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le sens île ces allégories, d’autant que personne jusqu’ici n’en ft donné l’explication. Pour que tout s’explique sans difiiculté, il suffit de se rappeler que, dans la mythologie d’Homère, et suivant l’opinion la plus généralement répandue chez les Grecs, Junon

était la représentation de l’air atmosphérique, sœur et épouse de Jupiter, ou le feu céleste. Voulant séduire sa sœur, encore vierge, Jupiter prit la forme d’un coucou : de là vient, dit-on, que cet oiseau est consacré à Junon. L’assertion est juste ; mais cette allégorie, comme la plupart des inventions de ce genre, a une signification première a laquelle il faut remonter. Jupiter, pour s’unir à sa sœur, prit la forme d’un oiseau que l’hiver engourdit, ut qui ne se ranime qu au retour du soleil, s’il n’a pas changé de climat ; d’un oiseau qui ne fait entendre sa voix qu’au printemps et au commencement de l’été ; d’un oiseau, enfin, qui ne chante jamais avec tant de continuité que lorsque l’air est imprégné d’une chaleur humide, par la raison que cet oiseau est l’emblème de l’humidité ignée, qui détermine la germination : c’est ainsi que l’ont considéré les anciens dans le langage de l’allégorie. Le coucou élevé sur le sceptre faisait allusion à la combinaison du feu et du principe humide, par laquelle la déesse exerçait sa puissance. La grenade présentait à peu près la même idée : formée du sang d’Atys, comme Vénus du sang de Saturne, cette espèce de nomme est un des signes que les anciens ont le plus fréquemment employé pour représenter la fécondité de la nature. Les Heures, au nombre de trois, sont les mêmes divinités que les Saisons, qui renaissent et se succèdent par un effet de la différente température de l’air. Les Grâces sont l’image des bienfaits que chaque saison répand à son tour sur leglobe. Les pampres de vigne offrent l’emblème le plus frappant d’une vive végétation. Le lion, enfin, à qui. les anciens ont donné plusieurs significations, a toujours été regardé comme un symbole des vents et des ouragans, qui jettent sur la terre les germes < fécondants répandus dans l’air.» Nous avons rapporté cette minutieuse interprétation qui fuit honneur à l’érudition de 1 auteur, mais qui n’en est pas moins fort hypothétique. Avis aux archéologues.

Junon, statue de marbre antique ; au musée des Études (Napïes). La déesse, coiffée d’un diadème élevé, est debout et s’appuie sur un long sceptre ; elle est vêtue d’une tunique et d’un manteau qui ne laisse à découvert que ses beaux bras blancs, chantés par Homère. La noblesse de la pose, la belle et simple disposition des draperies, qui voilent sans la cacher la richesse de la taille, font de cette statue, dit M. de Chirac, une des plus remarquables productions que nous ait transmises 1 antiquité, et un des meilleurs modèles qui puissent être proposés aux artistes modernes. Cette belle figure provient de l’ancienne galerie Parnèse.

Junon, dite Darberinl, statue colossale de marbre antique ; au musée Pio-Clémentin (Vatican). Le surnom de cette figure lui vient de ce qu elle a été longtemps conservée au mlais Barberini. La grâce des contours, l’éégance et la souplesse des draperies, le fini de l’exécution dans les moindres détails ont donné & penser que c’était là l’œuvre de quelque grand maître de l’art grec ; quelques archéologues ont même insinué que ce pourrait être la Junon de Praxitèle qui ornait le temple de Platée ; mais c’est là une conjecture des plus hasardées. Si remarquable qu’elle soit, cette statue est peu digne d’un aussi grand nom.

JUNONALES s. f. pi. Cu-no-na-les — rad. Junon). Antiq. rotn. Fêtes en l’honneur de Junon. Il On dit aussi junowes.

JUNONIA, lie de l’Atlantique. V.Ervthëa.

JUNONIEN, IENNE adj. Cuno-niatn, iè-ne

— rad. Junon). Mythol. Qui appartient à Junon : Le mythe junoniisn. Il On dit aussi ju-NONiQTJB. U Surnom de Janus qui, comme Junon, présidait au commencement de chaque mois.

JUNONIS PROMONTOR1DM, cap de l’Espagne ancienne, au S. de la Béttque ; il était surmonté d’un temple célèbre consacré à Hercule. Ce cap porte aujourd’hui le nom de cap Trafalgar.

JUNONIUM s. m. Cu-no-ni-omm). Miner, Métal découvert récemment en Styrie.

JUNOT (Jean-Baptiste), écrivain religieux français, né à Chatillon-sur-Seine en 1638, mort en 1714. Il entra dans l’ordre des cordelière et publia, outre plusieurs oraisons funèbres : le Chemin du ciel ouvert aux âmes qui aspirent à la perfection (Autun, 1670, in-4o).

JUNOT (Andoche), duc d’ABRANTÈS, général, l’un des plus intrépides lieutenants de Napoléon, né à Bussy-le-Grand (Côte-d’Or) en 1771, mort par suicide le 29 juillet 1813. Il était étudiant en droit lorsqu’il partit, en 1791, comme simple grenadier dans un bataillon de volontaires de la Côte-d’Or. Sa bouillante valeur lui valut de ses camarades le surnom de La Tempête. Au siège de Toulon, où il n’avait encore que le grade de sergent, Bonaparte le prit pour secrétaire. On raconte qu’en écrivant une dépêche une bombe couvrit son papier d’une épaisse poussière, et qu’il s’écria, sans la moindre émotion : • Bien ! nous n’avions pas de sable pour sécher l’encre, en voici ! » Ce bon mot, dit avec un sang-froid héroïque, fut l’origine de sa fortune. Bonaparte le prit pour aide de camp. Junot se distingua dans la campagne d’Italie, particulièrement à Lonato, où il fut grièvement blessé à la tête. Il accompagna son chef en Égypte, y devint général de brigade, et fit preuve du plus brillant courage au combat de Nazareth, en brisant l’effort de 10,000 Turcs, à la tête de 300 cavaliers seulement, et en abattant, de sa propre main, le fils de Mourad-Bey. Ce beau fait d’armes a été immortalisé par une peinture de Gros. Dévoué à Bonaparte jusqu’au fanatisme, Junot fut blessé dans un duel qu’il eut à ce sujet avec le général Lanusse, et ne put suivre le général en chef à sa rentrée en France. De retour après la bataille de Marengo, nommé commandant de Paris, général de division, puis colonel général des hussards (1804), il ne fut point compris dans la création des maréchaux, et en conserva quelque humeur. Il remplit les fonctions d’ambassadeur à la cour de Lisbonne (1804-1805), assista à Austerlitz, fut gouverneur de Paris (1806), reçut, en novembre 1807, le commandement de l’armée de Portugal, conquit ce royaume en moins de deux mois, succès qui lui valut le titre de duc d’Abrantès, mais que l’arrivée des Anglais rendit éphémère : battu par Wellington à Vimeiro, il dut évacuer le pays le 30 août 1808, après avoir signé à Cintra une convention avec le vainqueur. Sa carrière n’offre plus rien qui soit digne de sa renommée. Mal accueilli par Napoléon à son retour, il commanda obscurément des corps d’armée en Espagne et en Autriche, fit partie de l’expédition malheureuse de Masséna en Portugal (1810), se comporta assez mollement dans la campagne de Russie, et fut relégué dans le gouvernement des provinces illyriennes. Le chagrin dérangea sa tête ; il se rendit chez son père, à Montbard, pour s’y rétablir, se précipita d’une fenêtre, dans un accès de fièvre chaude, et mourut quelques jours après. Si Junot était des plus braves au feu, il manquait des talents qui font le général en chef, et même le commandant d’un corps d’armée. On lui reproche des habitudes de faste et de dépenses auxquelles ses revenus étaient loin de pouvoir suffire, et une jalousie très-prononcée contre ses anciens camarades.

JUNOT (Mme =), femme auteur. V. Abrantès (duchesse d’).

JUNOT (Napoléon-Andoche), duc d’ABRANTÈS, littérateur français, fils du précédent, né à Paris en 1807, mort dans la même ville en 1851. Pendant quelque temps, il fit partie du corps diplomatique ; mais ses excentricités, le mauvais état de ses affaires et les nombreux procès qui en furent la suite le forcèrent à donner sa démission. À l’exemple de sa mère, il chercha alors des ressources dans les lettres, collabora à diverses feuilles littéraires, donna au Livre des Cent et un : Un Parisien à Vienne, les Femmes de Paris et fit paraître plusieurs romans. Nous citerons de lui : Deux cœurs de femme (Paris, 1833, in-8o) ; Une soirée chez Mme  Geoffrin (Paris, 1837) ; Raphaël (Paris, 1839, 2 vol.) ; Alfred (Paris, 1842, 2 vol.) ; les Boudoirs de Paris (Paris, 1844-1845, 6 vol. in-8o).

JUNOT (Adolphe-Alfred-Michel), duc d’ABRANTÈS, frère du précédent, officier français, né à Ciudad-Rodrigo en 1810, mort en 1859. Il suivit la carrière des armes, entra dans l’état-major, servit en Afrique, hérita en 1851, à la mort de son frère, du titre de duc, fut promu chef d’escadron l'année suivante, lieutenant colonel en 1858. Il mourut des suites d’une blessure reçue à la bataille de Solferino.

JUNOT D’ABRANTÈS (Joséphine), femme de lettres française, sœur des précédents, née à Paris en 1802. Sa mère dirigea son éducation et lui inspira de bonne heure le goût des lettres. Sous l’influence des idées religieuses, elle se fit sœur de charité, reçut ensuite de M. de Quélen, archevêque de Paris, le titre de chanoinesse, puis, revenant aux idées mondaines, elle épousa, en 1841, M. Amet, commissionnaire de roulage. Sous son nom de famille, Mme  Amet a publié un certain nombre d’ouvrages de morale et des romans, parmi lesquels nous citerons : Histoires morales et édifiantes (1837, 2 vol. in-12) ; Une vie de jeune fille (1837, in-8o) ; la Duchesse de Valombray (1838, 2 vol. in-8o) ; les Deux sœurs (1840, 2 vol. in-8o) ; Étienne Saulnier, roman historique (1850, 2 vol. in-8o), etc.

JUNOT D’ABRANTÈS (Constance), femme de lettres française. V. Aubert (Constance).

JUNQUA (Pierre-François), prêtre français anti-infaillibiliste, né à Amou (Landes) en 1825. Il entra dans les ordres à Aire, devint desservant à Soustons, puis à Ponteux, où il se signala par son exaltation religieuse et où il eut l’idée de fonder un nouvel ordre monastique Envoyé ensuite à Saint-Gcours (1856), il ne tarda pas à avoir des démêlés avec son évêque, et se rendit alors à Bordeaux. Peu après, le cardinal Donnet lui donna la cure de Saint-Michel-la-Pouyade, dans l’arrondissement de La Réole, puis celle de Lacnnnu, et l’attacha enfin à titre d’auxiliaire à la cathédrale Saint-André, à Bordeaux. Junqua se fit nommer docteur en théologie de l’université romaine de la Sapience, se lia intimement avec l’abbé Mouls. chanoine de la

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cathédrale, et, lors du concile de 18G9-1870, se montra très-hostile au dogme de l’infaillibilité du pape. Lorsque ce dogme fut proclamé, Junqua se mit avec Mouls en relation avec l’ex-bénédictin des Pilliers, retiré en Belgique pour y former un schisme. Il eut alors l’idée de faire une souscription pour fonder un journal, l’Ere chrétienne, destiné à combattre les nouveautés introduites dans l’Église ; mais, n’ayant pu faire paraître cette feuille, il publia sous le voile de l’anonyme, dans la Tribune, journal démocratique de Bordeaux, des-articles très-vifs contre lo clergé orthodoxe, un roman, en collaboration avec Mouls, intitulé les Mystères d’un éeèché, et fit paraître un pamphlet acerbe, les Prêtres girondins, qui eut à Bordeaux un grand retentissement. Le 16 mars 1872, dans une lettre rendue publique, il annonça à l’archevêque de Bordeaux que, ne pouvant admettre le dogme de l’in faillibilitéjil rompait avec l’Église et allait établir chez lui un comité d’action destiné à rallier les adhérents à la vieille, à la ufai’e Église catholique, tous ceux qui protestaient contre les décrets du Syltabus et le Credo du Vatican. Le cardinal Donnet lui ayant fait notifier, le 23 mars, par un commissaire de police, l’ordre de quitter la soutane* l’abbé Junqua refusa péremptoirement de le fairej et fut, pour ce fait, condamné ù six mois de prison (15 avril 1872) par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Il se rendit alors en Belgique, où il fît des conférences publiques. De retour & Bordeaux, où il était poursuivi devant la cour d’assises, pour outrage à la morale publique et a la’religion, en raison des articles publiés par lui dans la Tribune, il fut condamné, le 8 juin 1872, à deux ans de prison et a 3,000 fr. d’amende.

JUNQUE1RA FREIRE (Luiz-Jozé), poète brésilien, né Bahia en 1832, mort en 1855. Il entra, en 1850, dans l’ordre des bénédictins sous le nom de Frei Luiz de Santa-Esr.olatica, se dégoûta bien vite de la vie monacale, et se fit séculariser n 1S54. Une mort prématurée l’enleva un an plus tard. On a de Junqueira, qu’on a comparé à Chatterton, un recueil de vers que traverse un grand souffle poétique, et qui a été publié sous le titre de Inspiraçoes do claustro (Bahia, 1855, in-8u).

JUNQU1ÈRES (Jean-Baptiste de), poète français, né à Paris en 1713, mort à Senlis en 1788. Il occupa longtemps dans cette dernière ville l’emploi de capitaine des chasses, et cultiva avec beaucoup do succès le genre burlesque. Ceux de ses ouvrages qui eurent le plus de succès sont : l’Élève de Minerve ou Teiémaque traoesti, poUrne (1752, 3 vol. in-12), le livre le plus spirituel en ce genre après l’Enéide de Scarron ; Caquet bon-bec ou la Poule à ma tante (1763, in-12), petit poCino en style grivois et quelque peu poissard.-Son fils, Jean-Baptiste-René de Junqijikkes, né à Senlis en 1740, mort à Paris en 1778, a composé le Gui de chêne ou la Fête des Druides, cbmédie en un acte (1763), et la Satire du W/iisk.

JUNTE s. f. Con-te— de l’espagnol junta, mot it mot assemblage, du latin juncta, part, passé féminin de jungere, joindre). Conseil, assemblée, en Espagne et en Portugal : Juntb sanitaire. La junte du commerce. La juntb apostolique. La juntb suprême. (Acad.)

— Encycl. Les anciennes juntes espagnoles se composaient de la noblesse et du clergé, et plus tard des députés de la bourgeoisie. Elles se réunissaient généralement d’ellesmême sans avoir besoin de l’autorité royale, pour s’occuper des intérêts politiques de la nation. Sous les Bourbons d’Espagne, les juntes donnèrent souvent leur avis sur des réformes d’administration. Ces juntes, convoquées par les rois, étaient plutôt consultatives que législatives, et assez semblables à. nos assemblées de notables. En 1808, Napoléon, après l’abdication de Ferdinand, réunit à Bayonne, sous le nom de junte, les notables du royaume au nombre de 150, dont 100 députés civils et 50 ecclésiastiques. Cette junte, présidée par le ministre des finances d’Azanzn, accepta la nouvelle constitution et livra l’Espagne à Joseph Bonaparte ; mais, dès la même année, il se forma dans toute la nation des j’uiiies de soulèvement, d’armement et de défense, recevant le mot d’ordre d’une junte centrale, qui siégea à Aranjuez, puis à Séville, et convoqua à Cadix, en 1810, les cortês générales constituantes, qui firent la constitution de 1812.

Il y eut encore, en 1836, des juntes libérales de soulèvement et d’armement contre le gouvernement de la reine Christine ; mais C03 sortes d’assemblées, puissantes autrefois, n’ont pu résister au système de centralisation qui s’est établi en Espagne, aussi bien que dans les autres États de l’Europe.

Les juntes révolutionnaires, bien que non élues par la nation, furent souvent de véritables cortès. La plus célèbre d’entre elles est celle qui organisa la révolte des communes, sous Charles V. Les procuradores ou disputados de la communidad se réunirent à Avila et formèrent la Santa junta, qui fut, jusqu’à 1808, la dernière résistance que les Espagnols opposèrent au despotisme.

Après la chute d’Isabelle (sept. 1808), il se forma dans les principales villes de l’Espagne, à Cordoue, à Burgos, à Barcelone, à Madrid, etc., des juntes révolutionnaires qui s’emparèrent de l’autorité. Celle de Madrid,

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qui devait naturellement avoir lo plus d’importance, s’empressa, dès qu’elle fut installée, de faire connaître aux provinces les vœux de la capitale. Elle s’occupa ensuite de la sûreté intérieure de la ville, et, divisée en sections, elle organisa ses travaux, répartit ses forces, reçut les félicitations de toutes les juntes provinciales. Mais, ne se considérant que comme une corporation provisoire intérimaire, elle lança, le 30 septembre, une proclamation au peuple madrilène, appelant le peuple à voter pour nommer une junte définitive et centrale. Lr j.ioite centrale, élue le 1" octobre, ne fut définitivement constituée que le 5 ; c’est elle qui fit publier la proclamation de l’ex-roine, en la précédant de cea mots : « Isabelle adresse ce manifeste aux Espagnols. La junte ne le qualifie pas. > Lo 8, elle lançait à son tour son manifeste, dont voici la conclusion : < Confiance dans les patriotes I A bas les Bourbons ! Vivo la souveraineté nationale ! Vive le suffrage universel I Vivent nos libérateurs de l’armôo et de la marine ! >

Mais déjà le gouvernement de Serrano et de Prim était établi, et l’influence des juntes était fort diminuée. Elles se contentaient do proposer au gouvernement provisoire desdans de réformes à accomplir ; et le gouvernement provisoire, ne trouvant pas que les juntes fussent des auxiliaires sur lesquels on pût compter, fit ce qu’il put pour diminuer leur influence, et bientôt même il leur proposa ouvertement de se dissoudre, en leur faisant entendre qu’elles devaient faire ce sacrifice au maintien de l’union entre toutes les nuances du parti libéral.

Le 20, la junte de Madrid décida sa dissolution, et invita les autres juntes à suivre son exemple. Dès le lendemain, une partie de3 juntes provinciales furent dissoutes. Celle de Barcelone exposa dans une proclamation les raisons qui la déterminaient a continuer son œuvre, et à ne pas imiter l’exemple donné par celle de Madrid ; mais bientôt, entraînée dans le mouvement, elle déposa aussi son mandat.

JUNTE (les), ainml, en vénitien Zamt, famille d’imprimeurs originaire de Florence, où le chef, Philippe, exerçait la typographie dès 1497. D’autres membress’étabiirent à Venise, et ils tinrent, en Italie, le deuxième rang après les Manuce. Les plus connus sont les suivants : Philippe Juntb, le chef de la famille, né à Florence en 1450, fut imprimeur dans cette ville de 1497 à 1517, et reçut du pape Léon X, en 1516, un privilège dans lequel le souverain pontife menaçait d’excommunication le contrefacteur de ses éditions.

— Un do ses fils, Bernard Junte, mort en 1551, édita les Stnnze de Politien (1518), VOnomasticon de J. Pollux (1520), et prit seul, à partir de 1531, la direction de [’imprimerie des Junte. — Un de ses successeurs, Philippe Junte, mort en 1604, a donné des éditions très-estimées, dont ses enfants ont publié lo Catalogue à Florence (1604, in-12). — Un des parents du précèdent, Lucas-Antoine Junte, mort en 1537, s’établit à Venise vers 1482, et donna, entre autres éditions, le Virgile et l’ffomere, de 1537. Ses héritiers lui succédèrent dans cette ville jusqu’en 1642. — Un autre membre de cette famille, Jacques Junte, mort en 1561, fonda à Lyon une imprimerie qui existait encore sous ce nom en 1592.

JUNTERBtJCK (Jacques), écrivain religieux polonais, né à Interbok vers 1385, mort en 1465. Il entra fort jeune dans l’ordre de CIteaux, devint abbé du monastère de Parade, près de Posen, se fit ensuite chartreux et enseigna la théologie il Erfurt, où il termina sa vie. Ce religieux a laissé un grand nombre d’ouvrages, dans lesquels il attaque avec beaucoup d’énergie la corruption et les vices de son temps. Nous citerons parmi ses ouvrages imprimés : Sermones dominicales (Ulm, 1474) ; Tractatus de apparitiouibus animarum post exilum (Burgdorf, 1475, in-fol.), livre curieux plusieurs fois réédité ; De erroribus et moribus christianorum (Leipzig, 1488, in-4o) ; De arte bene moriendi (Leipzig, 1495) Dearte curandi vitia (sans date, in-4»), etc.

JUPATIIMA a. m. Cu-pa-ti-i-ma). Mamm. Un des noms des sarigues, au Brésil.

JUPE s, f. Cu-pe. — Ce mot vient de l’espagnol par le catalan du xme siècle, atjuba, venu lui-même de l’arabe jubbet, pelisse courte de dessous). Partie de l’habillement des femmes qui descend depuis la taille jusqu’aux pieds : Corps de jupe. Jupb de taffetas, de soie, de laine.

Ciel ! que je hais ces créature» flères, Soldats en jupe, nommasses chevalières.

Voltaire.

C’est faire à notre flexe une trop grande offense, De n’étendre l’effort de notre intelligence Qu’a juger d’une jupe, ou de l’air d’un manteau, Ou des beautés d’un point, ou d’un brocart nouveau.

Molière,

■ Partie d’un vêtement d’homme qui prend de la taille jusqu’à mi-jambe : La jupe d’une redingote, d un paletot.

— Techn. Porte-jupe, Nom donné h des espèces de pincos qui servent à retrousser les robes et à les maintenir.

JUl’ll. I.E, en latin Jobii villa, ville de Belgique, prov., arrond., et à 16 kilom. E. de Liège, près de la riva droite de la Meuse, 2,200 hab. Exploitation de houille ; filatures

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