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damede campagne en Silésie (lS.ïO, 2 vol.), etc-Ses Œuvres ’.omplètes, comprenant 108 vol., ont été publiées à Hanovre de 1S41 k 1850. ’. HANKU (Martin), philologue et historien allemand. V. Hanckius.

HANKEL (Guillaume-Théophile), physicien allemand, né k Ermsleben (Prusse) en 1814. D’abord adjoint au cabinet de physique de l’université de Halle (1835), puis professeur de sciences naturelles à l’école industrielle de Franke, il se lit recevoir, en 1840, agrégé de chimie et de physique, devint, en 1847, professeur adjoint à la même université, et fut appelé, eu 1849, à la chaire de chimie de Leipzig. Hankel s’est surtout occupé de recherches sur l’électricité. Pour mesurer et expérimenter l’électricité atmosphérique, il a employé de nouvelles méthodes et inventé des instruments d’une grande précision. En déterminant le premier d’une façon exacte les rapports électriques des métaux entre eus et vis-à-vis de l’eau, il a posé les bases d’une, théorie de la chaîne galvanique. II a également donné une théorie nouvelle du nuide. électrique, en émettant l’hypothèse que l’électricité est le résultat d’une série d’ondulations sphériques de l’éther, produites avec le concours des molécules des corps, ce qui l’a conduit a admettre que les deux électricités, négative et positive, no diffèrent entre elles que par la direction de ces ondulations. Il a publié les résultats de ses recherches, en partie dans les Annales de Poggendorff, en partie dans les Comptes rendus et dans les Mémoires de la Société des sciences de Saxe. Nous devons spécialement mentionner ses Recherches sur l’électricité (Leipzig, 1856-1865, parties I à VI). Il a, en outre, avec le concours de plusieurs autres savants, dirigé l’édition allemande des Œuvres d’Arago (Leipzig, 1854-1860, 12 vol.)

HAN-KIANG, rivière de Chine. Elle prend sa source au versant méridional des monts Pé-Hing, dans la partie S.-O. de la province Chen-Si, coule d’abord au S., puis k l’E., entre dans la province de Hu-Pé, qu’elle arrose de l’O. À l’E., et se jette dans le Yang-Tsé-Kiang, après un cours de 1,200 kilom.

HANI.EY, petite ville d’Angleterre, comté et à 25 kilom. N. de Stafford ; 7,700 hab. Fabrication de poterie.

HÂN-lin s. m. (ân-linj A asp.}. Sorte d’académicien chinois.

— Encycl. Tout lettré qui aspire au titre de hdn-lin doit subir des examens rigoureux, dans lesquels on attache une égale importance à la composition et a l’écriture, k l’érudition et à lu connaissance exacte des parties constitutives de chaque lettre classique. Chez les Chinois, on le sait, il. y a corrélation nécessaire entre l’habileté calligraphique et l’instruction, parce que l’une et 1 autre ne peuvent s’acquérir cm en même temps, et, pour ainsi dire, parle même procédé, à savoir l’étude, sous toutes les formes possibles, matérielle et intellectuelle, des grands monuments da la littérature chinoise. En un mot, lu calligraphie en Chine n’est pas seulement un

art, mais une science que doit posséder à fond tout postulant au grade de hdn-lin. C’est k ce point que, pour les candidats’qui se présentent pour obtenir la qualité de membre de l’Académie de Pékin, ’ c’est ■l’emp’or’eur en personne qui examine les compositions ; il compte les traits des caractères employés, il vérilie le parallélisme que doivent- avoir les lignes de caractères dans tous les sens. Aussi ; rapporte M. Feuillet de Couches, à qui nous empruntons ces détails, est-on sûr, quand on a affaire à un hân-lin ou académicien. de traiter tout k la fois avec un érudit, ’un littéf rateur distingué et un homme habile dans l’art calligraphique de son pays.

HANMER (Môrédith), historien ecclésiastique anglais, né k Porkington (ShropshireJ en 1543, mort en 1604. Après avoir été char peluin au collège du Christ, à Oxford, il fut nommé curé de Saint-Léonard k Shoredicht ; Il se rendit odieux à ses paroissiens par son avarice. Obligé de quitter sa cure, il alla habiter Dublin, où il devint trésorier de l’église de la Sainte-Trinité. Il s’occupa exclusivement de l’histoire de l’Église, et acquit de vastes connaissances dans cette spécialité. On a de lui : Traduction des anciennes histoires ecclésiastiques des six premiers siècles après Jésus-Christ (1576, in-fol.) ; Ephémérides des saints d’Irlande, et chroniques de l’Irlande (1603, in-foly 3e partie) ; Chronogra* phie (Londres, 1585, in-fol.).

IIAiNMER (Thomas), -homme politique et philologue anglais, né en 1676, mort en 1746 : Il fit partie du Parlement pendant plus de trente ans, et fut pendant longtemps présW dent do la Chambre des communes..On lui doit une édition des Œuvres dramatiques de Shakspeare (Oxford, 1744, 6 vol. in-4o), avec des gravures par Gravelot.

■ MANN, charmante oasis entre Dakar et Rufisque. On y trouve une habitation hospitalière, dont le propriétaire fait cultiver de très-beaux jardins. Un-marigot passe entre la hier et les jardins ’ : il est abondamment pourvu d’aigrettes, de palétuviers, etc.

HANNô PRASSANA s. f. (an-na-pra-sa-na). Cérémonie que font les Indous lorsqu’ils sèvrent leurs enfants.

— U ANNA Y (James), littérateur anglais, né à

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Dumfries en 1827. Son père, banquier dans cette ville, le fit entrer dans la marine. Pondant la campagne do Syrie, en 1840, le jeune marin put assister à d’intéressantes suotics maritimes, qu’il a pris soin de reproduire dans ses livres. En 1S43, Haiiuay quillu la marine, se rendit k Londres pour y suivre ses goûts littéraires, et fut d’abord sténographe du Morning Chronicle. Il débuta, en 1846, par deux romans maritimes : Biscuits et grog, Un verre de ckiret, puis il publia successivement : King-Dobbs (1848), son meilleur ouvrage en prose ; les Cœurs sont de l’atout (1849) ; Singleton Fontenoy (1850) ; la Vision du Vatican (iS50) ; la Défense de Carlyle (1S50) ; Eustache Conyers (1855), roinan historique qui a été traduit en allemand ; la Satire et les satiriques en Angleterre, etc. Deux ans plus tard, M. Hannay, partisan de lord Derby et de Carlyle, Se présenta sans succès à la députation. Il s est consolé de cet échec politique par ses travaux littéraires, et il a collaboré activement à Vlllustrated Times, kVAthenxum, au Daity News, k la lievue de Westminster et à la Quarterly Iteview.

HANNEBANE s. f. (a-ne-ba-ne ; h asp.). Bot Syn.’ de hanbbanne ou jusquiamk.

HANNEMAN (Adrien), peintre hollandais,né k La Haye en 1610, mort après 1666. Élève d’Armand van Ravesteyn, il fit des progrès rapides, devint grand admirateur de Van- Dyck, dont il adopta la manière, et acquit une grande réputation. En 1665, il devint premier directeur du corps académique de sa ville natale, où il passa sa vie. Hanneman exécutait avec beaucoup de talent les sujets allégoriques et le portrait. Il excellait surtout par la vérité des chairs Parmi ses plus belles toiles, on cite. la Pais, dans la grande salle des états de Hollande ; la Justice et la Guerre, dans la salle des échevins. Ses meilleurs portraits sont celui de Guillaume I1 et le sien propre, qui a été souvent reproduit par la gravure.

HANNETAIRE (Jean-Nicolas), dit Ser.undoiil, comédien et littérateur français, né à Grenoble en 1718, mort k Bruxelles en 1780. Le célèbre architecte Servandoni, dont il était le fils naturel et dont il passait pour être le neveu, lui fit donner une excellente éducation, avec l’intention de lui faire embrasser l’état ecclésiastique ; mais le jeune homme suivit le goût qui le poussait vers le théâtre, et débuta sous le nom d’Hannetaire, sur le théâtre de Liégé. La faiblesse de sa voix l’ayant contraint d’abandonner l’emploi des premiers rôles, il se chargea des rôles dits à manteaux, dans lesquels il excella et qui lui acquirent une grande réputation. Hannetaire dirigeait une troupe de comédiens & Aix-la-Chapelle, lorsque le maréchal de Saxe l’appela à Bruxelles et le chargea de diriger le spectacle de cette ville, pendant le temps qu’il devait y séjourner (1746). Il se rendit ensuite à Bordeaux, puis revint à Bruxelles, où il séjourna, de 1752 à 1780, comme directeur de théâtre. Hannetaire possédait 80,000 livres de rentes, et recevait du duc Charles de Lorraine une pension de 1,200 livres. U avait fait de sa maison le rendez-vous des beaux esprits et était en correspondance avec Voltaire, Gtarrick, ’ le maréchal de Saxe, etc. Il avait beaucoup d’esprit et de gaieté ; il jouait avec’une grande supériorité les pièces du théâtre do Molière, et composait facilement d’assez jolis vers. On a de lui un ouvragé estimé : Observations sur l’état du comédien (1764), ou abondent les observations pleines de sens et de finesse, et les anecdotes dramatiques. Cetouvrage, souvent réédité, est, a dit Marmontel, • du petit nombre de ceux dont le défaut est d’être trop courts. »

HANNETON s. in. (a-ne-ton ; A asp. — Ce mot dérive d’après Diez et Che.valiet, de l’allemand ha/m, nom du hanneton dans quelques provinces, • proprement coq ; en bas ailein. -halui s’applique à diyers insectes bruyants. C’est ainsi que l’on appelle springhahn, .coq sauteur, notre criquet. En anglais, ’ le hanneton est connu sous la dénomination de cock-chafer, coq scarabée. La forme hanneton est un double diminutif de hahn. Génin propose une explication différente, et discute 1 orthographe du mot : « Les vieux, habitués du Théâtre-Français, dit-il, s’il en existe encore, se rappellent certainement lu fameuse symphonie des Hannetons, qui se jouait comme, introduction aux grands rôles de Talma et de M’l« Mars, C’était.une-symphonis déGyrowetz, que Michot

avait ainsi baptisée, I parce que la phrase de début reproduisait le cri des rues : Vlà d’thannetotis ; d’sharmetons pour un yard... J’ai eule bonheur, dans ma jeunesse, de l’entendre souvent, cette symphonie, dirigée par l’archet du sage- Baudron ; mais où sont les neiges d’autan ? Je riais comme les autres, quand le parterre s’écriait d’un ton joyeux : « Ah ! voilà la symphonie des z/iannetoiis ! » Aujourd’huij mûri par l’âge, désabusé des illusions, même de l’orthographe, je ine demande : Et pourquoi pas des zhannelons ? C’est très-bien parlé, des zhannetons ! Et, eneffet, où diable ces hannetons auraient-ils pris un h aspiré ? Ménage’me répondrait que c’est le/i de rnêlolontliê, d’où vient hanneton ; mais, par.bonheur, Ménage est mort avant d’avoir songé à cetLO étyinologie. et je suis dispensé de le réfuter. » Géniu appuie son opinion sur l’orthogr9phe de hanneton sur ce

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?ue ce mot est pour ancton, diminutif de âne,

oriné du latin anas, canard, à cause de certains rapports de figure qu’on aurait cru saisir entre l’insecte et l’oiseau ; mais M. Littré remarque à ce sujet que l’on a toujours écrit hanneton avec un A dans te sens d’insecte, et que aneton n’a jamais voulu dire que jeune canard. L’étymologie de Génin serait donc sans valeur). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, confondu autrefois avec les scarabées : Les hannetons ont pour ennemis les grandes espèces de carabes. (Duponchel.) Les hannetons disparaissent au bout de deux mois. (V. de Bomare.) Chaque hanneton ne vit guère que sept à huit jours. (Bosc)

L’importun hanneton.

Parce qu’il fait du bruit, il croit qu’il fait merveille.

Demlle.

— Fam. Sot, niais, étourdi : Vous n’êtes pas heureuse, pauure femme, et c’est votre faute : pourquoi vous attacher, mordieu, d la patte

d’un HANNETON ? (DucloS.)

— Jeux. Au papillon, Coup qui consiste à faire trois levées avec un roi, un valet et une autre carte : Faire hanneton.

— Techn. Soucis de hamieton, Franges qui portent de petites houppes pareilles aux antennes pectinées des hannetons. Il L’Académie veut qu’on dise soucis d’hanneton ; niais nous croyons qu’il ne convient pas d’autoriser cette façon de parler.

— Encyol. Le hanneton est un des insectes qui, dans tous les temps, ont le plus vivement attiré l’attention des personnes mémo les plus étrangères aux études d’histoire naturelle. Il était certainement connu des Grecs sous le nom de mélolonthe, qu’il porte du reste aujourd’hui dans la langue scientifique ; il suffit de citer ce passage de la comédie d Aristophane intitulée les Nuées : « Donnez l’essor à votre esprit ; laissez-le voler où il voudra, comme le mélolonthe attaché par la patte & un fil. »

Les hannetons sont des insectes à formes lourdes, trapues ; ils ont la tête courte ; les yeux globuleux et fortement saillants ; les antennes en feuillets, surtout chez les mâles. Dans la marche ou dans le vol, ces feuillets sont déployés en forme d’éventail ; au repos, ils sont serrés les uns contre les autres. Le corselet est court, transversal ; l’écusson arrondi ; les élytres ne recouvrent pas entièrement l’abdomen, qui est très-renflé ; la poitrine est plus ou moins velue. Quant à leur organisation intérieure, elle est bien connue aujourd’hui, grâce aux beaux travaux de Cha brier, L. Dufour et Strauss Voici comment Percheron en résuma les traits principaux : < Le canal alimentaire est robuste ; le ventricule chylifique est garni de franges formées par les vaisseaux hépatiques ; l’intestin grêle est suivi d’un côlon ; les vaisseaux biliaires forment des replis très-multipliés.et quelques-uns sont frangés ; l’armure copulatrice du mâle est très-grosse, cornée et articulée k sa partie inférieure ; chaque testicule est formé par l’assemblage de six capsules spermatiques, en forme de petite lentille, attachées par un vaisseau placé à son milieu, a

Ce genre renferme une quinzaine d’espèces ; dont les deux tiers habitent l’Europe ou l’Asie occidentale. Les plus remarquables sont le hanneton commun, le plus répandu dans notre pays ; le hanneton du marronnier, qui ressemble beaucoup au précédent ; le hanneton foulon, la plus grande espèce du genre, habitant surtout les lieux sablonneux, où ii vit sur les chênes, les pins et les arbres fruitiers ; le hanneton de Frisch, commun surtout dans le midi de l’Europe, et vivant sur les jeunes arbres et les arbrisseaux, notamment sur les saules, les pins, la vigne ; le hanneton horticole, petite espèce qui se trouve sur les arbres fruitiers et d’ornement. Toutes ces espèces présentent la plus grande analogie dans leurs mœurs et leurs métamorphoses, que nous allons étudier en prenant surtout pour type le hanneton commun.

Les hannetons paraissent, en général, chez nous dans ta seconde quinzaine d’avril, et leur accouplement suit de très-près leur apparition. ■ Les mâles, dit A. Percheron, poursuivent les femelles avec beaucoup d’ardeur ; celles-ci se prêtent facilement k leurs désirs ; le mâle, dans le coït, est monté sur la femelle, qu’il tient embrassée avec ses pattes antérieures ; ses organes génitaux sont accompagnés de pinces qui saisissent les organes de la femelle avec beaucoup de force et s’en détachent difficilement ; l’accouplement dure environ vingt-quatre heures : vers la fin, le mâle épuisé lâche 14 femelle, et celle-ci le traîne quelque temps k terre, renversé sur le dos ; le mâle ne survit guère k ses amours ; il ne prend même plus de nourriture et expire bientôt ; la femelle, une fois fécondée, songe k faire sa ponte. À l’aide de ses pattes antérieures, armées de pointes robustes, elle creuse en terre un trou de 5 à 6 pouces de profondeur, et y dépose ses œufs k côté les uns des autres ; ces œufs sont jaunâtres et de forme ovalnire ; la ponte faite, les femelles vivent encore un jour ou deux et périssent épuisées. Toute ’espèce disparaît environ en un mois, et chat)» individu ne vit guère plus de huit jours.

Vers la fin de ’été, les œufs éclosent ; il en sort de petites larves, connues sous les noms vulgaires de man, turc ou ver blanc ; elles passent deux à trois ans sous cet état. Arrivé- u

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son entier développement, le ver blanc est long de 0<n,04 à om,05, et de la grosseur du petit doigt ; la plupart du temps, il est rocoquillé ; son corps est d’une couleur blanc-jaunùtre, presque transparent, parsemé de quelques poils. Il se compose, non compris la tête, de douze anneaux ou segments, dont chacun présente deux sortes de rides, qui servent au ver à s’allonger et k s’avancer dans la terre, et sur tous les segments s’étend une espèce de bourrelet, sur lequel on aperçoit dix-huit points k miroirs ou stigmates. La tète est grande, aplatie, d’un jaune luisant, avec deux mandibules en forme de tenaille dentelée. Les trois premiers anneaux portent chacun une paire de pattes écailleuses, un peu velues, rougeàtres, assez longues, leur servant moins à marcher qu’k s’accrocher aux racines. Chacun de ces trois segments, ainsi que les six qui suivent, portent de chaque côté un stigmate cerné d’un cercle corné rougeâtre La transparence de la peau permet de distinguer parfaitement les mouvements du vaisseau dorsal. Les trois derniers anneaux sont plus développés et ont une teinte gris noirâtre, due à la présence des excréments, qu’on aperçoit à travers la peau. À chaque phnse d’accroissement, la larve change de peau et remonte à la surface du sol pour butiner ; mais, k l’approche des froids, elle s’enfonce de nouveau en terre, et chaque fois plus profondément. Elle se nourrit des racines ou parties souterraines des végétaux.

’ En réalité, le temps pendant lequel la larve du hanneton croit et se nourrit ne dépasse pas dix-huit mois ; mais, comme il faut y ajouter douze mois d’hiver et six mois d’existence k l’état de nymphe, on arrive k un total â-i trois ans, et quelquefois davantage, suivant la température. Voici comment s opère la métamorphose de la chenille. Dans l’automne, le ver s’enfonce en terre et s’y pratique une cavité lisse et commode. Sa demeure étant faite, il commence, peu de temps après, k se raccourcir, k s’épaissir, k se gonfler, et il quitte, avant la fin de l’automne, sa dernière peau de ver pour prendre la forme de nymphe. Cette nymphe parait d’abord jaunâtre, et plus tard rougeâtre. Si on l’irrite, on remarque qu’elle a un mouvement sensible et qu’elle peut se tourner sur elle-même ; ordinairement, elle ne conserve sa forme que jusqu’au commencement de février. Alors on aperçoit distinctement un hanneton blanc jaunâtre d’abord mou, mais qui prend sa dureté et sa couleur naturelles au bout de dix k douze jours. Il reste encore trois mois en terre dans cet état : voilà pourquoi ceux qui fouillent la terre dans cet intervalle, et y trouvent des hannetons parfaits, croient que ce sont des insectes de l’année précédente, qui s’étaient mis en terre seulement à cause de l’hiver. Enfin, vers le 15 avril, plus tôt ou plus tard, il arrive k la surface du sol et prend son essor.

Pendant le jour, les hannetons se tiennent cachés et comme engourdis sous les.feuilles des arbres ; quand le soleil est couché et’que l’atmosphère s’est rafraîchie, ils se raniment et volent ds tous côtés en bourdonnant, avec une telle rapidité et avec si peu d’attention, qu’ils se heurtent k chaque instant contre les ubjets qu’ils rencontrent ; de là l’expression proverbiale : Etourdi comme un hanneton. Le choc les fait ordinairement tomber k terre, où ils restent plus ou moins longtemps, suivant la force de la secousse qu’ils ont éprouvée ; quand ils sont tombés sur leurs pattes, ils reprennent bientôt leur essor ; mais quand c’est sur le dos, ils ont souvent beaucoup de peine k en venir k bout.

Les hannetons ne sont ordinairement très-nombreux que tous les trois ou quatre ans. « Bien que ces insectes, dit Duponchel, aient un vol peu soutenu, il arrive cependant quelquefois qu’après avoir dévoré toutes les feuilles des arbres dans certains cantons, ils se réunissent en nombreuses légions, comme les sauterelles, et se transportent k des distances plus ou moins considérables, pour trouver une nouvelle pâture. ■ C’est ainsi, dit Mulsant, qu’on a vu, pendant le mois de mai 1841, des nuées de ces insectes traverser la Saône dans la direction du sud-est au nord-ouest, et s’abattre sur les vignes des environs de Mâcon. Les rues de cette ville en étaient jonchées, et, k certaines heures, en passant sur le pont, il fallait faire le moulinet autour de soi pour n’en être pus couvert. « D’après Blanchard, les hannetons se montrèrent une année en si grande quantité dans les environs de Blois, que des enfants purent, en quelques jours, recueillir 14,000 de ces insectes. ■ En 16SS, suivant Duponchel, dans le comté de Galway, en Irlande, ils formèrent un nuage si épais, que le ciel en était obscurci l’espace d’une lieue, et que les habitants de la campagne avaient peine k se frayer un chemin dans l’endroit où ils s’abattaient. Enfin, on se rappelle <jue, le 18 mai 1S32, k neuf heures du soir, une légion de hannetons assaillit la diligence, sur la route de Gournay k Gisors, k sa sortie du village de Talmontiers, avec une telle violence, que les chevaux, effrayés, obligèrent le conducteur k rétrograder jusqu’à ce village, pour y attendre la fin de cette grêle ’ d’une nouvelle espèce. • Pour clore cette série d’exemples, nous rappellerons qu’à certaines époques, heureusement fort éloignées de nous, los hannetons, commo les chenilles, ont été l’objet des foudres do l’Église