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veau avec une recette écrite contenant une certaine manière de les apprêter. Jocrisse pose les ris sur la table de cuisine et s’occupe de ses casseroles. Passe un chien qui, par l’odeur alléché, s’élance sur la victuaille et l’emporte à belles dents. Jocrisse court après, sans pouvoir le rattraper, et se désole. Tout d un coup il s’arrête : « Que je suis bête, dit-il ; val va ! tu peux courir ; en attendant, tu n’as pas la recette. » +

Un autre jour, voulant essayer si une planche qu’il avait fait mettre à sa fenêtre, en dehors, pourrait soutenir un pot de fleurs, Jocrisse s’assit sur la planche, qui se rompit. Il tomba de la hauteur d’un premier étage, et se cassa le bras. « Je suis ravi, dit-il, de cette expérience ; mon pot de fleurs l’a

échappé belle 1 >

  • *

Un apothicaire, s’étant chargé du traitement d un malade qui avait Jocrisse pour valet, lui envoya une fiole dans laquelle était contenue une médecine, avec ces mots : Sien secouer avant de faire prendre. Le lendemain, il alla voir l’effet qu’elle avait produit ; il demanda en entrant à Jociùsse comment se portait son maître. « Hélas ! monsieur, répondil en pleurant, il est mort.— Il est mort ! Lui avez-vous fait prendre ma médecine ?-Bien sur, monsieur ; mais rien n’y a fait : nous l’avons tant secoué, tant secoué, qu’il nous a passé entre les bras 1 •

Jocrisse, devenu mnltre à son tour, reçoit un jour en cadeau une cruche d’excellent vin, qu’il cachette soigneusement. Son valet rend ta précaution inutile en pratiquant en dessous une ouverture par laquelle il boit le vin. Quelque temps après, Jocrisse invite un ami à diner, . décachette la cruche et ne la trouve plus qu’à moitié pleine. Grand ébahissement de Jocrisse, qui ne peut s’expliquer ce phénomène. ■ Mais, fait remarquer l’ami, c’est qu’on aura probablement fait un trou en dessous. — Eh ! gros sot, exclame notre homme, ce n’est pas par-dessous qu’il en manque, c’est par-dessus. »

Disons, en terminant, que le règne de Jocrisse semble fini : il a passé la main à Calino.

JÛCRISSERIE s. f. Co-kri-se-rî — rad. Jocrisse). Néol. Niaiserie, maladresse d’un jocrisse : Que répondre à une jocrisserie de cette force ? (H. Rochefort.)

JOCUS, Myth. Dieu de la raillerie et des amusements.

JOD s. m. Codd). Philol. bébr. S’écrit quelquefois pour vod. V. ce mot.

JODAMIE s. f. Co-da-ml). Moll. Genre de coquilles fossiles, réuni aux sphérulites. JODANUS s. m. Co-da-nuss). Entom. Syn.

de CALLITHÉRB.

JODAR, bourg d’Espagne, prov. et à 31 kilom. E. de Jaen, près du Guadalquivir ; 3,940 hab. Fabrication de savon blanc et de poteries.

JODB (Peter de), dit le Viem, graveur flamand, né k Anvers en 1570, mort dans la riêrae ville en 1634. Élève de Goltzius, il fit sous ce maître de fortes études, puis il alla se perfectionner en Italie. À Venise, il exécuta sa belle gravure de la Vierge tenant l’Enfant Jésus sur ses genoux, d’après Titien, puis il reproduisit quelques portraits d’après le même maître, et la Vie et les miracles de sainte Catherine de Sienne d’après Vanni. En quittant l’Italie, Jode vint à Paris, où il fit la remarquable gravure, en plusieurs morceaux, du fameux Jugement dernier de Jean Cousin, qu’on voit au Louvre. Rentré enfin à Anvers, il reproduisit une des plus belles, œuvres de Rubens, Jésus-Christ donnant les clefs à saint Pierre. Cette gravure compte encore parmi les productions les plus remarquables de Jode le Vieux. Plus simple que Goltzius, il n’avait pas moins de savoir comme dessinateur et il possédait aussi bien toutes les ressources du métier. Mais il n’était pas créateur comme son maître ; à n’était pas né peintre comme lui-, il n’avait pas son imagination brillante. Toutefois, il n’en eut pas inoins de son temps une vogue immense et méritée, et ses gravures, aujourd’hui rares, sont encore très-estimées.

JODE (Peter de), dit le Jeune, graveur flamand, fils du précédent, né k Anvers en 1002, mort dans la même ville vers 1670. Élève de son père, il fit le voyage d’Italie, où il exécuta, vers 1635, plusieurs gravures remarquables, entre autres deux ou trois grand s portraits et une Sainte Famille d’après Titien, un Saint François, d’après Barrocbio, et l’Ange de la mort, d’après Artémise Gentilena, etc. Ces planches avaient eu un succès véritable ; aussi Jode était-il fort connu lorsqu’il revint à Anvers, où sa réputation l’avait déjà précédé. Il débuta dans sa patrie par la reproduction des plus beaux portraits de Van Dyck ; puis il exécuta, sur une immense plaque de cuivre, la Visitation de la Vierge, d’après Rubens. Ce travail considérable et vraiment réussi fut suivi de Vénus sortant des eaux et des Trois Grâces, d’après le même maître. Il faut ajouter à ces gravures excellentes : Renaud témoignant sa surprise à la vue des charmes d’Armide ; VExtase

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de saint Augustin, d après Van Dyck ; JésusChrist présenté au peuple, d’après Diepenbeck.

Jode le Jeune n’est supérieur à son père que par une certaine élégance de forme, par un certain flou dans le modelé, qui manquent

fiarfois à Jode le Vieux, et qui sont une quaité véritable pour les chairs de femme et d’enfant ; mais il lui est inférieur dans la science du burin, dont il semble avoir ignoré les ressources connues des praticiens les plus ordinaires.

JODELET (Julien Joffrin ou Geoffrin, et, selon quelques-uns, Julien Bedeau, dit), célèbre acteur comique de l’hôtel de Bourgogne, né vers 1590, mort le 26 mars 1660. Ce fut lui qui joua d’original le rôle du Menteur. 11 a surtout excellé dans le personnage qui porte son nom {v. l’art, suiv.}. Il était entré dans la troupe du Marais en 1610 et avait été incorporé en 1634, par ordre royal, dans celle de l’hôtel de Bourgogne. Jodelet n’avait qu’à se montrer pour provoquer le rire, et quand ce rire éclatait, il en paraissait si consterné, se donnait un air si bète, que l’hilarité générale, aussitôt redoublée, se prolongeait indéfiniment. Son épitaphe, faite par Loret, nous apprend qu’il parlait du nez. Cet acteur eut un fils qu’il mit aux Feuillants. Ce fils, très-pieux et fort éloquent, devine plus tard l’honneur de son ordre ; on l’appelait dom Jérôme. Il avait aussi un frère, de l’Espy, qui fit partie de la troupe de Molière de 1659 à 1663. On prétend que lui-même aurait suivi le jeune Molière en province pour les beaux yeux d’une fille de théâtre, qui fut sa Béiart. Dans cette troupe ambulante, il se cachait avec soin sous le nom de Joguenet, qui est celui d’une pièce bouffonne, Joguenet ou les Vieillards dupés, d’où auraient été tirées les Fourberies de Scapin.

JODELET, personnage comique de l’ancienne comédie, imaginé par Scarron. C’est une sorte d’imitation bouffonne du Gracioso du théâtre espagnol. Trivial, goulu, poltron, lubrique, ignoble dans ses plaisanteries, ce valet, avec son visage barbu, moustachu et enfariné, est un typa complet de bassesse, de cynisme éhonté et de folle extravagance. Il rit de tout, entasse bévues sur bévue3, fait des bêtises énormes qui, naturellement, retombent sur le nez de son maître. Outre tous ses vices, étaler sa gourmandise et se faire un titre de sa vilenie, telle était sa mission. Et il s’en tirait, le faquin, à la satisfaction générale I À travers les pièces conduites à l’espagnole, que Scarron brochait sans nul souci des règles d’Aristote, à s’agitait avec un air de complaisance et de forfanterie. Il était un des éléments indispensables à ces duels, à ces rencontres imprévues, à ces travestissements, à ces substitutions de personnes, à ces enlèvements, à toutes ces scènes enfin où les masques, les lanternes sourdes et les échelles de soie sont prodigués. Tantôt on l’entend s’écrier avec orgueil : « Rien n’est tel que d’être pied plat ! > tantôt il se vante de sa couardise et se garde bien de rougir en sentant cinq doigts appliqués sur sa face. « Un barbier y met bien la main, » dit-il philosophiquement.

Ce rôle, un des plus naturellement bouffons qui se puisse voir, fut fait pour l’acteur Jodelet, dont la biographie précède. Ainsi, ce fut lui qui donna son nom au personnage qu’il jouait si excellemment, type reproduit à plaisir par Scarron, notamment dans Jodelet ou le Maître valet (1645), Jodelet duelliste (1646), adopté par d’autres, même par Molière, qui l’expurgea, il est vrai. • Paradoxe vivant, prenant le contre-pied de toutes les idées reçues et raillant tout ce qui était respectable et respecté, dit M. Marc Monniér, Jodelet ne fut jamais qu’un être abstrait, l’idéal de l’ignoble. » Cela n’empêcha pas maître Jodelet de mettre son fils aux Feuillants, comme on l’a pu voir par l’article qui précède, et de finir lui-même fort saintement, muni des sacrements de l’Église.

Jodelet, ou le Muttre valet, comédie eu cinq actes et en vers, de Scarron, représentée sur le théâtre de l’hôtel de Bourgogne en 1645. Don Juan d’Alvarade arrive à Madrid avec Jodelet, son valet. Il vient en cette ville pour épouser Isabelle, fille de don Fernand de Rochas. Don Juan ne la connaît cependant que d’après un portrait qu’il en a vu, et en échange duquel il lui a envoyé le sien, au moins à ce qu’il croit. Mais Jodelet avoue à son maître que, troublé par trop de précipitation dans le départ de don Juan (se hâtant de poursuivre un inconnu qui lui a tué un frère et enlevé une sœur), il a eu l’étourderie, en faisant le paquet qui devait contenir le portrait de don Juan, d’y fourrer le sien que venait de lui faire le même peintre. Malgré ce quiproquo singulier, don Juan s’approche de la maison d Isabelle, et il en voit descendre, par un balcon, un homme qui s’enfuit, ce qui lui donne de violents soupçons contre sa prétendue.

Pour gagner du temps et prendre connaissauce des choses, don Juan imagine de profiter de l’inadvertance de Jodelet dans l’envoi de son portrait. Il fait donc passer son valet pour lui-même, et il se donne, de son côté, pour le valet. Ii découvre que l’homme du balcon est don Louis, neveu de don Fernand et amoureux d’Isabelle, et que c’est aussi le même homme qui lui a tué un frère et enlevé Lucrèce, sa sœur, qu’il a abandonnée depuis

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pour Isabelle. Le faux Jodelet se fait connaître pour le vrai don Juan, et veut venger sa double injure. Mais il apprend que c est dans l’obscurité que don Louis, sans dessein et en se défendant, a tué un homme qui était son meilleur ami, et qu’il regrette autant que don Juan. Quant à Lucrèce, la femme qu’il a enlevée, elle vient, sur ces entrefaites, demander un asile à don Fernand, chez lequel elle retrouve son infidèle don Louis, qui se raccommode avec elle et l’épouse. Don Juan s’unit à Isabelle et pardonne à don Louis et à Lucrèce. Jodelet, qui a fait beaucoup de folies pendant qu’on la cru don Juan, et qui est devenu amoureux do Béatrix, suivante d’Isabelle, l’obtient pour prix des services qu’il a rendus à son maître. Cette comédie eut un succès qui surpassa infiniment celui de toutes les autres du même temps. Scarron en emprunta le sujet à une pièce espagnole de don Francesco de Roxas, intitulée : Don Juan Aluaredo.

Jodelet dueiiiato, comédie en cinq actes et en vers, par Scarron, représentée en 1646. C’est un de ces imbroglios fort à la mode à cette époque, et que nous ne prendrons pas la peine de démêler. Quelques situations comiques, quelques traits plaisants qui rappellent l’auteur du Roman comique, voilà tout ce que l’on trouvo à relever dans cette pièce aujourd’hui oubliée.

JODELLE s. f. Co-dè-le). Ornith. Syn. de

JUPELLE.

JODELLE (Étienne), poète dramatique, né à Paris en 1532, mort en 1573. Il appartenait k une famille noble peu fortunée, et se fit appeler quelque temps seigneur du Lymodin. Emule de Ronsard et de Du Belloy, il est surtout célèbre par la part qu’il prit a la révolution littéraire tentée par les poètes de la pléiade, et dont le résultat, plu3 brillant qu’avantageux, fut l’invasion du pédantisme outré et l’abandon de la vieille poésie nationale pour le calque plus ou moins heureux des formes antiques. Baillet le place, à cause de ses précoces dispositions, au nombre des enfants devenus célèbres par l’étude ; dans la pléiade, il était honoré du titre de poëte tragique. Avant lui, quelques essais de tragédie néo-grecque avaient été tentés ; Baïf s était attaqué à l’Electre de Sophocle, k VHécube d’Euripide, et Sybilet avait traduit pour la scène l’Iphigénie en Avlide. JodeUo dépassa tous ses rivaux par sa Clêapâtre captive, qu’il fie jouer dès l’âge de vingt ans (1552), et qui eut un immense succès. La forme était servilement copiée du théâtre grec et latin, mais du moins avait-il inventé l’action et la conduite de la pièce. Sainte-Beuve a sévèrement jugé cette composition et déclaré que son succès était immérité ; sans doute, mieux eût valu inaugurer un théâtre national, comme les Anglais et les Espagnols à la même époque ; mais, étant donnée la situation de l’art dramatique en France, la Cléopâtre était supérieure aux mystères et aux soties représentés par les confréries de la Passion. La pièce lut jouée par les amis de Jodelle, dans la cour de l’hôtel de Reims, en présence de Henri II. Pasquier, qui fut un des spectateurs, rapporte que, a cette occasion, te roi donna k Jodelle cinq cents écus de son épargne et lui fit < tout plein d’autres grâces. »

Le succès inouï de Cléopâtre commença la réaction à laquelle nous devons nos chefsd’œuvre classiques du xviie siècle, mais au prix d’un théâtre original. Vivement encouragé, Jodelle entreprit de traiter d’autres sujets d’après les mêmes principes, 11 cornposa une comédie en cinq actes et en vers, intitulée Eugène ou la Rencontre, où se trouve une satire assez amusante du haut clergé, et une seconde tragédie, Didon, empruntée au IVa livre de l’Enéide. C’est à la suite de cette pièce que, pour consacrer Jodelle poëte tragique, ses amis, et Ronsard en tête, lui offrirent un bouc dans un banquet, petite fête originale et toute païenne, qui eut du retentissement et qui les fit accuser tous d’athéisme ou tout au inoins d’irréligion. Ronsard a conservé le souvenir de cette fête dans une pièce lyrique : Dithyrambe à la pompe du bouc d’Étienne Jodelle, et, dans une spirituelle épitre, il s’est défendu d’avoir sacrifié le bouc, comme on les en accusait. Dans ce morceau, d’un grand relief, il apprécie ainsi son ami :

Jodelle ayant gagna par une voix hardie L’honneur que l’homme grec donne a la tragédie, Pour avoir, en haussant le bas style françoia, Contenté doctement les Oreilles des rois, La brigade qui lors au ciel levoit la teste (Quand le temps permettoit une licence hoiinestv), Honorant son esprit gaillard et bien appris, Lui Ht présent d’un bouc, des tragiques le prix.

Ailleurs, il dit encore, à peu près sur les mêmes rimes :

Jodelle le premier, d’une plainte hardie, Françoisement chanta la grecque tragédie ; Puis, en changeant de ton, chanta devant nos roys La jeune comédie en langage françois, Et si bien les sonna que Sophocle et Ménandre, Tant fussent-ils Bavants, y eussent pu apprendre.

Le style de Jodelle est loin d’avoir cette grâce et cette ampleur ; son vers, rude et raboteux, est hérissé d’inversions barbares ; il s’affranchit généralement de l’alternative exacte dos rimes féminines et masculines.

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Cléopâtre est rimée tantôt en alexandrins, tantôt en vers de huit ou de dix pieds ; ses deux autres pièces sont plus régulières sous le rapport de la mesure. Didon est écrite en alexandrins et Eugène en vers de huit pieds. Ces trois pièces ont été imprimées, après la mort de Jodelle, par les soins de Charles de La Motte, un de ses amis, avec quelques-unes de ses poésies latines ei françaises, sonnets, chansons, odes, élégies, épitaphes, et un long discours sur César prêt à passer le Rubicon ; le tout en un volume in-4°, sous le titre A’Œuvres et mélanges poétiques d’Étienne Jodelle (Paris, 1574). Cet auteur composa encore quelques pièces dont on n’a connaissance que par ce que lui fait dire de La Motte : « J avois des tragédies et des comédies, les unes achevées, les autres pendues au croc, dout la plupart m’avoient été commandées par la royne et par Madame, sœur du roy, sans que les troubles du temps eussent permis den rien voir, et j’attendois une meilleure occasion. »

Jodelle était grand architecte, ajoute de La Motte, • très-docte en la peinture et sculpture, très-éloquent en son parler, et de toutil discouroit avec tel jugement comme s’il eût été accompli de toutes connaissances. Il étoit vaillant et adextre aux armes dont il faisoit profession, et si, en ses mœurs particulières, il se fût autant aimé comme il faisoit en tous les exercices de son esprit, sa mémoire eût été plus célèbre pendant sa vie, et il eût reçu par son pays et par ses amis plus qu’il n’a fait. Mais, méprisant philosophiquement toutes choses externes, il ne fut connu, recherché ni aimé que malgré lui. »

Il eut occasion de montrer son savoir-faire comme architecte, décorateur et maître de divertissements, à l’occasion d’un souper du roi à l’Hôtel de ville, en 1558. Il fut chargé de l’ordonnance de la fête, et tout fut horriblement manqué. Tout ce dont on peut le louer, c’est d avoir fait très-vite, car en quelques jours il donna des dessins d’arcs de triomphe, de figures, de trophées, composa les devises, enrôla des musiciens et composa une mascarade-ballet. Cette mascarade, intitulée les Argonautes, k douze personnages et en vers alexandrins, a été imprimée : Recueil d’inscriptions, figures et mascarades, ordonnées en l’Hôtel de ville de Paris, te jeudi 17 février 1558, avec d’autres inscriptions, en vers héroïques, pour les images des princes de la chrétienté (Paris, 1558, in-4").

L’insouciance et la prodigalité de Jooelle égalaient sa facilité de composition ; aussi mit-il de bonne heure ses affaires eu désordre, et son patrimoine, qui n’était pas considérable, fut vite absorbé. Diverses de ses poésies témoignent de ses continuels besoins d’argent ; les libéralités de Henri II et de quelques autres personnages l’aidèrent à vivre ; mais il était toujours dépourvu, et, près de mourir, il composa encore un sonnet, assez fier d’allure, où il semble réclamer au roi quelque vieille promesse non acquittée. L’Otie funèbre composée, lors de sa mort, par Agrippa d’Aubigné, témoigne qu’il mourut de misère.

JODOCUS SINCEHUS, nom latin de Zinzerling. V. ce mot.

JODOIGNE, ville de Belgique, prov. du Brabant méridional, arrond. et a 37 kilom. N.-E. de Nivelles, sur la Gheete : 3,113hab. Brasseries, distilleries, moulins à huile.

JODRELL (Richard-Paul), littérateur anglais, né dans le comté de Stafford en 1745, mort en 1331. Il se fit recevoir docteur en droit à l’université d’Oxford (1793), devint juge de paix dans divers comtés et membre du Parlement (1794-1796). Jodrell consacra ses loisirs à la littérature, k la philosophie, à l’étude du grec, devint membre de la Société royale et de la Société des antiquaires, et se fit connaître par des compositions dramatiques, dont plusieurs furent favorablement accueillies du public. Nous citerons de lui : Études sur Euripide (1781-1790, » vol. in-S°) ; la Veuve gui a son mari, comédie (1779) ; Croire c’est voir, comédie (1779) ; l’Héroïne persane, tragédie (1786) ; le Travestissement, comédie (1787), et quelques farces intitulées : Qui a peur, Un et tous, etc.

JODRUM, nom latia de Jouarre.

JOEC1IER (Christian-Théophile), écrivain allemand, né à Leipzig en 1694, mort en 1758. Il étudia successivement la médecine, la théologie, la philosophie, les langues anciennes et vivantes, fut poussé, par son esprit avide de science et pénétrant, k acquérir un savoir encyclopédique, puis se livra k l’enseignement. Les cours de littérature, d’histoire et de philosophie qu’il fit de 1715 à 1730, les nombreuses oraisons funèbres qu’il prononça k la même époque le mirent en évidence et lui valurent d’être nommé professeur extraordinaire de philosophie en 1730, professeur d’histoire, en remplacement de Moncke, en 1732, et enfin conservateur de la bibliothèque de l’université en 1742. Les travaux excessifs auxquels il se livra abrégèrent sa vie. On a de Joecher un grand nombred’éerils plus remarquables par la profondeur de l’érudition que par le goût et 1 esprit critique. Nous citerons : De viribus musices in corpore kumano (Leipzig, 1714) ; De variis veterum studendi modis (Leipzig, 1716) ; Philosophia hxresium obex (Leipzig, 1732) ; Oraisons funèbres (Leipzig, 1733), etc. Mais son ouvrage capital est Je Dictionnaire yénérat des savants (Leipzig,