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deuil pour cinq jours ; Garat, Chénier et d’autres prononcèrent l’oraison funèbre du vaillant général. Son corps fut transporté à Toulon, au fort Lamalgue, qui prit alors le nom de Fort Joubert. On lui éleva un monument à Bourg et une statue dans le grand escalier du Sénat. Il est aujourd’hui hors de doute que la coterie des hommes d’État du Directoire avait jeté les yeux sur lui pour en faire le chef militaire du coup d’État qu’elle méditait, et que ce n’est qu'après sa mort qu’elle fit des ouvertures à Bonaparte. Eût-il consenti à jouer ce rôle ? Il serait permis d’en douter si les antécédents les plus irréprochables étaient toujours une garantie suffisante contre de semblables tentations. Joubert était extrêmement brave de sa personne.


JOUBERT (Joseph-Antoine-René, vicomte), général français, né à Angers en 1772, mort Paris en 1843. Il entra dans l’armée comme enrôlé volontaire en 1791, se distingua notamment à la bataille de Rivoli, où, avec ses hommes, il fit 2,000 Autrichiens prisonniers, aux batailles de Chébreiss et des Pyramides, à Aboukir, à Hiéropolis, fut nommé chef de bataillon en l’an X, colonel en 1806. reçut en récompense de sa conduite à Friedland, à Eckmühl, à Wagram le titre de baron (1809), et devint général de brigade en 1811. Pendant la campagne de Russie, Joubert prit une part brillante à la prise de Smolensk et donna des preuves éclatantes de sa valeur à Lutzen et pendant la campagne de France. Sous la Restauration, il reçut divers commandements à l’intérieur et le titre de vicomte ; il prit sa retraite en 1835.


JOUBERT (Léo), littérateur français, né à Bourdeilles (Dordogne) en 1820. Lorsqu’il eut achevé se3 études à Paris, il se rendit comme précepteur en Moldavie, où il passa quatre ans, et, de retour en France, commença à se faire connaître par la publication d’articles littéraires dans le journal YOidre, dirigé par M. Chambolle (1850-1852). M. Léo Joubert collabora ensuite activement a la Biographie générale, de M. Didot, à la Revue contemporaine, dont il devint, en 1862, secrétaire de la rédaction, à la Revue européenne, et entra, en 1868, au Moniteur universel, dont il a été depuis lors un des rédacteurs les plus actifs. On a de lui : Essais de critique et d’histoire (Paris, 18G3, in-iï). recueil d’articles déjà publiés ; Lema (1867), rdinan dont le sujet est puisé dans la Grèce antique ; la Défense de Sedan (1873, in-18), où l’auteur prend à tâche d’atténuer les fautes du triste auteur de nos défaites, le dernier Napoléon.

JOUDERT (Nicolas), bouffon français, valet de chambre de Henri IV. V. Angoulevent.

JOUBERT-BONNAIBE (Ambroise), industriel et homme politique français, né à Angers en 1830. Ancien élève de l’École polytechnique, il dirigea, avec Son frère, une fabrique considérable de toiles à voile, dont la fondation remonte à 1754. Le 8 février 1871, les électeurs de Maine-et-Loire l’envoyèrent siéger à l’Assemblée nationale, où il s’est fait remarquer par sa compétence dans les questions industrielles et (commerciales. M. Joubert est l’auteur du projet de loi sur le travail des enfants dans les manufactures, et il a pris une part active à la discussion de cette loi en janvier 1873. C’est un orateur vif, passionné, qui sait à fond ce dont il parle, qui rend claires pour tous les questions les plus techniques et qui a su fréquemment se faire applaudir de la Chambre, même de la gauche. M. Joubert fait partie du centre droit et passe pour appartenir au parti orléaniste. Il a constamment voté avec la majorité, notamment pour l’abrogation des lois d’exil, contre le retour de l’Assemblée a Paris et contre M. Thiers, lors de la discussion provoquée par le rapport Batbie (29 nov. 1872).

JOUBERT DE LA SALETTE {Pierre-Jean), général et musicographe fiançais, né à Grenoble en 1762, mort en 1832. Lieutenant-colonel en 1792, il devint, pendant les guerres de la Révolution, général de brigade, inspecteur de l’artillerie, puis abandonna le service (>our s’adonner entièrement à son goût pour a musique. Joubert proposa de substituer les lettres aux notes dans la notation musicale, et soutint le principe de l’égalité des demitons. Nous citerons parmi ses ouvrages : Nouvelle méthode d’accorder les clavecins (Paris, 1786) ; Sténographie musicale, ou Manière abrégée d’écrire la musique (Paris, 1805) ; Considérations sur les divers systèmes de la musique ancienne et moderne, et sur le genre enharmonique des Grecs (Paris, ibio, 2 vol. in-8°), ouvrage dans lequel Joubert de La Salette a fait preuve de beaucoup d’érudition et de sagacité ; De la notation musicale en général, et en particulier de celle du système grec (Paris, 1817) ; De la fixité et de l’invariabilité des sons musicaux (Paris, 1824). JOUDARDE s. f. Cou-dar-de). Ornith. V.

JUUEI.LE.

JOUE s. f. Coû — lat. gêna, même sens, ou, selon d’autres, de jugum, joug, à cause de la forme de l’os de la joue ; d’autres, enfin, rapfiortent ce mot au latin gabata, jatte, d’où b provençal gauta, joue). Partie latérale du visage, limitée par la tempe, l’œil, le nez, la bouche, le menton et l’oreille : Baiser quelqu’un à la joue, sur les deux joues. Tendre la joue pour se faire embrasser, pour recevoir

JOUE

un soufflet. Giton a le teint frais, le visage plein, les jouks pendantes. (La Bruy.)

— Par anal. Partie latérale de la tête d’un animal : Un cheval qui a trop de joues. La gorge, les joues et le dessus de la tète de l’oie d’Égypte sont blancs. (Buff.)

— Fam. Avoir les joues cousues, Avoir les joues creuses et maigres. Il Couvrir la joue à quelqu’un, lui donner sur la joue, Lui appliquer un soufflet sur la joue. || Donner des sou fpets à quelqu’un sur la joue d’un autre, Blesser le premier eu feignant de diriger ses attaques contre le second : Il veut donner dus soufflets à Locke sur ma. joue. (Volt.)

fat donné, sur ta joue, des soufflets à Voltaire. C. Délavions.

Enjoué, Position d’une arme à feu, dans laquelle on vise un objet sur lequel on est prêt à tirer, il Être en joue, Avoir son arme en joue : Nous étions en joue, le doigt sur la détente. (L. Viardot.)

Coucher, mettre en joue, Viser avec une arme à feu. il Par anal. Viser avec un objet quelconque en guise d’arme à feu : Des enfants qui se couchent un joub avec des bâtons. Il me semble toutjours que je vois une douzaine de lavements qui me couchent en joue. (Mol.) u Fig. Rechercher, poursuivre, diriger ses vues sur : Couchkr un joue une pince de sous-préfet. La voici qui reoient de la ville : quel équipage pour une femme qui couche en joue un parti de cent mille écusf (Danc.)

— Constr. Joue de solive, Tête d’une solive considérée par l’entrevous. il Dans une cour à chaussée bombée, Nom des deux parties de revers qui existent entre le passage d’une porte cochère et le point où les deux ruisseaux se réunissent.

— Mar. Partie arrondie de la coque d’un navire, qui se trouve entre le mât de misaine et l’étrave : Un navire qui a la joue forte. Il Joue de vache, Demi-caisse de poulie appliquée sur une partie fixe. On dit aussi demijoue et poulie plate, il Joues de poulie, Côtés de la caisse d’un poulie.

— Art milit. Chacun des côtés de l’épaulement d’une batterie, coupés dans le sens de l’épaisseur, pour pratiquer une embrasure..1 En joue, feu/ Commandement de mettre le fusil en joue et de faire feu.

— Arquebus. Evidement pratiqué dans la crosse du fusil, entre le buse et le talon.

— Chem. de fer. Joues de coussinet, Espèces de pinces qui servent à maintenir latéralement le rail dans le coussinet.

— Mécan. Chacune des parties d’un coussinet dans lequel tourne un tourillon.

— Techn. Chacune des petites plaques qui terminent les broches d’un peson. u Chacun des côtés de la lumière d’un rabot ou d’une varlope, tl Partie d’une boucle, il Epaisseur de bois qui forme chacun des côtés d une cavité pratiquée dans l’épaisseur d’une planche : Les joues d’une mortaise, d’une rainure.

— Agric. Bouture de vigne coupée sur le jeune bois, dans l’Orléanais.

— Ichthyol. Joues cuirassées, Famille de poissons acanthoptérygiens.

— Eccycl. Anat. La joue s’étend verticalement de l’arcade zygomatique au bord inférieure de la mâchoire. Elle est limitée, en avant, par le sillon naso-génien, qui la sépare du nez, et le sillon naso-labial, qui la sépare de la lèvre ; en arrière, par le bord inférieur du masséter ; en bas, par le bord inférieur du maxillaire, et en haut par la région sous-orbitaire. La joue est très-saillante chez les enfants et les personnes qui ont la face arrondie ; d’autres fois, elle est fortement creusée, comme on le voit chez les personnes maigres et chez les vieillards. Chez quelques sujets, elle offre une ou même deux fossettes produites par le3 insertions musculaires.

On trouve dans la joue quatre couches distinctes, qui sont, de dehors en dedans ; la peau, l’aponévrose, les muscles et la muqueuse. Indépendamment de ces couches, on y trouve encore quelques glandes, des vaisseaux, des nerfs, du tissu cellulaire et le conduit excréteur de la glande parotide.

La peau de la joue ne présente aucun caractère important. Fine et lisse chez la femme, elle est couverte de poils chez l’homme, et unie aux parties sous-jacentes d’une manière très-intime. Le tissu sous-cutané, qui fuit pour ainsi dire partie intégrante de la peau, est constitué par des aréoles renfermant des pelotons adipeux, et il s’accumule surtout dans l’angle rentrant qui sépare le bord antérieur du masséter de la face externe du buccinateur. Il constitue là une masse énorme, variable selon les sujets, mais ne disparaissant jamais complètement ; c’est la boule graisseuse de Bichat.

L’aponévrose de la joue est formée par les feuillets fibreux qui recouvrent le buccinateur et le masséter. Elle a les mêmes limites et les mômes insertions que les muscles ; seulement, au niveau du bord antérieur du masséter, les aponévroses buccinatrice et massétérine, en se confondant, forment l’angle rentrant dont nous venons de parler.

Les muscles ou portions de muscles qui occupent la région de la joue sont : le grand et le petit zygomatique, la partie la plus externe de 1 élévateur commun de l’aile du nefc et de la lèvre supérieure, le peaucier, le triangulaire de la lèvre inférieure et une par JOUE

tie du carre du menton. Ces muscles sont sous la peau, à laquelle ils s’insèrent en partie. D’autres muscles existent plus profondément ; nous ne ferons que mentionner le muscle canin, dont l’action se porte sur la muqueuse buccale et sur la lèvre supérieure, Îiour nous arrêter sur le buccinateur, qui est e plus important. Séparé de la peau, en arrière, par une masse adipeuse et par le risorius de Santorini, il la touche presque immédiatement en avant. Sa face externe est recouverte par une expansion fibreuse venant du canal de Sténon, qui le traverse. Cette aponévrose, se confondant avec l’aponévrose bucco-pharyngienne, s’attache k la base de la crête coronoîdienne et sur l’aile externe de l’apophyse coronoîde, qui sont en dehors. La face profonde du buccinateur est séparée de la muqueuse buccale par une couche celluleuse dense et mince, dans laquelle sont des glandes salivaires.

La muqueuse de la joue est mince et tapissée d’épithélium pavimenteux.

Les glandes de la joue n’occupent pas la face profonde de la muqueuse, comme 1 a démontré M. Sappey. Elles se montrent en petit groupe sur la face externe du buccinateur, au niveau du point où le canal de Sténon traverse ce muscle.

Le.canal de Sténon traverse cette région d’arrière en avant, et se place à 1 centimètre environ au-dessous de l’arcade zygomatique. Vers le bord antérieur du masséter, ce canal se dévie de sa direction primitive, et traverse obliquement en dedans 1 épaisseur du buccinateur. Il soulève ensuite la muqueuse et s’ouvre par un petit orifice au niveau de la deuxième grosse molaire de la mâchoire supérieure.

Les artères de la joue viennent de la maxillaire interne. Ce sont surtout l’artère buccale, qui se termine dans l’épaisseur de la joue, et quelques rameaux des artères alvéofaire, sous-orbitaire et faciale.

Les veines se jettent dans les artères correspondantes.

Les vaisseaux lymphatiques naissent de la peau et de la muqueuse et se dirigent en arrière et en bas, dans les ganglions parotidiens et sous-maxillaires postérieurs.

Les nerfs viennent de deux sources : du facial, qui anime le muscle buccinateur, et du trijumeau, qui donne la sensibilité à la peau et à la muqueuse, et le mouvement au masséter.

— Chir. et Pathol. Les plaies des. joues sont très-communes. Elles doivent être réunies avec la plus grande exactitude, toutes les fois qu’elles sont faites avec des instruments tranchants. Des emplâtres agglutinatifs suffisent pour remplir cette indication, lors même que toute l’épaisseur de la partie est divisée. Cependant, si la solution de continuité s’étend jusqu’à la commissure des lèvres, et se confond ainsi avec l’ouverture de la bouche, il faut pratiquer un ou deux points de suture entrecoupée sur l’extrémité antérieure de la plaie, afin d’obtenir la réunion plus exacte de cette partie, dont les mouvements pourraient déranger les rapports. Lorsque des paquets graisseux sortent à travers les divisions de la joue, chez les sujets doués de quelque embonpoint, il faut les replacer si leur pédicule est épais ; dans le cas contraire, il est plus prudent d en achever l’extraction, en coupant avec des ciseaux les filaments celluleux qui les retiennent encore. L’ouverture de l’artère faciale ou de l’une de ses branches est une des complications les moins rares des plaies du visage, et en particulier de celles des joues. Lorsque cet accident a lieu, il faut chercher à saisir et à lier les extrémités du vaisseau divisé dans l’épaisseur de l’une et de l’autre lèvre de la division. Si l’on ne pouvait y parvenir, une compression exercée sur l’artère, à son passage sous l’os maxilfaire iuférieur, serait très-convenable. On pourrait aussi placer une compresse épaisse et solide entre les arcades dentaires et lu joue, afin de comprimer le vaisseau dans l’épaisseur de cette partie, au moyen d’autres compresses graduées et d’un bandage médiocrement serré, placé à l’extérieur. Dans un cas semblable, Boyer pinça toute l’épaisseur de la joue avec une plaque de plomb recourbée et placée à l’endroit où le vaisseau était ouvert. Mais ici, comme dans toutes Je3 autres régions du corps, rien ne peut remplacer la ligature immédiate de l’artère.

C’est aux joues que se manifestent ces engorgements subits, déterminés soit par des douleurs dentaires opiniâtres, soit par des courants d’air, et vulgairement designés sous le nom de fluxions. Une tuméfaction plus ou moins considérable, accompagnée de tension à la joue, d’embarras à toute la tête, et de pulsations plus ou moins considérables, tels sont les phénomènes principaux de cette maladie. Suivant la violence de l’irritation et de l’afllux sanguin, cette tuméfaction est accompagnée d’agitation, de fièvre, d’insomnie, do douleur insupportable. Ordinairement, la tumeur se dissipe rapidement par résolution ; chez quelques sujets, elle se termine par un abcès k la joue ou à la gencive ; dans d’autres cas enfin, l’engorgement, après avoir beaucoup diminué, se perpétue à létat chronique, et se termine par induration. Les bains de pieds irritants, la saignée générale et locale, l’application de topiques émollients, les boissons délayantes et légèrement laxatives,

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tels sont les moyens thérapeutiques dont îl convient de faire usage pour combattre ces , engorgements inflammatoires des joues. L’extraction des dents cariées, et l’attention de se préserver de toutes les causes irritantes qui ont provoqué la maladie constituent les meilleurs moyens de s’opposer à son renouvellement. Les abcès des joues doivent être, autant que possible, ouverts du côté de la bouche, afin de prévenir l’établissement de cicatrices difformes à l’extérieur. Un bistouri ordinaire, dont la lame est entourée de linge jusque près de son extrémité, est l’instrument le plus convenable pour exécuter cette légère opération. Des gargarismes émollients et ensuite détersifs, ainsi que l’application à l’extérieur de cataplasmesrelâchants suffisent pour procurer une guérison rapide. Les fistules dentaires qui succèdent fréquemment à ces abcès, et qui ont leur siège a la joue, réclament impérieusement l’extraction des dents affectées et des portions nécrosées du bord alvéofaire : ces opérations sont les seules qui puissent tarir la source du pus, et procurer la guérison de la plaie.

Les joues peuvent être encore le siège d’autres fistules, qui dépendent de la cicatrisation des bords de plaies étendues, avec perte de substance, que produisent ordinairement les charbons, les anthrax et les ulcères rongeurs de ces parties. Lorsqu’on reconnaît des ouvertures de ce genre, il faut en rafraîchir les bords, leur donner une forme elliptique, et s’efforcer de les réunir au moyen de la suture entortillée. Si les dispositions de la solution de continuité ne permettaient pas cette opération, il serait nécessaire d’y placer un obturateur composé de deux plaques réunies par une tige moyenne contournée en spirale, afin de la maintenir appliquée, d’une part sur la membrane muqueuse, et de l’autre sur les téguments.

Comme toutes les parties celluleuses, les joues sont assez souvent le siège de loupes volumineuses qui soulèvent la peau, portent la membrane muqueuse entre les mâchoires et déforment les traits du visage, er. mette temps qu’elles nuisent à l’exercice de la mastication. Ces tumeurs doivent être emportées de bonne heure, afin d’en prévenir l’accroissement trop considérable. Souvent, une incision faite à la membrane muqueuse suffit pour les découvrir ou pour permettre de les découvrir avec une érigne, afin de les extraire et d’en couper le pédicule. Dans d’autres cas, la peau seule recouvrant le kyste, il faut l’inciser, afin de saisir et de retirer ce dernier. Bans ces cas, comme dans ceux de squirre, de cancer, de pustule maligne, d’anthrax, on ne doit pas avoir pour unique objet la guérison des malades ; il convient d’éviter autant que possible une difformité trop considérable. C’est dans cette intention que l’on doit opérer avant que la maladie ait lait des progrès trop étendus.

— Art vétér. Chez le cheval, les j’oue» ont

{tour base les muscles masséter et alvéoloabial, et sont, par conséquent, divisées en deux parties, l’une supérieure, l’autre inférieure. La partie supérieure est large et limitée par le bord circulaire du maxillaire ou ls ganache : elle est plate chez les chevaux de race noble, chargée et arrondie chez les chevaux communs. On rencontre quelquefois sur cette partie de la joue des cicatrices qui indiquent que des sétons ou des cautères ont été appliqués pour guérir certaines maladies des yeux ou du nez. Cette opération peut avoir lésé le nerf facial et paralysé le mouvement de la lèvre supérieure du côté correspondant, ce qui se reconnaît au déplacement du bout du nez, qui se porte du côté opposé.

La portion inférieure de la joue est plus étroite et moins tendue que la portiou supérieure. Quand elle forme une saillie volumineuse au dehors, elle peut être déplacée soit par des dents dont la direction vicieuse nuit à l’alimentation de l’animal, soit par une accumulation d’aliments entre les dents molaires et la joue, ce que l’on reconnaît à i’odeur insupportable qui s’exhale de la bouche au moment où on l’ouvre. Lorsque les aliments restent ainsi dans la bouche, on dit que le cheval fait magasin. Ce défaut s observe surtout chez les chevaux âgés, dont les dents, irrégulièrement usées, blessent en même temps la langue et la joue.

— Ichthyol. Joues cuirassées. Les poissons de cette famille ont la tête anguleuse, comprimée sur les côtés ou horizontalement, quelquefois se rapprochant de la forme carrée ; les os sous-orbituires, qui constituent le bord inférieur de la cavité de l’œil, s’articulent avec le préopercule, c’est-à-dire avec cette plaque osseuse qui, placée devant l’opercule, lui sert de soutien et de point d’appui ; ils font au-dessus des joues une saillie considérable, d’où le nom de joues cuirassées. La tête est encore diversement armée d’épines ou do plaques tranchantes ; tout cela concourt k leur donner une physionomie désagréable, souvent même hideuse et en quelque sorte monstrueuse ; de là les noms vulgaires de chauves-souris, crapauds, diables ou scorpions de mer.

Le corps de ces poissons est allongé et conique ; leurs membres antérieurs sont tellement développés qu’ils ressemblent, chez certaines espèces, à de véritables ailes, dont ils font l’office jusqu’à un certain point. Ces poissons ne peuvent pas, à la vérité, voler comme des oiseaux, et U ne faudrait pas prendre à