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cuse. Si tu tiens à mon estime et si tu veux me plaire, ne transgresse jamais le présent ordre. Elle doit venir dans tes appartements, y rester de nuit : défends à tes portiers de la laisser entrer. Un misérable (c'était un prince) l'a épousée avec huit bâtards ! Je la méprise elle-même plus qu'avant : elle était une fille aimable, elle est devenue une femme d'horreur et infâme. Je serai à Malmaison bientôt. Je t'en préviens pour qu'il n'y ait point d'amoureux la nuit. Je serais fâché de les déranger. »

Joséphine mourut d'une esquinancie, après six jours de maladie, juste au moment où Napoléon tombait, entraînant dans sa chute l'honneur de la France dont l'étranger foulait le sol. Elle put deviner les malheurs que l'insatiable ambition et la folie guerrière du despote de brumaire, dont elle s'était faite la complice et l'associée, faisaient fondre sur nous. Napoléon lui reprochait son amour du luxe et ses goûts de dépense. En 1827, on a publié les Lettres de Napoléon à Joséphine, et les Lettres de Joséphine à Napoléon et à sa fille.


JOSÉPHINOS, nom donné aux Espagnols qui, lors de l’avènement de Joseph Bonaparte au trône d’Espagne (1808), se rallièrent à ce prince. En butte à la haine de leurs compatriotes, les plus compromis durent se réfugier en France lors de la chute du roi (1813). Ceux qui restaient furent successivement bannis par les cortês, et par un décret de Ferdinand VII des 2 février et 30 mai 1814. On les appelait aussi afrancesados, partisans de la France.


JOSÉPHITE b. m. Co-zé-fl-te). Hist. relig. Membre d’une congrégation de missionnaires appelés aussi missionnaires de Saint-Joseph. V, Joseph (Saint-). Il Sectaire vaudois. V. JOSÉPIN.

JOSEPHSTADT, ville forte des États autrichiens (Bohême), cercle et à M kilom. N. de Kœniggratz, sur la rive gauche de l’Elbe ; 2,000 nab. La. forteresse, une des plus fortes de l’Autriche, fut construite, de 1781 à 1787, par Joseph II, qui lui donna son nom. Pendant la bataille de Sadowa, le 3 juillet 1866, les canons de Josephsuidt restèrent témoins impuissants de la défuite des Autrichiens.

JOSÉPIN s. m. Co-zé-pain — du nom de saint Joseph, époux de Marie). Hist. relif». Membre d une secte vaudoise qui s’abstenait des plaisirs charnels, et n’admettait pour tes chrétiens qu’un mariage spirituel. Il On les appelait aussi joséphites.

JOSÉPIN (Giuseppe Cgsari, dit le chevalier d’ARPlN, ou le), peintre italien, né à Arpino, royaume de Naples, en 1560, mort à Rome en 1640. Il se rendit tout jeune à Rome et entra dans l’atelier de Boncalli, où il se fit remarquer bientôt par une grande facilité et une vive imagination. Ayant acquis la protection de hauts personnages qui attirèrent sur lui l’attention du pape Grégoire XIII, Josépin fut chargé d’exécuter, conjointement avec Giacomo Rocca, des décorations importantes, dans lesquelles on remarqua, auprès de défauts provenant de l’inexpérience du jeune artiste, des qualités brillantes et une grande fécondité d’invention. Peu après, il exécuta seul des fresques remarquables : la Bataille de Tullus JJostilius contre les Véiens, et la Naissance de Bomulus, qu’on voit encore au Capitole. L'Ascension, exécutée vers la même époque à Saint-Jean de Latrnn, et la Gloire de la Vierge, à Saint-Chrysogone, comptent également parmi les meilleures inspirations du maître. On peut même affirmer qu’il n’a jamais rien fait d’aussi remarquable et que, depuis lors, son talent est allé toujours en décroissant. L’habileté prodigieuse de sa brosse, les succès trop faciles de son début lui inspirèrent une si gronde confiance en lui-même qu’il se crut dispensé d’études sérieuses, et quand, plus tard, il fut chargé d’ajouter de nouvelles décorations à celles qu’il avait déjà exécutées au Capitole, il ne produisit plus que des œuvres d’une extrême médiocrité. En effet, l’Enlèvement îles Sabines, Bomulus traçant l’enceinte de Home, Numa confiant aux Vestales la garde du feu sacré, le Combat des Horaces sont des imitations pénibles, mal rendues, sans aucun charme, et les biographes contemporains, Bdglione, Lanzi, Ticozzi, Orlandi, ont parfaitement raison de protester contre la réputation exagérée dont jouissait alors le Josépin. Cet artiste se vit accabler d’honneurs, d’argent, de distinctions. Dans un voyage qu’il 4u en France en 1600, il fut nommé chevulier de Saint-Michel, k l’occasion du mariage de Henri IV avec Marie de Médicis, puis, à son retour en Italie, chevalier du Christ et directeur de Saint-Jean deLatranparlepapeClémentVIII. Ces distinctions inspirèrent à l’artiste une vanité excessive. Il se mit & molester ses confrères et refusa, en se targuant de son titre de chevalier, de leur donner réparation des insultes grossières qu’il leur prodiguait. Telle fut sa conduite envers Caravage et CariHche, qui valaient mieux que lui. La protection des grands l’accompagna jusqu’au tombeau : c’est avec une pompe presque royale qu’il fut enseveli à Saint-Jean de Latran.

Son œuvre considérable ne Compte, comme nous l’avons dit, qu’un très-petit nombre de morceaux sérieux. Tous ceux que nous allons signaler sont très-inférieurs aux quatre ou cinq œuvres de sou début. L-i Louvre possède

JOSI

de Josépin deux tableaux seulement, Adam et Eue chassés du paradis et Diane et Actéon. À Londres, on voit de lui un Triton portant une nymphe ; à Dresde, une Bataille ; a la pinacothèque de Munich, la Vierge avec sainte Claire et un pape ; k Vienne, Persée et Andromède. Le musée de Naples est plus riche ; il possède le Christ au Jardin des Oliviers ; Saint Michel ; la Madeleine, la Samaritaine et un Chœur d’anges. Mais c’est à Rome surtout que le trop célèbre chevalier a laissé la meilleure partie de son œuvre. Ainsi le palais Sciarra possède un Ecce-Homo ; la galerie Chigi, la Charité ; le palais Borghèse, VEnlèvement d’Europe et la Conversion de saint Paul. Le Mariage de la Vierge et Sainte Brigitte décorent l’église Santo-Lorenzo-in-Passe-Perna. Les Prophètes sont à Saint-Louis-des-Français ; la Purification de la Vierge, a la Chiesa-Nuova ; Saint François en extase, à Saint-Frnnçois, etc. Il est peu de chapelles ou

d’églises de Rome qui ne gardent quelques traces de ce pinceau habile et trop fécond.

JOS1AS, seizième roi de Juda, fils et successeur d’Amon en 641 avant J.-C. Il monta sur le trône à peine âgé de huit ans, se conduisit avec sagesse, renversa partout l<>p autels consacrés aux idoles, réorganisa laVjustice, fit réparer le temple et périt, k l’âge.de 39 ans, en combattant une invasion du roi d’Égypte Néchao (610 av. J.-C). C’est sous son règne que le grand prêtre Helcias retrouva, dit-on, le manuscrit original du livre de la loi donné par Moïse. Le prophète Jérémie composa à sa louange un cantique funèbre qui a été reproduit par l’historien Josèphe. Son fils Joachaz lui succéda.

JOSIKA (Nicolas, baron), romancier hongrois, né à Torda (Transylvanie) en 1796, mort en 1865. Issu d’une famille noble et riche, il reçut une instruction des plus soignées, entra à l’âge de seize ans dans l’armée autrichienne, fit contre la France les campagnes de 1814 et de 1813, obtint le grade de capitaine, abandonna le service en 1818, retourna en Hongrie, s’occupa d’agriculture et épousa une riche héritière. Devenu veuf au bout de quelques années d’une union malheureuse, le baron Josika se livra à l’exploitation des domaines qu’il possédait en Transylvanie, et s’attacha particulièrement à l’étude de l’économie rurale. Lorsque se réunit en Transylvanie la fameuse diète de 1834, Josika en fut nommé membre, se signala par son opposition k l’Autriche, mécontenta par ses discours la noblesse, qui l’avait nommé son représentant, et ne fut point réélu à la diète suivante ; mais il n’en continua pas moins de prendre une part active à l’agitation hongroise. C’est k cette époque qu’il commença à chercher dans les lettres des distractions à ses chagrins domestiques et aux déceptions des luttes politiques. Avec une activité dévorante, il apprit les principales langues de l’Europe, étudia a fond l’histoire de son pays, publia un grand nombre d’articles dans les journaux et dans les revues, et composa des romans qui lui ont valu le titre de romancier national et qui ne formaient pas moins d’une soixantaine de volumes en 1848. Ses premiers essais publiés en 1834, l’rany et Vastotok, obtinrent un succès qui le décida à persévérer dans une voie où il devait trouver une réputation brillante. Il s’essaya également au théâtre, mais avec beaucoup moins de bonheur. Ses travaux littéraires ne le détournèrent point toutefois de la politique. Elu par le comitat de Szolnok membre de la diète de Transylvanie en 1847, il s’y rendit populaire en votant constamment contre l’Autriche. L’année suivante, il fut élu membre de l’Assemblée des magnats en Hongrie. Lorsque la scission eut éclaté entre ce pays et l’Autriche, Josika devint membre du comité de la Défense nationale, fit partie du tribunal de Grâce établi à Pesth après la proclamation de l’indépendance de la Hongrie

(14 avril 1849), suivit le gouvernement révolutionnaire à Debreczin et à Arad et dut,

après la trahison de Gœrgei, quitter au plus vite son pays. Il se retira alors à Bruxelles (1850), où il reprit ses travaux littéraires et fut pendu en effigie à Pesth en 1851. Il avait épousé en secondes noces, en 1847, une des femmes les plus distinguées de la Hongrie, la baronne Julia Podmaniczky, Le baron Josika est regardé comme le Walter Scott de la Hongrie. Il a puisé dans les annales de son pays la plupart des sujets de ses œuvres extrêmement nombreuses. Dans un style brillant, il a su peindre les mœurs, les sentiments, les idées de ses compatriotes et fuit revivre, dans la manière de l’illustre romancier écossais, avec beaucoup de puissance et de couleur historique, des époques caractéristiques de l’histoire des Madgyars. Il y a fait preuve d’invention, d’un rare esprit d’observation, et il a tracé des caractères pleins de relief et de vie. Parmi ses ouvrages, qui forment environ soixante-dix volumes et qui ont été traduits en allemand, nous citerons : Abafi C’esth, 1836), son chef-d’œuvre ; le Dernier des Bathori (1840, 3 vol.) ; le Poète Zrinyi (1843, 3 vol.) ; les Bohémiens de Hongrie (1845,3 vol.) ; Étienne Josika (1847,5 vol.) ; la famille Afailtjj (1850, 2 vol.) ; une Famille hongroise à l’époque de la révolution (1851, i vol.) ; Esther (1853, 3 vol.) ; François Bakoczi II (1861, vol.), etc. Il s’occupait, à l’époque de sa mort, de la publication de ses Mémuires (1865, tomes I à IV).

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JOSyUIN DBSPREZ, célèbre compositeur flamand du xvie siècle. V. Dusi’REZ.

JOSSE (saint), célèbre solitaire français, mort en 668. Il était frère du duc de Bretagne Judicaëi ; il refusa le pouvoir que lui offrait son frère, se retira dans une solitude du Ponthieu et y vécut de la vie Cénobitique et du travail de ses mains. Il mourut après avoir fondé plusieurs monastères.

Jonc (église Saint-). Si l’on en croit Du Breul et Lebeuf, cette église, qui était située rue Quincampoix, eut pour origine une chapelle érigée, au xiie siècle, sur remplacement d’un asile de pèlerins où saint Fiacre avait logé, à son retour d’Irlande, vers l’an 620, ainsi que saint Josse, fils d’un roi de la petite Bretagne. Quoi qu’il en soit de la véracité de la légende sur laquelle ces auteurs s’appuient, la chapelle Saint-Josse existait sous Philippe-Auguste, et se trouva enfermée dans la ville, quand ce roi fit construire une nouvelle enceinte. Elle devint église paroissiale en 1260, et fut reconstruite en 1679. Cette église, qui ne présentait rien de remarquable, fut démolie en 1791.

JOSSE (Charles), théologien et franciscain français, né dans le Maine, mort après 1636. Il se rendit à, Paris, où il fit paraître, sous le titre de la Déroute de Babylon, descrite par saint Jean en l’Apocalypse (1612, in-8°), un recueil de sermons, véritable tissu d’extravagances.

JOSSE (Louis), publiciste français, né à Chartres en 1685, mort dans la même ville en 1749. Il entra dans les ordres, devint chanoine de sa ville natale (1706) et fut exclu du chapitre, en 1729, pour avoir fait partie des opposants a la bulle Unigenitus. On lui doit une traduction en vers de VAgents de Barclay, roman allégorique (Chartres, 1732, 3 vol. in-12), et une Dissertation sur l’état du commerce en France sous les rois de la première et de la seconde race (Paris, 1753).

JOSSE (Pierre), pharmacien, né à Paris en 1745, mort en 1799. Élève de Rouelle et de « Laborie, il devint membre du collège de pharmacie en 1779, puis professeur adjoint de chimie (1784) et enfin prévôt du collège de pharmacie. Josse a donné une bonne analyse de la racine de Colombo, fait connaître un procédé pour préparer l’oxyde noir de fer, connu sous le nom à’jEthiops martial, indiqué une méthode économique pour la préparation du beurre de cacao, montré qu’on doit employer les vins sucrés pour les teintures d’opium, que le lait fermenté donne plus d’alcool que le vin à la distillation, etc.

JOSSB (Étienne), général français, né à Ambly (Meuse) en 1768, mort à Verdun en 1839. Il s’engagea en 1791, se distingua aux combats de Rastadt et de Savone (1795), au siège de Gaëte (1805), reçut le grade do chef de bataillon en 1809, se fit remarquer duns l’armée des Deux - Siciles comme militaire et comme administrateur, devint, en 1814, chef d’état-major de la garde du roi Murât et fut, l’année suivante, promu général de brigade. De retour en France après la seconde Restauration, il fut réintégré dans l’armée comme colonel et nommé général do brigade honoraire en 1823.

JOSSE (J.-B.-Fr.-Alexandre-André), médecin français, né à. Amiens en 1797. Reçu docteur à Paris en 1821, il retourna dans son pays, où il exerça la médecine, remplit les fonctions de médecin des épidémies de l’arrondissement de Montdidier et dirigea, en

J832, l’hospice des cholériques à Amiens. Étant venu se fixer à Paris en 1839, il publia dans le Journal de médecine et de chirurgie pratiques un mémoire sur les Effets de la cautérisation objective dans les déviations de la colonne vertébrale, par suite de la rétraction des muscles du dos et de l’épine ; en 1840, dans le même journal, la Description d’un spéculum bivalve pour faciliter l’application du tampon dans tes cas d’hémoiragie utérine ; en 1841, Considérations pratiques sur l’opération du strabisme ; en 1843, dans le journul l'Expérience, un Mémoire sur la pértnéoraphie et sur la possibilité de l’accouchement sans une nouvelle déchirure du périnée ; une Notice sur les poireaux ou verrues et leur traitement ; un Mémoire sur les avantages de la ponction réitérée dans les hydropkthalmies et le strabisme en général ; en 1844 enfin, il a publié un long travail sur la Hernie étranglée considérée sous le rapport de la récidive de l’étranglement après l’opération.

JOSSE DE LUXEMBOURG, empereur d’Allemagne, né en 1351, mort à Brunn (Moravie) en 1411. Neveu de 1 empereur Charles IV et marquis de Moravie, il acheta à Wenceslas I« le duché de Luxembourg, l’Alsace et le comté de Chiny, revendit, par la suite, le duché de Luxembourg au duc d’Orléans, frère de Charles VI, et reprit ce duché après la mort de ce prince (1407). En 1410, à la mort de l’empereur Robert, il fut élu par une partie des électeurs, pendant que l’autre nommait Sigismond. La guerre civile était sur le point d’éclater lorsque Josse mourut.

JOSSE (monsieur), un des personnages de Y Amour médecin, comédie de Molière. V. orfèvre.

JOSSEAU (François-Jean-Baptiste), homme politique et avocat français, né à Mortcerf (Soine ot-Marnc) on 1317. Il se fit recevoir li JOSS

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cencié en droit à Paris en 1837, puis se fit inscrire au barreau de cette ville. En 1850, le ministre du commerce, Dumas, le chargea de préparer l’exposé des motifs du projet de loi sur le Crédit foncier et le fit nommer commissaire du gouvernement près l’Assembléo législative pour défendre ce projet de loi, iont la discussion fut ajournée. Après le coup d’État du 2 décembre, M, Josseau se montra chaud partisan du nouvel ordre de choses, prépara le décret sur le Crédit foncier, promulgué au mois de décembre 1852, et devint le conseil judiciaire delà direction de l’agriculture et du commerce. Un siège au Corps législatif étant devenu vacant, en 1857, dans le département de Seine-et-Marne, par suite de la nomination de M. Bavoux au conseil d’État, ce fut M. Josseau que le gouvernement choisit pour le remplacer, et qu’il présenta comme candidat officiel. Il fut élu, puis réélu successivement en 1863 et en 1869. M. Josseau fit constamment partie de cette majorité de satisfaits qui applaudit imperturbablement à tous les actes du honteux régime que subissait alors la France. Il prit une part active aux travaux du Corps législatif, fit partie de nombreuses commissions, prit fréquemment la parole, notamment sur les questions économiques, financières, agricoles, dans les discussions relatives à la contrainte par corps, aux associations syndicales, aux chèques, aux warrants, aux conventions avec les chemins de fer ; demanda la création d’un ministère public près les tribunaux de commerce, fit partie de la commission chargée, en 1SS6, de faire une enquête agricole, etc. Lorsqu’il vit le gouvernement disposé à faire quelques concessions à l’opposition libérale, il se rangea duns le tiers parti avec Emile Ollivier et signa l’interpellation des 116. La révolution du 4 septembre 1870 a rendu M. Josseau k la vie privée. Outre un grand nombre de brochures sur la réforme hypothécaire et la législation agricole, des mémoires, des rapports, etc., il a écrit : Des institutions du crédit foncier et agricole (1851) ; Traité du crédit foncier (1853) ; le Crédit foncier en France, son histoire, ses opérations, son avenir (1860), etc.

JOSSELASSAR s. m. (jo-se-la-sar). Cornin. Coton filé de Smyrne.

JOSSEUN, ville de France (Morbihan), ch.-l. de cant., arrond. et k 15 kilom. N.-O. de Ploermel, sur l’Oust et le canal de Brest ; pop. aggl., 2,459 hab. — pop. tôt., 2,766 hab. Tanneries, moulins à tan, fabriques de gros draps et de chandelles ; brasseries ; exploitation de mines d’ètain et de kaolin ; fabrication de noir animal. Commerce de grains et vins.

L’édifice le plus intéressant de Josse !in est sans contredit le château, qui a été classé parmi les monuments historiques. C’était, duns l’origine, une forteresse redoutable ; mais l’époque de sa construction est indécise : les uns la font remonter au xie siècle, les autres au in«. En 1162, Henri II, roi dAngleterre, s’en empara, et ce fut de lit que sortit, en 1354, le maréchal de Uenuinanoir, alors gouverneur de la place, lorsque, suivi de ses trente compagnons, il se rendit à la lande de Mivoie, entre Josselin et Ploiirînel, aujourd’hui immortalisée par ce célèbre Combat des Trente. Le château de Josselin, presque entièrement démantelé par Henri II, uvait été reconstruit, tel à peu près qu’il existe encore, au commencement du xive siècle. Marguerite de Rohan l’ayant apporté en dot nu connétable de Clisson, son mari, le connétable y ajouta quelques constructions, entre autres un donjon redoutable. En 1393, le château de Josselin eut à subir, de la part do Montfort, un siège célèbre par l’héroïsme d’une femme : k lu faveur de la nuit, Clisson était parvenu à quitter la place, afin d’aller réclamer du secours au dehors ; il laissait le commandement du château à Marguerite do Rohan, qui repoussa tous les assauts donnés par Montfort. Le duc, désespérant do se rendre maître de la place et de pouvoir continuer la guerre avec avantage, consentit à entrer en pourparlers avec le sire de Rohan, beau-frère de Clisson, qui combattait sous les ordres de sa sœur. Le résultat fut que l’assiégeant congédierait ses troupes et lèverait le siège. Mais, par un bizarre caprice d’amour-propre, et afin qu’on ne put dire qu’il avait été vaincu par une femme, on dut accorder au duc cette légère satisfaction : on baissa les ponts-levis, le duc les passa seul k cheval, s’avança au delà de la porte, reçut les clefs, et, en repassant les ponts-levis, il les remit a un des officiers de Marguerite. Ainsi fut levé le siège du château de Josselin, et on sait que Montfort, en mourant, institua le connétable tuteur de ses enfants (1399). Peu après cette disposition suprême, le château de Josselin fut le théâtre d’une scène de famille assez peu connue. La fille d’Olivier de Clisson, la comtesse de Ponthièvre, femme ambitieuse et qui conservait l’espérance de voir rentrer un jour son époux en possession du duché de Bretagne, osa proposer au connétable de faire périr les enfants du duc confiés à ses soins par leur père mourant. À ces paroles, Clisson, furieux, s’élança de son lit où la maladie le retenait, saisit une hallebarde et courut sur sa fille ; il l’aurait infailliblement tuée si la comtesse, éperdue, ne s’était enfuie ; mais, en fuyant, elle se précipita dans l’escalier avec une telle terreur,