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lat avait été tué par les insurgés ; mais il a été prouvé, par la direction de la blessure et par tous les témoignages, que l’infortuné était tombé frappé par une balle égarée, partie probablement d’une des maisons qu’occupaient les troupes.

La nuit du 25 au 26 s’était passée en négociations qui n’aboutirent qu’à un refus formel de Cavaignac d’accorder aux insurgés la capitulation qu’ils demandaient. Le combat recommença devant le grand faubourg à dix heures du matin ; c’était là, comme nous l’avons dit plus haut, que se concentrait le dernier effort de l’insurrection ; car les quartiers du faubourg du Temple, Saint-Maur, etc., venaient d’être définitivement soumis.

Dans ce dernier choc, la lutte ne fut pas longue, mais elle fut terrible, et toutes les troupes réunies autour de la Bastille s’engouffrèrent dans le faubourg avec une formidable artillerie.

À une heure et demie le vice-président de l’Assemblée monta à la tribune et prononça enfin la parole attendue depuis quatre jours au milieu de tant d’angoisses : Tout est fini !

Tout était fini, en effet, en ce sens que les questions de travail et de réforme économique avaient été tranchées par la force militaire. La république de Février, tombée aux mains de nouveaux doctrinaires, en se montrant impuissante à résoudre ces questions, se condamnait par cela même à périr.

Sur une foule de points, de nombreux prisonniers avaient été fusillés. On fusilla même après le combat. Ces faits sont notoires et ne seraient que trop faciles à prouver. Mais, comme nous l’avons dit ci-dessus, nous ne voulons pas nous appesantir sur ces tragiques épisodes, Bornons-nous à dire que le nombre total des insurgés tués s’éleva, d’après les évaluations les plus modérées, à 12,000. Quant au nombre des arrestations, il s’éleva en quelques jours jusqu’à 20,000 ; il est vrai qu’il y eut presque immédiatement un grand nombre de mises en liberté.

L’Assemblée, avant la fin de la lutte, avait rendu un décret qui condamnait à la transportation sans jugement les insurgés pris les armes à la main, et renvoyait les chefs de barricades et meneurs devant les conseils de guerre.

On trouve des détails sur cette terrible insurrection dans l’Histoire de la seconde République, par H. Castille ; l’Histoire de la révolution de 1848, par Daniel Stern ; Prologue d’une Révolution, par Louis Ménard, ouvrage curieux qui fut frappé d’une condamnation judiciaire.


Juin 1849 (journée du 13), épisode révolutionnaire qui fut une défaite pour le parti démocratique, mais une protestation qui reste entière, qui a gardé toute sa signification contre l’expédition romaine.

On sait que la Constituante, avant de se séparer, avait invité par décret le gouvernement à ramener cette expédition au but qui d’abord avait été indiqué par les ministres et qui était censé sauvegarder la liberté italienne. Quand on apprit que l’armée française assiégeait Rome, le doute ne fut plus possible ; la démocratie française s’émut, des protestations éclatèrent de toutes parts. Dans l’intervalle, l’Assemblée législative, où dominaient les coteries monarchiques, avait succédé à la Constituante. À la suite d’interpellations et d’orageux débats, Ledru-Rollin déposa, au nom de la Montagne, une demande de mise en accusation du président de la République et des ministres, pour avoir violé la constitution en attentant à la liberté d’un peuple ami. Dans une réplique à M. Odilon Barrot, le chef de la Montagne laissa tomber ces paroles : « La constitution, violée par vous, sera défendue par nous, par tous les moyens possibles, même par les armes ! »

Il y eut une véritable tempête. Ceci se passait le 11 juin. Le lendemain, Ledru-Rollin, sans rien céder sur le fond, essaya cependant d’atténuer un peu ses paroles de la veille. L’Assemblée, d’ailleurs, rejeta la proposition de mise en accusation. Les représentants républicains étaient eux-mêmes entraînés, soulevés par l’agitation du dehors. Le comité démocratique socialiste pour les élections avait constitué une commission des vingt-cinq pour organiser la résistance. Les associations ouvrières, le Comité de la presse républicaine, le Comité des écoles, de nombreux groupes de gardes nationaux, la Société des amis de la Constitution, etc., étaient engagés dans le mouvement. Tout annonçait une journée révolutionnaire. Cependant, il n’y avait pas une parfaite unité de vues ; car, tandis que les uns voulaient qu’on se bornât à une manifestation pacifique, d’autres insistaient pour une prise d’armes sérieuse. Le caractère ambigu de la journée fut dû à ce double courant d’opinions dissidentes. Des ordres contradictoires, des tiraillements, des malentendus qui devaient persister jusqu’au dernier moment amenèrent l’avortement de ce grand soulèvement d’opinion.

Convoqué au Château-d’Eau par la presse, la Montagne et tous les centres de direction, le peuple s’y rassembla dans la matinée du 13. Beaucoup de gardes nationaux sans armes avaient également répondu à l’appel. Vers midi et demi, la colonne s’ébranla et commença à défiler en bon ordre sur le boulevard, au cri de Vive la République, vive la Constitution ! Étienne Arago et quelques autres officiers supérieurs de la garde nationale, en grand uniforme, marchaient à la tête de la colonne. Quel était le but de la manifestation ? On ne le savait pas trop, d’autant plus que l’Assemblée n’avait pas ce jour-là de séance publique.

Quoi qu’il en soit, à la hauteur de la rue de la Paix, Changarnier déboucha sur le boulevard à la tête de forces militaires considérables, et la colonne des citoyens est coupée par tronçons, chargée dans toutes les directions et bientôt dispersée. Premier échec, facile à prévoir, et dont l’effet moral fut tout à fait désastreux. Les cris Aux armes ! poussés par quelques groupes disséminés de tous côtés, restèrent sans écho.

Cependant, les représentants de la Montagne, qui délibéraient rue du Hasard, résolurent, après l’affaire du boulevard, d’aller s’installer au Conservatoire des arts et métiers pour s’y constituer en Convention. Ledru-Rollin, Considérant et un certain nombre de leurs collègues s’y rendirent en effet, accompagnés de Guinard, colonel de l’artillerie de la garde nationale, et d’une centaine d’artilleurs. Cette légion était animée de sentiments démocratiques très-prononcés. Mais l’incohérence des ordres et des contre-ordres ; l’indécision, l’incertitude qui présidait à la direction avaient rebuté le plus grand nombre des citoyens qui la composaient. Il devenait de plus en plus visible que le mouvement, mal combiné, mal dirigé, allait misérablement avorter. Le Conservatoire était on ne peut plus mal choisi comme point stratégique ; mais on était là au centre d’un arrondissement sympathique, et le colonel de la légion, M. Forestier, se flattait d’entraîner son quartier. Mais là, comme sur le boulevard, la même indécision se manifesta ; les montagnards, pleins de l’utopie d’un triomphe pacifique et légal, s’opposaient à ce que l’on fît des barricades et décourageaient ainsi les hommes d’action, qui jugeaient la situation plus logiquement, et qui voyaient bien qu’une foule de gens de cœur, représentants et citoyens, se sacrifiaient ainsi sans la moindre chance à la chimère d’une révolution pacifique. En effet, une heure à peine s’était écoulée, que la troupe arriva de tous côtés ; une poignée d’hommes résolus tentèrent une résistance inutile ; mais le Conservatoire, où il était d’ailleurs impossible de se défendre, fut enlevé presque sans combat, ainsi que quelques barricades qui avaient été improvisées dans les rues voisines. Ledru-Rollin, Considérant et quelques autres purent sortir par les derrières de l’établissement.

Jusque dans la nuit, des projets insurrectionnels circulèrent dans les quartiers populeux de Paris ; mais le défaut d’entente et d’organisation, les forces militaires dont la ville était remplie rendaient toute tentative extrêmement dangereuse et difficile.

Un autre épisode de cette journée, c’est l’envahissement, par des gardes nationaux commandés par M. Vieyra, de l’imprimerie de la rue Coq-Héron, où étaient les bureaux de plusieurs journaux républicains, et la dévastation de cet établissement par ces furieux amis de l’ordre et de la propriété.

Des mouvements se produisirent également sur divers points de la France, à Lyon, à Reims, à Bordeaux, à Lille, à Mâcon, etc. À Lyon, il y eut une insurrection sérieuse qui ne fut réprimée qu’après un sanglant combat.

Les conséquences de la malheureuse journée du 13 juin eurent une grande portée tant à l’intérieur de la France qu’à l’extérieur. L’état de siège, le régime des conseils de guerre, les suspensions de journaux, etc., telle devint en quelque sorte la situation normale et régulière d’une partie du pays. La politique de compression triomphait de toutes parts. La Montagne avait été décimée : Ledru et Considérant avaient réussi à gagner l’étranger ; mais d’autres, Gambon, Fargin-Fayolle, Commissaire, etc., allaient bientôt être livrés à la haute cour de Versailles, avec un certain nombre d’autres citoyens.

Rome tomba au pouvoir de nos troupes ; le pape fut restauré ; mais, après vingt ans d’occupation ou de patronage, le problème romain n’avait pas fait un pas ; nous nous étions aliéné les Italiens gratuitement et sans gagner la reconnaissance du parti clérical. L’effondrement du honteux régime de l’Empire et les événements qui suivirent ont depuis lors donné la juste mesure de la valeur morale et politique de notre malheureuse intervention en Italie.


JUINA, rivière du Brésil, prov. de Matto-Grosso. Elle descend du versant oriental de la Cordillère générale, coule au N. et se jette dans la Jurucna, après un cours de 200 kilom.


JUIVERIE s. f. (jui-ve-rî — rad. juif). Quartier d’une ville où habitent les juifs.

— Fam. Lieu où l’on exerce l’usure : Ne prêtez-vous pas sur gages à Rome dans vos juiveries, que vous appelez monts-de-piété ? (Volt.) || Caractère de juif, rapacité sordide : Reprochez-lui bien sa juiverie.


JUJUBE s. f. (ju-ju-be — gr. zizuphon, même sens). Bot. Fruit du jujubier : Les jujubes ont des usages médicinaux assez importants. (P. Duchartre.) Les jujubes apaisent les irritations de la poitrine et des poumons. (V. do Bomare.)

— Pharm. Pâte de jujube, Préparation adoucissante qu’on fait avec une décoction de jujubes.

— s. m. Suc extrait de la jujube : Le jujube, pour la toux, est préférable au réglisse. (Boniface.)

— Encycl. V. JUJUBIER.


JUJUBIER s. m. Cu-ju-bié — rad. jujube). Bot, Genre d’arbres, de la famille des rhainnées : Le jujubier croit naturellement en Provence et dans les autres contrées méridionales. (Acad.)

— Encycl. Le jujubier est originaire de Syrie, où il forme des arbres très-rameux, à écorce brune, atteignant parfois jusqu’à 10 mètres de hauteur. Il fut transporté à Rome vers la fin du règne d’Auguste ; il s’est répandu depuis sur tout le littoral méditerranéen, en quelques endroits duquel il s’est naturalisé. En Europe, c’est un arbrisseau touffu, à rameaux tortueux et garnis d’aiguillons, qui, même en Provence et dans le bas Languedoc, où il prospère, dépasse rarement 6 mètres. Il se reproduit par semences ou mieux par drageons, et croît dans des terrains légers et secs, dans le Midi en plein vent, dans le Nord à l’abri d’un mur chaudement exposé. Son bois, roussàtre et très-dur, n’est guère employé que pour des ouvrages de tour, à cause des petites dimensions des morceaux. Ses feuilles sont alternantes, lisses, épaisses, de forme ovale, dentelées sur les bords et marquées par trois nervures longitudinales. Ses fleurs, petites, jaunes, se développent serrées à l’aisselle des feuilles : elles ont un calice à cinq sépales caducs, uno corolle à cinq pétales très-petits, alternant avec les divisions du calice, cinq étamines opposées aux pétales et un ovaire à deux loges surmonté de deux styles. Les fruits sont des drupes dont la forme et la grosseur rappellent celles de l’olive ; ils sont recouverts d’une peau rouge et épaisse ; leur pulpe est jaunâtre, sucrée et d’un goût assez agréable quand ils sont à maturité ; ils renferment un noyau oblong, pointu au sommet, osseux, et séparé en deux loges renfermant des amandes huileuses, dont l’une.est ordinairement avortée. Ces fruits, quand ils sont frais, sont mangés en abondance en Orient et dans le midi de la France, en bas Languedoc notamment, où on les nomme guindoulos. Secs, ils font l’objet d’un commerce considérable. Les pharmaciens les font entrer dans un grand nombre de médicaments : mélangés avec poids égaux de dattes, de figues et de raisins secs, ils constituent les fruits béchiques, fruits

Îiectoraux ou quatre fruits ; ils entrent’dans a confection d’une pâte pectorale très-connue, à laquelle ils donnent leur nom, la pâte de jujube ; on en prépare aussi une tisane en les faisant bouillir avec 20 fois leur poids d’eau.

Au nord de l’Afrique, en Algérie, dans la régence de Tunis, dans l’île de Zerbi, on rencontre un autre jujubier (ziziphus lotus) qui diffère notablement du précédent. Sa taille ne dépasse pas li>,50 ; ses fruits, presque ronds, rougeatres, de la grosseur des prunelles, ont, comme les jujubes, une pulpe d’un goût agréable, mais un peu fade. On pense que cet arbre est celui dont les fruits, appelés lotos, étaient si renommés chez les anciens, qu’Homère raconte que chez les Lotophages, habitants de l’Ile de Menynx, aujourd’hui Zerbi, Ulysse fut obligé d’user de violence pour emmener ses compagnons, le lotos étant si délicieux, qu’il faisait oublier aux voyageurs la patrie absente. On peut voir par là combien les jujubes ont perdu de leur antique réputation.


JUJURIEUX, bourg et commune de France (Ain), cant. de Poncin, arrond. et à 31 kiloin. S.-O. de Nantua ; pop. aggl., 1,574 hab.pop. tôt, 2,0GG hab. Fabrique do soierie, occupant 1,050 ouvriers et produisant annuellement 510,000 mètres d’étoffes.

JUJURU s. m. Cu-ju-ru). Bot. Variété de giraumont.

JUJU Y, rivière de l’Amérique du Sud, dans la Confédération argentine. Elle descend du versant oriental des Andes, coule à l’E., baigne la ville de son nom et se jette dans le Rio-Vermejo, après un cours de 700 kilom. La partie supérieure de son cours porte ordinairement le nom de Rio-San-Salvador, et la partie inférieure celui de Rio-Grande.

JIIJUY, ville de l’Amérique du Sud, dans la Confédération argentine, prov. et à 110 kilom. N. de Salta, sur la rive droite du Jujuy, dans une haute vallée. Élève considérable de vigognes, moutons, chevaux, dont il se fait un grand commerce avec la Bolivie. Sa fondation remonte à 1580. Jadis ch.-l. d’une province de son nom, elle a perdu aujourd’hui beaucoup de son importance.

JUKs. m. Cuk). Mètrol. Somme de 1,000 piastres turques.

JUKA s. m. Cou-ka). Bot. Nom du manioc, chez les Caraïbes.

JUK1C (François), littérateur croate, né dans la Bosnie en 1818, mort en 1857. A seize ans, il entra dans l’ordre des franciscains, alla étudier la théologie à Stein-anwlnger (Hongrie), et, arrêté à son retour par l’ordre d’Omer-Pacha, il subit plusieurs mois d’une rigoureuse captivité à Banaliouka et à Sarajewo. Expulsé ensuite de la Bosnie par le gouvernement turc, il se rendit d’abord dans

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la Slavonio, puis à Vienne, où il résida jusqu’à sa mort. Ses travaux littéraires so rapportent presque tous à la Bosnie. Il avait débuté par des correspondances ot des nrticles insérés dans différents journaux, tels que les Lettres nationales serbes, le Magasin serbedalmate, etc., et avait lui-même fondé à Agram, en 1850, une feuille intitulée : l’Ami des Bosniaques, do laquelle il était demeuré le collaborateur le plus actif. On a de lui : le Derviche de Constaniiuople ; Voyage dans la Bosnie en 1843 ; Chants religieux (1844)- Description géographique et histoire àe la Bosnie (1851) ; Premier livre chrétien, en caractères illyriens, à l’usage des écoles nationales bosniaques (1851) : Principes de ta littérature et de la doctrine chrétienne (1854) ; Chants nationaux de la Bosnie et de l’Herzégovine (1858), etc.

JULAN s. m. Cu-lan). Moll. Coquille bivalve, du genre pholade, qu’on trouve dans les mers du Sénégal.

JULE s. in. Cu-le). Myriap. V. iulb.

— Métrol. Nom d’une monnaie romaine valant de 0 fr., 25 à o fr., 30, et qu’on a attribuée à Jules II, mais qui remonte plus loin.

JUI.E-ANTOINE (L. Julus Antonius et non Julius). Il vivait au i« siècle avant notre ère, et était le second fils de Marc-Antoino et do Fulvie. Octavio, sœur d’Auguste et dernière femme de Marc-Antoino, l’avait élevé comme son propre fils. C’est à son amitié qu’il fut redevable de la vie ; après la défaite de son père par Octave, qui n’épargna pas Anthyllus, son frère aîné. Elle lui donna en mariage sa fille Marcella, qu’elle avait eue de son

Eramier mari, Marcellus, 11 obtint d’Auguste îs plus hautes dignités de l’empire, le sacerdoce, la préture, le gouvernement de Rome, le consulat. Jule-Antoine était un remarquable poète. Il avait composé un poème épique en douze chants, dont Diomède était le héros, et qui était intitulé : Diomedea. Il était l’ami d’Horace, et c’est à lui qu’est adressée la belle ode (ire du IVe livre) Ad Julum Antonium :

Pindarum quitquis studet xmutari.

Jute, ceralii ope Dœdalca

Nilitur pennis

L’estime singulière qu’Horace témoigne do ses talents suffit pour en donner une haute idée et pour faire regretter beaucoup la perte de ses ouvrages, et surtout du poème consacré à la gloire du vaillant fils de Tydée. Il mourut jeune cependant, à ce que tout indique, et d’une mort tragique, pour n’avoir pas résisté aux séductions de Julie, fille d’Auguste, dont il fut l’un des premiers amants ; cette liaison le fit accuser de conspiration et condamner à mort pour satisfaire 1 empereur. Quelques historiens disent qu’il se tua lui-même pour se soustraire à l’exécution de l’arrêt qui le frappait.

JULEP s. m. Cu-lèp — bas latin julapium ; de l’arabe jelâb, potion médicinale composée de fruits, de miel ou de sucre et d’eau. La mot arabe vient du persan golapa, de gui, rose, et dp, eau, le même que le sanscrit âp, à cause de la couleur rosée donnée à cette préparation). Pharm. Potion adoucissante ou calmante, composée do sirops et d’eau distillée : Julkp cordial. Julep somnifère. Prendre des juleps.

— Encycl. Les juleps sont des potions adoucissantes et calmantes, do saveur agréable, ordinairement composées de sirops et d’eau distillée, auxquels on ajoute quelquefois des mucilages, des acides, etc., mais jamais de poudres ni de substances huileuses ou extractives qui puissent en troubler la transparence. Cette dernière condition distingue les juleps des looehs et des potions proprement dites ; mais il faut bien dire qu’aujourd’hui cette distinction est à peu près abandonnée par les médecins, qui donnent le nom commun de potion à ces trois sortes de médicaments. Les juleps se préparent par le simple mélange des substances qui les composent ; leur poids varie entre 50 et 300 grammes ; d’ordinaire, il est do 125 grammes. Le plus souvent, les malades les prennent le soir en une ou deux fois, ou par cuillerées, à des intervalles de temps réguliers. Étant do nature fort altérable, ils doivent être renouvelés chaque jour. Les juleps les plus employés sont iejutepgommeux du Codex, atlçjulep calmant, jutep anodin ou potion calmante, dont la formule se trouve également au Codex. Le premier est compose de 8 grammes do gomme arabique, 30 grammes de sirop de guimauve, 15 grammes d’eau distillée do fleurs d’oranger et 90 grammes d’eau pure ; il se prépare en triturant dans un mortier de marbre ou de porcelaine la gomme pulvérisée avec l’eau, puis ajoutant l’eau de fleurs d’oranger et le sirop. Il sert le plus souvent de véhicule pour administrer diverses substances médicamenteuses. Le second, plus actif par lui-même, se prépare par le simple mélange de 8 grammes de sirop d’opium, 24 grammes do sirop de fleurs d’oranger et 125 grammes d’eau distillée de laitue.

JULES (saint), martyr et soldat romain, mort vers 302 de notre ère. Il avait servi longtemps avec valeur dans les armées impériales lorsque, ayant refusé d’abjurer lo christianisme qu’il avait embrassé, il fut mis à mort par ordre de Maxime, gouverneur do la bosse Mœsio. L’Église l’bouoro le 27 mai.