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donc k toucher les cœurs que l’orateur doit surtout s’appliquer : Soc opus, hic labor est.

(Court de littérature.)

« Rencontre-t-on dans un livre une belle pensée rendue avec naturel, pas un lecteur qui ne dise : ■ Cela est beau, j’en aurais fait autant. • Cette présomption prouve bien que la pensée est naturelle, mais non qu’elle serait venue k l’esprit de toute espèce d’écrivain. Ce n’est pas assez qu’une belle pensée soit dans un sujet, il faut l’y voir et l’en tirer, et voilà le difficile : Soc opus, hic labor est, »

L’abbé Tuet.

HOCQCART (Édouard), littérateur, né k Paris vers 1795. Il s’est fait connaître par la publication d’ouvrages relatifs à l’éducation et à l’économie pratique. Parmi les plus remarquables nous citerons : Dictionnaire classique des hommes célèbres (1822, 2 vol.) ; la Morale en action (1825), qui a eu un grand nombre d’éditions : Petit dictionnaire de la langue française (1833), fréquemment réimprimé ; le Clergé de France (1838) ; Histoire de France (1838) ; le Jardinier pratique (1846) ; le Livre des poids et mesures (1848) ; le Bouvier modèle (1849) ; Éléments d’histoire naturelle (1856) ; les Arts et métiers (1858) ; une Visite au Jardin des plantes (1860) ; les Cinquante-sept codes (1864, in-18)j Tenue des livres pratique (1865), etc.

HOCQUINCOURT (Charles db Monchy, marquis d’), maréchal de France, né en Picardie en 1599, mort à Dunkerque en 1658. 11 fit ses premières armes en Italie, exerça un commandement k la bataille de la Marfée (1641), combattit ensuite dans le Roussillon.la Flandre, l’Allemagne, et fut nommé maréchal en 1651. Pendant les troubles de la Fronde, il se montra fort attaché au parti de la cour, jusqu’à proposer k la reine de tuer le prince de Condé en pleine rue. Celui-ci lui fit éprouver un échec humiliant à Bléneau, en 1652, et lui détruisit une partie de son armée. Nommé vice-roi de Catalogne l’année suivante, il échoua devant Girone, proposa en 1654 au prince de Condé de lui vendre les villes de Ham et de Péronne, dont il était gouverneur, et finit par les restituer au roi moyennant 200,000 écus et un gouvernement pour son fils, après avoir mis pendant quinze jours sa trahison & l’enchère. Ces ignobles trafics étaient dans les mœurs de l’ancienne ■ monarchie et n’entraînaient aucun déshonneur. Le maréchal, néanmoins, quitta la France et se réunit k Condé et aux Espagnols, qui le prirent à gages et Je chargèrent de la défense de Dunkerque assiégé par les Français. Il y fut blessé mortellement dans une reconnaissance des lignes de l’armée royale (1658). Hocquincourt était très-brave, mais d’une capacité militaire fort médiocre. « 11 avait fort peu d’esprit, dit Bussy-Rabutin ; cependant il était fin k force de défiance ; il était brave et toujours amoureux ; et sa valeur auprès des daines lui tenait lieu de gentillesse. > Sa vanité était excessive, et il est peint avec autant de vérité que d’esprit dans un écrit extrêmement piquant, attribué a Charleval, et inséré dans les œuvres de Saint-Evremond, sous le titre de Conversation du maréchal d’Hocquincourt avec le P. Canaye. Anne d’Autriche s’amusait fréquemment du maréchal. « On raconte, dit

Lamoureux, qu’un jour où cette princesse l’avait mis sur le chapitre de ses chevaux, qu’il aimait beaucoup, elle lui demanda sérieusement auquel il donnait la préférence. « Madame, répondit-il avec une gravité tout à fait ■ risible, si un jour de bataille j’étais monté sur mon cheval pie, je n’en descendrais pas pour monter sur mon cheval bai ; mais sij’é > tais monté sur mon cheval bai je n’en deseen > drais pas non plus pour monter sur mon che > val pie. • On conçoit de quels rires cette réponse fut accueillie par les courtisans. Après un moment de silence, on parla des femmes de la cour. Deux passaient pour être les plus belles ; Anne d’Autriche demande à Roquelaure son avis. Alors, prenant le ton solennel du maréchal, le facétieux courtisan dit : « Madame, un jour de bataille, si j’étais monté... — Assez, assez, » crie la reine avec vivacité. Et tout le monde de rire aux éclats. >

HOCRENAILLE s. f. (o-krena-Ue ; h asp. ; Il mil.). Arboric. Variété de poivre nommée

aussi RONV1LI.B.

HOCTI s. m. (o-kti ; h asp. — mexicain hoactli, même sens). Ornith. Nom vulgaire du héron huppé du Mexique.

HOC VOLO, SIC JUBEO ; S1T PRO RA-TIONE VOLUNTAS I (Je le. veux, je l’ordonne ;

?ue ma volonté tienne lieu de raison), Vers de a Vie satire de Juvénal (v. 223). Duns cette satire, où Juvénal passe en revue tous les défauts de la femme, il met ces expressions dans la bouche de la femme impérieuse. On cite souvent ce vers pour exprimer une volonté arbitraire.

« Son despotisme n’éprouva plus désormais de résistance, parce que toutes les ramifications, étaient occupées par des coryphées,

ITODI

par des créatures qui lui devaient tout, et auxquelles il pouvait dire :

Hoc volo, tic jubeo ; tit pro ratione voluntas.(Galerie de littérature.)

« Parbleu ! c’est parce que je suis le maître que je venais, au moment où tu es entré, de décider ce départ. Hoc volo, sic jubeo, aurait dit en latin Jupiter, lequel, par parenthèse, était beaucoup plus entravé que moi dans son gouvernement. •

De Pontmartin.

HODEIDA, la Sacatia des anciens, ville d’Arabie, dans l’Yemen, sur le golfe Arabique, où elle a un petit port de commerce. Exportation importante de café.

HODGES (Nathaniel), médecin anglais, né vers 1630, mort en 1684. Il se fit agréger au collège des médecins de Londres et se signala par son dévouement pendant la peste qui ravagea cette ville en 1665. L’honneur d’être admis dans le collège des médecins de Londres fut tout, Je profit qu’il retira de ses services pendant l’épidémie, car il vécut pauvre et mourut dans une prison pour dettes vers 1684. Hodgeset Sydenham, écrivant sur cette épidémie, recommandent les traitements les plus opposés. Sydenham vante les antiphlogistiques ; Hodges les a toujours trouvés très-nuisibles et recommande les moyens tout contraires. Nous avons toutes raisons de croire Hodges, qui a vu et soigné les malades, plutôt que Sydenham, qui a raisonné loin des faits. Nous citerons, parmi les principaux ouvrages de Hodges : Vindicix medicinœ et medicorum (Londres, 1660, in-8o) ; AotnôWfia, sive pestis nuperœ apud populum londinensem grassantis narratio historica (Londres, 1672, in-8").

HODGES (William), peintre anglais, né à Londres vers 1744, mort en 1797. Il accompagna Cook, comme dessinateur, dans son second voyage, prit des vues qui ont servi à illustrer la relation de cette expédition, puis passa dans l’Inde, où il acquit une grande fortune, revint en Angleterre (1784), visita, en 1790, la Russie et finit par fonder à Darmouth une maison de banque qui amena sa ruine. Outre des paysages, on a de lui : Choix de vues de. l’Inde à l’aqua-tinta, avec la description en angluis et en français (Londres, 1786, in-fol.) ; Voyages dans l’Inde, avec des planches (1792, in-4<>), traduit en français par Langlès (Paris, 1805, 2 vol. in-18).

HOD1E M1H1, CRAS T1B1 (Aujourd’hui à moi, demain à toi). Ce proverbe latin est une des mille formes sous lesquelles se présente cette idée si commune des vicissitudes humaines, de la mort :

« Si je faisais un recueil des erreurs de mes confrères dans la science étymologique, j’y mettrais pour épigraphe l’inscription qui se lit sur la porte des cimetières : Hodie mihi, cras tibi. >

F. GÉNIN.

■ Tous les sermons que j’ai entendus pendant cinq mois contenaient au moins un développement sur l’imminence de la mort.

Toutes les églises devant lesquelles j’ai passé étaient placardées de ces affiches sinistres où l’on voit d’un côté les armoiries de quelque défunt, de l’autre un squelette hideux, avec cette devise : Hodie mihi, cras tibi.

Edmond About.

HODIERNA ou ADIKRNA (Jean-Baptiste), astronome et naturaliste italien, né k Raguse (Sicile) en 1597, mort à Palma à une époque incertaine, sans doute après 1676, car les éphémérides de ce savant vont jusqu’à cette dernière année. Il fut docteur et archiprêtre de l’église de Palma. L’astronomie et l’optique lui doivent le perfectionnement de divers instruments, une bonne étude de la marche et des éclipses des satellites de Jupiter, les premières recherches sur le prisme et ses propriétés, etc. En histoire naturelle, il découvrit que la mère abeille fait seule tous les œufs, étudia le premier l’œil de la mouche et les dents de la vipère. Il a composé un assez grand nombre d ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Universx facultatis direclorium physico-theoricum, opus astronomicum (Palerme, 1629) ; l’Occhio délia mosca (Palerme, 1644, in-4o) ; Dentisin vipera virulente anatomia (Paris, 1646, in-4») ; Thaumantis miraculum (Palerme 1652, in-4o), le premier traité d’optique où il soit question du prisme ; Medicsorum ephemerides nunquam apud mortales édita (Palerme, 1656, in-4o) ; Protei cœlestis vertigines, seu Saturni syslema (Palerme, 1657) ; De admirandis phasibus in sole et luna visisponderationes opitcas (Palerme, 1656).

HOD1MONT, bourg de Belgique, prov. de Liège, arrond. et à 2 kilom. N. de Verviers, sur la Vesdre ; 2,490 hab. Fabriques de drap3 et lainages, teintureries, foulerie, fonderie de fer.

110D1TZ (Albert-Joseph, comte de), célèbre amateur de l’art dramatique, né en Moravie en 1706, mort en 1778. Il fut d’abord chambellan de l’empereur Charles VI, puis colonel d’un régiment de hussards prussiens. Possesseur d’une fortune évaluée à 7 millions de francs, il se retira dans son domaine de Rosswald, en Silésie, et le transforma en un séjour féerique. Tout ce que son imagination

HŒFE

fantasque put inventer, il le réunit dans les jardins de ce domaine. Il jouait là, avec ses amis et ses domestiques, des pièces de théâtre, surtout des pastorales, mieux appropriées à la nature des lieux. Les plus hauts personnages étaient invités à ces représentations. Voltaire et Frédéric II y assistèrent ensemble. Lorsque Hoditz se fut ruiné par ses extravagances, ce prince l’accueillit a Potsdam, et, après sa mort, donna son nom k une rue de la ville.

HODOMÈTRE s. m. (o-do-mè-tre — du gr. hodos, chemin ; metron, mesure). V. odomé-

TRE.

HODOMÉTRIE OU ODOMÉTR1E S. f. (o-domé-trt — rad. hodomèlre). Physiq. Art de mesurer les distances parcourues.

HODOMÉTRIQOE OU ODOMÉTRIQUE adj. (o-do-mé-tri-ke— rad. hodométrie). Qui concerne l’hodomôtrie : Procédé iiodomètrique.

HODY (Humphry), en latin llodi»., érudit anglais, né à Oldcoinb en 1659, mort à Oxford en 1706. Admis en 1684 k faire partie, comme associé, du collège de Wadham à Oxford, il se fit bientôt après connaître du monde savant par une dissertation latine dans laquelle il réfuta le récit d’Aristée au sujet de la version des Septante, et k laquelle Isaac Vossius, qui avait admis la véraciié de l’écrivain juif, répondit avec beaucoup d’acrimonie. En 1691, Hody prit part aux discussions soulevées en Angleterre par la question de la déposition des évêques. Il admit que la nomination à un évêché en remplacement d’un évêque dépossédé pour refus de serment est régulière et légale, et que l’évêque déposé ne doit pas se séparer de la communion de son successeur si celui-ci n’est pas hérétique. À l’appui de cette opinion, il publia, avec une traduction latine, un traité grec anonyme, écrit dans ce sens et attribué k Nicéphore Callixte. Cette publication eut pour résultat d’amener entre lui et Rodwell une vive controverse, mais en même temps de lui attirer la bienveillance de Tillotson, archevêque de Cantorbéry, qui le nomma son chapelain en 1694. Hody prit part à diverses autres controverses, fut nommé, en 1693, professeur de grec à l’université d’Oxford et fonda, au collège de Wadham, cinq bourses pour l’étude du grec et de l’hébreu. Ses principaux ouvrages sont : Contra historiam Aristete de lxx viterpretibusdissertatio (Londres, l6S5, in-8o) ; De Bibliorum texiibus originalibus, versionibus grscis et latina vutgata libri IV (Oxford, 1705, in-fol.), son ouvrage capital sur la version des Septante et autres versions grecques et latines de la Bible ; Anglicani novi schismatis redargutio (Oxford, 1691), traité attribué par lui à Nicéphore Cailixte ; Dissertationes de grxcis illustribus lingum grsecs litlerarumque humaniorum instauratoribus (Oxford, 1742, in-8o).

HOË D’HOËNEGG (Mathias), théologien allemand, fameux par son intolérance, né k Vienne en 1580, mort en 1645. Il étudia la théologie à l’université luthérienne de Wittemberg, commença, dès 1600, à y faire des cours publics, et fut nommé, en 1603, surintendant à Plauen, dans le Voigtland saxon. Après avoir publié un grand nombre de brochures contre les catholiques et les calvinistes, il devint premier prédicateur de la cour de Jean-Georges l«, électeur de Saxe, et eut ainsi une arène plus vaste ouverte à son humeur batailleuse et intolérante. Hoe fut alors le conseiller d’une foule de mesures néfastes et le promoteur d’une dangereuse agitation religieuse. Il entraîna notamment l’électeur k se séparer complètement des Bohèmes, parce qu’il valait mieux, disait-il, que ceux-ci fussent victimes de la vengeance des papistes que de celle de l’Antéchrist calviniste, Frédéric du Palatinat. Ce fut aussi lui qui livra au bourreau de Prague le comte Schlick, qui s’était réfugié en Saxe après la bataille de la montagne Blanche. Lorsqu’en 1631 Jean-Georges 1er voulut former à Leipzig une ligue des protestants, Hoe réussit encore, par ses violentes récriminations, à mettre le désaccord parmi les différents partis, qui se séparèrent sans avoir rien conclu. Hoâ sut conserver jusqu’k la fin, au milieu des circonstances les plus difficiles, la faveur et la confiance illimitée de l’électeur, et, dans les dernières années de sa vie, il se montra moins fanatique et moins intolérant. On regarde comme son principal ouvrage ses Commentarii in Joannis Apocalypsin (Leipzig, 1610-1640, 2 vol.), qui furent très-estimés ae son temps.

HOEDIC, lie française, dans l’océan Atlantique, sur la côte du département du Morbihan, à l’E. de Belle-Isle, à 15 kilom. de la côte ; 238 hab. Elle est fortifiée et forme une dépendance de la commune de Bangor, canton du Palais, dans l’Ile de elle-Isle, arrond. de Lorient.

HŒFER (Jean-Chrétien-Ferdinand), écrivain et savant français d’origine allemande, né à Doaschnitz (Thuringe) en 1811. Destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, il commença chez le curé de son village son éducation, qu’il termina à Rudolstadt. Là, il apprit les langues anciennes, l’hébreu, plusieurs langues vivantes, et travailla avec une telle ardeur, que sa santé en fut gravement altérée. Pour se rétablir, on lui ordonna de voyager, et le jeune homme se mit à visiter à pied l’Allemagne, la Hollande et la Belgique. Au moment où venait d’éclater la révolution de juillet 1830, Hœfer se trouvait à Lille, dénué de ressources et entendant fort mal le français. Pour sortir de sa fâcheuse position, il s’engagea dans le régiment de Hohenlohe, qu’il dut rejoindre à Marseille, et passa avec lui en Morée. Après avoir passé quelque temps à Navarin, son régiment fut licencié (mars 1831), et il revint en France, après avoir couru les plus grands dangers en tentant de se rendre à pied à Constnntinople. Arrivé k Lyon, il obtint, grâce à des lettres de recommandation, une place de professeur au collège de Nantua, où il enseigna l’allemand, le grec, l’anglais et l’italien. De là il passa, comme professeur de troisième, au collège de Saint-Étienne, où l’inspecteur général Burnouf, appréciant son mérite, le mit en rapport avec Cousin. Le célèbre philosophe éclectique le chargea de traduire la Critique de la raison pure de Kant, et il s’acquitta de ce travail difficile d’une façon si satisfaisante, que Cousin l’appela de Roanne, où il se trouvait alors, à Paris, pour se l’attacher comme secrétaire (1834). M. Hœfer aida ce savant tant dans ses recherches que dans ses traductions du Parménide, du Timée et du Critias de Platon ; puis il rompit avec lui k la suite d’une assez vive discussion au sujet d’un passage du traité d’Abailard intitulé Sic et non.

Tout en s’occupant de philosophie et de philologie, le jeune savant étudiait avec ardeur les sciences, particulièrement la physique et la chimie, suivait les cours de l’École de médecine, de la Sorbonne, du Collège de France, donnait pour vivre des leçons dans les institutions Barbet et Parchappe, et publiait des articles philosophiques, scientifiques et littéraires dans divers recueils, notamment dans l’Epoque, les Annales d’anatomie et de physiologie, l’Encyclopédie catholique, la Revue du Nord, le Corsaire, l’Interprète en cinq langues, dont il était rédacteur en chef, l’Hermès, etc. Une brillante discussion qu’il soutint dans ce dernier journal contre Geoffroy Saint-Hilaire, au sujet de l’unité de composition organique, fut très-remarquée, et lui attira l’amitié de ce savant. En 1840, M. Hœfer passa son doctorat en médecine avec une très-remarquable thèse sur la chlorose. Devenu médecin, il employa le premier, dans la pratique de son art, l’usage du platine comme agent thérapeutique. En 1843, le gouvernement le chargea d’aller étudier en Allemagne l’enseignement et la pratique de la médecine. De retour en France, M. Hœfer adressa au ministre de l’instruction publique un long rapport qui parut dans le Moniteur en avril 1844. En 1846, il retourna dans le même pays, avec la mission de se rendre compte de l’enseignement de l’économie rurale, reçut alors la croix de la Légion d’honneur et fut naturalisé Français après la révolution de 1848. En 1851, M. Firmin Didot chargea ce savant de diriger une Nouvelle biographie universelle, qui a paru de 1852 k 1866, en 46 vol. in-8o, et dont, à la suite d’un procès, le titra fut changé en celui de Nouvelle biographie générale. M. Hœfer a fourni à ce vaste recueil plusieurs des articles les plus importants, notamment ceux d’Alexandre, Aristote, Bacon, César, Colomb, Descartes, Érasme, Fermât, Frédéric II, Herschell Sumbotdt, Leibnitz, etc.

Parmi les nombreux ouvrages de ce savant, nous citerons : Éléments de chimie minérale (1841, in-8o) ; Histoire de la chimie (1842-1843, 2 vol. in-8o), livre très-estimé et qui a été traduit en plusieurs langues ; Nomenclature et classification chimiques (1845, in-12): Dictionnaire de chimie et de physique (1846) ; Dictionnaire de médecine pratique (1847) ; Dictionnaire de botanique (1850) ; Dictionnaire pratique d’agriculture et d’horticulture (1855) ; Sur le système qui transforme l’éditeur en auteur et coauteur, et de la composition des dictionnaires biographiques (1853) ; la Chimie enseignée par la biographie de ses fondateurs (1865) ; le Monde des bois (1867) ; les Saisons, étude de la nature (1867) ; Histoire de la physique et de la chimie depuis les temps les plus reculés (1872), livre clair et attrayant, etc. Il a publié dans l’Univers pittoresque : Histoire au Maroc (1848) ; Chaldée, Assyrie, Médie, Babylonie, Mésopotamie (1852) ; l’Ile de Socotora ; la Régence de Tripoli ; les Productions naturelles et la topographie de l’Égypte, etc. On lui doit en outre des traductions de l’Economique d’Aristote (1843). donnée pour la première fois en français, de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (1846), des ’Tableaux de la nature de Humboldt (1850), du Traité de chimie de Berzélius (6 vol.), etc.

HŒFER2 (Edmond), littérateur allemand, né à Greifswald en 1819. Il débuta dans les lettres par des essais poétiques qui parurent en 1844 dans le Morgenblalt, puis il publia les trois recueils suivants : Des rangs du peuple (Stuttgard, 1852) ; Poésies (Berlin, 1852), et Poésies de l’ancien temps et du temps actuel (Stuttgard, 1854). En 1S54, il s’établit k Stuttgard, où il fit paraître, dès la même année, en collaboration avec Hacklœnder, un journal intitulé Hausblstter (Feuilles de la maison). 11 a publié depuis cette époque un grand nombre de nouvelles et de romans, qui le placent au rang des premiers conteurs le l’Allemagne, notamment : Histoires d’un

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