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activent : là, les acides qu’ils neutralisent ; ailleurs, les vomissements qu’ils arrêtent, etc.

IRRITANT, ANTE adj. Cr-ri-tan, an-terad.

irriter, du latin irritare, annuler ; de irritus, vain, nul ; de in, négatif, et de ritus,

four ratus, ratifié). Jurispr. Qui rend nul par inaccomplissement : Clause irritante. Condition

IRRITANTK. — Dr. canon. Décret irritant. Clauses insérées dans une bulle, et dont l’inaccomplissement annulle la grâce accordée.

IRRITATION s. f. Cr-h-la-si-on — rad irriter). Colère persistante, état permanent d’une personne courroucée : Si l’on veut se servir au clergé pour ramener l’ancien régime, on est certain d’accroître l’incrédulité par l’irritation. (Mme de Staël.)

— Physiol. Action d’irriter au moyen d’un stimulant ; résultat de cette action : Irritation nerveuse. Les nerfs sont les seuls agents de la transmission de {’irritation. (Broussais.)

— Pathol. Augmentation anomale, excessive de chaleur, de sensibilité et d’activité dans un organe : Irritation de la gorye. Irritation des bronches.

— Encycl. Pathol. Broussais définit Virritation : l’état d’un organe dont l’excitation est portée à un tel degré d’intensité, que l’équilibre résultant de la balance de toutes les fonctions est rompu. C’est, pour lui, l’origine de presque toutes les maladies, attendu

Qu’elles sont compliquées presque toutes d’itiammation, et que l’inflammation est la suite évidente d’une irritation. Ce mot représente, pour lui, les phénomènes qui succèdent à la modification initiale, déterminée par l’agent irritant. Ces phénomènes, tels que l’œdème, l’hypertrophie, la production du pus, proviennent tous d’un changement survenu dans les milieux organiques, changement que Broussais traduisait par le mot irritation, sans y attacher le sens d’une entité distincte, comme on le lui a reproché. Ni l’irritation ni l’irritabilité ne sont des entités ; ce ne sont même pas des propriétés de la matière organisée. Il y faut attacher l’idée d’un excès ou d’une aberration dans l’exercice des propriétés élémentaires et permanentes des tissus vivants.

Les expressions irritation nutritive, irritation formatrice, employées par les. Allemands pour désigner la manifestation de l’hypertrophie et de l’hypergenèse des éléments anatomiques, sont manifestement absurdes et ne représentent qu’une conception métaphysique de l’esprit. C’est substituer a la notion précise et nette du jeu des propriétés élémentaires de la matière organisée, la notion illusoire é’une propriété vague, qui ne saurait être ramenée à rien de positif ni de déterminé. • Le terme irritation, dit M. Robin, est non-seulement inutile à la physiologie pathologique (comme à la physiologie normale, qui, depuis longtemps, l’a repoussé), mais encore il est dangereux ; il donne, en effet, une idée fausse des phénomènes élémentaires, aujourd’hui assez bien connus, en eux-mêmes et dans leurs perturbations, pour qu’il ne soit plus nécessaire de faire intervenir dans leur explication l’hypothèse d’une sorte de caractère moral, propre à chacun d’eux. »

Aujourd’hui, on a renoncé, et avec raison, à concevoir l’irritation comme Broussais ; mais le mot est resté dans la langue médicale pour désigner l’état des organes enflammés par une cause extérieure directe ou par une influence morbifique plus ou moins dissimulée. Il importe seulement de ne pas oublier que cette irritation est un résultat complexe du jeu de plusieurs causes, qui sont la perversion des propriétés élémentaires, et non le résultat simple d’une propriété spéciale dite irritabilité.

— Pathol. Irritation spinale. On donne ce nom a des points ou douleurs névralgiques, ressenties le long de la colonne vertébrale par les personnes d’une grande susceptibilité nerveuse. Ces douleurs siègent le long dus apophyses vertébrales et sur les côtés de la colonne. Tantôt elles apparaissent spontanément, tantôt elles se déclarent par places, lorsque l’on comprime les différents points de l’épine dorsale. Souvent elles sont accompagnées de douleurs névralgiques du col de l’utérus et du vagin, ce qui rend fort douloureux les rapports sexuels. Des douohes appliquées sur le vagin et sur le col de l’utérus, au moyen d’une grosse canule, Bout efficaces en pareil cas. Quand c’est dans les testicules, la vessie ou le rectum que siègent les douleurs, Sans cause organique apparente, l’existence de l’irritation spinale n’est pas moins évidente, et c’est également à l’hydrothérapie qu’il convient d’avoir recours.

Cette irritation paraît provenir d’ailleurs, comme toutes les névralgies, d’une altération isomérique de la substance nerveuse.

Irritation el de la folio

RAITS DB I, ’), par Broussais (Paris, 1828-1829). Ce traité fit dans le monde médical et philosophique une sensation extraordinaire. On n’était pas habitué à voir les médecins s’avancer ainsi sur le terrain des questions psychologiques, et on ne s’étonnait pas moins de voir se produire en ce temps d’empirisme une doctrine médicale simple, méthodique, homogène, appuyée sur la scieuce la plus précise et la plus positive, aspirant h être progressive.

Ce livre magnifique est d’un bout à l’autre un chef-d’œuvre de dialectique éloquente et vigoureuse, où les arguments de la physiologie et de la pathologie positives sont mis au service de la psychologie. La préface du livre, en particulier, est d’une énergie extrême. La médecine empirique et la philosophie spéculative y sont également malmenées. Nous regretterons, pour notre part, que l’illustre auteur ait confondu dans la foule des métaphysiciens vulgaires et des empiriques insignifiants des hommes comme Platon et Kant.

D’aussi grands génies ont droit à tous nos égards, et si l’on a le droit de montrer qu’ils se sont trompés, il n’est que juste de reconnaître qu’ils ont frayé la route k d’autres, et leur œuvre est illuminée d’incontestables splendeurs.

Le livre do Broussais est franchement matennisste, en ce sens que Broussais s’y passe complètement de toute entité métaphysique, âme, archée, principe vital, etc. Il traite des phénomènes intellectuels et moraux en les considérant comme le résultat des propriétés du cerveau.

Dans la première partie de son livre, Broussais étudie l’irritation et applique sa doctrine à l’étude des phénomènes intellectuels. Il combat les doctrines spiritualistes. Dans la seconde, il examine les causes de la folio et ses caractères. L’histoire des diverses manies est faite avec un soin scrupuleux, ainsi que celle de la démence et de la paralysie générale

Un Supplément, qui termine l’ouvrage, contient une réfutation des théories de M. Cousin sur les éléments de la raison.

IRRITÉ, ÉE (ir-ri-té) part, passé du v. Irriter. Mis en colère : Un maître irrité. Être vivement irrité d’un refus. Calmer les esprit s

IRRITÉS. — Poétiq. Déchaîné, furieux, en parlant des éléments : Les vents irrités. De là o » découvrait la mer, quelquefois claire et unie comme une glace, quelquefois follement irritée contre les rochers. (l’en.)

— Méd. Où il y a de l’irritation, de l’excitation vitale : Une plaie vivement irritée.

IRRITER v. a. ou tr. Cr-ri-té — lat. irri~ tare, mot que les étymologistes latins regardent comme un fréquentatif de irrire, gronder, grogner, en parlant d’un chien. Du supin irritum serait venu le causerif irritare, faire gronder comme un chien, irriter. Irrire est formé lui-même de in, en, et rire, qui est probablement le radical sanscrit onomatopique rai, ragoti, il aboie, que l’on trouve dans le véda). Mettre en colère : Irriter un chien, un taureau. D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas, et qu’un esprit boiteux nous irrite ? C’est à cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit, et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons. (Pasc.) Il y a des courtisans, dans toutes les cours, dont la mission semble être ^’irriter le peuple. (B. Constant.) Un premier don oblige un homme de mérite, Le second l’importune et le reste l’irrite.

Anuribux.

— Exciter, stimuler, rendre plus vif : Il y a des boissons qui irritent la soif ou lieu de l’apaiser. Les grandeurs irritent les passiolis plus qu’elles ne peuvent les contenter. ssén.)

— Physiol. Exciter, accroître l’activité, la sensibilité de : Irriter les organes. Irriter les nerfs. Tout ce qui irrite les glandes augmente leur sécrétion.-

— Méd. Envenimer, produire de l’irritation dans : Irriter une plaie par le frottement. Le contact des orties irrite la peau

S’Irriter v. pr. Être irrité, se fâcher, se mettre en colère  : Il y a des esprits fiers, profonds d’une intrépidité tranquille et opiniâtre, qui s irritent par les difficultés. (Voit.)

Comme un enfant, l’amour t’irrite Et pleure de s’être irrité.

Floeiah

— Être irrité, stimulé, excité  : Il y a des douleurs qui s’irritent par le contact du lit. Toutes les plaies s’irritent par le frottement La soif des désirs s’irrite à mesure qu’on la satisfait. (Guichardin.)

— Poétiq. Se déchaîner, en parlant des éléments : La mer commence à s’irriter.

Un soupir amoureux par un autre s’excite. Comme par une vague une vague t’irrite.

Màiret.

IRRORATEUR s. m. Cr-ro-ra-teur — rad. irrotation). Instrument inventé par Brillât-Savarin, et qui n’est, dit-il, autre chose que la fontaine de compression appropriée à parfumer les appartements.

IRRORATION s. f. Cr-ro-ra-si-on — lat. irroraiso ; de in, sur et de rorare, répandre en rosée, en gouttelettes). Action d’arroser, d’exposer à un arrosement par gouttelettes : C’est alors que Je vis avec un plaisir inexprimable les têtes les plus savantes de la capitale se courber sous mon irrotation, et je me pâmais d’aise en remarquant que les plus mouillés étaient aussi les plus heureux. (Brill.-Sav.)

— Pratique superstitieuse, à l’aide de laquelle on prétendait guérir les maladies, et qui consistait à arroser, une plante avec des liquides provenant du malade.

IRRUPTION s. f. Cr-ru-psi-on — lat. irruptio ; de irrumpère, entrer brusquement). Entrée subits d’ennemis dans un pays, pour la

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parler, le ravager : Charlemagne arrêta pour toujours f irruption des barbares. (Guizot.) Il Brusque entrée en général : Les invités firent irruption dans les suions.

— Débordement subit : À la suite du tremblement de terre, la mer fil irruption dans l’intérieur du pays. La plus grande irruption de l’Océan dans tes terres est celle qui a produit la Méditerranée- (BufT.)

— Fig. 1nvasion d’idées, d’opinions, de sentiments : L’esprit d’égalité a fait irruption dans les classes inférieures. (Virey.) Si les passions à l’abandon débordent et font irruption dans l’existence d’un homme public, on lui en demande compte. (Ste-Beuve.)

— Syn. Irruption, Incursion, invasion. V.

INCURSION.,

IRSIK (Jean-Valérien), prélat et écrivain tchèque, né à Kaschau en 1798. Ordonné prêtre en 1820, il a été promu, en 1851, à la dignité épiscopale. Ou a de lui plusieurs ouvrages de théologie et de polémique religieuse, entre autres : Bo’homil, idée du véritable chrétien évangêlique selon la pure doctrine du Christ (Prasrue, 1835) ; la Doctrine saine, vraie et pure de £uther, de Calvin et d’autres sages protestants (Prague, 1S36) ; Pourquoi suis-je catholique ? (Prague, 1836) ; Vingt lettres amicales aux évangéliques ou protestants, habitant dans la Bohême (Prague, 1842) ; Sermons et discours de circonstance (Prague, 1851, 3 vol.) ; l’École du dimanche pour l’adolescence (Prague, 1826), recueil qui renferme des notions élémentaires sur l’histoire naturelle, la géographie et l’histoire de la Bohême, etc.

IRSIOLE s. f. (ir-si-o-le — lat. irtiola, espèce de vigne) Bot. Syn. de cissus, genre d’arbustes grimpants.

IRSON (Claude), mathématicien et grammairien français, né en Bourgogne au xviie siècle. Il fut longtemps maître d’école à Paris, puis devint, vers 1678, teneur juré de livres de comptes. Il a publié : Nouvelle méthode pour apprendre facilement les principes et la pureté de la langue française (Paris, 1656, in-8o) ; Arithmétique universelle (1674) ; Méthode pour bien apprendre toutes sortes de comptes (1678, in-fol.), ouvrage composé par ordre de Colbert ; Traité des changes étrangers (1688, in-4o)

IRTISCH ou IRTYCHE, rivière de la Russie d’Asie. Elle prend sa source en Chine, au pied de l’Altaï, dans la province de Tarbagataï, coule d’abord à l’O., entre, après un cours de 250 kiloin., dans le lac Dzaisang qu’elle traverse, coule ensuite au N. À travers des steppes et atteint la frontière russe ; elle entre alors dans le gouvernement d’Omsk, passe au fort d’Oust-Itamenogorsk, reçoit plusieurs affluents et passe à Semipolalinsk. À partir de là, elle court dans un pays complètement couvert ; elle baigne Omsk, oùelle reçoit l’Om, puis entre dans le gouvernement de Tobnlsk, passe à Tara, reçoit l’Ichim, arrive à Tobolsk, où elle est grossie par le Tobol, son principal affluent, coule au N.-E., et se jette à Samorova dans l’Obi après un cours de 3,300 kilom. Cette rivière appartient au grand système de communication fluviale qui relie Saint-Pétersbourg à l’océan Pacifique. De nombreux rapides en rendent la navigation des plus difficiles.

IHUIANE, rivière de l’Amérique du Sud, dans la république de Bolivie, département de Béni. Elle coule à l’O et se jette dans’le Manore, après un cours de 350 kilom.

IRUIN, ville d’Espagne, province de Guipuzcoa, à 12 kilom. E. de Saint-Sébastien, sur la rive gauche de la Bidassoa ; 5,750 hab. Forges, clouteries, tuileries ; subriques de draps, savons. Irun, ville très-ancienne comme le témoignent les médailles et les pierres tumulaires qu’on y a trouvées, est la première ville d’Espagne qu’on rencontre on sortant de France. Comme toutes les autres villes de la frontière, elle a été souvent incendiée. En 1837, 700 cassisses y furent massacrés et la ville fut pillée par les troupes de la reine. L’intérieur do la ville est assez propre. L’église, dédiée à Non e-Dame-des-Joncs, est un type do l’architecture religieuse du Guipuzcoa pendant la Renaissance. On remarque à l’intérieur un bel autel et deux tombeaux délicatement sculptés. Ces deux tombeaux ont été élevés a la mémoire de l’amiral don Pedro do Zubiaur et du bachelier Astigar. L’hôtel da ville, qui s’élève sur la place de la Constitution, est une lourde construction du xvn° siècle. Dans les environs d’Irun jaillit une fontaine d’eau ferrugineuse ; on y trouve aussi une mine de fer considérable.

1HUS, mendiant d’Ithaque, messager des poursuivants de Pénélope, Usysse le tua d’un coup de poing.

IRV1NE, ville d’Écosse, comté et à. 18 kilom. N.-O. d’Ayr, près de laClyde, sur la petite rivière de son nom, et sur le chemin de fer de Glascow k Ayr ; 7,000 hab. Chantiers de construction ; corderies ; cabotage actif. Fabriques de cuirs et de cotons- Irvine se forma autour d’un couvent de carmélites, fondé en U12, elle fut la résidence temporaire de Burns, et vit naître James Montgomery, lo poSte, et John Galt, le conteur. Un embranchement de chemin de far relie Irvine à Kilmarnock. Dans les environs se dressent les restes du château de Dundonald. Ce château appartint d’abord à Robert Stuart, devenu plus tard rni d’Écosse.

IRVING (Washington), célèbre écrivain américain, né à New-York le 3 avril 1783, mort le 28 novembre 1859. Il était le fils d’un négociant d’origine écossaise, établi à New-York. Seul de ses frères, Washington, à cause de sa santé délicate, ne fut pas astreint à s’occuper de commerce, et, entraîné par son goût pour les lettres, il ne tarda pas à débuter dans le journalisme par quelques articles, publiés dans le Morning Chronicle, journal qu’éditait alors un de ses frères. Ces premiers essais furent signés du singulier pseudonyme Jonaibou Ou.ifie. Vers 1803, sa famille, craignant qu’il ne fût atteint de phthisie, le fit voyager dans le midi de la France, en Italie et en Suisse, d’où il alla | habiter Paris, puis l’Angleterre et la Hollande. En 1806, sa santé s’étant tout k fait améliorée, il revint en Amérique, se mit à étudier le droit et se fit recevoir avocat, cependant, il ne se fit jamais inscrire au tableau et il n’a jamais plaidé. Il commença, quelque temps après, la publication d’un recueil paraissant chaque quinzaine sous le titre de Sulmayundi, dans lequel il traçait le portrait, avec autant de verve que d’esprit, des célubrités du jour ; mais cette revue lui attira un nombre considérable d’ennemis, et il en arrêta la publication en 1808. L’année suivante, il fit paraître une Histoire de NewYork, signée KuitkerbocLor. à C’est, dit M. Chanut, une histoire comique, assaisonnéo de beaucoup de saillies, d’exagérations bouffonnes et de fictions enjouées, delà colonie hollandaise de New-York. Les anciennes familles qui en descendaient furent d’abord choquées de voir traiter avec cette irrévérence les mœurs et les souvenirs de leurs ancêtres ; mais la majorité des lecteurs y trouva tant d’esprit et d’amusement que, dès ce moment, M. Irving devint un des auteurs les plus populaires. Le nom de Knickerbocker se propagea rapidement, et ou le trouve aujourd’hui appliqua a une foule d’hôtels, de bateaux à vapeur et d’établissements. » Durant la guerre des États-Unis avec l’Angleterre, de 1812 à 1814, Irving, enflammé de patriotisme, publia dans divers recueils des biographies des officiers supérieurs de la marine américaine, prit bientôt lui-même du service et fut aide de camp du gouvorneur de New-York, avec le grade de colonel. À la paix, il se rendit en Angleterre et parcourut pendant l’année 1815 une grande partie du Royaume- Uni. Il comptait continuer ses voyages et passer sur le continent, lorsque la ruine de la maison de commerce de ses frères, dans laquelle il était intéressé, l’obligea à se consacrer tout entier a ses travaux littéraires, pour y trouver à la fois une consolation el une ressource contre la mauvaise fortune. Le premier ouvrage qu’il publia après ce désastre fut son fameux Sketch liook (Livre d’esquisses), qui obtint un très-grand succès en Amérique, ainsi qu’en Angleterre, où des extraits en furent publiés dans divers recueils périodiques. Sur ces entrefaites, Irving fit la connaissance de Walter Scott (1820), qui le présenta au libraire Murray. Celui-ci édita le Livre d’esquisses, qu’il lui paya 200 livres sterling, et l’affaire fut, dit-on, aussi bonne pour l’éditeur que pour l’auteur. Bientôt après, Irving vint habiter Paris, où il se lia avec Thomas Moore. C’est là qu’il évrivit Bracebridge Hall ou les Homèrestes, scènes de la vie rurale anglaise. Il alla passer quelques mois à Dresde eu 1822, et revint à Paris en 1S23. L’année suivante, il fit paraître ses Contes d’un voyageur, charmants récits, dont il avait ramassé les sujets en parcourant l’Europe. Cet ouvrage lui fut payé 1,500 livres sterling par Murray. Il se rendit ensuite dans le midi de la France, où il retrouva Eve est, ministre des États-Unis en Espagne, qui l’invita à le suivre dans ce pays afin d’y prendre connaissance des documents relatifs à Christophe Colomb, qui avaient été découverts pur Navarette. Irving se rendit à cette inutation et prit connaissance de ces documents, et d’autres non moins précieux, qui lui furent fournis par les archives et les bibliothèques de l’Espagne. Telle fut l’origine du célèbre ouvrage intitulé Histoire de la vie et des voyages de Christophe Colomb, publié en 1828, et complété par les Voyayes et découvertes par les compagnons de Colomb. Continuant ses recherches sur l’Espagne, il publia son Histoire de la conquête de Grenade par Fray Antonio Agapidu, qui parut en 1829 et qui est un récit dramatisé de cette période de l’histoire d’Espagne. Il publia ensuite ses Contes de VAlhambra, récits légendaires embellis par le talent et le style de l’auteur américain (1832), puis les Légendes de la conquête de l’Espagne en 1835, et enfin, Mahomet et ses successeurs (1849), le dernier de ses ouvruges sur l’Espagne. Irving quitta l’Espagne en 1829, pour aller occuper le poste de secrétaire de la légation américaine, auquel il venait d’être nommé. L’année suivante, il partageait, avec Hallam, le savant auteur de l’Introduction à l’histoire de la littérature en Europe, les récompensai décernées par la Société royale de littérature Deux ans après, Irving retourna en Amérique, et son retour à New-York fut un véritable événement. Malgré l’accueil flatteur qu’il reçut dans sa visie natale, il n’y resta pas longtemps et saisit une occasion pour aller visiter les prairies de l’Ouest. C’est a cette excursion au milieu des tribus indiennes que nous devons l’intéressant volume