du xve siècle : l’accentuation savante du dessin et l’énergie de la couleur sont dignes des plus grands maîtres ; les nombreux portraits que l’artiste a introduits dans ses compositions n’en compromettent pas l’harmonieuse unité ni le caractère religieux ; la gravité de certaines physionomies, la beauté sereine de quelques autres, la dignité et la noble élégance des attitudes inspirent le respect et l’admiration.
Les peintures de Ghirlandajo ont été gravées par Carlo Lasinio. Le gouvernement français doit, dit-on, en faire exécuter des reproductions pour le musée des Copies, fondé récemment à Paris.
Jean-Baptiste dans le désert (SAINT), chef-d’œuvre de Raphaël, au musée des Offices (Florence). Le Précurseur, âgé d’environ quinze ans, à demi vêtu d’une peau de panthère qui lui couvre la cuisse droite et qui vient s’enrouler autour de son bras gauche, est assis sur une pierre garnie de mousse, près d’une fontaine, dans un désert des plus sauvages. De la main droite, qu’il élève, il montre une petite croix de roseau d’où jaillissent des rayons de lumière ; de la main gauche, il tient une banderole de parchemin où on lit le mot Dei.
Vasari rapporte que Raphaël peignit ce tableau pour le cardinal Colonna, qui en fit présent à son médecin Jacopo da Carpi, après une maladie grave dont celui-ci l’avait guéri. Il existe plusieurs répétitions ou copies de cette peinture, notamment dans les musées du Louvre, de Berlin, de Bologne, de Darmstadt, dans les palais Borghèse et Spada, à Rome. Vasari regardait le Saint Jean des Offices comme étant l’original. Ce dernier musée possède un dessin à la sanguine, qui est incontestablement de la main de Raphaël et qui est une étude faite en vue du tableau. Passavant prétend que « le mouvement de la figure est plus beau dans le dessin que dans la peinture, c’est-à-dire plus vivant et plus simple. » Il ajoute : « Les contours et le modelé, dans l’étude faite d’après le modèle, ont tout le charme d’une nature juvénile et florissante, tandis que dans le tableau on a exagéré l’ampleur des formes et le jeu des muscles ; on regrette aussi de ne pas y trouver l’habile raccourci du pied droit, lequel est posé de telle sorte qu’on voit le dessus et le dessous en même temps, ce qui, sans être impossible dans la nature, n’est cependant pas agréable à l’œil... Toutefois, quelques détails, encore bien conservés, révèlent ça et là le pinceau du Raphaël, notamment le torse, qui est d’un modelé supérieur. La couleur aussi montre encore, par places, les tons chauds du maître. »
Le Saint Jean de Raphaël a été gravé par C. Bervic, Vinc. Biondi, Fr. Chereau, H. Gutenberg, Vendramini, Höfel, Fr. John, etc. Le dessin à la sanguine a été gravé en clair-obscur par Hugo da Carpi.
Jean-Baptiste (saint), tableau de Léonard
de Vinci, au Louvre. Le saint, vêtu d’une
peau d’agneau qui laisse son torse à découvert,
montre le ciel de la main droite et tient
de l’autre main une croix de roseau.
On pense que cette peinture est celle qui, d’après le P. Dan, faisait partie de la collection de François Ier, et fut donnée par Louis XIII à Charles Ier, roi d’Angleterre. Après la mort de ce dernier, le tableau fut acheté par le banquier Jabach, qui le céda à Louis XIV. Il a été gravé par Jean Boulanger, N.-F. Bertrand et P.-F. Bertonnier. Il en existe une copie à la bibliothèque Ambrosienne de Milan. Le musée de l’Ermitage possède aussi un Saint Jean-Baptiste attribué à Léonard.
Jean (LE SOMMEIL DU PETIT SAINT), tableau
de Carlo Dolci, galerie du palais Pitti, à Florence. Sainte Élisabeth, soulevant de la main
gauche le voile qui couvrait son fils endormi
et appuyant la main droite sur son cœur
gonflé d’affection, lève les yeux vers le ciel
et lui adresse une fervente action de grâces ;
sa bouche entr’ouverte en prononce les paroles.
La tête et les mains de l’enfant posent
sur une croix autour de laquelle s’enlace
une banderole portant ces mots prophétiques :
Ecce agnus Dei. Ses traits sont d’une
grande beauté de formes et de caractère.
Derrière Élisabeth et lui tournant le dos,
Zacharie est occupé à lire. Trois jolis chérubins remplissent le côté opposé de la composition.
Suivant Baldinacci, ce tableau, un des meilleurs de C. Dolci, fut exécuté pour la grande-duchesse de Toscane, Victoire de La Rovère. Il a figuré au Louvre, sous le premier empire, et a été gravé dans le Musée royal par V.-M. Langlois.
Jean-Baptiste (HISTOIRE DE SAINT), fresques d’Andréa del Sarto, dans le cloître de
l’ancienne confrérie de lo Scalzo, à Florence.
Ces fresques sont célèbres, non-seulement à
cause de leur beauté, mais aussi parce que,
exécutées par Andréa del Sarto à différentes
époques, elles montrant les progrès que ce
grand artiste fit dans la peinture. Il les commença
au sortir de l’atelier de Piero di Cosimo,
les continua quand il s’était déjà acquis
une grande réputation et les acheva à son
retour de France. Elles sont malheureusement
aujourd’hui dans un état de dégradation
déplorable, par suite de l’humidité des
murailles sur lesquelles elles ont été exécutées
et des injures du temps. Les Guides italiens
ajoutent qu’elles ont eu aussi à subir
les outrages d’un Français qui, soit qu’il fût
fou, soit qu’il fût poussé par l’envie (non si sa si fossé matto, o che da impulso d’invidia mosso), les couvrit d’encre ou de bitume...
La restauration maladroite que la confrérie
de lo Scalzo leur fit subir, en 1617 et en 1720,
ne contribua pas peu d’ailleurs à leur altération.
Les sujets représentés par Andréa
sont au nombre de dix : l’Ange annonçant à Zacharie la naissance de son fils ; la Visitation ; la Naissance de saint Jean (dernière peinture exécutée par l’artiste dans ce cloître) ; le Baptême de Jésus ; la Prédication ; Saint Jean baptisant les Juifs ; Saint Jean garrotté en présence d’Hérode ; la Danse de Salomé ;
la Décollation ; la Tête de saint Jean présentée à Hérodiade. Andréa a peint, en outre, les figures de la Charité, de la Justice et de l’Espérance. Deux autres fresques ont été peintes, pendant qu’il était en France, par Franciabigio ; elles représentent : Saint Jean recevant la bénédiction de son père avant d’aller dans le désert et Saint Jean rencontrant la sainte Famille.
Ces fresques ont été gravées par Domenico Falcini.
Jean-Baptiste (LA PRÉDICATION DE SAINT), tableau de Carle Maratte, au Louvre. Saint
Jean, debout et les bras élevés, est entouré
de Juifs qui écoutent sa parole. Derrière lui,
un homme du peuple est accoudé sur un
tertre, la tête appuyée sur ses deux mains.
À droite, un auditeur explique à un vieillard
le sens des paroles du Précurseur. Plus loin
sont groupés cinq personnages à mine austère,
dont l’un appuie son menton sur une
béquille.
Ce tableau, que Louis XIV reçut en présent du cardinal Gualterio en 1701, a été gravé par Charles Dupuis pour le Cabinet Crozat. Il a été gravé, depuis, dans les recueils de Filhol et de Landon.
Le Louvre possède plusieurs autres tableaux de la Prédication de saint Jean. Il en a un d’Annibal Carrache, qui a été acheté à Rome par le cardinal Mazarin ; un autre de Francesco Mola, qui a été gravé par P.-S. Bartoli, et un troisième peint par Taunay en 1818.
Jean-Baptiste baptisant le peuple sur les bords du Jourdain (SAINT), tableau de Poussin, au Louvre. Saint Jean, debout, vêtu
d’une peau d’agneau, verse de l’eau sur la
tête d’un Juif agenouillé devant lui. Un autre
néophyte s’apprête à recevoir le baptême et
un jeune homme regarde attentivement le
saint. Au premier plan à droite, est un
groupe de quatre femmes dont l’une tend son
enfant vers le Précurseur. Du côté opposé,
deux hommes se dépouillent de leurs vêtements ;
plus loin, trois vieillards s’entretiennent
gravement de ce qui se passe, et un
jeune homme à cheval considère la cérémonie.
De l’autre côté du fleuve, qu’une barque
pleine de monde va traverser, le paysage se
termine à de hautes montagnes.
Ce tableau fuit partie de la collection de Louis XIV. Le catalogue du Louvre se trompe en disant qu’il fut peint par Poussin pour le chevalier Cassiano del Pozzo. La peinture exécutée pour ce dernier, et qui représente le Baptême de Jésus, appartient aujourd’hui au duc de Rutland. Le tableau du Louvre a été gravé par Gérard Audran, Benoit Audran, et dans les recueils de Landon et de Filhol.
Jean-Baptiste (STATUE DE SAINT), chef-d’œuvre de Donatello, au musée des Offices (Florence). Le Précurseur est debout, à
peine vêtu d’une peau de chameau, tenant
une croix de la main droite et regardant un
papyrus qu’il a dans sa main gauche. Son
corps, exténué par le jeûne, donne plutôt
l’idée d’un êcorché que celle d’un saint ; mais le visage a une admirable expression de tristesse. « Il y a loin de ce spectre mélancolique à l’élégant Précurseur de Raphaël, a dit M. Jean Rousseau ; mais la statue de Donatello me représente mieux l’ascète qui se
nourrit de sauterelles, le morne apôtre dont
la voix se perd dans le désert. » Outre cette
sévère statue de marbre, le musée des Offices
possède un autre Saint Jean-Baptiste de
Donatello, taillé en bas-relief dans une sorte
de pierre de touche noire et luisante. Ici, le
saint, représenté en buste et de profil, n’est
encore qu’un enfant ; la physionomie est
naïve et des plus gracieuses, le modelé plein
de souplesse et de vie.
Jean-Baptiste (STATUE DE SAINT), par M. Paul Dubois, une des meilleures productions de la statuaire contemporaine. Le Précurseur est
représenté ici fort jeune, debout, entièrement
nu, marchant à grands pas, levant le
bras et criant : « Voici l’agneau de Dieu ! »
La tête, ombragée par une abondante chevelure,
a une expression des plus énergiques,
tout en gardant le caractère de l’enfance ; le
regard a cette indécision singulière qu’on
rencontre presque toujours chez les illuminés.
Cette statue, dont le modèle en plâtre a figuré au Salon de 1863, et le bronze au Salon de 1864, a été très-applaudie par la critique. Un juge des plus sévères, W. Bürger, l’a proclamée « une œuvre parfaite, d’un caractère et d’une distinction rares. » Suivant M. Du Camp, « c’est une excellente statue, très-vivante. » Th. Gautier s’est exprimé ainsi : « Le Saint Jean de M. Paul Dubois est une œuvre d’un rare mérite... La ligne qui va du bras levé au talon présente un galbe d’une élégance austère ; le jeune torse est modelé avec une finesse sans maigreur, les jambes sont du dessin le plus pur et les pieds d’une perfection antique. »
JEAN DE BERGAME (saint), évêque de Bergame vers 656, mort en 683. Il acquit une grande réputation de science et de vertu, attaqua dans ses prédications les ariens, dont il ramena un grand nombre à l’orthodoxie, et fut assassiné, dit-on, par des chefs de cette secte, irrités des conversions qu’il opérait.
JEAN DE CAPISTRAN (saint), prédicateur franciscain. V. Capistrano.
JEAN CHRYSOSTOME (saint), célèbre Père de l’Église. V. Chrysostome,
JEAN CLIMAQUE (saint), docteur de l’Église. V. Climaque.
JEAN COLOMBINI (saint), fondateur de l’ordre des jésuites. V. Colombini.
JEAN DE LA CROIX (saint), théologien espagnol. V. Croix.
JEAN DAMASCENE ou DE DAMAS (saint), docteur ecclésiastique. V. Chrysorrhoas.
JEAN DE DIEU (saint), fondateur de l’ordre de la Charité, né en Portugal on 1495,
mort à Grenade en 1550. Il fut d’abord pâtre,
puis soldat dans les armées de Charles-Quint,
enfin colporteur. Dans ces diverses conditions,
il avait mené une vie fort dissipée j
mais il se convertit à l’âge de quarante ans
et se consacra dès lors au service des malades,
qu’il entretenait dans sa propre maison
au moyen de quêtes. Quelques disciples se
joignirent à lui et ils jetèrent ainsi le fondement
de l’ordre, qui fut organisé et régularisé
par Pie V, en 1572. Introduits à Paris en 1601,
les religieux de> la Charité reçurent l’emplacement
où se trouve aujourd hui l’hôpital de
la Charité. La fête de Saint-Jean de Dieu est
célébrée le 8 mars.
Jean de Dieu (FRÈRES DE Saint-). Cet ordre
hospitalier fut fondé vers le commencement
du xvie siècle par un Portugais d’une
famille obscure, de la petite ville de Monte-Major-el-Novo.
Le fondateur de cet ordre
portait le nom de Jean ; il exerça, dans sa
jeunesse, les métiers les plus humbles ; un
sermon qu’il entendit à Grenade produisit
une telle impression sur son esprit exalté,
qu’il passa pour fou et fut enfermé dans un
hôpital. Le prédicateur dont la parole l’avait
si vivement ému parvint à l’apaiser et lui
conseilla de se consacrer au soin des pauvres ;
dès lors, la vocation de Jean fut décidée.
En 1540, il fonda à Grenade un premier
hôpital pour y recevoir les malades et les
pauvres. L’évêque de Tuy lui donna le nom
de Saint-Jean de Dieu, et lui permit, ainsi
qu’à ses compagnons, de porter l’habit religieux.
Frère Saint-Jean de Dieu mourut en
1550, sans laisser à ses continuateurs d’autre
règle que son exemple. Bientôt plusieurs ôpitaux
furent établis en Espagne sur le modèle
de celui de Grenade. Les frères de Saint-Jean
de Dieu se répandirent en Italie.
En 1585, le pape Sixte V érigea l’ordre sous le nom de Saint-Jean de Dieu ; il permit aux frères de tenir un chapitre général et de se donner des constitutions. En 1601, quatre frères furent appelés en France par la reine Marie de Médicis ; ils s’établirent à Paris, au lieu qu’occupèrent plus tard les Petits-Augustins. En 1606, Marguerite de Valois, épouse divorcée de Henri IV, ayant eu besoin du terrain occupé par les frères de Saint-Jean de Dieu, pour y fonder le couvent des Augustins, leur donna en échange des maisons et des jardins situés rue des Saints-Pères, C’est là qu’ils instituèrent l’hôpital de Saint-Jean-Baptiste de la Charité, qui devint le chef-lieu de l’ordre en France. Au xvii et xviiie siècle, les frères de Saint-Jean de Dieu servaient de gardes-malades ; on leur donnait quelquefois le nom de charitains.
Les religieux de la Charité jouissaient de privilèges très-étendus ; ils eurent souvent maille à partir avec les chirurgiens de Paris, qui contestaient au prieur et aux religieux de l’hôpital de la Charité de Paris le droit de s’immiscer dans aucune opération de chirurgie.
Rentrés en France sous la Restauration, les frères de Saint-Jean de Dieu se vouèrent spécialement au service des aliénés. Leur noviciat est établi à Lyon. En 1813, ils ont fondé à Paris, rue Oudinot, une maison consacrée au traitement des malades, des convalescents et des valétudinaires. On n’y admet pas les malades atteints de maladies secrètes, contagieuses, incurables ou mentales. Sauf de rares exceptions, les soins donnés dans cet établissement ne sont pas gratuits. Il n’a donc pas absolument le caractère hospitalier des anciennes fondations de l’ordre ; c’est une maison de santé où les prix de pension varient suivant la fortune du malade et l’appartement qu’il choisit. Bien qu’un médecin soit attaché à la maison, les praticiens appelés par les pensionnaires y sont admis à toute heure.
JEAN DE MATERA (saint), religieux italien,
né à Matera dans la Pouille vers 1050,
mort en 1139. Il fonda, vers 1118, sur le mont
Gargan, l’ordre de Pulsano, qui n’existe plus,
et se rendit célèbre par ses prédications.
JEAN DE MATHA (saint), fondateur de l’ordre de la Trinité, pour le rachat des captifs,
né près de Barcelonnette en 1160, mort à
Rome en 1213. Il s’associa pour son œuvre
un saint ermite nommé Félix de Valois,
en rédigea les statuts et les fit approuver
par le pape Innocent III, en 1199, fit deux
voyages en Afrique et en ramena un grand
nombre de chrétiens arrachés de l’esclavage
des musulmans. Avant sa mort, il avait pu,
à force de dévouement et d’activité, fonder
plusieurs monastères et hôpitaux de son admirable
congrégation. Il fut canonisé en 1679.
Les religieux de la Trinité étaient encore
nommés Pères de la Merci en Espagne, et
Mathurins à Paris. L’Église célèbre la fête
de Jean de Matha le 8 février.
JEAN DE MEDA (saint), fondateur d’ordre religieux, né à Meda, près de Côme, vers la
fin du xie siècle, mort en 1159. Étant devenu
supérieur de l’ordre des humiliés, qui ne se
composait que de laïques, il y introduisit la règle
de saint Benoît, en fit un véritable ordre
religieux composé d’ecclésiastiques et de laïques,
changea les dénominations de frères et de
moines en celle de chanoines, et introduisit
pour son ordre une sorte de bréviaire intitulé
Office des chanoines. Jean de Meda fonda
plusieurs maisons en Lombardie, se signala
par son esprit de charité et fut canonisé par
Alexandre III l’année même de sa mort.
JEAN-GUALBERT (saint), fondateur de l’ordre de Val-Ombreuse, né à Florence, mort
en 1073. Il entra dans l’ordre des bénédictins
au monastère de Saint-Miniat, passa ensuite
quelque temps à celui de Camaldoli et fonda,
en 1040, un institut monastique à Val-Ombreuse,
en Toscane. Jean-Gualbert a été canonisé
en 1193 par Célestin III, et l’Église
l’honore le 12 juillet.
JEAN le Silencieux (saint), évêque de Coloni, né à Nicopolis (Arménie) vers 454,
mort vers 558. Issu d’une illustre famille, il
abandonna le monde pour fonder un monastère,
où il vécut dans la retraite et dans le
silence. Par la suite, il fut nommé évêque de
Coloni, mais n’en continua pas moins à suivre
les règles de la vie monastique, et, après un
épiscopat de neuf ans, il se retira dans le
monastère de Saint-Sébas. On l’honore le
13 mai.
JEAN Ier (saint), pape de 523 à 526, né en
Toscane. Théodoric le contraignit d’aller réclamer
auprès de l’empereur Justin la révocation
des édits contre les ariens. Il échoua
dans sa mission et fut persécuté par le roi
des Ostrogoths, Théodoric, qui, à son retour,
le fit jeter dans une prison, où il mourut. Il
eut pour successeur Félix IV.
JEAN II, pape de 532 à 535, Romain de naissance.
Il réprima la simonie, condamna le
patriarche Anthémius, convaincu d’arianisme,
lança l’anathème contre des moines de Scythie,
nommés acémètes, qui partageaient les erreurs des nestoriens, et déposa Contumeliosus,
évêque de Riez, accusé d’avoir commis
de graves délits. Sur la demande de l’empereur
Justinien, Jean adopta la fameuse proposition
Unus de trinitate passus est in carne,
qui avait été repoussée par le pape Hormisdas.
Ce pape avait reçu la surnom de Mercure,
selon les uns pour son éloquence, selon
d’autres parce qu’il avait acheté le saint-siége
à beaux deniers comptants. Agapet lui succéda. On trouve dans le code de Justinien deux Lettres de ce pontife.
JEAN III, pape de 560 à 573, né à Rome
d’une famille noble. Il termina la basilique
des Douze-Apôtres et rétablit sur leurs sièges
deux évêques des Gaules qui avaient été déposés
par un concile de Lyon, comme assassins et adultères. Il eut Benoît Ier pour successeur.
JEAN IV, pape de 610 à 642, né en Dalmatie.
Il fit condamner par un concile le monothéisme
et l’Ecthèse ou déclaration de l’empereur
Héraclius qui recommandait cette hérésie,
et employa une partie de ses revenus
à racheter les chrétiens captifs chez les Slaves. Théodore Ier lui succéda. Le P. Hardouin a publié trois Lettres de ce pontife dans sa Collectio conciliorum.
JEAN V, pape de 686 à 687, Syrien de naissance.
Il laissa en mourant 1,900 sous d’or
au clergé et aux monastères, et eut pour successeur Conon. D’après Platina, il serait l’auteur d’un traité De pallii dignitate.
JEAN VI, pape de 701 à 705, né en Grèce.
Il résista à l’empereur byzantin Tibère, arrêta
à prix d’or les dévastations du duc lombard
de Bénévent, Gisulfe, et réintégra dans
son siège saint Wilfrid, évêque d’York, qu’un
concile de prélats anglais avait excommunié
et qui était venu en appeler auprès de lui de
ce jugement.
JEAN VII, pape de 705 à 707, né en Grèce.
Il obtint du roi des Lombards, Aribert, la
restitution de plusieurs domaines dans les
Alpes Cottiennes, qui avaient été enlevés à
l’Église par l’invasion lombarde (707), et refusa de se prononcer sur les actes du fameux
concile in Trullo, que l’empereur Justinien II lui demandait de confirmer.
JEAN VIII, pape de 872 à 882, né à Rome.
Sous son pontificat, les Sarrasins poussèrent
leurs ravages jusqu’aux portes de Rome, et