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eues modernes de l’Europe, notamment en français par Mme Elise Voiart.

KARAGAN s. m. (ka-ra-gan). Mamm. Carnassier du genre chien, qui ressemble assez au renard, qui habite la Sibérie, et dont la peau sert de fourrure.

KAIUCUEUZ, nom turc du polichinelle orientât. V. caragoeuz.

KARA-1IIS5AR, c’est-à-dire Château noir, ville de la Turquie d’Asie, paobaiik et à 115 kilom, S.-O. de Trébizonde, ch.-l. du sandjak de son nom ; 50,000 hab. Manufactures de laine ; récolte considérable d’opium. Il Autre ville de la Turquie d’Asie, sur 1 emplacement de l’ancienne Tyane, à 220 kilom. N.-E. de Koniëh, sur un petit affluent du Kiziî-Ermak. Le château qui domine cette ville, et qui s’appelle Ziudjibar, est une construction curieuse et hardie qui couronne un cône volcanique. La ville est entourée de beaux jardins. Nombreuses ruines dans les environs. Il Le nom de liara-Hissar est aussi celui d’un sandjak de la Turquie d’Asie, compris entre ceux d’Angora, Hamid, Koutayeh et la Caramanie ; cette province mesure 200 kilom. sur 80 ; ch.-l., Afioum-Kara-Hissar. Sol fertile en pavots et en tabac.

KARAÏBE s. m. (ka-ra-ï-be). Linguist.

V. CARAÏBE.

KARAÏSKAK.1S (Georges), un des chefs de l’insurrection grecque, mort en 1827. Il fut un des premiers à se soulever pour l’indépendance de son pays, prit part, en 1823, à la défense de Missolongbi, assiégé par les Turcs, se prononça énergiquement pour que l’on continuât la lutte jusqu’à ce que la forte reconnût l’indépendance de la Grèce, avis qui fut adopté, et contribua, au congrès de Trézène, en 1827, à faire élire président de la Grèce Capo d’Istria. Bientôt après, Karaïskakis reçut le commandement supérieur de la Roumélie. Il fît tous ses efforts pour empêcher Ibrahim-Pacha de s’emparer de l’Acropole d’Athènes, et perdit la vie dans un combat près du Pirée. — Son fils, Spiridion KaraIskakis, né à Munich, a pris du service dans l’armée grecque et a été, en 1854, un des chefs de l’insurrection qui éclata contre les Turcs à Rodovitzi, dans la Roumélie, et qui lut comprimée par Bessim-Pacha.

KARAÏTES S. m. V. CARAÏTES.

KARAJAN (Théodore-Georges de), littérateur allemand, né à Vienne en 1810, de parents d’origine grecque. Il fut successivement attaché a la chancellerie du ministère de la guerre (1829), aux archives du ministère des rinances (1832), et devint, en 1811, conservateur de la bibliothèque impériale de "Vienne. Elu, en 1848, au parlement allemand, il siégea au centre droit, et fut nommé, en 1850, professeur de langue et de littérature allemande à l’université de Vienne ; mais, comme il n’était point catholique, il dut, quelque temps après, renoncer à sa chaire, et 11 reprit, en 1852, ses fonctions de conservateur a la bibliothèque. Membre de l’Académie des sciences de Vienne (1848), il est devenu, en 1851, président de la section de philosophie et d’histoire, et, en 1868, président de l’Académie elle-même. Il s’est surtout fait connaître par les excellentes éditions qu’il a données des anciennes œuvres de la littérature allemande ; nous citerons, entre autres : les Sept Dormants (Heidelberg, 1839) ; Présents de nouvelle année pour les amis de la littérature ancienne, recueil (Vienne, 1839) ; les Livres des Viennois, de Michel Behaim (Vienne, 1843) ; Seifried Heibbling (Leipzig, 1844) ; Monuments de la littérature allemande du x.n<* siècle (Vienne, 1846) ; Panégyrique de la ville de Vienne par Wolfgang Sckmcelsl (Vienne, 1849) ; Dix poèmes sur l’histoire de l Autriche et de la Hongrie, de Michel Behaim (Vienne, 1849) ; le Livre de la communauté du chapitre de Saint-Pierre à Salzbourg (Vienne, 1852), etc. On lui doit encore, outre de nombreux mémoires, la première partie d’une Grammaire du haut allemand du moyen âge (Vienne, 1858) ; Deux monuments de la littérature allemunde, inconnus jusqu’à ce jour, et remontant jusqu’à l’époque mythologique (Vienne, 1850), et 1 Ancien château impérial de Vienne avant l’an iôoo (Vienne, 1863).

KARAJiCE (VukStephanovich), littérateur slave. V. Kakadjitsch.

KARAK ou SHABEK, lie du golfe Persique, à 150 kilom. de l’embouchure du Chanel-Arab, sur la côte du Farsistan (Perse), à 66 kilom. N.-O. d’Abouscher ; 1,000 hab. D’abord au pouvoir des Portugais, cette Ile fut occupée, de 1748 à 1788, par les Hollandais. Par le traité de commerce du 3 janvier 1808, la Perse la céda aux Français, mais elle ne fut jamais occupée par ces derniers. Les Anflais s’en emparèrent en 1838, mais l’abanoanèrent en 1841. Ils l’occupèrent de nouveau en 1856, pendant leur guerre avec la Perse, à laquelle la rendit le traité de paix conclu la même année, avec cette condition toutefois qu’elle serait érigée en port franc, et que les Anglais, pour la sécurité de leur navigation sur l’Euphrate, pourraient y construire des établissements. Excellente station, placée en face de l’embouchure du Chattel-Arab, l’Ile est d’une grande importance pour le commerce entre la Turquie, l’Arabie et la Perse, car elle commande a la fois l’entrée du golfe et la navigation du fleuve. Ses habitants, que l’on appelle Xarges, et dont

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le nombre, en 1862, n’était pas de plus de soixante à soixante-dix familles, diminuent chaque année de plus en plus, car le tribut qui leur est imposé par la Perse est si lourd qu’ils préfèrent émigrer. Leur physique a quelque chose du type européen et il est fort possible que, par suite de la longue domination des Portugais dans le golfe Persique, ce soit du sang portugais qui coule dans leurs veines. Leur langue est un mélange d’arabe et de persan j ils ont la réputation d’être d’excellents pilotes et sont employés en cette qualité sur tous les bâtiments qui vont dans le golfe Persique. Les perles que l’on pêche le long des côtes de l’Ile de Karak sont les plus recherchées de toutes celles du golfe Persique ; mais la profondeur de la mer en cet endroit en rend la pèche difficile et dangereuse.

KARAKAL, ville des Provinces-Unies moldovalaques, dans la Valachie, à 154 kilom. S.-O. de Bucharest, non loin de Slatina, sur la rive gauche de l’Aluta ; 12,000 hab. Chef-lieu de j district ; tribunal de ire instance ; école supé- | rieure de district. i

RARAKALPACKS, tribu nomade duTurkes- | tan, dans le voisinage du lac Aral et de l’embouchure du Sir-Daria ; elle comprend deux oulous ou hordes, en partie sous la dépendance des Kirghiz-Kaisacks, en partie sous celle des Russes : On évalue le nombre des Karakalpacks à 300,000, et on dit qu’ils peuvent mettre en campagne 25,000 guerriers. Ces peuples sont à moitié nomades, et se désignent eux-mêmes sous le nom de Kara-Kiptchaks (pasteurs noirs) ; mais ils se livrent à l’agriculture et exercent aussi quelques métiers, notamment ceux qui ont pour objet de travailler le fer et l’acier. Ils professent la religion mahométane ; ils obéissent à des kans qui payent tribut aux Kirghiz.

KARAKORUM : V. CAHACORUM.

KARAKOCLouCARACODL.villeduTurkestan, dans le khanat et à 60 kilom. S.-lï. de Boukhara, sur le Zer-Afscham, et près de son embouchure dans le petit lac de Karakoul ; 30,000 hab. Entrepôt du commerce entre Khiva et Boukhara.

KARAKOZOF (Dmitri-Wladimirof), révolutionnaire russe, né dans le gouvernement de Saratof vers 1841, exécuté à Saint-Pétersbourg en 1866. Il alla compléteras études à l’université de Kazan (1861)’, puis à celle de Moscou (1864), où il se fit affilier à une société secrète, qui avait pour objet de propager les idées socialistes et de renverser le gouvernement autocratique qui pèse sur la Russie. Ayant été désigné pour tuer le czar Alexandre II, il se rendit à Saint-Pétersbourg en 1865, ne put trouver une occasion favorable, revint à Moscou et retourna en 1866 dans la capitale de la Russie. Le 16 avril, le czar sortait du Jardin d’été et remontait en calèche lorsque Karakozof tira sur lui un coup de pisLolet ; mais un paysan, nommé Komissarof, ayant vu le jeune homme diriger son arme du côté d’Alexandre II, lui souleva le bras au moment où le coup partait, de sorte que la balle changea de direction. Arrêté sur-le-champ, Karakozof fut condamné à la peine capitale et exécuté le 16 septembre suivant.

KARAKUSA s. f. (ka-ra-ku-za). Bot. Espèce d’ortie du Brésil.

KARALI s, m. (ka-ra-li). Mot d’origine slave, qui signifie roi ou chef : Le karali de Croatie. Il On dit aussi kbal.

KARAMAÏCA s. f. (ka-ra-ma-i-ka). Sorte de danse hongroise, à trois temps.

KARAMAME. V. CARAMAWB.

EARAM-BEV (Joseph), un des chefs des maronites du Liban, né à Zgorta, près de Tripoli (Syrie), vers 1830. Cheik d Edhen, dans les montagnes du Liban, il acquit rapidement, par sa oravoure et par sa piété quelque peu mystique, une influence considérable sur ses coreligionnaires. Lorsque, en 1860, une querelle au sujet d’un mouton provoqua entre les Dru3es et les chrétiens maronites un conflit terrible, qui eut pour résultat le massacre d’un grand nombre de ces derniers, Karam se signala par son intrépidité et devint le chef réel des chrétiens du Liban. À la suite de l’intervention de la France en Syrie, le gouvernement turc régla, par un décret du sultan, la situation des chrétiens de Syrie et offrit à Karam une fonction importante qu’il refusa (1863). Arrêté peu après, il fut conduit à Constantinople, puis interné en Égypte ; mais, au bout de quelque temps, il revint en Syrie, demanda que sa conduite subît l’épreuve d’un jugement public, vit sa demande repoussée et retourna à Edhen, au milieu des siens, prêt à résister à la Porte dans le cas où elle voudrait l’arracher dé force à son pays natal. Le gouverneur de la Syrie, Daoud-Pacha, après avoir vainement demandé à Karam de se soumettre, après avoir, d’un autre côté, offert inutilement au sultan sa démission, prit le parti d’envoyer un corps d’armée contre le cheik d’Edhen. Karam appela aussitôt les maronites aux armes, subit un grave échec à Mar-Oumed, mais prit Sa revanche (27 janvier) en attirant dans une embuscade l’armée turque, commandée par Emin-Pacha. La guerre n’en continua pas moins avec acharnement et avec des alternatives de succès et de revers. Bien qu’il eût fait essuyer aux Turcs une importante défaite

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à Akbat-Ayrouma (lBI mars), Karam se vit bientôt, faute d’armes et de munitions, dans l’impossibilité de continuer la guerre. Abandonné par les principaux chefs maronites, le cheik d’Edhen fut contraint d’envoyer sa soumission à Daoud-Pacha, pendant que les Turcs ravageaient la montagne, notamment Edhen. Vainement Karam usa de l’influence d’Abd-el-Kader pour qu’il pût se retirer auprès de lui, à Damas ; il reçut l’ordre de quitter la Syrie. Le gouvernement français lui proposa alors d’habiter l’Algérie, après avoir obtenu de la Porte la conservation de ses revenus dans le Liban. Le chef maronite accepta, se rendit à Alger en 1867, et, depuis lors, il a vécu dans l’obscurité.

KARAMBOLE, KARAMBOLIER. Bot. V. CA-RAMBOLE, carambolikr.

KARAMOUSSAL, la Pronectus des anciens, ville de la Turquie d’Asie (Anatolie), pachalik de Kastamouni, sur la mer de Marmara, à 40 kilom. d’isnikmid.

KARA-MOUSTAPIIA, grand vizir de Mahomet IV. V. Cara-Moustapha.

KARAAISIN, ville de Perse. V. KermaN-

CHAH.

KARAMZIN (Nicolas - Mikhailowitch), le meilleur historien de la Russie, né dans le gouvernement d’Orenbourg en 1765, mort en 1826. Il fit ses études à Moscou, servit quelque temps dans la garde impériale, qu’il quitta avec le grade de lieutenant, parcourut 1 Allemagne, la France etil’Angleterre, entra en relation, durant ce voyage, avec Lavater, Kant, Laharpe, Florian, Pitt, Fox, etc., et fonda, à son retour (1792), le Journal de Moscou, feuille littéraire où il publia ses remarquables Lettres d’un voyageur russe (1789), et où il osa, le premier, écrire le russe comme on le parle, ce qui eut une notable influence sur la réforme de la langue nationale. Créateur de la revue l’A j7fae (1794), de i’Almanack poétique (1797), du Panthéon de la littérature étrangère (1798), il fournit à ces recueils, et à d’autres encore, des poésies gracieuses et des traductions de divers ouvrages de Buffon, de Barthélémy, des Contes de Marmontel, de ceux de Mm0 de Genlis, etc. En 1802, il devint rédacteur en chef du Messager d’Europe, où il publia son roman le plus en renom : Martha ou la Conquête de Novgorod, et plusieurs articles de critique fort remarquables sur l’histoire de l’archéologie russe. Ces articles suggérèrent à ses amis l’idée de lui conseiller d écrire une histoire de Russie. Un travuil pareil n’avait encore été entrepris par personne, et manquait à son pays. L’année suivante (1804), Karamzin était nommé historiographe de l’empire, avec une pension du gouvernement et le droit de visiter toutes les archives du pays. Ce n’est que douze années après, en 1816, que Karamzin présenta à l’empereur Alexandre les huit premiers volumes de VHistoire de Russie. Il fut nommé, en récompense, conseiller d’État et commandeur de l’ordre de Sainte-Anne. Les trois volumes suivants parurent huit ans plus tard, en 1824, et le douzième ne vit le jour qu’après la mort de l’auteur, qui arriva en 1826. Ainsi cet énorme travail ne fut point achevé et ne renferme que le récit des temps presque barbares, car ce douzième volume se termine à l’avènement au trône des Romanoff, qui eut lieu en 1613. h’Histoire de l’empire de Ilussic (1816-1828, 12 vol. in-so) est un livre très-remarquable, composé sur des documents authentiques, écrit dans un style grave, concis et à la fois coloré, et avec toute l’impartialité que comportaient les mœurs politiques du pays. Cetie histoire, dont le dernier volume, dû à la plume de Bloudoff, s’arrête à 1611, a été traduite dans toutes les langues de l’Europe, et même en chinois. Il en existe une traduction française, donnée par Jauffret, Saint-Thomas et Divoff (1810-1826, u vol. in-8"). L’empereur Alexandre Ier avait donné à Karamzin pour résidences le palais de Tzarskoé-Sélo et celui de Tauride, construit pour l’impératrice Catherine. Nicolas I«r lui accorda une pension de 50,000 roubles. La ville de Siraburski, berceau de sa famille, lui a élevé un monument en 1845. Karamzin fut membre de L’Académie des sciences, de la Société d’histoire et d’archéologie russe. Outre les écrits susmentionnés, nous citerons de Karamzin : Mes bagatelles (Moscou, 1792), recueil de poésies légères et de contes agréables ; la Fille du boyard ; la Pauvre Lise : Marthe, la belle princesse et l’heureux nain, etc. ; Éloge historique de Catherine 7/(1801) ; Souvenirs historiques sur le chemin de Moscou à la Troïtsa ; Lettres d’un voyageur rv.sset etc. Plusieurs de ces ouvrages ont été traduits en français. Les Œuvres complètes de ce célèbre historien et littérateur ont été publiées à Saint-Pétersbourg en 1804, et rééditées pour la troisième fois en 1815, en 9 vol.

EARANDAS s. m. (ka-ran-dass). Bot. Palmier de Ceylan.

KARANSÉBÈS, ville des États autrichiens, dans les Connus militaires, à 83 kilom. S.-B. de Temeswar, sur la Témès ; 2,900 hab. Source ferrugineuse acidulé. Commerce assez actif. Cette ville défend le défilé de la Porte-de-fer, qui conduit de Hongrie en Transylvanie.

KARASIN s. m. (ka-ra-zain). Arboric. Variété de poirier ; Le karasus porte plus constamment que la vigne, et produit jusqu’à dix mesures de cidre, c est-à-dire la moitié du rap-

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port moyen d’un arpent de vigne par année. (Bauch.)

KARASOU, nom moderne du Cydnus. C’est aussi le nom donné par les Turcs à tous les cours d’eau dont le lit est profond, ou dont l’eau est trouble ; voici les principaux :Kahasou, ancien Strymon, nommé aussi Strouma, rivière de la Turquie d’Europe, qui prend sa source dans les Balkans, au mont Argentaro, traverse la Roumélie, et se jette dans le golfe d’Orfano, après un cours de 200 kilom. Il Ancien Nestus, rivière de la Turquie d’Europe, qui prend sa source au mont Doubnetza (ancien Rhodope), coule au S.-E. et se jette dans le golfe de Kavala, après un cours de 170 kilom. !1 Ancien Mêlas, rivière de la Turquie d’Asie, qui prend sa source à 30 kiloin. S.-È. de Sivos, et se jette dans l’Euphrate, à 24 kilom. N.-E. de Malatia. Cours de 400 kilom. Il Rivière de la Russie d’Europe, gouvernement de Tauride. Elle des ; cend du versant septentrional des monts qui bordent la côte méridionale de la Crimée, passe à Karasou-Bazar, se joint au Salgair, et ufflue à la mer Putride. Cours de 180 kilom.

KARASOC (INDJÉ-), rivière de la Turquie d’Europe. V. Indjé-Karasou.

KARASOU - BAZAR, ville de la Russie d’Europe, gouvernement de Tauride, en Crimée, sur le Karasou, à 41 kilom. N.-E. de Simféropol ; 15,120 hab. Tanneries, poteries, fabriques de maroquin, de savon, de chaussures, de sellerie. Elle est bâtie en brique, à la manière asiatique ; les rues en sont étroites et tortueuses. Sa position presque au centre de la Crimée la rend très-commerçante, et tous les produits du pays s’y vendent à meilleur marché que dans les autres villes de la presqu’île. Elle est, en outre, assez bien fournie de diverses marchandises étrangères. Elle était autrefois la résidence du kan de Crimée.

HARASSE s. m. (ka-ra-se). Linguist. Idiome sauioyéde.

KAKASS1, sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), dépendance du pachalik de Smyrne, entre ceux de Biga, de Khodavenkiar, de Saroukan et l’Archipel. Ch.-l. : Balik-Cheher ; villes principales : Adramiti et Pergame. Cette subdivision administrative de la Turquie est formée de l’ancienne Mysie.

KARAT s. m. (ka-ra). Métrol. V. carat.

KARATA ou KARATAS s. m. (ka-ra-ta). Bot. Section du genre bromélie.

— Encycl. Les karatas présentent le port et les caractères généraux des broméliacées, et notamment des ananas, dont ils sont très-voisins. Ces plantes croissent dans l’Amérique tropicale et aux Antilles. L’espèce principale se trouve à Saint-Domingue ; elle ressemble beaucoup extérieurement à l’agave pitte. Elle croît dans les localités les plus arides, souvent même au milieu des rochers. Eu faisant bouillir pendant quelque temps ses feuilles dans l’eau, on en extrait une espèce de fil très-tenace, qui sert à faire des tuiles et des filets pour les pêcheurs, et à quelques autres usages analogues. Sa racine ou ses feuiltes broyées et jeiées dans les cours d’eau étourdissent si bien le poisson qu’on peut le prendre aisément aveu la main.

Le karatas utriculé a des feuilles concaves et qui retiennent parfaitement l’eau des pluies ; aussi est-ce, dans les terrains arides, une ressource pour les chasseurs et les voyageurs altérés. Certains karatas ont des fruits qui rappellent, pour la saveur, la pomme de reinette, et dont on fait d’excellentes confitures. Une autre espèce croît à la Guyane, où on l’appelle vulgairement bois de mèche, parce que sa tige fournit aux naturels une moelle qu’ils emploient en guise d’amadou ; ses feuilles, chauffées sur de la cendre et appliquées sur les parties du corps affectées de rhumatismes, soulagent les douleurs ; elles passent aussi pour un spécifique souverain contre les blessures. Le fruit mûrit dans le sol, ce qui, joint à sa saveur, lui a fait donner le nom de citron de terre. Les karatas sont de belles plantes d’ornement.

KARATCH s, m. (ka- ratch). Sorte de capitution en usage chez les Turcs.

KARATCHEV, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 87 kilom. d’Orel, ch.-l. du district de son nom ; 5,000 hab. Commerce de cordages et de graines de pavot. Elle figure dans les annales russes dès l’an 1146.

KARATCHIAGHI, peuplade de la Circassie occidentale, établie dans une contrée fertile, sur les bords du Kour-Zouk, du Kouban et de la Teberda. Les Haratchiaghi ressemblent plutôt aux Géorgiens qu’aux Tartares ; ils ont les traits fiers, les yeux grands et noirs et la peau très-blanche. Ils sont moins pillards et moins grossiers que leurs voisins. Us élèvent de nombreux troupeaux de chevaux, d’ânes, de mulets et de moutons. Leur industrie se borne aux objets de première nécessité ; ils fabriquent le drap dont ils font leurs vêtements, et tous les objets nécessaires à la culture et au ménage. Ils exportent du tabac, qu’ils vendent aux Tartares et aux juifs, des draps communs, les produits surabondants de leurs terres et de leurs troupeaux, enfin des fourrures. L’importation consiste en étoffes de coton et de soie, cannes, pipes, tabac turc, aiguilles, etc. Les Karatchiaghi, qui ne se servaient autrefois que de boucliers et de javelots, manient aujourd’hui avec beaucoup