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2 II

hôte. Il HOSS., hostes, les ennemis, il H. S., hic si tus ou sita, sepulius ou sepulla, ici est inhumé ou est inhumée, ici glt. Il H.-S-, sesterce. Il H. SS-, hic suprascrzp.ti, ci-dessus inscrits. Il En français, H signifie Hautesse ou Haut, comme titre d’honneur. Il S. H., Sa Hautesse. Il L. H. P., Leur Haute Puissance, pour désigner les états généraux des Provinces-Unies, il En chimie, H signifie hydrogène ; HO désigne l’eau.

— Comme signe conventionnel, h figure le ti naturel dans la musique allemande, il Bans la notation de BoBce, qui se faisait aussi à l’aide des signes alphabétiques, et dont il s’est servi au va siècle pour expliquer les signes musicaux, des Grecs, le h correspondait au la intermédiaire, et formait la septième note de l’échelle. Il Sur les monnaies de France, H désignait l’hôtel des monnaies de La Rochelle, il Surmonté d’une couronne, il désignait les monnaies frappées sous Henri III ou Henri IV.

— Comme signe d’ordre, h désigne le huitième objet d’une série. Il C’était la huitième et dernière nundinale des Romains.

— Comme signe numérique, il vaut 200 dans la basse latinité, 200,000 s’il est surmonté d’une barre horizontale (h).

— Encycl. Chez les Romains, Varron considérait l’aspiration comme un simple souffle, afflatus. Aulu-Gelle dit que le h est plutôt une aspiration qu’une lettre, et que les anciens ne s’en servaient que pour renforcer le son. Le grammairien Diomède le regarde tantôt comme une consonne, tantôt comme une simple aspiration. Enfin, Martianus Capella en décrit la prononciation, en disant quelle est produite par une légère contraction du gosier au moment de la sortie du souffle.

Nous allons jeter un rapide coup d’œil sur le rôle de l’aspirée h dans les langues indo-européennes.

En sanscrit, il existe une lettre que Bopp représente par h ; c’est une aspirée molle, que les grammairiens indiens comptent parmi les lettres sonores. Comme les autres lettres sonores, h initial détermine le changement de la ténue qui termine le mot précédent en la moyenne correspondante. Dans quelques racines, ainsi que l’observe Bopp, h permute avec gh, dont il parult être sorti. Il n’est donc pas possible, suivant le même savant, que la prononciation de cette aspirée ait été, au temps où le sanscrit était parlé, celle d’un h dur, quoique, à ce qu’il semble, on la prononcede cette façon dans le Bengale. Bopp la reffarde comme un cA grec prononcé plus molement. Sous le rapport étymologique, cette articulation répond, en général, au ch en grec, à un h ou à un g en latin, et à un g en germanique. Comparez, par exemple, avec le sanscrit hansas, oie, le grec chén, l’allemand gans ; avec himam, neige, kaimantam, hiver, le grec chiôn, cheima, le latin hiems ; avec vafiami, je transporte, le latin veào, le grec echd, ochos, la racine gothique vag, mouvoir ; avec léhmi, racine lih, je lèche, le grec leichâ, le latin lingo, le gothique laigo, ce dernier identique pour la forme au causatif sanscrit lehayami. Dans hard, cœur, le A parait tenir la place d’une ancienne ténue qui s’est conservée dans le latin cor, cordis, le grec kear, kêr, /cardia, et que laissent supposer le gothique hairto, thème hairian, et l’allemand herz.

Quelquefois, dit encore Bopp, le A sanscrit est le débris d’une lettre aspirée autre que le g, de laquelle il ne reste que l’aspiration ; par exemple dans hait, tuer, pour dan, en grec lhan, ethanon ; dans la désinence de l’impératif Ai pour di, dans la terminaison Ayam, en latin Ai, de ma-hyam, à moi, mi-hi, qu’on peut comparer a la forme pleine byam, en latin bi, de tubyam, à toi, tibù

Quoique le A sanscrit soit une aspirée sonore, c est-à-dire molle, et que le A latin soit, au contraire, une consonne sourde ou dure, les deux langues s’accordent néanmoins, en ce qu’elles changent leur A, devant s, en la ténue gutturale. Nous avons, par exemple en latiu vec-sit (vexit) pour veh-sil, de même qu’en sanscrit on a avâhsit de vah, transporter, et en grec leik-sô de la racine lich. Cette dernière forme est analogue au sanscrit lêksyami, je lécherai, de lih lécher. Devant t et th, le A sanscrit obéit à des lois spéciales que nous ne pouvons exposer en détail ; nous mentionnerons seulement que, par exemple, dah, brûler, fait à l’infinitif dag-dum, pour dah-tum, le t du suffixe se réglant sur la lettre finale de la racine, et en empruntant l’aspiration ; au contraire, les formes latines comme vec-tum, trac-tum restent fidèles.au principe sur lequel reposent les parfaits vec-si, trac-si.

En zend, h ne correspond jamais, sous le rapport étymologique, au h sanscrit ; il remplace constamment la sifflante dentale ordinaire* qui devient toujours A en zend, quand elle est placée devuut des voyelles, des semivoyelles ou m. Le zend insère ordinairement un A devant r quand celui-ci est suivi d’une consonne autre qu’une sifflante ; exemple : mahrka, mort, de la racine mar, mourir, vehrka, loup, du sanscrit var/ca.

H est une des gutturales du gothique ; cette lettre se combine volontiers avec v ; en vieux haut allemand, ce v est représenté dans l’écriture par u équivalant à to. Comparez huer, qui, avec le gothique hvas, le sanscrit et le lithuanien kas, l’anglo-saxon Itva, le vieux

H

norrois Aoer. Ulfilas a également pour une combinaison une lettre simple ; cependant Bopp refuse de transcrire cette lettre par un simple u>, comme l’ont fait. Von derGabelentz et HSbe, attendu que, presque partout où elle se rencontre, le A est le son fondamental, et le v un simple complément euphonique. Selon Bopp, le gothique Ao n’est véritablement d’une ancienneté incontestable que dans le thème hveita, blanc, nominatif hveits, vieux norrois hvitz, anglo-saxon hvit, pour lequel on a en sanscrit sveta, venu de kvaita ; peut-être aussi dans hwaitei, lithuanien kweciei, froment, ainsi nommé d’après sa couleur blanche.

Bopp fait aussi remarquer, au sujet de la lettre gothique A, qu’elle tient à la fois la place de A et de ch en allemand moderne, et que, par conséquent, elle n’avait probablement pas la-même prononciation dans toutes les positions. Elle représentait sans doute le cA devant un t, par exemple dans uahts, haut allemand moderne nacht, nuit ; ahtau, haut allemand moderne acht, huit ; mahis, haut allemand moderne macht, puissance. De même devant un s, par exemple dans valisja, haut allemand moderne icA wachse, je grandis, sanscrit vakadmi, et & la fin des mots où le A moderne ne s’entend plus. Au contraire, devant des voyelles, le A gothique a eu, sans doute, le son de A initial en allemand moderne.

Chez les Grecs, il y avait deux sortes d’aspirations, que l’on désignait par i’esprit rude et l’esprit doux : l’èta (II), correspondant au heth sémitique, qui représentait une forte aspiration, fut d’abord le signe de leur principale aspiration. D’anciens grammairiens nous apprennent qu’ils écrivaient HoSoi pour i&a-, ïhxoiTév pour txsTiSv, etc. ; et, en effet, nous trouvons souvent l’éta employé de la même façon dans les anciennes inscriptions grecques. Nous le trouvons même, dans celles de Théra, servant, avec l’adjonction du pi {(1) et du kappa (K), à représenter la valeur des lettres aspirées phi (*) et chi (X), lesquelles ne furent inventées que plus tard. Plus tard aussi, le3 Grecs désignèrent simplement l’aspiration par deux signes ou esprits. Ces signes ont la forme d un petit croissant placé au-dessus de la lettre et tournant ses pointes à droite pour l’esprit rude, à gauche pour l’esprit doux. Quand ces deux signes eurent été inventés, on convertit la valeur primitive du caractère H en celle d’un ê long, équivalant à deux e brefs, et on lui donna le nom û’éta. Du reste, le heth sémitique a lui-même été souvent transcrit chez les Grecs par deux e brefs, par exemple dans ie nom de Bethléem.

M. Vaïsse remarque que le A des Latins n’a

fias toujours existé dans tous les mots où nous e voyons aujourd’hui. Ainsi, sur quelques médailles, le nom de Philippe est écrit Pilippus, et les mots cohors, pulcher, s’orthographièrent d’abord coors, pulcer. Nous voyons même Cicéron, dans un de ses discours, se plaindre de l’introduction de l’A dans ces mots, comme d’une superfétation. On conçoit la critique qu’en fait le grand orateur en ce qui concerne les deux derniers mots que nous venons de citer (le c du second se prononçait déjà k avant l’adjonction de l’A) ; mais il faut convenir aussi, dit avec raison M. Vaïsse, que les Latins ont employé avec avantage ce caractère dans la transcription du thêta, du

ÎiAï et du cAi des Grecs, lettres pour lesqueles ils n’avaient point de signes simples équivalents, et qu’ils représentèrent ainsi dans leur langue : th, ph, ch. Chez les Latins, les deux lettres f et A ont été souvent employées l’une pour l’autre, ce qui suppose qu’elles doivent être de même genre. Ainsi, les Latins ont écrit quelquefois fircum pour hircum ; forreum pour horreum ; fostem pour hostem ; ils ont dit également hemincis pour feminas. Les Espagnols, par une substitution semblable, ont fait heno de fenum, foin ; hablar de fabulari, parler • harina de farina, farine ; hazer de facere, faire ; herir de férire, frapper ; Aado de fatum, destin ; higo de ficus, ligue ; hogar de focus, foyer, etc.

L’auteur des grammaires de Port-Royal fait entendre (dans la Méthode espagnole) que les effets presque semblables de l’aspiration A et du sifflement /[sont le fondement de cette commutabilité, et il insinue (dans sa Méthode latine) que ces permutations peuvent venir de l’ancienne figure de l’esprit rude chez les Grecs, qui ressemblait assez à un F, alors qu’il était représenté par un digamma, parce que, selon le témoignage de saint Isidore, on divisa perpendiculairement en deux parties égales la lettre H ou êta, et l’on prit la première moitié h pour signe de l’esprit rude, et l’autre moitié i pour symbole de 1 esprit doux. D’autres ont regardé le digamma des Grecs comme formé de deux gamma, V, superposés, F. Chevallet croit que la transformation du F en H, dans les différentes langues, est généralement due à ce que l’oreille perçoit le bruit du souffle propre aux aspirées lorsqu’on entend prononcer la labiale F ; mais, en voulant reproduire ce bruit, on charge, par mégarde, le gosier d’une fonction qui appartient aux lèvres ; de la sorte, on obtient une aspiration gutturale au lieu d’une aspiration labiale. Les personnes qui fébusent font quelque chose d’à peu près contraire : ne pouvant prononcer l’aspirée palatale ch, elles ont recours à l’aspirée labiale f, et disent fâtaigne, faufer, fûfer pour châtaigne, chauffer, fâcher. Dans les mots latins qui correspondent à des primitifs grecs ayant leur initiale marquée de l’esprit rude, on trouve souvent autre

H

chose que la lettre aspirée h ; c’est que ces mots latins ne proviennent point directement du grec, mais sont venus parallèlement avec lui de primitifs aryens, et se sont développés d’une façon différente, chacun dans sa direction, suivant le génie de leurs lois phonétiques. Ainsi II et sex, six ; lut* et septem, sept ; otvoç et vinum, vin, etc.

Dans les noms slavons, le h est souvent placé, comme dans le gothique, au commencement des mots devant une consonne ; exemple : hrabanus. Cette lettre manque aux Lithuaniens et aux Russes ; mais ces derniers donnent sa valeur à leur g ou gamma, dans certaines expressions tirées du vieux slavon. En wende et en bohémien, au contraire, le A initial se prononce g.

Les Anglais, comme les Allemands, aspirent réellement le A. Ils distinguent par une aspiration très-prononcée Anf et his de at et is ; haus et Ain de ans et in. Chez les Anglais, le A se prononce généralement avec aspiration au commencement des mots ; il y a cependant un bon nombre d’exceptions ; par exemple : lieir, héritier, dont la prononciation ne se distingue que sous ce rapport de celle de hair, cheveux. La confusion des deux sortes de A est une faute de prononciation que les Anglais instruits reprochent aux personnes des basses classes de Londres. En anglais, A, après un te, donne l’aspiration à cette lettre, qui se prononce alors comme si le À la précédait. Exemple : whal, who, qui se prononcent comme s’ils étaient écrits houât, hou.

En allemand, le A placé après une voyelle et devant une consonne, comme dans ehre, l’An, woht, ne s’aspire pas, mais sert à indiquer que l’on doit allonger le son de la voyelle qui précède.

Dans l’anglo-saxon et les langues germaniques, le A représente habituellement, sous le rapport de 1 étymologie, le A du sanscrit, le cA du grec et le A du latin.

Nous arrivons maintenant au rôle étymologique de la lettre A dans les langues romanes.

Le A que nous appelons aspiré, dit Chevallet, n’est plus, dans notre langue, une véritable consonne, car cette lettre n’a pas de son qui lui soit propre. Dans halle, hotte, le son initial est une voyelle a, o, et non point une articulation qui soit en rien analogue à la première lettre de salle, sotte. Ce À ne sert

filus aujourd’hui qu’à empêcher la liaison de a consonne qui la précède avec la voyelle qui la suit, ou bien, dans certains cas, ï’élision de la voyelle du mot précédent. Prudent héros, gros haricot, la haine, ta hanche, sa hache, sont prononcés comme s’ils étaient écrits prudan éros, gro aricots, la aine, ta anche, sa ache. C’est ce que l’on peut conclure des divers témoignages de nos grammairiens du xvio siècle, et c’est ce que nous dit très-positivement Palsgrave, le plus ancien d’entre eux.

C’est parce que le h aspiré initial fut autrefois une consonne prononcée, qu’il joue encore aujourd’hui, a certains égards, le rôle d’une consonne relativement à la lettre qui le suit et à celle qui le précède. Notre ancien A aspiré avait le même son que l’aspirée gutturale A dans les mots anglais Aorse, cheval ; hope, espérance ; hunting, chasse, c’est-à-dire un son assez semblable au bruit produit par Un râiement très-faible.

Le A, dit ailleurs Chevallet, était toujours une aspirée gutturale chez les Romains, ainsi qu’on peut en voir la preuve dans la Méthode latine de Port-Royal. Mais l’aspiration représentée par cette consonne était assez faible ; aussi, dès les premiers temps de notre langue, disparut-elle de la plupart de nos dérivés latins, bien que le signe en fût parfois conservé par respect pour 1 étymologie. Honor, homo, hora ont donné honneur, homme, heure, que nos pères écrivaient le plus souvent et que nous prononçons encore aujourd’hui oneur, orne, eure. L’usage de supprimer le A a même été maintenu pour quelques-uns : habere, avoir ; hordeum, orge ; Aomo, on. Un petit nombre de dérivés latins conservèrent cependant l’aspiration : halitare, haleter ; hara, haras ; herpex, herse ; hinnire, hennir ; hernia, hernie ; Aeros, héros ; harpago, harpon.

En germanique, l’aspiration gutturale était beaucoup plus forte qu’en latin ; aussi le A aspiré fut-il généralement conservé dans les mots que nous ont transmis les Germains : hage, haie ; haere, haire ; hall, halle ; ham, hameau ; harti, hardi ; honida, honte, etc. Dans quelques dérivés germaniques et celtiques, où A était une aspirée gutturale, il s’est changé en c et même en ch.

Voici quelques exemples du changement de A en c : ancien allemand Hludwig, Clovis ; fjlother, Clothaire ; islandais Au/a, coiffe ; celto-breton kouch, cochon. Voici maintenant des exemples du changement de A en ch : ancien allemand Hilperic, Chilpéric ; Hildebrand, Childebrand ; hose, chausses.

Nous disions tout à l’heure que presque tous les mots latins commençant par un A ont abandonné cette consonne ; il doit donc paraître étonnant que plusieurs autres mots qui n’avaient pas de A dans la langue latine en aient pris un en passant dans la langue d’oïl ; c’est cependant ce qui est arrivé à quelques-uns : ainsi altus a donné hait, hault, haut ; ascia a donné hache ; vpupa, huppe ; ululare, hurler ; erodius, du grec erodios avec un esprit doux, héron. Nous ne comprenons point dans le nombre huile, d’oleum, huître, à’ostrea, ni hièble, ù’ebulus ; dans ces trois mots, le A

HAAG

est muet, et comme il n’est nécessité ni par la son, ni par l’étymologie, il doit être considéré comme une véritable superfétation orthographique. Quant aux autres mots que nous avons mentionnés, et dans lesquels le A initial est aspiré, on admettra que cette lettre est due à l’influence germanique, si l’on fait attention que tous les mots correspondants dans les langues germaniques ont leur première syllabe affectée de la rude aspiration qui est propre aux idiomes de cette famille : altus, haut, ancien haut allemand AocA, AoA, gothique haug, hauhs, anglo-saxon heag, heah, irlandais har, ancien allemand houg, houch, allemand AocA, suédois hsg, danois nsy, hollandais hoog, anglais huge, AigA ;ascia, hache, hollandais kak, danois hakfce, ancien allemand hacchen, allemand hacken, hacher, suédois hacka ; upupa, huppe, hollandais Aop, hoppe, allemand hopf, qui ne se retrouve que dans le composé wiedehopf, nom actuel de cet oiseau, danois herfuges ; ululare hurler, allemand heulen, hollandais huilen, anglais to houil ; erodius, héron, anglo-saxon Itragra, irlandais hegre, danois hejre, suédois hosger, anglais Am ?. Les Francs placèrent ainsi leur aspirée gutturale devant les mots latins dont il s’agit, par réminiscence des mots correspondants de leur idiome. C’est ainsi encore que îa plupart des Anglais mettent un A devant les mots français avoir, arlequin, parce que cette lettre se trouve au commencement des mots anglais correspondants hâve, harleQuin.

On intercale le A entre a et », pour marquer la diérèse de ces deux voyelles dans envahir, de invadere, et trahir, de tradere. On pourrait tout aussi bien, remarque Chevallet, écrire envaïr, traîr, comme on écrivait autrefois, et comme on écrit encore aujourd’hui, païen, aïeul ; cette orthographe aurait même 1 avantage de ne point introduire dans le mot une lettre inutile.

En terminant, nous ne croyons pas devoir omettre une conjecture curieuse sur l’origine du nom ache, que l’ancienne appellation donne à la lettre A. Nous trouvons cette conjecture dans l’Encyclopédie du xvine siècle : « On distingue dans l’alphabet hébreu, dit l’auteur de l’article, quatre lettres gutturales, ateph, hé, kheth, aïn, et on les nomme ahecha. Ce mot factice est évidemment résulté de la somme des quatre gutturales, dont la première est a, la seconde ne, la troisième kh ou ch et la quatrième a ou ha. Or ch, que nous prononçons quelquefois comme dans Chalcédoine, nous le prononçons aussi quelquefois comme dans chanvre ; et en le prononçant ainsi dans le mot factice des gutturales hébraïques, on peut avoir dit de notre A que c’était une lettre gutturale, une lettre ahecha, par contraction une acha, et, avec une terminaison française, une ache. »

BA s. m. (a ; Aasp.). Philol. Sixième lettre de l’alphabet et signe numérique de huit, chez les Arabes, il Huitième lettre de l’alphabet turc, il L’une des consonnes douces do l’ordre des sifflantes, dans l’alphabet sanscrit.

HA interj. (a ; A asp.). Exclamation qui marque la surprise, l’étonnement : Ha I vous voilà/ Ha I ha I coquin, vous avez l’audace d’aller sur nos brisées ? (Mol.) Ha ! ha t monsieur est Persan ; comment peut-on être Persan ? (Montesq.)

Bal vous êtes dévot et-vous voua emportes !

Molière.

tl Sert aussi à figurer le rire : Ha, ha, ha I me foi, cela est tout à fait drôle. (Mol.) Un prédicateur de Bordeaux, voulant prouver toute la reconnaissance des trépassés envers ceux qui donnent de l’argent aux moines afin qu’on prie pour eux, débitait gravement en chairéqu’au seul son de l’argent tombant dans le bassin et qui fait tin, tin, tin, toutes les âmes du purgatoire se prennent à rire et font ha, ha, ha I

— s. m. Exclamation que ce mot figure : Pousser des haI Point de Ai, poi’ni de ha ! (Mme de Sévigné.)

— Syn. Hq 1 ah ! V. ah I

HAAG (den), nom hollandais de La Haye.

HAAG (Eugène), historien et théologien protestant français, né à Montbéliard (Doubs) en 1808, mort en 1868. II appartenait à une famille protestante alliée à celle de Cuvier. Haag fit ses études au séminaire protestant de Strasbourg, et présenta successivement deux thèses pour être reçu licencié en théologie. L’une et l’autre furent refusées comme trop hardies. Il renonça donc au ministère pastoral et, après avoir dirigé une institution privée en Alsace, il alla enseigner la littérature française à l’école de commerce de Leipzig. C’est là qu’il publia son premier ouvrage : Cours complet de langue française (1834-1836, 5 vol. in-S»), puis un volume de Vues classiques de la Suisse d’après Zschokke (1837). À la fin de 1836, il vint à Paris, et, pendant une dizaine d’années, appliqua son infatigable activité intellectuelle et sa prodigieuse facilité de travail à des objets très-divers. Collaborateur du National et du Bon sens, rédacteur, avec le docteur Rolh, d’un journal de médecine homéopathique ; avec le pasteur Martin Paschoud, du Disciple de. Jésus-Christ ; avec M. Lajard, de l’Histoire littéraire de la France ; avec M. Dollfus, de la Revue germanique ; avec MM.Coquerel, du Lien, etc., il fournissait en même temps de remarquables articles à l’Encyclopédie des gens du monde, rédigeait un rapport sur l’art.