Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 9, part. 2, Hr-I.djvu/11

Cette page n’a pas encore été corrigée

432 HUGF

(1794) ; Idées sur la pathogënie (1795, in-8n) ; Macrobiotique ou l’Art de prolonger la vie humaine (1796), livre plein de recherches curieuses sur la longévité, traduit dans toutes les langues de l’Europe, et plusieurs fois en français, en 1824 par Jotirdan (1 vol. in-8o) ; Avis aux mères sur l’éducation physique des enfants du premier âge (1799, in-S°), souvent réimprimé, et traduit en français ; le Sommeil et les chambres à coucher (1803, in-8o) ; De la peste causée par la guerre dans les temps anciens et modernes (1814, in-8o) ; Eiwhiridion medicum (1839), souvent réimprimé ; Opuscules de médecine (1S22-1834, 5 vol. in-8o).

HUFELANDIE s. f. (u-fe-lan-dî ; h asp.de Hufeland, sav. allem.). Bot. Genre d’arbres, de la famille des laurinées, tribu des perséées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent aux Antilles.

1IUG (Jean-Léonard), théologien catholique allemand, né à Constance en 1765, mort à Fribourg en 1846. Il voyagea en Allemagne, en France, en Italie, et fut nommé professeur de théologie à Fribourg. Ses principaux ouvrages sont : VInvention de l’écriture en caractères, son état et son usage dans l’antiquité (Ulm, 1801) ; Introduction aux écrits du Nouveau Testament (Stuttgard, 1808, 2 vol.), son ouvrage le plus remarquable ; Recherches sur le mythe des principaux peuples de l’antiquité (Fribourg, 1812) ; Critique de la Vie de Jésus de D.-F. Strauss (Fribourg, 1840-18-14, 2 vol.).

HUGBALDE, moine et musicographe. V.

HUCBALDE.,

HUGEL (Ernest-Eugène, baron de), général allemand, né à Ludwigsbourg (Wurtemberg) en 1774, mort en 1849. Il fit les campagnes de 1792 à 1E00, servit, ù partir de 1806, dans le corps d’armée wurtembergeois placé sous les ordres supérieurs de Napoléon, et se distingua à Smolensk en 1812. Le Wurtemberg s’étant rangé du côté des alliés en 1815, Huge ! fut attaché à l’état-major de Wellington, assista à la bataille de Waterloo, et représenta le roi de Wurtemberg dans les négociations de paix qui eurent lieu à Paris. De retour dans son pays, il fut nommé lieutenant général (1816), ministre de la guerre (1817-1820), membre de la chambre des pairs (1820), reprit le portefeuille de la guerre en 1829, et fut mis a la retraite en 1842. — Son dis, Charles-Eugène, baron de Hugel, né en 1805, mort à Stuttgard en 1870, occupa, de 1828 à 1864, des fonctions importantes dans la diplomatie. Secrétaire d’ambassade à Paris jusqu’en 1834, envoyé plénipotentiaire en Grande-Bretagne de 1841 à 1848, puis à Berlin (1850), et à Vienne, il devint enfin, en 1855, ministre des affaires étrangères de Wurtemberg.

HUGEL (Charles-Alexandre-Anselme, baron de), voyageur et naturaliste allemand, né à Ratisbonne en 1796. Il commença par étudier le droit, puis il prit du service dans l’armée autrichienne, fit, en qualité de capitaine, la campagne de France avec les alliés {1814), reçut, cette même année, une mission pour les États Scandinaves, revint en France en 1815, et devint commandant de place à Arles et à Tarascon. En 1821, Hugel prit part à l’expédition de Naples, où il resta, comme attaché d’ambassade, jusqu’en 1824, À cette époque, il quitta le service pour se livrer entièrement à son goût pour les sciences naturelles. Après avoir fait un voyage scientifique en Angleterre et en France (1830), Hugel s’embarqua à Toulon (1831), visita la Grèce, la Crète, l’Égypte, la Syrie, la Palestine, traversa l’isthme de Suez, gagna les Indes, passa cinq mois à Ceylan, explora ensuite l’archipel Indien (1833), l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et retourna, par Macao et Canton, à Calcutta. De là, franchissant les monts Himalaya, Hugel atteignit Cachemire, le Thibet, puis visita Attock, Lahore, Delhi, Bombay, séjourna au Cap de Bonne — Espérance, à Sainte-Hélène, et débarqua en Europe après un voyage qui avait duré six ans, 11 se rendit à Vienne, y vendit ses riches collections ethnographiques, numismatiques et

d’histoire naturelle, qui ont été déposées dans la bibliothèque impériale de cette ville, et alla, quelque temps après, habiter Portsmouth. De 1850 à 1859, Hugel a été ministre plénipotentiaire de l’Autriche auprès du grand-duc

de Toscane. Depuis l’expulsion de ce prince, il est allé se fixer a. Vienne. Le baron de Huel est membre de l’Académie des sciences e Vienne et président de la Société des horticulteurs autrichiens. On lui doit : Archives de botanique de la Société d’horticulture de l’empire d’Autriche (Vienne, 1837) ; Cachemire et l’empire des Sikhs (Stuttgard, 1840-1842, 4 vol.) ; le Bassin de Caboul (Vienne, 1851-1852, 2 vol.) ; une esquisse de ses explorations, dans les Comptes rendus officiels de l’assemblée des naturalistes allemands (Prague, 1838 ; Gratz, 1843). Avec les matériaux scientifiques qu’il a rapportés d’Asie, M. Endlicher a rédigé : Enumeratio plantarum quas in Novx Hollandiss ora austro-occidentali de Hugel collegil (Vienne, 1837) ; et M. Heckel : Description des poissons de Cachemire (Vienne, 183S).

HUGÉLIE s. f. (u-jé-li — de Hugel, sav. allem.). Bot. Syn. de didisque.

HUGFOHD ou HOGFORT (Ignace), peintre Julien, né à Florence en 1703, mort en 1778.

S

HUGO

Il était-fils d’un Anglais. Il cultiva avec un certain succès la peinture, et exécuta des tableaux, pour la plupart de petite dimension, dont les plus estimés se trouvent à la galerie de Florence. Le seul de ses tableaux de grande’ dimension qui jouisse d’une réputation méritée est Y Archange Raphaël et le jeune Tobie rendant la vue à son père, qui se trouve dans l’église Sainte-Félicité. Hugford était un connaisseur de premier ordre en peinture, et il reconnaissait, aupremier c « up d’œil, les œuvres

des peintres célèbres. Il avait réuni une intéressante collection de tableaux à la détrempe du xne, du xme, du xive et du xvc siècle.-Son frère, Henri Hugford, moine de Vallombreuse, né en 1695, mort en 1771, fut également un amateur d’art très-distingué. Il fit faire de grands progrès à la préparation de la scagliola (sélénite emplo3’ée avec des pâtes de couleur) et excella dans l’art de peindre sur cette matière.

HUGHES (John), poète anglais, né à Marlborough (Wiltshire) en 1677, mort en 1720.11 cultiva le dessin, la musique, la poésie, et acquit dans ces divers arts un talent agréable, mais dépourvu de force et d’originalité. Il entra en relation avec Congrève, Addison, Pope, etc., gagna la faveur du chancelier Cowper, fut nommé, en 1717, secrétaire des commissaires de paix, et mourut le jour même où fut jouée sa meilleurépièce de théâtre, le Siège de Damas. On a de lui quelques œuvres dramatiques, des poëmes, des poésies qui ont été réunis et publiés en 1735.(2 vol. in-12) sous le titre de Poëmes sur différents sujets. Il a laissé, en outre, des traductions de quelques ouvrages français et des articles insérés dans le Spectalor, le Guardian, etc. — Son frère, Jabez Hughes, né en 1685, mort en 1731, a traduit l’Enlèvement de Proserpine, de Claudien(1714) ; les Vies des Césars, de Suétone (1717) ; les Nouvelles, de Cervantes (1729), et a laissé des Mélanges en vers et en prose (1737).

HUGHES (John), prélat américain, né en Irlande en 1798, mort en 1863. A l’âge de dix-huit ans, il se rendit en Amérique, fut ordonné prêtre en 1825, et obtint une cure à Philadelphie. En 1838, il "devint évêque de New-York, et son siège fut élevé au rang d’archevêché en 1850. Il a laissé un assez grand nombre de discours et de conférences. Nous citerons de lui : Deux lectures sur les causes morales qui ont produit les mauvais esprits du temps et Débats devant le conseil communal de New-York sur une pétition catholique relative aux fonds affectés aux écoles communales.

HUGHES (Thomas), littérateur anglais, né dans le Berkshire en 1823. Reçu avocat en 1848, il consacra ses loisirs à des travaux littéraires, collabora à des magasines et à des revues, et commença à se faire connaître par la spirituelle préface qu’il écrivit pour l’édition anglaise des Biglow Papers de l’Américain Lowell. En 1865, il a été élu membre du Parlement par les électeurs du bourg deLambeth, et est allé siéger à la Chambre dans les rangs des libéraux. Ses principaux ouvrages sont : les Jours d’école de Tom Brown (Londres, 1850, 3 vol !), piquant tableau de la vie scolaire en Angleterre ; le Nettoyage du cheval blanc (1858), récit d’un voyage en Grande-Bretagne ; Tom Jones à Oxford (1861, 3 vol.), sorte (l’autobiographie faisant suite aux Jours d’école, etc.

HUGHUÉE s. f. (u-ghé ; A asp. — de Hugh, natur. angl.). Zooph. Genre d’acalèphes fixes, de la famille des actinies : Les hughuées ne sont encore que très-imparfaitement connues. (E. Desinarest.)

Il UGI (François-Joseph), naturaliste suisse, né à Grenchen, canton de Soleure, en 1796, mort en 1855, Il voyagea successivement, dans un but scientifique, dans l’Allemagne méridionale, en Hongrie, dans le Jura, dans les Alpes, dans l’Afrique méridionale, la Sicile, l’Italie, etc., professa la physique (1833), puis l’histoire naturelle (1835-1837) à Soleure, et fonda dans cette ville un musée d’histoire naturelle et Un jardin botanique. Hugi s’est surtout fait connaître à l’Europe savante

fiar sa théorie sur les glaciers, qu’il a déveoppée dans les deux ouvrages suivants : Sur la nature des glaciers (Stuttgard, 1842), et les Glaciers et tes blocs erratiques (Soleure, 1843). Les résultats de ses observations sur la lumière et sur les mouvements de la mer sont consignés dans son Esquisse d’une vue générale de la nature, dont le premier volume fut d’abord publié sous ce titre : la Terre considérée comme un corps organique (Soleure, 1841). On a encore de lui des Voyages d’un naturaliste dans les Alpes (Soleure, 1830), et de nombreux mémoires dans le recueil de la Société des naturalistes suisses.

HUGtN, un des corbeaux qui, dans la mythologie Scandinave, s’est assis sur l’épaule d’Odin, et que ce dieu envoie dans le monde pour avoir des nouvelles.

HUGO ou IIUGON (Hermann), érudit et jésuite belge, né à Bruxelles en 1588, mort de la peste à Rhinberg en 1029. Il était aumônier d’Arabroise Spinola, qu’il accompagna dans toutes ses guerres. On a de lui quelques ouvrages intéressants et recherchés des curieux, parmi lesquels nous citerons les suivants : De prima scribendi origine et universs rei litterariz antiquitate (Anvers,

HUGO

1617, in-so), traduit en français sous le titre de : Dissertation historique sur l’invention des lettres et des caractères d’écriture, et sur les instruments dont les anciens se sont servis pour écrire (Paris, 1774) ; Pia desideria emblemalis, elegiis et affectibus SS. Patrum illustrata (Anvers, 1624), recueil de paraphrases en vers élégiaques qui a été traduit en français sous le titre de YAme amante de son Dieu (Cologne, 1717) ; Obsidio Bredana armis Philippi IV, auspiciis Isabells pnefecta (Anvers, 1626, in-fol.), traduit en français par Philippe Chiftlet sous le titre de : le Siège de la ville de Brèda, conquise par les armes du roi Philippe I V, par la valeur du marquis Ambr. Spinola (Anvers, 1631, in-fol.), ouvrage curieux et qui peut être fructueusement consulté ; De mihtia equeslri antiqua et noua (1628, in-fol.), avec des vignettes de Callot, etc.

HUGO (Charles-Louis), historien français, né à Saint-Mihiel (Lorraine) en 1667, mort en 1739. Il entra dans l’ordre des prémonUés, se fit recevoir docteur en théologie, se livra pendant quelque temps à l’enseignement, puis devint coadjuteur de l’abbé d Etival, à qui il succéda en 1722. Il enrichit la bibliothèque de son monastère, où il établit une imprimerie, et s’attacha à y faire fleurir les études savantes. À la suite d’un assez long démêlé avec l’évêque de Toul, le pope Benoît XIII se prononça en sa faveur et lui donna le titre d’évêque de Ptolémaïs. On a de Hugo un assez grand nombre d’ouvrages, dont les plus importants sont : Critique de l’histoire des chanoines ou Apologie des chanoines propriétaires depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’au xn « (Luxembourg, 1700, in-8o) : Traité historique et critique sur l’origine de la maison de Lorraine (Berlin, 1711, in-8o), écrit qui fut condamné par le parlement de Paris ; Histoire de ta maison de Sales (1710, in-fol.) ; Sacrs antiquitatis monumenta hislorica, dogmatica, diplomatica (1725-1731, 2 vol. in-fol.) ; Sacri et canonici ordinis Prsmonstratensis annales { Nancy, 1734-1736), etc. Il a laissé en manuscrit une Histoire de Lorraine, qui s’étend jusqu’à 1718.

HUGO (Gustave), célèbre jurisconsulte allemand, né à Lôrrach (Bade) en 1764, mort

à Gœttingue en 1844. Il étudia le droit et la philosophie, puisa dans les ouvrages de Leibnitz et de Pùtter cette savante méthode qu’il devait apporter plus tard dans son enseignement, et, sous l’influence des théories de ces philosophes, il conçut l’idée d’une régénération complète de l’enseignement du droit. Après avoir recherché avec soin et étudié tous les documents historiques et législatifs relatifs au droit romain, il débuta, en 1788, par la publication d’un ouvrage tout à fait inconnu, et qui fit grand bruit, les Fragments d’Ulpien, et, cette même année, il fut nommé professeur a l’université de Gœttingue. Faisant, pour la première fois, intervenir la philosophie et la psychologie dans l’étude du

droit, il étudia d abord les personnes, leur état, leurs relations de famille ou de cité, puis les biens, leur nature, leur caractère, les différentes manières dont ils s’acquièrent ou s’aliènent, enfin les actions, c’est-à-dire les moyens donnés à chacun d’établir ou de défendre les droits que la loi lui reconnaît. Cette division si simple, si logique, appartient à Hugo ; et nos législateurs ont rendu nommage à. cet éminent esprit en adoptant une division analogue pour notre code civil. La philosophie avait donné ce premier plan. L’histoire devait le compléter. Après une étude minutieuse de tous les documents que les historiens nous ont transmis sur les mœurs, les coutumes, l’histoire politique et sociale de Rome, Hugo divisa la législation romaine en trois grandes époques qui correspondent aux trois phrases principales de l’existence de ce grand peuple. La première comprend le droit romain jusqu’à la loi des Douze Tables ; la seconde embrasse, sous le titre de Droit prétorien, la période républicaine, la période de développement territorial, d’agrandissement, de progrès ; la troisième commence aux empereurs. Cette nouvelle méthode d’enseignement rencontra une vive opposition en

Allemagne, mais elle trouva peu de contradicteurs en France. Absorbé dans ses travaux, Hugo se tint toute sa vie écarté des honneurs, des dignités qui lui étaient offerts. Il avait été précepteur de Léopold-Frédéric-François, prince héréditaire de Dessau, avant d’occuper une chaire à l’université de Gœttingue, où il publia ses ouvrages et termina sa vie. On doit à cet éminent jurisconsulte : Histoire du droit romain (Gœttingue, 1790 ; 10 « édit., Berlin, 1826, 2 vol. in-3") ; Manuel de l’histoire du droit romain depuis Juslinien (Berlin, 1812, 1818, in-S°) ; Fragmentum veteris jurisconsulti (Dosithei magistri) de juris speciebus et de manumissionibus, grec-latin. (Gœttingue, 1824, in-S") ; Jutii Pauli sententiarum receptartim ad filium, Ubri V (Berlin, 1795, in-8o) ; Essai d’une chrestomathie des principaux passages du droit romain (Berlin, 1802, in-8o) ; Cours de droit civil ou Éléments de l’histoire du droit romain jusqu’à Juslinien (Berlin, 7 vol. in-8"). Cet ouvrage se subdivise ainsi:Encyclopédie de la science du droit (1824, 70 édit., in-8o) ; Droit naturel (1819, 4e édit., in-S°); Histoire du droit jusqu’à Sustinien (1826, 10" édit., in-8o) ; Droit romain actuel (1826, 1" édit., in-8o) ; Choix

HUGO

de textes (1820, 3" édit., in-8<>) ; Histoire littéraire (ISIS, 2e édit., in-8o) ; Introduction à l’étude au Digeste (1S29, in-S°) ; enfin, on lui doit : Magasin pour le droit civil (Berlin, 1812, 1830, 6 vol. in-so), ouvrage dans lequel Hugo a soutenu pendant dix-huit ans les théories et la méthode qui ont fait sa réputation.


HUGO (Joseph-Léopold-Sigisbert, comte), général, écrivain militaire, né à Nancy en 1774, mort à Paris en 1825. Il s’engagea à quatorze ans, était officier en 1790, fit avec honneur les campagnes de la Révolution, se distingua particulièrement au combat de Villiers contre les Vendéens et à la bataille de Caldiero (1803). Hugo servit ensuite à Naples sous Joseph Bonaparte, détruisit la bande du fameux Fra Diavolo, devint maréchal du palais, fut promu général à trente-quatre ans, accompagna Joseph en Espagne (1809), eut le commandement de plusieurs provinces, puis de la place do Madrid, battit l’Empecinado, en trente-deux rencontres, et, rentré en France, en 1813, fut chargé par Napoléon de la défense de Thionville. En 1814, il ne rendit cette place que lorsqu’il en eut reçu l’ordre de Louis XVIII, et empêcha l’ennemi de la démanteler après le désastre de Waterloo. Mis en non-activité par la deuxième Restauration, il vécut depuis dans la retraite, à Blois, occupé de la publication de ses souvenirs et de ses vues sur l’art militaire. « Le caractère du général Hugo, dit la Biographie des contemporains, était un heureux mélange de franchise, de candeur et de bienveillance. Il était homme d’esprit, et sa conversation, pleine de souvenirs intéressants, était aussi instructive qu’elle était agréable. » On a de lui:Coup d’œil militaire sur la manière d’escorter, d’attaquer et de défendre les convois (Paris, 1796) ; Mémoire sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres (Blois, 1818) ; Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et de Thionville, Sierck et Rodemack en 1815, etc., rédigé sur des rapports et mémoires communiqués, par A.-A. M***, ancien officier d’étal-major au gouvernement de Madrid (Blois, 1819) ; Mémoires du général Hugo (Paris, 1825, 2 vol. in-8o), ouvrage écrit avec clarté et méthode, dit Michaud, et qui contient des détails utiles pour l’histoire des guerres de la Vendée, de Naples et surtout d’Espagne; l’Aventure tyrolienne, roman publié sous le nom de Sigisbert (Paris, 1826, 3 vol. in-12). Il travailla longtemps à un grand ouvrage sur la défense des places fortes, dont il n’a paru que le prospectus (1827). Il fut le père d’Abel, d’Eugène et de l’illustre Victor Hugo.



HUGO (Abel), littérateur français, fils du précédent et frère de Victor Hugo, né en 1798, mort en 1855. Il suivit son père en Espagne, devint officier dans l’armée du roi Joseph, et se consacra à la culture des lettres sous la Restauration. Théâtre, histoire contemporaine, littérature espagnole, littérature orientale, il a abordé bien des genres, mais n’a excellé dans aucun. Ses ouvrages les plus connus sont les suivants:Traité du mélodrame, par A.-A.-A. (Paris, 1817) ; l’Heure de la mort (1819) ; Pierre et Thomas Corneille, à-propos en un acte (1823) ; Histoire de la campagne d’Espagne en 1823 (1824, 2 vol. in-8o) ; les Tombeaux de Saint-Denis (1824) ; Histoire de l’empereur Napoléon (1833) ; France pittoresque (1833, 3 vol. in-4o) ; France militaire (1834, 5 vol. in-4o) ; France historique et monumentale (1836-1843, 5 vol. in-4o); le Coureur, recueil de contes de tous les temps et de tous les pays (1833), etc. Il a collaboré au Conservateur littéraire et aux Annales de la littérature.


HUGO (Eugène), poëte français, frère du précédent, né vers 1801, mort à Charenton en 1837. Doué d’une imagination vive, exaltée même, il s’adonna avec enthousiasme à la poésie, remporta notamment un prix à l’Académie des jeux floraux, pour une Ode sur la mort du duc d’Enghien, fonda, avec Victor Hugo, le Conservateur littéraire, dans lequel il publia de remarquables articles de critique, tomba dans un profond chagrin, par suite d’une passion malheureuse, et perdit la raison. Le docteur Esquirol tenta vainement de le guérir. On dut le transporter à la maison de Charenton, où il mourut peu après. Parmi les morceaux qui restent de lui, nous en citerons deux qui ont paru dans le Conservateur littéraire : le Duel au précipice, légende dramatique, et une notice sur André Chénier, laquelle a été reproduite en tête de ses œuvres en prose.


HUGO (Victor-Marie), le plus illustre des poëtes contemporains, né à Besançon le 26 février 1802. Fils du général, alors capitaine, Sigisbert Hugo, créé, plus tard, comte par Napoléon, et de la fille d’un armateur de Nantes, Sophie Trébuchet, il suivit, tout enfant, son père de garnison en garnison et l’accompagna, notamment, en Espagne et en Italie où l’appelèrent des commandements importants. Dans le cours de ses ouvrages, et comme en passant, Victor Hugo a souvent parlé de l’antiquité de sa race ; ainsi, dans les Misérables (chap. v), il parle d’un Hugo, évêque de Ptolémaïs, qu’il déclare être son arrière-grand-oncle, etc., à propos de la ferme de Hougoumont, voisine du champ de bataille de Waterloo ; il note que Hougoumont est, en latin, Hugo mons, le mont Hugo,