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noir, nom donné autrefois à toute la partie de l’indoust&n (Decan) qui se trouve au S. de ta Kriachna et à l’E. des Ghattes occidentales. Cette contrée comprenait le Balaghat, le Baramahal, le Maïssour et le Coïmbétour ; elle formait plusieurs principautés, arrosées par la Touinbédra et le Kavéry. Maintenant, on ne comprend plus, sous le nom de Karnatic, qu’une partie de la présidence anglaise de Madras, le long de la cote de Coromandel, depuis la Krischna au N. jusqu’au cap Calyntère au S. Les Ghattes orientales couvrent et limitent en partie le N.-O. du Karnatic. Les Ghattes occidentales le bornent vers le S.-O., et envoient quelques rameaux dans cette portion du pays, surtout aux environs de Madura et de Dindigal. Tous les cours d’eau coulent vers l’E. Le plus important est le Kavéry, qui se partage en une infimté de branches ; viennent ensuite le Panar, le Palar et le Vaigarou, qui descendent des plateaux des Ghattes. Au total, le Karnatic est un pays fertile, bien cultivé et riche en riz. L’élève des abeilles, des races bovine et ovine y donne d’excellents résultats. L’Industrie est portée à un haut degré de perfection, surtout pour le travail du coton. On y fabrique aussi des étoffes de laine, des cuirs et de la faïence. La plupart de ces produits forment, avec le vin, le blé, l’indigo et quelques autres productions territoriales, les principaux objets d’exportation.

Ce pays était a l’origine habité par une population primitive, appartenant à la race Tamoulé. Vers le milieu du xie siècle, les Belala, puissante famille de la race des Radjpoutes, y fondaient un grand royaume. Vers la fin de l’année 1717, un des lieutenants du Grand Mogol leva l’étendard de la révolte contre le royaume de Delhi, et fonda, dans le Decan, une souveraineté particulière. Il donna le Karnatic à l’un de ses amis et compagnons d’armes (1743), à titre de tief. Mais ce vassal chercha, à son tour, à se rendre indépendant. 11 en résulta des révoltes et des guerres nombreuses, dans lesquelles les Anglais et les Français intervinrent, morcelèrent le Karnatic et en facilitèrent la conquête ; les Anglais le soumirent presque entièrement de 1801 à 1803.

KAR MCODAR {lie). V. Carnicobar.

KARNITE s. f. (kar-ni-te). Bot. Espèce de tithymale ligneuse.

KARMKOWSKI (Stanislas), célèbre prélat polonais, né vers 1520, mort à Kowiez en 1603. Il était évêque de Cujavie depuis 1565, quand la mort de Sigismond II rendit élective la couronne de Pologne (1572). Pendant l’interrègne, Karnkowski, convaincu qu’il n’appartient pas au pouvoir séculier de se faire juge des doctrines religieuses, présenta à la diète le fameux formulaire, connu SOUS le nom de Paix des dissidents, par lequel le pouvoirgarantissait une égale protection à toutes

les communions religieuses, et il parvint à le faire voter, sinon par le haut clergé, du moins par la noblesse (1573). En même temps, ce prélat, qui a eu l’honneur d’inaugurer dans son pays l’ère de la liberté de conscience, fit insérer, dans les Pacia conventa, que le roi qu’on allait élire serait tenu de reconnaître la paix des dissidents, Henri de Valois, ayant fait assurer par son ambassadeur, Montluc, qu’il était prêt à souscrire à cette condition, fut élu roi de Pologne, et Karnkowski fut chargé de le complimenter lors de son couronnement. Après le brusque départ de ce

prince pour la France, l’évêque Karnkowski se prononça d’abord contre l’élection d’Etienne Bathori, duc de Transylvanie, puis finit par se ranger à son parti et par le couronner. À la mort d’Uchansld (1581), il lui succéda comme archevêque-primat, convoqua un synode dans le but de contre-balancer 1 influence des sectes dissidentes, devint, après la mort de Bathori, un des partisans du candidat de l’Autriche, mais n’en proclama pas moins comme roi Sigismond Ht, en 1587. Ayant pris en main la défense des Cosaques, opprimés dans leurs libertés politiques et dans leurs opinions religieuses, il convoqua, en 1590, une assemblée à Kiew, pour déclarer abolie ou nulle la constitution qui leur avait été récemment donnée, travailla, à la diète de Varsovie, a amener la pacification, et chercha, dans ce but, a unir les chrétiens grecs aux catholiques. Il tint, à cet effet, en 1594, un synode à Brzesc, ou l’on signa l’union des deux Églises, d’après les principes posés au concile de Florence. Dans les dernières années de sa vie, Karnkowski se fit remarquer par la protection qu’il accorda- aux jésuites. Il bâtit un collège à Kalisz, et fonda deux séminaires, l’un à Wladistaw, l’autre à Gnesne. Ce prélat, qui donna l’exemple d’une tolérance bien rare à son époque, était un homme fort instruit. Quelques-uns de ses ouvrages ont une grande importance au point de vue historique. Nous citerons de lui : Lie jure provinciali terrarum civitatumque Russise (Cracovie, 1574, in-4<>) ; Historia interregni post discessum e Polonia Henrxci Andegavensis ; De modo et origine électionis novi régis apud Varsoviam habits anno 1573 (Cologne, 1589, in-fol.) ; Constitutiones synodorum Ecclesix gnesnensis (Cracovie, 1579, in-4u) ; Constitutiones synodales diœcesaiix cum catechesi (Prague, 1590, in-4») ; Sermones ad purochos, et divers panégyriques, parmi lesquels on remarque celui de Henri III, en latin (Cologne, 1589), traduit en français sous le titre

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de Harangue publique de bienvenue au roy Henry de Valois (Paris, 1574, in-8o) ; Epistolm familiares illustrium virorum (Cracovie, 1578, in-4o) ; ces lettres, qui forment trois livres, offrent un grand intérêt pour l’histoire de 1565 à 1577.

KAHNOUL, ville, forte de l’Indoustan anglais, présidence de Madras, province de Balaghat ; 4,800 hab. Elle est bâtie au S. d’une forteresse bien défendue de trois côtés, et des fortifications très-considérables la protègent du côté de l’O. Elle était autrefois capitale d’une principauté du même nom, que Muzuffer-Kan avait usurpée, et dont l’héritier légitime réclama la protection anglaise pour se la faire rendre. Les Anglais enlevèrent la ville à l’usurpateur en 1815, et achevèrent de se l’approprier en 1851.

KARNOW, ville des États autrichiens, la même que J^gerkdorf.

KARNTEN, nom allemand de la CaRIN-

THIB.

KAROLATH, bourg de Prusse, prov. de Silésie, régence, et à 9 kilom. S.-E. de Liegnitz, sur l’Oder ; 1,200 hab. Beau château des princes de Karulath-Beuthen.

KAROI-I (Jasper ou Gaspard), érudit hongrois qui vivait au xvie siècle. Il étudia la théologie, la philosophie, les langues, se fit calviniste, et se signala par sa grande érudition. Karoli est le premier qui ait traduit de l’hébreu en hongrois l’Ancien Testament, Sa version de la Bible, publiée pour la première fois à Hanovre (1008, in-4«), a été plusieurs fois rééditée depuis.

KAROLING1EN, 1ENNE adj. (ka-ro-laingiain, iè-ne). Hist. Syn. de carlovingien, employé par quelques historiens modernes comme plus conforme à l’origine germanique de ce mot. il On écrit aussi carolingien,

KAROLI (NAGY-), ville des États autrichiens (Hongrie), eh.-l. ducomitatde Szathmar, à 224 kilom. E. de Bude ; 11,000 hab. Gymnase de piaristes ; récolte abondante de vin, froment, maïs, tabac. Fabrication de toiles ; cordonneries ; imprimerie.

KAROLI-FEJEVAH, nom hongrois de Carls-

BOURG.

KAHOLY (Caroline Duveau, dite), actrice française, née à Saumur en 1835. Son père était un ancien sous-oflieier d’artillerie. Sa mère tenait un petit débit de liqueurs, et Carofine l’aida dans son commerce jusqu’au jour où eiie fut mise en apprentissage chez une couturière. Elle vint à Paris au commencement de 1854, et demanda à son aiguille le pain quotidien. Le hasard fit tomber entre ses mains les œuvres de Corneille ; elle s’enthousiasma pour les vers du grand poète, les lut, les relut et s’appliqua à déclamer chez elle, tout en travaillant, les admirables scènes de Cinna et des Horaces. M. Maubant lui donna ses conseils et ses leçons ; il devint son professeur en 1855, et pendant près de cinq années, Mlle Karoly étudia avec une persévérance et un zèle incroyables. Enfin, au mois d’août 1860, elle parut au théâtre de Montmartre, dans le rôle de Camille des Horaces ; le lendemain de la représentation, elle signait un engagement de trois ans avec le directeur de l’Odéon, qui, h la prière de M. Maubant, était venu l’entendre. Le 7 septembre suivant, elle débutait sur la seconde scène française dans le même rôle qui avait servi à son audition, et le succès qu’elle obtint dépassa ce qu’on avait espéré. Cependant, les critiques se partagèrent bientôt en deux camps •. les uns exagérèrent’ses qualités, les autres ses défauts ; depuis longtemps, on n’avait fait tant de bruit autour d’une tragédienne. Son second début eut lieu dans le rôle d’Hermione, d’Andromagne, et l’on put juger dès lors que le mâle Corneille convenait mieux à son talent que le tendre Racine ; elle le comprit elle-même, et aborda Cinna et Polyeuvle. Un peu plus tard, elle reprit le rôle d’Agrippine, créé parM’Io Georges, dans Une fête de Néron. À la fermeture annuelle de l’Odéon, elle alla jouer sur les théâtres du Mans, de Laval, de Rennes et de Saumur tout son répertoire, et s’essaya dans Phèdre. Elle revint à Paris et continua de jouer les rôles tragiques ; mais son nom n’appelait déjà plus la foule, et cette artiste, qui avait débuté avec un succès retentissant, se vit tout d’un coup abandonnée de la faveur publique ; les défauts qu’on avait d’abord passés à son inexpérience, et dont elle ne se corrigeait pas, avaient fini par fatiguer. Une voix rauque, une recherche perpétuelle des effets violents, quelque chose de farouche et de sauvage porté dans tous les rôles, même dans ceux qui auraient exigé des nuances plus tendres et plus délicates, un manque de grâce et de dignité, tels étaient ses défauts. Ses admirateurs vantaient avec raison le côté si sincèrement tragique de son jeu, qu’on a pu dire que, de toutes les tragédiennes qui ont essayé de succéder à Ruchel, elle est celle qui a montré le plus sérieux mérite. Cependant, on criait à M1’" Karoly de toutes parts d’aborder le drame : elle parut dans Macbeth, puis revint à la tragédie dans Pkèdre.et passa au boulevard, où elle a joué le rôle de Marie, dans la Nonne sanglante en 1864, à la PorteSaint-Martin.

KABOTCHA, ville de la Russie d’Europe. V. Kohotcha.

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KAROUSS-ARALS OU KASSAYS, tribu de Tartares Nogaîs, habitant la région caucasienne de l’empire russe, au S. du Kouban. Ils sont au nombre de 8,000 environ, et se livrent a l’élève des bestiaux et a l’agriculture.

KAROW (Charles), compositeur allemand et professeur de musique, né à Alstetten en 1790, Après avoir fait de solides études littéraires, il étudia la musique sous la direction de Liébert, qui lui enseigna le violon, puis, à l’âge de dix-huit ans, se mit à apprendre seul Te piano. Plus tard, Haak polit son talent, lui fit pratiquer l’orgue et lui enseigna l’harmonie. Vers 1811, Karow publia ses premières chansons, qui promettaient un bel avenir au compositeur, quand le soulèment de l’Allemagne, en 1813, vint interrompre sa carrière musicale. L’artiste obéit à l’appel de la patrie invoquant ses enfants pour briser le joug étranger. Il fit la campagne de France, et, après les événements de 1815, se rendît à Berlin pour y compléter ses éludes de piano et de composition, sous la direction de Berger et de Zelter. En 1818, il fut nommé professeur à l’école normale des instituteurs de Bunzluu, et, depuis ce temps, s’est confiné dans le strict exercice de ses fonctions, qui lui ont permis de doter l’Allemagne de bons organistes et d’instituteurs véritablement musiciens. On cite parmi les ouvrages de ce compositeur : douze Chansons allemandes à quatre voix, à l’usage des écoles, quatre Lieders à quatre voix, six Chants pour la landwehr, vingt-cinq Canons à trois voix, et cent soixante-douze Préludes pour l’orgue.

KARPATHES, CARPATHES ou KRAPACKS,

en slave Tatry, système de montagnes de l’Europe centrale, qui entourent la Hongrie et la Transylvanie au N.-O., au N., à l’E. et au S.-E. La chaîne des Karpathes décrit une vaste demi-circonférence, qui s’étend à la gauche du Danube, depuis son confluent avec la March jusqu’à sa jonction avec la Teherna, enveloppant ainsi les bus-ins du Wag et de la Theiss, tributaires de ce fleuve. Elle entoure la Hongrie au N. et au N.-E., et la Transylvanie, à l’E. et au S. Sa longueur est d’environ 1,300 kilom. Quant au système karpathien, il s’étend sur un très-grand espace : il est circonscrit par le Danube au S.-O. et au S., la mer Noire au S.-E., le Dniester à l’E., la Vistule et la mer Baltique au N., et l’Oder au N.-O. On peut diviser la chaîne des Karpathes en trois parties : les Karpathes occidentales, les Karpathes centrales et les Karpathes orientales. La première et la moins importante de ces divisions s’étend de la.rive gauche du Danube au point où la grande arête européenne quitte le faîte karpathieu pour prendre celui des Sudètes ; elle a quarante lieues de longueur. Les Karpathes centrales comprennent toutes les parties de la chaîne qui appartient à l’arête dont nous venons de parler, et se terminent vers l’E. ; elles ont une étendue d’environ cent lieues. Enfin, les Karpathes orientales se prolongent sur un espace de cent soixante lieues. C’est entre Presbourg et la March, dans le N.-O. de la Hongrie, que commence le fuite des Karpathes occidentales ; il se dirige au N.-E., en prenant, entre Sandorf, Smolentz et Soko, le nom d’Erzgebirge, et forme une grande partie de la limite entre la Hongrie et la Moravie. Des affluents de la gauche de la March sillonnent les flancs occidentaux de cette partie de la chaîne, et des tributaires de la droite du Wag descendent de ses flancs orientaux. Elle se termine entre les sources de la Beezva, qui coule à l’O., et celles de la Kiszucza, qui se dirige à l’E. Les Karpathes centrales, qui sont presque entièrement sur la frontière de la Hongrie et de la Galicie, se pgrtent à l’E.-S.-E., en décrivant toutefois de nombreuses sinuosités qui enveloppent les sources de l’Ostaowicza, tributaire de l’Oder, celles de la Sola, du Danujec, qui se dirigent vers la Vistule, et celles du wag et de quelques-uns de ses affluents. À peu près vers le milieu de son développement, cette partie des Karpathes prend le nom de Tatra, et, à l’E., elle Ïiorte celui de Beszked. Le point d’où jailissent les sources du San, tributaire de la Vistule, et celles de l’Ungh marque l’extrémité orientale des Karpathes centrales et leur jonction avec le Niederborsec, continuation de la dorsale européenne. Les Karpathes orientales se dirigent d’abord au S.-E., depuis les sources du San et de l’Ungh jusqu à celles de l’Aluta, sur la frontière de la Transylvanie et de la Moldavie, et prennent successivement les noms de Magura, Pirgan, Tsorna, Piatva, etc. Dans cette étendue, elles fournissent, du côté.de l’O., les sources du plusieurs rivières importantes. À la source de l’Aluta, la chaîne des Karpathes orientales se divise en deux branches qui enferment la partie supérieure du bassin de cette 11 vière et se rapprochent vers les monts Pojana-Mujeriet Piatva-Tajata, auS.-0. d’Hermanstad. La branche qui s’étend & la droite de l’Aluta, qu’elle sépare du Kockel, a une direction S.-O., et traverse le S.-E. et le S. de la Transylvanie, sous les noms de Margitta, Priszlop, Pojana, Gropa, Grusor et Froraa ; la branche située à la gauche de la même rivière, qu’elle sépare des bassins de Seretb, du Bouzéo, de la Salommiiza, de la Dombovitza et de l’Adjich, court d’abord au S., puis à l’O., et forme la plus grande partie de la limite entre la Transylvanie et les

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Principautés danubiennes. Elle est couronnée par les monts Nagy-Hagymas, Kaszony, Piatva-Laptuié, Tatara et Mogura ; c’est un peu à l’O. de ce dernier qu’elle est couverte par l’Aluta. Du Pojana-Mujéri jusqu’à leur extrémité sur le Danube, les Karpathes se dirigent à l’O.-S.-O., tantôt dans la Transylvanie et le Banal, tantôt sur la limite de ces contrées et de la Turquie, en séparant les eaux du Chyl et de la Cserna, au S-, de celles du Sztry et de la Teines, au N. Les monts Petru ou Petra, Baba, Oszla, Babel, Szemenik, Szvinacsa et Mali-Stibaez sont les principaux qu’on trouve dans cette étendue ; le dernier atteint le Danube, y cause une cataracte, et semble par là se mettre en communication avec une branche du Balkan.

Quoique les Karpathes n’égalent point les Alpes en hauteur, elles peuvent néanmoins être comptées parmi les chaînes de montagnes les plus remarquables de l’Europe.

C’est dans les Karpathes orientales que se trouvent les sommets principaux. Dans les Karpathes occidentales, M. Wahlenberg a reconnu que la limite des neiges éternelles se trouve a 2,592 met., 78 met. plus bas que dans les Alpes de la Suisse. Cette partie de la chaîne est dominée par le pic d’Eisthaler, qui fait partie du groupe des monts Lomnitz, et par le sommet du Krivan. Ces sommets ont 2,593 et 2,448 met.

La constitution minéralogiquo des Karpathes présente en grande abondance une sorte de grès qu’on a appelé grès karpathique. Ce grès contient, à de rares intervalles, des amas de roches porphyritiques et amphiboliques, beaucoup de sel, du soufre, du plomb, du zinc^ du cuivre, du mercure. Le terrain primitif des Karpathes est divisé en deux séries : l’une, composée de granit, de schiste argileux, de mica-schiste, de gneiss, forme le Tatra et le mont aurifère des environs de Possing ; la seconde, qui est plus considérable et qui enveloppe toute la Transylvanie, est composée de mica-schiste argileux, de doiomio et de syénite. Le terrain intermédiaire, composé de calcaire foncé, de quartzite, d’agglomérats rougeàires, est assez abondant dans les Karpathes. Les trachytes se trouvant surtout entre Munkacs et Neustadt, dans la partie septentrionale des Karpathes orientales. On y remarque, dans le S.-E. de la Transylvanie, la montagne volcanique de Budas, des flancs de laquelle se dégage continuellement des émanations sulfureuses. Les richesses minérales de la chaîne des Karpathes sont très-considérables. Les mines d’or et d’argent de Kremnitz et de Schemnitz, situées dans un contre-fort des Karpathes appelé l’Erzgebirge hongrois ; celles des monts Ostrowski et de Nugy-Ag, en Transylvanie, sont les plus riches. Le fer, le cuivre, le plombetle mercure sont abondants ; le sel gemme y existe en dépôts très-éiendus sur les deux revers de la chaîne ; les mines de Wieliczka et de Bochnia, au nord, celle d’Eperies, au sud, sont les plus étendues. De grandes forêts de pins, où ie hêtre domine quelquefois, couvrent le flanc des Karpathes jusqu’à une hauteur de 1,500 à 1,600 mètres ; mais, à mesure que l’on s’éiève, les arbres deviennent de plus en plus rares ; les plantes disparaissent insensiblement à 2,000 mètres, et sont enfin remplacées par les lichens, seule végétation des roches nues et escarpées qui s’élancent de deux côtés, souvent en forme pyramidale. Au pied de la chaîne s’étendent quelques vignobles dont les crus ont acquis de la célébrité, Tel est celui de Tokai, qui, malgré sa haute réputation, est cependant inférieur aux vins de Menés et de Tarezal, réservés pour la cour d’Autriche. Malgré son escarpement général, cette chaîne est coupée par un assez grand nombre de passages, traversés par des routes qui, du centre de l’empire autrichien, conduisent, soit dans l’empire russe, soit dans la partie orientale des États prussiens, soit dans le N.-E. de la Turquie d’Europe. Nous signalerons surtout, dans les Karpathes centrales, le passage d’Iablunka, sur la route de Presbourg à Teschen, et celui de Barwincke, sur lu route de Barlfeld à Dukla ; dans les Karpathes orientales, le passage de Borgo, près du mont Zimbra, sur la route de Biszlvitz à Moldunisch-Kimpolung ; celui de la Boza, sur la

route de Croustadt à Valem, en Valachie ; celui de Tômôsck, entre la même ville et Kimpina ; enfin le défilé de la Porte-Rouge, traversé par l’Aluta et par la route d’Hermanstadt à Runnik.

KARPATHIQUE adj. (kar-pa-ti-ke). Géogr. Qui appartient aux monts Karpathes : La chaîne kahpathiqub.

KARPATON s. m. (kar-pa-ton). Bot. Genre de plantes dicotylédones, de la famille des caprifoliées.

KAHPFKN ou KARPONA, ville de Hongrie, comitat de Sohl, à !S kilom. S. de Neu-Sohl ; 3.800 hab. Elle fut la première ville de la Hongrie qui obtint des privilèges de Bêla IV, en 1244, après l’expulsion des Tartares. En 1824, elle a été presque entièrement détruite par un incendie.

RARP1NSRI (Hyacinthe), théologien russe, né dans l’Ukraine en 1721, mort à Moscou en 1798. Il embrassa la vie monastique à Kharkof (1744) et devint archimandrite dans différents couvents. Ses principaux ouvrages sont : Begulse sive constitutiones ecclesiastiea in sancta orthodoxa Rossorum Ecclesia concin-