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persécutions terribles, on vit un grand nombre de ces eutychiens embrasser la religion musulmane.

Les jacobites existent encore aujourd’hui en Syrie. Ils ne reconnaissent qu’une nature en Jésus-Christ. Ils ont conservé tous les sacrements de l’Église romaine ; seulement, ils en accompagnent l’administration de pratiques et de cérémonies inusitées parmi les catholiques ; ainsi, après avoir baptisé un enfant, ils le marquent d’un fer rouge. Ils permettent aux ecclésiastiques de vivre avec les femmes qu’ils ont prises avant d’être ordonnés, mais non de se marier après leur ordination. Pour faire des évêques, ils prennent ordinairement des moines ; c’est le patriarche qui les élit et les ordonne. Les jacobites élisent leur patriarche, et celui-ci, après son élection, obtient des princes dans l’empire desquels il se trouve un diplôme qui le confirme dans l’exercice de sa dignité, et qui oblige tous les jacobites à lui obéir.

Parmi les jacobites, un grand nombre, tant de l’un que de l’autre sexe, vivent dans l’état monastique, les uns réunis en communauté, d’autres dans des cellules ou dans des déserts ; il y en a même qui perchent sur des colonnes. Les supérieurs des monastères sont soumis aux évêques. Les jeûnes sont très-fréquents et très-rigoureux chez les jacobites, qui ont le carême, les jeûnes de la Vierge, des apôtres, de Noël, des ninivites. De plus, toute l’année, ils jeûnent le mercredi et le vendredi. Pour eux, toute la perfection de l’Évangile consiste dans ces austérités, qu’ils poussent à des excès incroyables ; on en a vu qui, pendant nombre d’années, ne vivaient, durant tout le carême, que de feuilles d’olivier.

Ils célèbrent l’office en syriaque, quoique leur langue vulgaire soit l’arabe ; ils ont même porté leur liturgie syriaque dans l’Inde. Pour l’usage ordinaire, ils ont de l’Écriture sainte une version arabe qui a été faite sur le syriaque.

Depuis le xive siècle, les jacobites syriens sont tombés dans une honteuse ignorance ; leur secte, autrefois très-répandue dans la Syrie et dans la Mésopotamie, est beaucoup diminuée par la propagande des missionnaires catholiques, et l’on prétend qu’il en reste tout au plus cinquante familles dans la Syrie et les pays voisins.


JACOBOEUS (Paul), théologien tchèque, né en 1695, mort en 1752. Il était ministre luthérien, et il publia, dans sa langue maternelle, les ouvrages suivants : les Extraits les plus importants de l’Écriture sainte pour l’éclaircissement du catéchisme de Luther (1723) ; Arguments très-importants contre la gourmandise, l’ivrognerie, la luxure, iinipudicité, la jalousie et l’avarice (1724) ; le Jardin des âmes faibles (1733) ; Orthographia bohemo-slavica (1742 ; 2e édit., 1795), l’un des premiers ouvrages qui aient eu pour objet de fixer l’orthographe de la langue tchèque, qui pendant longtemps n’avait pas été soumise à des règles certaines.

JACOBS (Chrétien-Frédéric-Guillaume), littérateur et philologue allemand, né à Gotha en 1764, mort en 1847. Il étudia la philologie et la théologie à Iéna, puis à Gœttingue (1784), où, sous l’influence de Heyne, il se voua tout entier à la philologie. Au bout d’un an, il fut appelé comme professeur de littérature au gymnase de Gotha, puis accepta, en 1807, la chaire de littérature ancienne au lycée de Munich et fut nommé membre de l’Académie de cette ville. Mal vu, comme protestant, dans un pays où les querelles religieuses et politiques étaient alors à leur apogée, il revint à Gotha en 1810, et y occupa dès lors les fonctions de conservateur de la bibliothèque et de directeur du cabinet des médailles. En 1831, on lui confia la direction de toutes les collections artistiques, et le grand-duc lui conféra le titre de conseiller aulique. Il prit sa retraite en 1832.

Jacobs était un savant de premier ordre en même temps qu’un littérateur distingué. Il excellait à présenter au public les cotés les plus intéressants du inonde antique. Versé dans toutes les branches des études classiques, il a produit des ouvrages d’un grand mérite comme forme et comme érudition. On vante l’élégance de son style et l’exquise pureté de son goût. Il a donné des éditions îles Antehomerica de Tzetzès (Leipzig, 1793), de Bioti et de Moschus (Gotha, 1795), de l’Anthologie grecque, qui est un chef-d’œuvre de philologie (Leipzig, 1794-1814, 13 vol. ;2« édit., 1813-1817,4 vol.), d’Achilles Tatius (Leipzig, 1821, 2 vol.), des Imagines de Philostrate, en collaboration avec Welcker (Leipzig, 1824), et de l’Histoire des animaux d’Elien Oéna, 1832, 2 vol.). Parmi ses traductions, il faut citer celles de Velleius Paterculus (Leipzig, 1803), des discours politiques de Démosthène (Leipzig, 1805 ; 20 édit., 1835). Comme ouvrages originaux, on doit mentionner -.Recitercltes de littérature ancienne (Leipzig, 1835-1848, 3 vol.) ; Manuel élémentaire de la langue grecque (Iéna, 1805, 4 vol.), travail excellent dont tous les savants ont profité et qui a été contrefait assez souvent. Il avait publié dans divers journaux et recueils périodiques une masse considérable d’articles, et il a réuni ceux qui avaient trait a l’antiquité sous le titres de Mélanges (Gotha, 1823-1824, t. l-III ; Leipzig, 1829-1844, t. IV-VIII), Le cours d’histoire tfrecuue, qu’il avait professé à Munich

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en présence du prince Louis, a été édité par Wiïstemann, sous le titre de Hellas (Berlin, 1852).

Jacobs s’était aussi fait un nom comme auteur de contes, d’une lecture fort agréable, et de nouvelles destinées la plupart à la jeunesse, qui ont été réunis presque tous dans la collection intitulée : Écrits pour la jeunesse par Jacobs (Leipzig, 1832-1844) ou dans les Récits (1824-1837, 7 vol.). Il est aussi l’auteur des Pages glanées dans le journal du pasteur de Mainau (1823-1S25, 2 vol.) et de l’École des femmes (Leipzig, 1827-1829, 7 vol.). On peut consulter son autobiographie (Personalien, Leipzig, 1840 ; 2e édit., 1848).

JACOBS (Paul-Emile), peintre allemand, fils du précédent, lié à Gotha en 1802. mort en 186C. Élève de l’École des beaux-arts de Munich, il se rendit à Rome en 1824 pour y compléter son éducation artistique, et y exécuta une Résurrection de Lazare qui commença à le faire connaître ; puis un beau tableau représentant l’Enlèvement de Proserpine. De retour en Allemagne, il séjourna quelque temps à Francfort (1829) et se rendit, 1 année suivante, à Saint-Pétersbourg. Dans cette ville, il peignit de nombreux portraits,

Îilusieurs tableaux, et fut reçu membre deAcadémie des beaux-arts. Chargé, en 1836, de peindre dans le palais royal de Hanovre des scènes tirées de l’histoire do ce pays, il s’acquitta de la façon la plus remarquable de ces importants travaux. Jacobs voyagea ensuite en Grèce (1838), fit à diverses époques trois excursions en Italie et à Rome, exécuta, en 1840, un Crucifiement pour l’église de Saint-Augustin à Gotha, et finit par se fixer dans sa ville natale. L’Académie des beaux-arts de Berlin l’admit au nombre de ses membres. Outre les tableaux ci-dessus, nous citerons de cet artiste : une Ascension de JésusChrist, une Cène, la Fuite au désert, Adam et Eve devant le cadavre d’Abel, le Alarclté d’esclaves, Samson et Datila, Judith et Holopherne, Suzanne au bai», un Ecce homo, Luther à la diète de Worms, l’Ange du jugement dernier, Jeune Grecque à sa toilette, Femme turque jouant de la harpe, etc. Ces œuvres se recommandent par la pureté du dessin, par une bonne entente des carnations et par la vérité et le naturel des attitudes.

JACOBS (Jacques-Albert-Michel), dit Jncoix-Jaroba, peintre belge, né à Anvers en

1812. Élève de F. de Braekeleer, il s’adonna au genre du paysage et des marines, voyagea en Orient, et fut nommé, en 1851, membre de l’Académie royale de Belgique. On cite parmi ses tableaux : Halte d’Arabes, Constantinople, Ruines de Karnak, Plaine de Thèbes inondée, etc.

JACOBSEN ouJACOBSON (Michel), célèbre

marin, Surnommé lo Renard de la mer, né à

Dunkerque vers 1560, mort en 1633. Il servit avec la plus grande distinction dans la marine de l’Espagne (Dunkerque faisait alors partie des Pays-Bas espagnols), parvint, en 1588, par son habileté et son énergie, h sauver plusieurs vaisseaux de l’invincible Armada, assaillie par une épouvantable tempête dans la Manche, et se signala par son intrépidité contre les Anglais en 1590, contre les Hollandais, qu’il battit à plusieurs reprises et à qui il lit de nombreuses prises en 1595 et 1597. Devenu amiral général, il reçut, en 1632, le commandement d^ine floue avec iaquelle il amena d’Espagne à Dunkerque 4,000 hommes de troupes malgré le grand nombre de vaisseaux anglais et hollandais qui bloquaient le port de cette ville. Au commencement de l’année suivante, il retourna en Espagne pour y chercher de nouvelles troupes, battit sur sa route dix vaisseaux turcs et mourut p°eu après d’un accès de fièvre jaune. Par ordre du roi, lacobsen fut enterré en grande pompe dans la cathédrale de Séville. — Son fils, Jean, marin comme lui, commandait la vaisseau espagnol le Saint- Vincent, lorsque, attaqué par neuf vaisseaux hollandais, il se battit pendant treize heures, coula le vaisseau du commandant ennemi et se fit sauter avec son équipage pour ne pas se rendre (1G22). — Sa sœur, Agnè3 Jacobsen, épousa Michel Bart, l’aïeul du célèbre Jean Bart.

JACOBSEN (Corneille-Guislain), agronome français, descendant du précédent, né à Bourbourg, près de Dunkerque, en 1708, mort en 1787. Il s’établit vers 1740 dans l’île de Noirmoutier (Vendée), où il se maria et devint aide-major de la capitainerie garde-côte. Ayant obtenu, en 1755, la concession des lais de mer de la Fosse, il y pratiqua des dessèchements, créa d’importants polders à l’instar de ceux de la Hollande, et déroba à l’Océan, avec l’aide de 1,100 hommes, l’île delaCrosnière, qu’il enceignit d’une digue de plus de 10,000 mètres, et où il construisit trente maisons. Par ces travaux, il établit une communication par terre, à mer basse, de Noirmoutier au continent. — Son fils, Jean-Corneille Jacobsen, né à Noirmoutier en 1750, mort en 1834, s’occupa d’agriculture et de dessèchements, fut maire de Noirmoutier, et réunit une intéressante collection de livres et d’objets d’art. Il a publié : Correspondance et lettres inédites de Voltaire (Paris, 1820, l vol. in-8»).

JACOBSHAWN, colonie danoise du Groenland, dans l’inspectorat du Nord, sur la côte occidentale, au fond de la baie de Disco, au N.de Christianshaab, et au S. de Riteubenk ;

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500 hab. Commerce de lard, de goudron, de peaux et de duvet,

JACOBSON (Louis-Lewin), chirurgien danois, né à Copenhague en 1783, mort en 1843. Après avoir enseigné la chimie (1807-1809), il rit un voyage eu Allemagne et en France (1811), inventa le lilhotriteur ou lithoclaste, ce qui lui fit donner par l’Académie des sciences de Paris, avec le titre de membre correspondant (1833), un prix de 4,000 francs, et il fut nommé, en 1842, médecin eu chef de la garde à pied. On a de ce savant plusieurs mémoires intéressants, dont les principaux sont : Description anatomique d’un organe observé dans tes mammifères par Cuvier, publiée dans les Annales du Muséum d’histoire naturelle (1811) ; Mémoires sur l’anatomie et la physiologie d’un système veineux particulier aux reptiles, dans le Nouveau Bulletin des sciences de la Société philomalhique (1813) ; De anaslomosi nervorum nova in aure détecta, dans le Répertoire d’anatomie et de physiologie (1826), etc.

JACOBSON (Henri-Frédéric), jurisconsulte allemand, né à Marienwerder en 1804, mort en 1868. Il passa son doctorat à Kœnigsberg et y enseigna le droit, d’abord comme professeur extraordinaire (1831), puis comme professeur en titre. Outre de nombreux articles et des brochures, on a de lui plusieurs ouvrages estimés, dont les plus remarquables sont : Essai de droit ecclésiastique (Kœnigsberg, 1831-1833, 2 vol.) ; Histoire des origines du droit ecclésiastique en Prusse (Kœnigsberg, 1837-1844, 3 vol.) ; le Droit ecclésiastique évangélique dans le royuume de Prusse (Halle, 1864-1866, 2 vol.), son ouvrage capital.

JACOBSTADT (en finnois Pietarsaari), ville de la Russie d’Europe, dans la Finlande, gouvernement et à 90 kilom. N.-E. de Wasa, sur le golfe de Botnie ; 1,800 hab. Sa fondation, due au comte Jacques de La Gardie, remonte à 1653. Commerce de poix, de goudron, de potasse et de planches.

JACOBUS s. m. Ca-ko-buss — nom lat. qui signifie Jacques). Métrol. Monnaie d’or d’Angleterre, frappée sous le règne de Jacques l’r.

— Encycl. Le jacobus valait 14 livres 10 sols de France, c’est-à-dire environ le

ftrix de la guinée anglaise en ce tempsà. Son poids était de 7 deniers 20 grains (2gr,3370G), et il contenait 22 carats de fin (916 millièmes environ). Lu plupart de ces jacobus ayant été convertis, de 1660 a 1689, en guinèes ou espèces au coin de Charles II et de Jacques Ier, ces pièces sont bientôt devenues très-rares ; elles sont introuvables aujourd’hui, les collectionneurs qui en possèdent se gardant bien de s’en dessaisir, eu raison de Ta difficulté reconnue de les remplacer.

JACOBV (Jean), médecin et homme politique prussien, né à Kœnigsberg en 1805. Il fit ses études aux universités de Berlin et de Heidelberg, et revint, en 1830, s’établir comme médecin à Kœnigsberg. Il entra dans la vie politique par une brochure intitulée : Quatre questions résolues par un citoyen de la Prusse orientale (Mannheim, 1841), laquelle lui valut une condamnation à trois ans do prison, relevée, il est vrai, en appel. Lors des événements de 1848, il se trouva naturellement un des chefs du parti de l’opposition. Il fit successivement partie du premier parlement de Francfort, de l’assemblée nationale de Berlin, de la seconda chambre de Prusse et de l’assemblée générale de la Confédération germanique. S il prit assez rarement la parole, en revanche il agit activement pour constituer d’une façon durable le parti démocratique. Lorsque le parlement eut été violemment dissous, il gagna la Suisse ; mais ayant appris qu’une accusation de haute trahison était portée contre lui en Prusse, il vint se constituer prisonnier à Kœnigsberg, et, après un procès qui dura près de deux mois, il fut acquitté. Presque en même temps, il fut réélu député à la chambre de Prusse ; mais il refusa d’accepter ce mandat, et, renonçant momentanément à la politique, il revint à la pratique de la médecine. Nommé de nouveau député en 1858, Jacoby consentit à sortir de sa retraite et se plaça, comme précédemment, sur les bancs de l’opposition. Au mois de juillet de l’année 1864, il subit une condamnation à six mois de prison, prononcée contre lui par le tribunal civil de Berlin, pour offenses envers la personne du roi, et surtout pour avoir conseillé à ses concitoyens de résister à la politique royale en refusant l’impôt. En 1866, Jacoby fut de nouveau condamné à quinze jours de prison pour certains passages d’une biographie de Henri Simon, publiée l’année précédente à Berlin. Réélu membre du parlement en 1806, au moment même où la Prusse venait de battre l’Autriche à Sadowa, il essaya de réagir contre l’enthousiasme populaire. « Je crois de mon devoir, dit il à la Chambre, le 7 mai 1867, de rendre témoignage qu’il y a encore dans le peuple prussien des hommes qui, sans se laisser éblouir par l’éclat de la gloire militaire, dédaignent absolument de se ranger du côté des faits accomplis, qui ne sont pas disposés k sacrifier le droit constitutionnel et la liberté au mirage de la puissance et de l’honneur national. » Il devint alors le plus radical des membres du parti progressiste, vota seul contre le budget en

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janvier 1869, et ne cessa de protester contre la politique de M. de Bismark. Lorsque, en 1870, la guerre eut éclaté entre la France et la Prusse, et que l’on vit la presse allemande demander l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine, Jacoby publia dans l’Avenir de Berlin une sorte de manifeste dans lequel il se prononça énergiquement contre toute idéa de démembrement de notre pays. À la suite de cette publication, il fut arrêté par ordre du général Vogel de Falkenstein (23 sept. 1870), et il ne recouvra la liberté que le 26 du mois suivant. Lors des élections de novembre 1870, l’éloquent et courageux démocrate ne fut pas réélu député k Kœnigsberg, qu’il représentait depuis tant d’années. Il n’y avait plus de place pour les idées de droit et de liberté au milieu d’un peuple que des victoires étonnantes rendaient ivre d orgueil. Jacoby n’ignorait point qu’en résistant aux idées de conquêtes il détruisait du coup sa popularité ; mais cette considération ne l’avait point empêché d’accomplir son devoir de démocrate, mettant au-dessus de tout la vérité et la justice. Depuis lors, il est rentré dans la vie privée, attendant des jours meilleurs pour la grande cause dont il est l’apôtre. Après la condamnation de Bebel et de Liebknecht par le tribunal de Leipzig, il publia, le 2 avril 1872, une lettre dans laquelle il déclara s’associer complètement à leurs doctrines.

JACODE s. f. Ca-ko-de). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de grive.

JAÇOIT QUE loc. conj. Ca-soi-ke —déjà, soit, et que). Bien que, quoique : Jaçoit Qu’il dise non... il Vieille locution.

JACOLLIOT (Louis), indianiste et philosophe français, né à Saint-Étienne en ISOG. D’abord avocat, M. Jacolliot entra dans la magistrature, et fut nommé, en 1843, juge à la cour de Poudichôry. M. Jacolliot remplit cette fonction pendant vingt ans, et sut gagner la confiance et l’amitié des prêtres et des lettrés les plus versés dans les langues et les traditions de l’antiquité indoue. Le résultat du long séjour de M. Jacolliot dans l’Inde est un livre auquel il mit la dernière main à son retour en France, et que nous avons analysé. V. Inde (Bible dans 1’).

JACOMETTI (Pietro-Paolo), sculpteur, architecte et peintre italien, né à Ricnnuti en 1580, mort en 1655. Élève de son oncle Bernardiuo Calcagni, il lit des progrès dans l’art statuaire, en même temps qu’il apprenait la peinture sous le Pomarancio. Il aida son frère Tarquinio à exécuter les statues qui ornent la funlaine de la place du Sanctuaire à Lorette, et exécuta seul do nombreux ouvrages, parmi lesquels nous mention lierons : le tombeau du cardinal d’Ara-Ccali à Osimo, Celui du cardinal Cenci dans la cathédrale de Jesi, la fontaine de Faenza avec des lions et dex chimères (1621), les fonts baptismaux en bronze de la cathédrale d’Osimo, un monument colossal en bronze représentant la Vierge et la translation de la Casa sanla à Ricanati, la statue du cardinal Pio à Maceluta, etc. Comme peintre, il a laissé un assez grand nombre d’œuvres, dont les plus estimées sont une Cène et une Assomption de ta Vierge à Ricanati. Enliu, comme architecte, Jiacometti a construit l’église des jésuites du Ricanati.

JACOMIN (Jean-Jacques-llippolyte), conventionnel, né à Nyons en 1764. Elu l’un des administrateurs de la Drame en 1792, il fut, celte année même, nommé député de ce département a la Convention nationale, y vota la mort du roi sans appel ni sursis, devint membre du comité d’approvisionnement de Paris, et envoyé pour cet objet à Senlis, où il faillit être victime d’une émeute causée par la disette. Entré au conseil des Cinq-Cents, il y fut maintenu par des élections successives jusqu’en l’un VIII, se signala parmi les membres de cette assemblée qui semblaient le plus fermement attachés au maintien de la République, et dénonçait plusieurs reprises les menées des contre-révolu ■ tionnaires. Après le coup d’État des 18-19 brumaire, il entra au Corps législatif, où il siégea jusqu’en 1804, puis remplit les fonctions de directeur des droits réunis à Besançon. Le retour des Bourbons lui fit perdre cette place, et il fut banni, en 1816, comme régicide. On ignore la date de sa mort.

JACONAS s. m. Ca-ko-na). Comm. Etoffe de coton, fine, légère, mais serrée, qui tient le milieu entre la mousseline et la percale, et qu’on emploie tantôt en blanc, tantôt imprimée, pour la confection des robes, et habituellement en blanc pour celle d’une multitude d’objets de broderie et de lingerie : En France, Tarare, Mulhouse et Saint-Quentin sont les centres principaux de la fabrication du jaconas. (Bezon.)

JACOPI (Joseph), médecin, anatomiste et physiologiste italien, né en 1774, mort en 1813. À partir de 1804, il professa, à l’université de Pavie, la physiologie et l’anatomie comparée, et fut adjoint, en itSli.un fameux Scarpa, son maître et son ami, pour la chaire de chirurgie pratique. Nous ne connaissons que deux ouvrages de Jucopi : Estime delta dnttrina di Darwin nul moto rétrograda dei liquidi nei vasi limfatici (Pavie, 1S04, in-S»), où l’on trouve des remarques curieuses sur l’absorption et sur les propriétés des vaisseaux absorbants ; Prospeito delta scuola di chirurgia