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HAAR

militaire en Allemagne et publiait les Vies dé Luther (1839) et de Calvin (1840), et Un grand nombre de traductions de 1 allemand, de l’anglais et du polonais. Enfin, il entreprit avec son frère Emile d’élever un monument a la gloire du protestantisme français, et, comme ta dit Michelet en jugeant l’œuvre, « de ressusciter un monde. • Cette œuvre s’appelle la France profestante ou Vie des protestants français (Paris, 1847-1859,9 vol. in-8o), vaste dictionnaire biographique dont la plus grande partie était inédite et aussi neuve qu’intéressante. Son dernier ouvrage est une savante Histoire des dogmes (1862, 2 vol, in-s°). Il a laissé en manuscrit une Théologie de la Bible, qu’il a léguée à M. Ath. Coquerel, en le chargeant delà publier. Ses dernières années furent remplies par des travaux destinés à compléter la France protestante ou à enrichir le Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme. La mort de son frère Emile lui porta un coup auquel il ne put longtemps survivre. Une maladie de cœur dont il souffrait depuis longtemps l’enleva après de cruelles souffrances. M. Ath. Coquerel fils a bien jugé Hang quand il a dit : « Il mérite qu’en tête de la Fiance protestante on pince sa propre vie comme digne d’être rapprochée de celle des huguenots illustres dont il a raconté les nobles actions ou analysé les savants écrits. C’est a eux et aux meilleurs d’entre eux qu’il a ressemblé par une autorité sans ascétisme, un zèle infatigable sans vaine exaltation, une simplicité naturelle, une droiture inflexible, et, sous des dehors un peu rudes, la tendresse d’un cœur profondément aimant. »

HAAG (Emile), écrivain français, frère du précédent, né à Montbéliard (Doubs) en 1810, mort en 1865. Comme son frère, il fit ses études à Strasbourg, mais se consacra au droit et à l’économie politique, qu’il enseigna à Leipzig, après avoir été précepteur en Pologne ; puis il collabora à plusieurs journaux savants et à l’Encyclopédie des gens du monde ; il écrivit en 1844 un volume de Satires et poésies diverses. Enfin il parait que c’est à lui qu’est due l’initiative et la première idée de la France protestante. Il se chargea pour sa part de toutes les biographies d’ariistes, de littérateurs, de postes, et s’attacha à ressusciter l’art protestant, si fort calomnié ou. si profondément ignoré en général. Il mourut quelques années après 1 achèvement de l’œuvre à laquelle il s’était dévoué avec son frère et qui leur avait demandé quinze ans d’incessantes études. On lui doit en outre la traduction des ouvrages suivants : Aperçu de la réformation en Angleterre, de J.-J. Blunt (1840) ; Mise en jugement des témoins de la résurrection de Jésus, de Th. Sherlock (1840) ; Vie de Cranmer, de Ch. Webb Lebas (1843, 2 vol.).

IIAAGER-ALENSTEIG, ancienne famille autrichienne dont plusieurs membres ont joué

un certain rôle dans les affaires de leur pays.

— Sigismond Haaghr, vice-maréchal de la basse Autriche, mort en 1521, acheta, en 1499, la plus grande partie du territoire d’A* lensteig, dans le cercle de Manhartsberg, et ajouta a son nom celui de cette localité. Il eut vingt-quatre enfants, dont dix-sept fils.-Un des descendants du précédent, Sigismond HaaGKR-AlknstkiGj homme de guerre, mort en 1617, se battit en Italie, en Hongrie, en Hollande, visita la France et les principales contrées de l’Europe, prit part à la guerre contre les Turcs, à la prise de Ruab sous les ordres de Schwartzenberg et reçut de l’empereur, en récompense de ses services, le commandement de Kaschau et le titre de capitaine général de la haute Hongrie. Sigismond soutint chaleureusement le protestantisme et fut, en 1608, un des membres de la fédération protestante de Horn. Il avait eu, de trois mariages, vingt et un enfants. — Son fils, Sébastien-Gauthier Haager-Alenstkig, devint commandant de la ville de Vienne et fut, comme son père, un chaud partisan de la Réforme. Ayant refusé avec plusieurs seigneurs protestants de prêter serment de fidélité à. Ferdinand II, il fut décapité et ses biens furent confisqués. Son fils, Jean-Siegfried, se convertit au catholicisme et reçut de Léopold Ier le titre de baron (1671). — On de ses descendants, Otto-Sigismond Haager - Alensteig, né en 1718, mort en 1812, fut feld-maréchallieutenant et grand maître de la maison de

l’archiduc Reinier. — Son fils, François, baron de Haager-Alunstëig, homme d’État, né en 1765, mort en 1816, suivit quelque temps la carrière des armes, puis entra dans l’administration. Il fut successivement commissaire au département de la guerre (1786), capitaine de cercle (1795), conseiller auliqueau ministère de la police (1803), vice-président, puis président de ce ministéro (1813). Le baron de Haager acquit la réputation d un administrateur Habile et intègre et il s’efforça, autant qu’il le put, d’adoucir les rigueurs de la censure autrichienne.

IIAARDT, village de Bavière, dans les environs de Neustadt, dominé par les ruines du château de Winzingen, entourées de délicieux jardins. Ce château, ancienne résidence d’été des électeurs palatins, a été détruit dans diverses guerres. Il a été réuni de nos jours à une élégante villa que décorent de beaux vitraux.

HAAtlDTGEDIRGG, chaîne de montagnes de la Bavière, formant la continuation sep HAAS

tentrionale des Vosges. Elle s’étend depuis la vallée de la Lauter, sur la frontière française, jusqu’à Landau et Kaiserslautern, sur une longueur de 100 kilom. environ. Le Haardtgebirge offre des rochers pittoresques, de belles forêts, des vallées délicieuses ; des vignobles renommés, de magnifiques bois de châtaigniers et recèle de nombreuses richesses minérales. On vante les mœurs hospitalières de ses habitants. Cette chaîne est traversée par de bonnes routes et par plusieurs lignes de chemins de fer.

HAARI.EM, ville de Hollande. V. Hahi.em.

HAAS (Jean-Sébastien), sténographe suisse, né à Berne en 1641, mort en 1697. Le landgrave de Hesse-Cassel, à qui il s’attacha, le nomma successivement secrétaire de son cabinet, maître des pages, bibliothécaire (1673), archiviste de la cour (1683) et secrétaire d’ambassade au congrès de Nimègue (1689). Haas a composé en français un ouvrage curieux et aujourd’hui fort rare : Stéganographie nouveÙe, où cet art, fort imparfait jusque icy, a été mis dans une plus grande perfection (Cassel, 1693, in-4<>). On trouve dans cet ouvrage des blancs qu’il remplissait à la plume lorsqu’il voulait donner la clef entière de l’écriture sténographique de son invention. Le3 exemplaires complétés par lui sont très-recherchés.

HAAS (Jean-Matthias), en latin Hacia*, géographe allemand, né à Augsbourg en 1084, mort à Wittemberg en 1742. Son père, mathématicien el géographe, lui donna sa première éducation. Haas s’éprit du même genre d’études que son père et professa les sciences géographiques et mathématiques à Wittemberg depuis 1720 jusqu’à l’époque de sa mort. Ce savant, qui, par ses travaux, a fait faire de notables progrès a la géographie, a publié des ouvrages dont les principaux sont : Descriptio géographica et histonca regni Davidici et Salomonei (Nuremberg, 1739), écrit plein d’érudition et dans lequel il relève de nombreuses erreurs ; P/iosphorus historiarum $eu prodromus theatri summorum imperiorum (Leipzig, 1742, in-fol.), ouvrage dans lequel il a donné des notions exactes sur les grandes révolutions de3 empires ; Historis universalis politiae idea plane nova ac légitima (Nuremberg, 1743, in-4o), avec 23 cartes géographiques et 16 tableaux chronologiques. Ce travail sur l’histoire de la politique universelle est fort estimé. Les cartes qui s’y trouvent se distinguent surtout par l’exactitude de la projection. Après la mort de ce savant, on a publié, d’après ses travaux, un grand atlas historique en 6 parties, intitulé Historischer Atlas (Nuremberg, 1750, in-fol.).

HAAS (Ildefonse), violoniste et compositeur allemand, bénédictin au couvent d’Kttenheim, né à Offenbourg (grand-duché de Bade) en 1735, mort en 1791. A l’âge de douze ans, il prit des leçons de violon de Walbrecht, musicien de la cour de Bade, et lorsqu’il fut entré chez les bénédictins, en 1751, il continua, tout en se livrant à l’étude de la théologie, à cultiver son talent d’instrumen. tiste. En même temps il apprenait la composition dans les livres des savants didacticiens de son temps, de sorte que quelques années de travail suivi firent de lui un des plus solides compositeurs d’église de l’Allemagne. A vingt-neuf ans, il publia des hymnes à quatre voix et orchestre, qui furent taxées de singularité. Ce reproche n’empêcha pas Haas de continuer ses travaux. On lui doit les ouvrages suivants : Demandes et doutes adressés d tous les savants en musique ; Hymnes pour les vêpres ; Offertoires ; Chants allemands pour les églises de campagne ; Salve Regina ; Cantique ; Messes dans le style moderne ; Deux vêpres ; Deuxième suite de cantiques allemands ; Antiennes de ta Vierge.

HAAS (Guillaume), graveur et fondeur en caractères, né à Bàle (Suisse) en 1741, mort en 1800. Il eut, le premier, l’idée, en 1772, d’employer les caractères mobiles à l’impression des cartes géographiques. Il est le fondateur de l’école d’artillerie de Saint-Urbain (Suisse). Haas se distingua comme ingénieur militaire, devint membre du grand conseil, inspecteur général de l’artillerie et fit, sous les ordres de Masséna, en 1799, la campagne de la Suisse orientale. Il a publié, d’après son procédé, qu’il appela typoméirie, les cartes du canton de Bùle (1776J et de la Sicile (1777).• On lui doit : Nouvelle distribution des espaces et des cadrais avec des tableaux explicatifs (Bâle, 1772) ; Description d’une nouvelle presse d’imprimerie découverte à Bâle en 1772 (Bàle, 1790). — Son fils, Guillaume Haas, prit, en 1789, ta direction de son établissement et de sa fonderie de caractères. Il a publié, entre autres cartes, celle des partages de la Pologne en 1772, 1773 et 1775, celle d’Jtalie, après le traité de Campo-Formio (1797), celle de la Suisse, d’après sa nouvelle division (1798).

HAASE ou HASE, rivière d’Allemagne. Elle descend du versant septentrional du Teutoburgerwald, dans la province do Hanovre, coule d’abord du S. au N., puis entre dans le duché d’Oldenbourg, se dirige à l’O. et se perd dans l’Eras, à Meppen, après un cours d’environ 150 kilom.

HAASE (Henri-Dieudonné-Frédéric-Chrétien), philologue allemand, né à Magdebcurg

HABA

(Prusse) en 1808, mort en 1867. Il étudia aux universités do Halle, de Greifswald et de Berlin. En 1831, il entra dans la carrière de l’enseignement. En 1835, son affiliation à la société secrète la Burschenschaft le fit destituer et condamner à la prison ; mais il obtint sa grâce au bout d’un an et se rendit en France et en Suisse, pour réunir les matériaux de la grande édition des écrivains militaires grecs et latins qu’il publia à Berlin en 1841. De retour dans son pays, M. Haase fut nommé professeur de philologie k l’université de Breslau en 1842, inspecteur des universités de Silésie et du duché de Posen, enfin professeur titulaire à Breslau en 1846. Deux ans plus tard, il fit partie de l’Assemblée nationale prussienne et se fit remarquer sur les bancs de l’opposition. De retour k Breslau, en 1851, il fut nommé professeur d’éloquence et directeur adjoint du séminaire philologique. On a de M. Haase des éditions de la République lacédémonienne de Xénophon (1833), de Thucydide (1840), de l’Histoire romaine de Velleius Paterculus (1851), de Sénèque (1852 et suiv.) et de 7’acite (Leipzig, 1855, 2 vol.). Il est, en outre, le collaborateur de plusieurs recueils importants de l’Allemagne, de l’Encyclopédie méthodique des sciences philologiques et de ta Grande Encyclopédie d’Ersch et Gruber. Il a également fourni un commentaire savant des Leçons de philologie latine de Reisig et publié : le Passé et l’avenir de la philologie (Berlin, 1835) ; De militarium scriptorum grscorum et latinorum omnium éditione instituenda narratio (Berlin, 1847) ; la Constitution de la famille chez les Athéniens (Berlin, 1857).

HAASIE s. f. (a-a-zl ; A asp. — de De Haas, n. pr.). Bot, Syn. de deBaaSie.

HABA (la), bourg d’Espagne, prov. et à 67 kilom. E. de Badajoz ; 3,000 hab. Toiles.

HABACUC, huitième des douze petits prophètes. La Bible ne nous donne pas de détails biographiques à son sujet. Seul le livre apocryphe de Daniel, Bel et le Dragon, nous apprend qu’au moment où Habacuc allait aux champs porter h manger aux moissonneurs, il fut enlevé par un ange, qui le saisit par les cheveux et le transporta en Chaldée, dans la fosse aux lions de Daniel, pour nourrir le prophète. Mais cet ouvrage est dénué de toute valeur au point de vue historique, de même que l’Histoire des Prophètes, faussement attribuée à Épiphane. À défaut de renseignements précis sur Habacuc, on peut conjecturer du moins avec assez de probabilité qu’il vivait à l’époque oùNabuchodonosorII, après avoir vaincu tes Égyptiens à Karkemisch(604), envahissait la Syrie et menaçait la Palestine, c’est-à-dire vers les premières années du règne de Joaehim (ou jehojakim), roi de Juda (608-597), que les Égyptiens avaient placé sur le trône de Jérusalem. Hœvernick, Delitzsch, Caspari, Jahn et quelques autres critiques, voulant absolument faire prédire à Habacuc des choses que la sagesse humaine ne pouvait prévoir, placent la composition de son livre sous le règne de Manassé (696-641) ou au commencement de celui de Josias (639-608). Certains savants, au contraire, la font descendre jusqu’après la ruine de Jérusalem, ne reconnaissent pas l’unité du livre et le divisent en doux ou trois fragments, composés par le même auteur, mais à des époques différentes.

Le livre d’Habacuc comprend trois chapitres. Dans le premier, il se plaint à Dieu des tribulations que les méchants font éprouver aux bons. Ensuite il prédit l’invasion des Ûhaldéens, dont il fait un tableau saisissant. Dans le second chapitre, il dit que la vraie consolation consiste à chercher un appui auprès de Dieu ; puis il maudit tous les vices, qu’il flétrit en quelques mots, et dit que toute la terre se tait devant la face du Seigneur, qui est dans son saint temple. Le troisième et dernier chapitre contient ce que l’on appelle l’oraison ouïe cantique d’Habacuc. Dans ce cantique, prévoyant la prochaine captivité, il supplie Dieu d’assister les bons au milieu des maux de la guerre. Ensuite il décrit d’une manière terrible la vengeance que le Seigneur réserve à ses ennemis et termine par ces mots : « Le Seigneur Dieu fait toute ma force ; il rendra mes pieds comme ceux des cerfs, et me conduira sur les hauts lieux, victorieux et chantant des psaumes. ■

Nous n’avons pas à apprécier ici le livre d’Habacuc au point de vue de l’inspiration et de la doctrine ; mais sous le rapport purement littéraire, nous pouvons affirmer que rien n’égale la sauvage énergie de l’expression et l’étrange grandeur des images dont fourmille ce petit livre. Nous ne pouvons résister au désir d’en détacher quelques versets, bien que la traduction doive forcément les affaiblir. Le prophète peint l’invasion prochaine des Chaldéens : «Voilà, fait-il dire à Dieu, que je susciterai les Chaldéens, race amère et véloce, errant sur toute la largeur de la terre, pour posséder les tentes qui ne sont pas à elle.... Plus légers que les léopards sont ses chevaux, plus vites que les loups de nuit.... Et ses cavaliers se disperseront, ses cavaliers venus de loin, et ils voleront comme l’aigle qui se hâte pour manger. Tous ils viendront k la proie. Leur face est un vent brûlant qui entassera les captifs comme des monceaux de sable. »

Ailleurs il peint le superbe : «Comme un enfer il a élargi son âme. Il est comme la

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mort et ne sera pas rassasié. Et il entassera devant lui toutes les nations et il amoncellera tous les peuples. »

Plus loin il peint l’effroi de la nature en présence de Dieu irrité : « Le3 monts ont vu et ont poussé leur plainte ; le gouffre des eaux s’est enfui, l’abîma a jeté son cri et les hauteurs ont élevé leurs mains. ■

Cela suffit, pensons-nous, pour donner une idée de l’étrange beauté de ce style prophétique ; mais nous engageons nos lecteurs à lire en entier les trois courts chapitres qui nous sont restés du prophète Habacuc, chapitres autrement beaux, à notre avis, que ceux do Baruch, dontlebon La Fontaine avait été si vivement frappé.

Il AB ANA (la), nom espagnol de La Havanb.

HABAKD, la reine des dames blanches, qui, d’après les fables mythologiques du moyen âge, apparaissaient la nuit dans les bois et dans les prairies. On les voyait aussi quelquefois dans les écuries, tenant allumées des bougies, dont ellos laissaient tomber des goûttes sur les crins des chevaux.

HABANKUKELLA. s. m. (a-ban-ku-kèl-la ; A asp.). Ornith. Francolin de Ceylan, armé de deux éperons très-aigus.

HABARALA s. m. (a-ba-ra-la ; A asp.). Bot. Gouet de Ceylan.

11 AT)AS, bourg et comm. de France (I.an’ des), cant. de Pouillon, arrond. et à 22 kilom. de Dax : pop. aggl., 503 hab. — pop. tôt., 2,038 hab. Fabriques de tissus.

HABASCON s. m. (a-ba-skon ; A asp.). Hoitic. Racine analogue à notre panais, et qu’on emploie en Amérique k peu près aux mêmes, usages.

IIABASQUE (François-Marie-Guillaume), magistrat et historien français, né à Lesneven (Finistère) en 1788, mort en 1855. Il fut président du tribunal civil de Saint-Brieuc. Outre divers travaux restés manuscrits, on a de lui : Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral des Côtes-du-xVord (Saint-Brieuc, 1832-1830, 13 vol. in-8o) et une nombreuse série de monographies sur des villes, communes et monuments des Côtes-du-Nord, qu’il inséra, de 1837 à 1858, dans l’Annuaire des Côtes-duNord, dont il était un des fondateurs.

IIABAT, contrée du Maroc, la même que le Garb.

HABAYLA-NEUVE, village de Belgique, prov. du Luxembourg, k 16 kilom. de Neufchuteau, sur la Bulle ; 2,000 hab. Nombreuses papeteries, forges et hauts fourneaux.

HABAY-LA-VIE1LLE, village de Belgique, prov. du Luxembourg, k 13 kilom. de Neufchâteau, sur la Rulle ; 1,100 hab. Forge, haut fourneau.

HABEAS-CORPUS s. m. (a-bé-a-skor-puss

— mots lat. signifiant que tu aies le corps). Ourispr. Mandat d’amener, en Angleterre, il Bill d’/tabeas-corpus ou simplement Habeascorpus, Loi spéciale qui garantit la liberté individuelle des citoyens anglais ; En Angleterre, lorsque É’habeas-corpus dort, la liberté de la presse veille. (Chateaub.) Il n’y a rien en France qui ressemble à ^’iiabeas- corpus des Anglais. (P. Leroux.) Avant la Dévolution, le roi de France était absolu en droit et en fait ; il n’y avait ni habuas-cokpus, ut" secret de la poste, ni clôture de la vie privée. (J. Simon.)

— Encycl. Les garanties protectrices de la liberté individuelle remontent à l’antiquité la plus reculée dans les lois anglaises. La grande charte du roi Jean ne lit elle-même que confirmer sur ce point un droit antérieur, violé quelquefois, mais qui ne fut jamais méconnu sans soulever d’énergiques protestations, et qui était déjà en pleine vigueur dans la période des coutumes anglo-saxonnes. En

France, nos anciens légistes ont constamment favorisé les tendances à l’absolutisme, et mis complaisamment leurs doctrines au service des envahissements du pouvoir royal. Tout autre a été le rôle des juristes anglais, défenseurs fervents des libertés du pays et du maintien des vieilles franchises. La liberté individuelle les a particulièrement préoccupés, et leurs écrits n’ont pas peU contribué à faire respecter par les pouvoirs publics les garanties qui la protègent.

Dans l’état actuel de la législation anglaise, l’importante question de la liberté individuelle est réglée par te fumeux acte ou statut â’habeas-corpus. Ce statut reçut la sanction de Charles H, le 26 mai 1679, au moment où le roi prorogeait le Parlement, avec lequel il était en conflit. Ce statut, en réglementant la procédure avec soin et précision, a véritablement créé des garanties nouvelles et assuré le prompt redressement de toute atteinte portée a la liberté des personnes.

Analysons rapidement les dispositions essentielles de cette législation. La première règle en cette matière est que nul sujet anglais ne peut être détenu qu’en vertu’ d’un jugement, ni arrêté par mesure préventive quà la suite d’une instruction judiciaire et sur un ordre délivré par un magistrat compétent, lequel ordre doit énoncer le motif do l’arrestation. Tout gardien ou geôlier doit so refuser à recevoir et à ôcrouer la personiio arrêtée, si l’ordre d’arrestation ne mentionne pas les motifs. Les gardiens ou geôliers sont, en outre, obligés de délivrer aux détenus,