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et de la Laponio jusqu’aux cimes de l’Altaï, aucun coin ne fut oublié. Une magnifique moisson récompensa ces courageux efforts. Les variantes, les chants nouveaux affluèrent dans le trésor de la société ; le Kalevala dut être refondu. Aujourd’hui, d’après la nouvelle et probablement définitive édition publiée en 1849, il ne compte pas moins de 50 chants et de 22,500 vers.

Là, étudiant le Kalevala, dit M. Leouzon Le Duc, on est comme fasciné par une création aussi étrange. C’est un monde qui se révèle et dont le 13’pe ne se reflète nulle part ; c’est un abîme, d’où s’exhalent des nuages orageux qui vous enveloppent de leurs noires spirales, à travers lesquelles la magie fait scintiller de rougeâtres éclairs ; c’est une lutte acharnée entre la lumière et les ténèbres, entre le bien et le mal, qui s’agite sous d’incroyables personnifications ; c’est la nature divinisée sous tous les aspects, l’animation intellectuelle de tous les êtres, la mise en œuvre la plus féconde du pouvoir créateur. Les héros du Kalevala dépassent décent pieds les héros d’Homère ; leur bras est plus fort, leurs exploits plus grands. Souvent ils parlent comme les prophètes de la Bible, car souvent la phrase finnoise rivalise avec la phrase orientale. Au reste, dans le mouvement dramatique du Kalevala, il ne faut pas chercher une marche régulièrement suivie, un plan nettement dessiné, un style toujours soutenu. Le Kalevala n’est point une œuvre classique ; ce n’est point non plus une œuvre romantique, dans le sens précis que l’on donne k cette expression. Du léger et du grave, du sublime et du trivial, du simple et de l’étrange, des développements logiques et des contradictions bizarres, voilà ce que l’on trouve dans ce poëme national, qui, par son excentricité même, ouvre aux investigations de la science un champ si vaste et si curieux. >

KALF (Willem), peintre hollandais, né k Amsterdam en 1630, mort en 1693. Il apprit son art sous Henri Pot, mais abandonna bientôt le genre historique cultivé par son maître pour peindre des fruits, des vases, des natures mortes. Comme homme, c’était un causeur aimable, spirituel, instruit, qui excellait à raconter des anecdotes ; comme peintre, il exécuta des tableaux d’un excellent coloris, et dans lesquels il rendait admirablement la nature. On cite, comme son chef-d’œuvre, un Melon coupé en deux et des vases de marbre, qu’on voit à Leyde.

K.ALGAN, ville forte de l’empire chinois, la même que Chkag-Kia-Khéou, dans la prov. de Pé-Tché-li, à 230 kilom. N.-O. de Pékin, adossée à la grande muraille qui sépare la Mongolie de la Chine ; clef du commerce de l’empire chinois avec la Russie, et une partie de la Mongolie. < Cette ville, dit Timbowski (Voyage en Chine), tire son nom du mont mongol Katga, qui signifie porte ou barrière. Comme les habitants de tout district voisin d’une ville ne la désignent jamais que par ces mots, la ville, les Russes, ayant entendu prononcer le mot Kalga, l’ont adopté comme nom propre. Les Chinois nomment ce lieu ChangKia-Khéou.

KALGOUEV ou CALGOUEF, lie de laRussie d’Europe, dans l’océan Glacial arctique, où elle forme une dépendance du gouvernement d’Arkhangel ; par 680 44' et 69<> 27’ de lat. N., et 46° 20 et 47» 30’ de long. E. Sa circonférence est de 192 kilora. ; elle mesure 90 kilom. du N. au S., sur 78 de l’E. À l’O. Montueuse vers le centre et arrosée par quatre rivières, dont deux peuvent être remontées assez haut par de grosses barques, sa surface est presque entièrement couverte de mousse, de marécages, d’arbustes et de quelques plantes de peu d’utilité. On y trouve des renards et des isatis, et une grande quantité d’oies sauvages, de cygnes et d’autres oiseaux aquatiques. Les marchands d’Arkhangel y viennent tous les ans faire un commerce considérable de duvet, de plumes, de peaux, etc., avec le petit nombre de Samoyèdes qui l’habitent.

KALI s. m. (ka-li — ar. kali, proprement brûlé, rôti, du verbe kala, brûler. Cette plante a été ainsi appelée parce qu’on la fait brûler pour en tirer îe sel. Les Hébreux ont aussi le mot kali, du verbe kalah, brûler, rôtir. Les Chaldéens disent kela dans le même sens, et ils appellent aussi la soude kalia ou koulia). Bot. Nom arabe de la soude.

— Techn. Cendre de la soude.

KALI, rivière de l’Indoastan. Elle prend sa source dans l’Himalaya, coule au S., arrose le Népaul et le royaume d’Oude, et se jette dans le Gograh, affluent du Gange, après un cours de 450 kilom.

KÂL1, la déesse Dourga sous sa forme terrible, dans la mythologie indienne. Kàli est, en effet, le dieu destructeur, le temps, la mort.

KALI KBISCHNA BAHADOUK (le rajah), littérateur indien, né à Calcutta en 1805. A l’exemple de son père Radj Krisohna, il s’est adonné k la culture des lettres, a appris les languea et étudié les littératures de plusieurs peuples de l’Europe, et a été nommé membre des Sociétés asiatiques de Calcutta, de Paria et de Londres. Possesseur d’une imprimerie, Kali Krischna y a fuitimpriraer ses ouvrages, écrits en bengali et en indoustani, et des traductions, également de lui, d’ouvrases an KALI

glais en bengali, notamment les Fables de Gay (1836, in-s°), et d’ouvrages persans et sanscrits en anglais.

KALIANI, ville de l’Inde anglaise. V. Calliant.

EALICH, ville de la Russie d’Europe. V. Kalisch.

KALICINE s. f. (ka-li-si-ne —del’ar. kali, soude). Miner. Nom donné par F. Pisani à une substance translucide et jaunâtre, qui a été reconnue être un bicarbonate de potasse ayant exactement la même composition que le bicarbonate des laboratoires.

— Encycl. La kalicine a été découverte, il y a peu d’années, dans le Valais, sous un arbre mort. Elle était sous forme d’agrégats salins, composés d’une infinité de petits cristaux, dans la masse desquels on apercevait des débris ligneux. L’analyse y a fait reconnaître 42,2 d’acide carbonique ; 46,6 de potasse ; 2,5 de carbonate de chaux ; 1,34 de carbonate de magnésie ; 3,6 dé sable et de matières organiques, et 7,76 d’eau. Ce minéral, qu’on ne parait pas avoir rencontré ailleurs, n’est probablement qu’un produit accidentel. Dans tous les cas, il constitue le premier exemple de carbonate de potasse trouvé dans la nature.

KALIDAÇA ou KALIDASA, poète indien. V. Cai.idasa.

KALIFE. V. CALIFB.

KAL1L-ASCHRAF, sultan d’Égypte (1290-1293). Ses cruautés décidèrent ses sujets h l’assassiner, après un règne de trois ans. Il avait, dans cette courte période, conquis et saccagé Damas, et soumis toute la Syrie.

KALIL-PACHA, grand vizir, habile général d’Amurat II et de Mahomet II (1444-1453). Sorti des derniers rangs de l’armée, il obtint par sa valeur les premiers grades, et parvint enfin au commandement en chef. Ce fut lui qui gagna, en 1444, sur les Hongrois, la bataille de Varna, où périt le roi Ladislas ; et il contribua pour une large part à la prise de Constantinople (1453). À partir de cette époque, ses talents et son ambition paraissent avoir porté ombrage à Mahomet II, qui l’éloigna des affaires. Il mourut obscurément.

•KALINA (Joseph-François-Jaroslaf), littérateur tchèque, né en 1816, mort en 1847. Il s’occupa principalement de philologie et de linguistique, et acquit une connaissance approfondie des principales langues de l’Europe. Outre de nombreuses traductions, en langue tchèque, des chefs-d’œuvre des littératures anglaise, française, portugaise et polonaise, on a de lui : le Grand Panthéon ou Henoticon de toutes les langues de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique ; De l’absolue nécessité d’une langue maternelle, comme la seule base sur laquelle puisse s’établir l’éducation des enfants ; le Testament, poSme qui eut un très-grand succès ; Précis de la langue et de la philologie en général, etc.

KA1.1NKA (Valérien), publicîste polonais, né à Cracovie en 1826. Il suivit la carrière du journalisme et commença à se faire connaître comme rédacteur du Czas, journal politique fort répandu. Étant venu se fixer k Paris, il y a fait paraître ses premiers travaux littéraires dans plusieurs publications polonaises, et a publié de nombreux articles dans l’Ami du peuple (1845), la Revue de Posen, la Bibliothèque varsoviehne, etc. Kalinka a publié séparément : Aperçu de l’histoire de la littérature polonaise par Lestow Lukasrewicz ; Ce qu’a été la Pologne (Cracovie, 1848, in-8o) ; la Pologne par V. K, (Lemberg, 1848) ; Lettres sur Cracovie (1850), ouvrage qui a eu un grand retentissement dans son pays ; l’Histoire de l’incendie de la ville de Cracovie (1S50) ; Étude sur la vie de Thaddée Tyszkiewiez (Posen, 1853) ; Gaticie et Cracovie (Paris, 1859), son meilleur ouvrage ; lies relations internationales de la Pologne au xvie siècle, etc.

RALINSK1 (Jean-Damascène), théologien et poète polonais, né dans le grand-duché de Posen en 1663, mort en 1726. Il devint recteur du collège de Dombrowiec. On a de lui beaucoup d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Syrieorum libri V(i7l5) ; Ètegiarum UbrilV (1713, in-4o). Kalinski a laissé, en outre, un recueil remarquable de Sermons ; une description en vers de l’expédition des Polonais k Vienne, belle production poétique dans une langue pure et éloquente, et une grande quantité d’autres poésies qui étaient fort goûtées dans son temps.

KALINSKI (Jérôme), poète polonais, né en 1792, mort en 1860. Il entra au service après la formation du grand-duché de Varsovie, assista, en 1808, k l’assaut de Zamosc, et devint plus tard auditeur général de l’armée polonaise, puis juge-de première instance et conseiller d’État. On a de lui : Fables, récits et poésies fugitives (Varsovie, 1845, in-4o) ; Poème sur la translation des dépouilles du prince Joseph Poniatowski (1814, in-4«) ; Vers métriques (1818, in-4») ; le Pasteur d’Ebronna, poëme en quatre chants, etc.

KALIOUGA s. m. (ka-li-ou-ga — mot indou qui signif. littér. âge noir, âge de fer). Chronol. Ere en usage chez les Indous, et qui remonte à 3101 avant J.-C. Il On écrit aussi

KAU-YOUOA.

KALIOUN s, m. (ka-li-oun). Pipe turque

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à eau : On s’informe si les témoins sont des

hommes probes et honnêtes, s’ils fréquentent

1 les mosquées, s’ils se conforment aux prescrip-

| lions du Coran, et s’ils ne furent pas le ka-

ljook. (Dubeux.)

I KALISCH ou EALICH, ville de la Russie d’Europe, gouvernement et à 224 kilom. S.-O. de Varsovie, sur la rive droite de la Prosna, ch.-l. de l’ex-waiwodie de ce nom ; 12,000 hab. Tribunal civil ; bibliothèque ; collections scientifiques. Fabrication de lainages, toiles, cordonnerie, ganterie. Elle est ceinte d’un mur flanqué de tours en ruine, et renferme un grand nombre d’églises et de couvents, une synagogue, une bibliothèque, un théâtre. Son ancien collège de jésuites était célèbre. Ses rues sont larges et bien pavées. Les maisons en sont bien Bâties, et l’industrie y est active. Des manufactures de toiles et de draps, des fabriques de chapellerie, de cordonnerie, de ganterie y alimentent un commerce important. En 1706, les Polonais y battirent les Suédois. En 1813, le roi de Prusse et le czar }• signèrent un traité d’alliance contre Napoléon. Le il et le 13 septembre 1831, il s’y livra deux combats sanglants entre les Russes et les Polonais. En 1835, les souverains de Prusse et de Russie y tirent manœuvrer leurs troupes, et, en 1841, un monument fut élevé par l’empereur Nicolas sur l’emplacement du camp construit à cette occasion.

KALISCH (David), poète humoristique et littérateur allemand, né à Breslau en 1320. S’étant rendu à Paris, il s’y lia intimement avec Heine et Proudhon, et y commença sa carrière littéraire, en écrivant des correspondances pour des journaux allemands. De retour en Allemagne, en 1S46, il devint, k Leipzig, l’un des rédacteurs du Charivari d’Œttinger, et se rendit, l’année suivante, à Berlin, où il fonda, en 1848, le Kladderadatsch, feuille humoristique et satirique dont il fut l’unique rédacteur pendant un an. En même temps, il écrivit pour le théâtre. Deux petites pièces, intitulées : Cent mille thalers et Berlin, la nuit, commencèrent sa réputation. Elles eurent, à Berlin, plus de cent représentations, et firent bientôt partie du répertoire de toutes les scènes de l’Allemagne. Il en fut de même de la plupart de ses autres pièces, entre lesquelles nous citerons.- le Garçon d’auberge bien élevé, Berlin gui pleure et Berlin qui rit, l’Oncle d’or, etc. Les qualités qui distinguent les œuvres de Kalisch de celles de ses nombreux imitateurs sont une grande habileté de composition, des caractères fermement esquissés et bien soutenus, et une foule de saillies étincelantes d’esprit. Il a également fait preuve d’un talent tout particulier dans ses joyeux couplets, où l’on trouve presque toujours quelque allusion politique, et dont deux recueils ont été publiés k Berlin en 1S57 et en 1863. Toutefois, l’activité littéraire de Kalisch est toujours absorbée principalement par le Kladderadatsch, dont il partage aujourd’hui la rédaction avec Dohm.

KALISSON s. m. (ka-li-son). Moll. Coquille du genre oscabrion, qu’on trouve au Sénégal.

KALIUM s. m. (ka-li-omm). Chira. Ancien nom du potassium.

KALKA, rivière de la Russie d’Europe. V. Kualka.

KALKAB, ville de Prusse. V. Calcah.

KALKAR(Christian-André-Hermann), théologien danois, né h Stockholm en 1802. Issu d’une famille israélite, il se convertit au protestantisme et fut nommé professeur au collège d’Odensée (1827), puis premier pasteur du diocèse de Séeland (1843). On a de lui : Notions fondamentales de la grammaire (Copenhague, 1825) ; Quxstionum Bibticarum specimina (Copenhague, 1833-1835) ; Manuel d’exégèse (Copenhague, 1836-1S38, 2 vol.) ; Lamentationes critice et exegetice illustrais (Copenhague, 1836) ; Leçons sur l’histoire de la Bible (Odensée, t. l-II, 1837-1839) ;- Du culte des idoles (Odensée, 1838-1839) ; Leçons sur l’histoire de t’Église (Odensée, 1840) ; Histoire de la Bible (Odensée, 1843), etc.

KALKAB (Henri de), chartreux et écrivain ecclésiastique allemand. V. Kalcar.

KAI.KAS, peuplade asiatique. V ! Kbalkas.

KALKATR1CI s. m. (kal-ka-tri-si). Erpét. Serpent qui habite les rivières et les étangs de la Nigritie.

KALKBRENNER (Chrétien), compositeur allemand, né à Minden en 1755, mort à Paris en 1806. Après avoir appris de son père, musicien de ville à Cassel, les éléments de la musique, il étudia le piano, à l’âge de quinze ans, sous la direction de Becker, organiste dans cette même ville. À dix-sept ans, il entra en qualité de choriste à 1 Opéra. Dans cette humble position, Kalkbrenner composa une symphonie qui devait, suivant sa pensée, appeler sur lui l’attention des artistes et la sollicitude de la cour. Cette œuvre remarquable lui valut, pour tout bénéfice, un don manuel de 50 thalers, que lui fit remettre généreusement le landgrave en témoignage de sa satisfaction. Encouragé cependant par cette faible marque d’intérêt, le compositeur demanda un congé de deux ans pour aller étudier les situations musicales de la France et de l’Italie. Le congé fut refusé, et Kalkbrenner, désespéré, eut un instant l’idée d’abandonner la carrière musicale, si productive en déceptions. Enfin la mauvaise for KALK

tune cessa ses rigueurs. Le landgrave vînt à mourir, la chapelle fut congédiée, et l’artiste, rendu k la liberté, fut, en nss, appelé a Berlin par la reine de Prusse pour occuper le poste de maître de chapelle. Deux ans après, le prince Henri de Prusse lui confia la direction de sa chapelle avec un traitement élevé. Quand il eut passé six ans dans cette position, Kalkbrenner partit pour l’Italie, ahn de se mêler au courant musical, arriva à Naples, alors occupée par l’armée française, et y vécut plusieurs mois dans une situation malheureuse. En 1799, il suivit nos troupes, lors de l’évacuation du royaume napolitain, gagna Paris et y obtint une place de maître de chant au théâtre de l’Opéra, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort.

On doit k ce compositeur sept opéras français, dont quelques-uns, représentés en Allemagne, ont été favorablement accueillis, deux oratorios, SaUl et la Prise de Jéricho, exécutés k l’Opéra de Paris, et des sonates pour clavecin, violon et violoncelle. Kalkbrenner a écrit, en outre, deux ouvrages didactiques : Court abrégé de l’histoire de ta musique pour l’amusement des amateurs, et une Histoire de la musique, qui n’est qu’une amplification du premier traité. Ces volumes, au dire des gens compétents, fourmillent d’erreurs et d’inventions tout au moins burlesques, et sans la moindre portée.

KALKBRENNER (Frédéric-Guillaume), pianiste allemand et compositeur pour le piano, fils du précédent, né h Cassel en 1784, mort k Paris en 1849. L’éducation musicale de ce virtuose, commencée par son père, se continua à Naples, où il suivit sa famille en 1796, puis enfin au Conservatoire de Paris, dans la classe d’Adam, dont il suivit le cours de piano. Catel fut son professeur d’harmonie. Au concours de 1801, il obtint les premiers prix de piano et d’harmonie, et, k sa sortie du Conservatoire, il se livra k l’enseignement. Quelques incartades de jeunesse, qui déplurent k son père, valurent à l’artiste un exil momentané en Allemagne. Kalkbrenner se rendit à Vienne, et l’audition fréquente du célèbre pianiste Clémenti lui fit modifier sa méthode et son style, De retour k Paris en 1808, après la mort de son père, il se fit entendre dans quelques concerts et devint le pianiste k la mode. La vogue le suivit k Londres quand il passa en Angleterre, dans le courant de l’année 1814. Toutes les ladies de quelque renom se glorifiaient du titre d’élève de Kalkbrenner, ainsi que fît plus tard, parmi nos belles Parisiennes, le million de prétendues élèves de Henri Herz. En 1S18, Kalkbrenner gratifia le monde musical de son invention du guide-main ou chéiroplaste, qui eut une de ces vogues effrénées attribuables k la seule déraison humaine, invention tombée, par bonheur, aujourd’hui dans le plus complet oubli. À la fin de l’année 1823, cet artiste quitta l’Angleterre et, en compagnie du célèbre harpiste Dizi, fit une longue et heureuse excursion en Allemagne. À son retour k Paris, en 1824, Kalkbrenner s’associa k Camille Pleyel pour l’exploitation d’une fabrique de pianos, qui acquit sous leur impulsion une grande importance, et dont la prospérité s’est maintenue jusqu’à ce jour. Fixé définitivement à Paris, Kalkbrenner se livra à l’enseignement et devint chef d’une école de pianistes qui se recommandent par une minutie d’exécution qui dégénère en mièvrerie. Pour nous, cet artiste n’a jamais occupé qu’un rang très-secondaire. Son jeu mou, efféminé, cotonneux, faisait les délices du beau sexe, qui se pâmait k ses petits traits perlés, k peine effleurés, et aux mines gracieuses, au sourire satisfait, aux grâces penchées déployées par le virtuose, le tout mêlé à une allure vulgaire et k un ton cabotin qui faisaient dire justement de lui par Koreff, « qu’il avait Pair d’un bonbon tombé dans la boue. ■ La vigueur et l’accent lui ont toujours fait défaut. Pianiste pour dames, de même qu’il est des cordonniers pour dames, voilà tout ce qu’a été Kalkbrenner.

Parmi ses nombreuses compositions, qui ne nous ont pas plus charmés que son talent, on cite trois concertos, des fantaisies et variations avec orchestre, un septuor, un sextuor, deux quintetti, un quatuor, cinq trios, huit duos, des sonates k quatre mains, des études, caprices et fugues, enfin une Mèlhode pour apprendre le piano-forte à t’aide du guidemain et un Traité de composition.

KALKBRENNER (Arthur), compositeur français, fils du précédent, né en 1828, mort k Paris en 1869. Après avoir longtemps habité la Bretagne, il vint se fixer k Paris. C’était un exécutant remarquable et un compositeur distingué. On lui doit une foule de quadrilles, polkas, mazurkas, romances, ballades, et un opéra inédit, l’Amour, dont les paroles sont de MM. de Leuven et Saunière. > Kalkbrenner, dit M. Saunière. était une personnalité, non pas de son siècle, mais de sa génération. Prodigue k l’excès de son or, de son esprit, de sa santé, il dépensait et gaspillait son temps, sa jeunesse et son argent. C’était, par excellence, le typa du bohème, non pas du bohème déguenillé qui vit un peu au hasard, mais du bohème élégant, toujours irréprochablement mis, toujours riche d’argent de poche, mais aussi toujours en quête <Tun billet de 100 francs. •

KALKSINTER s. m. (kal-ksain-tèr). Miner. Variété de chaux carbonatée cristallisée.