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De nombreuses voies ferrées, le Canal du Midi et celui des Étangs traversent le département de l’Hérault. Les industries les plus florissantes ont pour objet la fabrication des vins, des alcools, du sel, des produits chimiques, de la soie, des draps, du papier. Ce département renferme, en outre, de nombreuses carrières de plâtre, d’ardoises, de marbres, des mines de fer, de cuivre, de plomb, de manganèse, encore à peu près inexploitées, et le bassin houiller de Graissessac, dont la richesse est, pour ainsi dire, incalculable.

HÉRAULT (René), administrateur français, né à Rouen en 1691, mort à Paris en 1740. Successivement avocat du roi au Châtelet, procureur général au grand conseil, maître des requêtes et intendant de la généralité de Tours, il donna, dans l’exercice de ces dernières fonctions, pendant une disette, des preuves de capacité administrative qui lui valurent d’être nommé lieutenant général de police à Paris, en 1725. Hérault, dans ce nouveau poste, se montra fort sévère à l’égard des jansénistes, ce qui lui attira de vives attaques de la part des Nouvelles ecclésiastiques, journal qui s’imprimait clandestinement ; il prit d’énergiques mesures contre les convulsionnâmes de Saint-Médard, inonda Paris et les provinces d’une nuée d’espions, et se rendit par là particulièrement odieux. En 1739, Hérault fut nommé intendant de Paris et conseiller d’État.


HÉRAULT DE SÉCHELLES (Marie-Jean), conventionnel, petit-fils de l’intendant René Hérault, né à Paris en 1760, décapita en 1794. Il suivit d’abord la carrière du barreau et obtint, à vingt ans, la charge d’avocat du roi, par la protection de sa parente, la duchesse de Polignac, amie de Marie(Antoinette. Ses débuts eurent un certain éclat et attirèrent sur lui l’attention. Il fut présenté par les Polignac à la reine, qui bientôt le fit nommer avocat général au parlement de Paris. Doué d’une belle figure, d’un caractère aimable et facile, possesseur d’une grande fortune, lié avec les littérateurs et les philosophes, écrivant et philosophant lui-même, il avait devant lui le plus brillant avenir et la plus large place dans la haute société de l’ancien régime, quand la Révolution vint changer cette perspective et donner une nouvelle direction à ses idées. Son âme, que déjà l’étude, les idées philosophiques, les belles théories humanitaires du XVIIIe siècle avaient ouverte à tous les sentiments généreux, s’électrisa aux premières étincelles de la grande commotion populaire. Au 14 juillet, il prit les armes avec les citoyens de Paris. On eut le spectacle d’un magistrat d’un rang élevé, dans la plus haute position de fortune, que toutes ses relations rattachaient à l’aristocratie et à l’ancien régime, se confondant dans les rangs du peuple soulevé et combattant vaillamment sous les murs de la Bastille.

Nommé par la Constituante commissaire du roi près la cour de cassation, Hérault fut ensuite élu, par les électeurs de Paris, député à l’Assemblée législative. Il prit place au côté gauche, fut nommé secrétaire, combattit énergiquement les tendances rétrogrades du gouvernement, vota pour la déclaration de guerre, fit décréter une proclamation énergique en réponse aux menaces de la coalition (14 janvier 1792), fit voter la loi qui attribuait aux municipalités la police de sûreté, présenta le rapport qui concluait à proclamer la patrie en danger, et enfin, après le 10 août, provoqua l’érection d’un tribunal extraordinaire pour juger les conspirateurs royalistes, première assise du tribunal révolutionnaire. Réélu à la Convention nationale par le département de Seine-et-Oise, il fut d’abord chargé d’organiser, avec Grégoire, la Savoie, nouvellement réunie à la France. Sa mission durait encore lors du procès de Louis XVI ; il ne vota donc pas sur cette grande question ; mais il écrivit, avec ses collègues, une lettre à l’Assemblée, dans laquelle le roi était qualifié de parjure. Il revint à son poste au plus fort de la lutte entre la Montagne et les girondins, et n’hésita pas à se prononcer contre ces derniers. Il présidait la Convention dans les mémorables journées des 31 mai-2 juin 1793, et sortit à la tête des représentants dans le jardin des Tuileries. Sans doute qu’il souffrit de cette pression populaire exercée sur l’Assemblée, et qu’il plaignit les girondins, dont on réclamait la suspension ; cependant il dut mettre aux voix les décrets. Après cet événement, il fut adjoint au comité de Salut public pour préparer la constitution de 1793. On sait que ce nouveau pacte social, préparé d’ailleurs par les études et les travaux précédents, fut rédigé, présenté et voté en quelques jours. Hérault avait eu la part principale dans ce travail. On a prétendu (et l’on a répété à satiété cette anecdote) que, pour s’aider dans sa rédaction, il avait fait demander à la Bibliothèque nationale un exemplaire des Lois de Minos. On a de même cité, à ce sujet, la lettre qu’on lui attribue, et qui, bien évidemment, n’a aucun caractère d’authenticité. Mais est-il permis de supposer que Hérault, qui avait fait une étude approfondie de la langue et de la littérature grecques avec l’abbé Athanase Auger, helléniste de premier ordre ; est-il permis d’admettre que cet homme, d’une instruction étendue et variée, crût à une rédaction des prétendues lois de Minos ? Les fabricants de légendes devraient au moins, dans leurs inventions, respecter la vraisemblance et le bon sens.

Le 10 août 1793, Hérault de Séchelles fut chargé de présider la fête nationale de l’acceptation et de la proclamation de la charte nouvelle. Il eut à prononcer une douzaine de discours dans cette solennité, qui eut lieu, en présence des envoyés des assemblées primaires et du peuple de Paris, sur les ruines de la Bastille, à la place de la Révolution et au Champ-de-Mars. Cette journée éclatante fut pour lui un vrai triomphe et augmenta sa popularité.

Appelé au comité de Salut public, il contribua à l’établissement du régime de la Terreur, fut chargé de nouvelles missions dans le Haut-Rhin et en Savoie, et fut dénoncé pendant son absence, à la Convention, par Bourdon (de l’Oise), comme ex-noble, comme entretenant des liaisons suspectes avec une femme prévenue d’émigration, etc. Toutefois, il fut défendu par Couthon et Bentabole. Àson retour, il parut à la tribune et s’y justifia des accusations portées contre lui : « Si avoir été jeté, dit-il, par le hasard de la naissance dans une caste que Lepelletier et moi n’avons jamais cessé de combattre et de mépriser est un crime qu’il me reste à expier, si je dois encore à la liberté de nouveaux sacrifices, je prie la Convention d’accepter ma démission de membre du comité de Salut public. »

La Convention ordonna l’impression du discours et refusa d’accepter la démission.

Toutefois, Hérault, qui était ami de Danton, mais qui avait des relations avec des révolutionnaires comme Carrier, qui était lié avec Proly, bâtard du prince de Kaunitz, fut soupçonné, très-probablement à tort, d’avoir livré par légèreté ou autrement le secret de quelques délibérations du comité. C’étaient là de ces accusations terribles comme on en prodiguait dans ces temps de lutte et de passion. Une imprudence le perdit : il donna asile à un individu prévenu d’émigration et qui fut arrêté dans son appartement. La loi était formelle. Arrêté pour ce fait, et victime de sa générosité, Hérault fut enfermé dans la prison du Luxembourg (mars 1794) et bientôt enveloppé dans la conspiration des dantonistes. Traduit avec ses amis au tribunal révolutionnaire, il s’entendit condamner à mort et marcha au supplice avec calme et même avec une sorte d’enjouement stoïque. Il a laissé quelques opuscules : Visite à Buffon (1785), relation curieuse réimprimée sous le titre de Voyage à Montbard (1802) ; Réflexions sur la déclamation et sur Thomas ; Éloge d’Athanase Auger ; Pensées et anecdotes ; Théorie de l’ambition, recueil de pensées philosophiques composé en partie pendant sa détention au Luxembourg ; enfin, Rapport sur la constitution de 1793.


HÉRAUT s. m. (hé-rô ; A asp. — du latin heratdus, karaldus, mot qui vient probablement du germanique. Diez remarque qu’il répondrait à un terme de l’ancien haut allemand hariowalt, officier d’armée, de hari, heri, armée, le même que le persan kâra, armée, de la racine sanscrite kar, tuer ; mais on ne trouve ce hariowalt que comme nom propre : Chariovaldus, saxon Mariait, Scandinave Haralde. Chevallet, avec plus de raison, selon nous, croit que heraldus dérive d’un primitif germanique signifiant crier, les hérauts n’ayant été d’abprd, dans les armées, que des crieurs publics, comme les prxcones des Romains. Ce primitif germanique ne serait autre que l’ancien haut allemand karên, crier, gothique hropjan, sans doute d’une racine sanscrite kal, crier, ou d’une racine kur, même sens. Aid, old sont des suffixes qui s’ajoutaient au radical des verbes pour former des substantifs masculins). Hist. Officier public qui était autrefois chargé de déclarer la guerre, et dont la personne était sacrée. Il Guerrier noble, aspirant au titre de chevalier, et qui obtenait ce titre après celui de poursuivant d’armes. On les appelle souvent hérauts d’armes : Louis XII envoya un héraut d’armes déclarer la guerre au doge. (Volt.) il Officier du roi chargé de faire des annonces de toute nature, et qui figurait dans les cérémonies publiques. Il Officier des anciens, qui proclamait les jeux et les noms des vainqueurs, il Officier qui remplissait les mêmes fonctions dans les tournois et assauts d’armes du moyen âge. Il Baptême des hérauts, Cérémonie dans laquelle le roi versait une coupe de vin sur la tête du poursuivant d’armes, et lui imposait le nom d’une hérauderie. Il Héraut des ordres du roi, Officier de la maison du roi, qui portait les insignes des trente hérauts de France.

— Fig. Personne ou être personnifié qui fait une annonce quelconque, qui est employé de quelque manière à proclamer quelque chose : Écoutez donc le héraut du ciel, et rendez-vous à sa semonce. (P. Lejeune.)

Dès l’abord il sonna la charge, Fut le trompette et le héraut.

La Fontaine.

— Poétiq. Héraut du printemps, Rossignol : Le héraut du printemps lui demanda la vie.

La Fontaine.

— Encyl Hist. Sous le nom de hérauts, on a trop souvent confondu deux institutions parfaitement distinctes : les kêrukes dus Grecs, feciales des Latins, chargés des messages de guerre et de p : fix, et les hérauts d’armes du moyen âge, maîtres dos cétéinuiiics, qui ms

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remplirent qu’accessoirement les fonctions dévolues aux kêrukes et aux feciales. Dans la première de ces deux acceptions, tous les peuples ont eu des hérauts, inviolables partout, d’après le droit des gens.

Hérault ne messager

Ne doivent estre en danger,

dit un vieux dicton. L’antiquité regardait le ministère de ses hérauts comme divin, et Thucydide rapporte qu’on les appelait des demidieux. On alla jusqu’à accorder les honneurs divins à l’un des hérauts d’Agamemnon, Talthybius.

Les Hébreux, avant d’attaquer l’ennemi, d’assiéger une ville, devaient préalablement leur faire offrir la paix par des délégués chargés spécialement de ces missions, par des hérauts, en un mot. Homère témoigne que, durant la guerre de Troie, les troupes des Grecs et des Troyens avaient des hérauts. Le héraut de Priam se nommait Idé. « Le roy Agamemnon, général de l’armée des Grecs, envoya ses deux hérauds Talthybius et Euribate vers le prince Achille, pour luy demander la belle Briséis, afin de la rendre à son père ; à quoy Achille obéyt, après auoir honoré et caressé ces deux hérauds, qu’il appeloit messagers du grand dieu Jupiter, tiltre que les payens donnoient à Mercure seulement. » (Marc de Vulson, De l’office des roys d’armes, des hérauds et des pourciuans.)

Nous avons déjà étudié les féciaux des Romains (v. féciaux). Nous ne nous occuperons ici que du héraut d’armes.

C est au xme siècle qu’apparaît cette institution.

Le héraut se montre d’abord, sous le nom de her, chargé, d’après les Assises de Jérusalem, de « semondre ou convoquer les hommes d’armes. ■ 11 crie aussi le haro usité dans les coutumes de Normandie. Ces commencements ne furent pas brillants. Il semble, d’après les chansons et les fabliaux qui nous restent des anciens ménestrels, que ces derniers furent jaloux de ces nouveaux venus, qui leur faisaient concurrence. Le héraut, mal vêtu, mal chaussé, allait de château en château chanter les louanges des seigneurs et apprendre leurs armes. Les seigneurs les plus puissants avaient même a. leur service des Aerauts, chargés de perpétuer, par leurs chansons de geste, la gloire de leurs maîtres. Us étaient, en général, si mal habillés, qu’on appelait kiraudié un vêtement misérable. Sous Philippe-Auguste, leur condition est améliorée : ils sont vêtus comme les chevaliers, dont ils portent les armoiries sur leurs cottes d’armes. Ils introduisent les combattants dans les tournois et proclament le nom du vainqueur. Mais leur existence officielle ne commence qu’au moment où ils sont inscrits sur les comptes royaux, c’est-à-dire en 1285. ■ À partir du xtvo siècle, l’office d’armes se constitue rapidement, la hiérarchie s’établit, les fonctions se précisent. Enfin, le 6 janvier 1406, se fonde la chapelle des rois et hérauts d’armes de France, dans l’église de Saint-Antoine-le-Petit, k Paris. Les lettres de fondation, qui contiennent de curieuses conditions, sont inédites ; une copie contemporaine se trouve aux manuscrits de la Bibliothèque nationale (fonds français, n» 387).

La hiérarchie de l’office d’armes se composait de trois degrés principaux : le poursuivant, le héraut, le roi. Entre le héraut et le roi se trouvait quelquefois le maréchal. En Normandie, le héraut était commandé par un duc, non par un roi. Chacun de ces officiers devait remplir certaines conditions et était inauguré par certaines cérémonies. Le héraut se créait après une bataille, dans un tournoi, dans une cérémonie quelconque ; il était généralement élu par les suffrages des rois d armes et hérauts. Le seigneur le baptisait du nom d’une seigneurie, d’une ville ou d’une forteresse, en versant sur sa tête une coupo remplie de vin ou d’eau, qui revenait de droit à l’officier créé. Il devait garder son nom jusqu’au moment où il parvenait à un grade supérieur. Il était d’ailleurs attaché pour la vie à l’office d’armes. Ses fonctions, de munie que celles des autres officiers d’armes, peuvent se classer en trois grandes divisions : les messages, tels que défis, déclarations de guerre, sommations, etc. ; les cérémonies, telles que fêtes publiques, réunions politiques, joutes, tournois, pas d’armes, etc. ; les fonctions héraldiques proprement dites, comme recensement de la noblesse, science du blason, composition des armoiries. Ce sont de beaucoup les plus intéressantes au point de vue historique. Dans les messages, le héraut porte sa cotte d’armes comme signe de sa puissance momentanée ; il est inviolablej mais il ne peut s’aventurer en terrain ennemi sans la permission de son maître ou du connétable ; il déclare la guerre, somme les places de se rendre, compte les morts et les blessés, juge la valeur de chacun ; il retire toujours quelque profit de ses missions, pacifiques ou hostiles ; le roi ou le seigneur auquel il est adressé ne le laisse jamais partir les inains vides. Le héraut d’armes est présent à toutes les cérémonies, au sacre des rois commo à leurs funérailles, aux états généraux, aux réceptions des chevaliers, des bannerets, des comtes, des vicomtes, etc. ; aux quatre grandes fêtes de l’année, où il crie largesse, aux repas d’apparat, aux tournois, pas d’.imies ci autres réjouissances. Lorsqu’on créait un bannoret, j u héraut ou le rui d’unues devait témoigner

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que le postulant pouvait fournir les 50 hommes nécessaires et était assez riche pour subvenir aux dépenses inhérentes à sa dignité Lors de la dégradation d’un chevalier, le héraut dépouillait le condamné de son armure, en criant : « Ceci est le beaume du traître chevalier ; ceci est l’épée du traître chevalier, ■ etc. Dans les repas, s’il se trouvait un seigneur indigne de frayer avec de vaillants chevaliers, le héraut qui la reconnaissait allait couper la nappe devant lui, ce qui constituait une grave injure. Mais c’est surtout dans les fêtes chevaleresques, joutes, tonrnois. pas d’armes, que l’officier d’armes joue un rôle brillant. Il va défier les combattants, fait les cris de château en château, juge si les chevaliers qui se présentent sont dignes d’entrer en lice. Il reçoit 8 sous parisis pour attacher la bannière d’un seigneur à la fenê-. tre de son logis, ce qui se disait faire de son blazon fenestre. Le combat terminé, de concert avec les juges diseurs, il proclame le nom du vainqueur. À l’office d’armes appartiennent tous les reliefs du combat, bannières, ornements, parures, qui sont tombés entre les deux lices.

À la juridiction de l’office d’armes appartient tout ce qui regarde le fait de noblesse. Le héraut est chargé de faire le recensement de la noblesse, de redresser les abus qui se glissent dans l’usage des armoiries, de composer les armes des nouveaux anoblis. Il ne semble pas cependant que ces officiers aient fait faire de grands progrès à l’art héraldique. Ils ont commis beaucoup d’erreurs, et, au xve siècle même, ils ne sont pas d’accord sur le nombre des partitions et la division en couleurs et métaux.

Le royaume de France était divisé en marches héraldiques, dont chacune était soumise à l’inspection d’un roi d’armes, ayant sous sa direction des hérauts et des poursuivants. Les circonscriptions héraldiques ont beaucoup varié. En 1396, on en compte dix-huit ; en 1420, huit, et quinze en 1455.

Les hérauts d’armes ont laissé des œuvres nombreuses. Quelques-unes ont été publiées : l'Armoriaidu héraut Berry, édité par M. Vallet de Viriville, professeur à l’École des chartes (Paris, 1866, in-8°) ; l’Armoriai du héraut Navarre, par M. Dpuet d’Arq, archiviste aux Archives nationales, dans le Cabinet historique dirigé par M. Louis Paris, publication Ïiériodique ; le Blason des couleurs, par Sicille e héraut, dû à M. H. Cocheris, conservateur à la bibliothèque Mazarine, etc. Les œuvres des hérauts peuvent se diviser en deux classes : œuvres historiques ou arinoriaux ; œuvres didactiques, comprenant les traités de blason et les histoires de l’office d’armes.

L’office d’armes faisait partie de la connétablie, et ses membres participaient à tous les privilèges de la noblesse. Leurs délits étaient jugés par le connétable et, dans certains cas, par le parlement.

Au xvme siècle, les hérauts ne jouèrent ’ plus que le rôle d’officiers de parade et d’huissiers. C’est ainsi que les trouva la Révolution de 1789. Alors, comme au moyen âge, ils portaient une cotte d’armes de velours violet cramoisi, ornée devant et derrière et sur chaque manche de trois Heurs de lis d’or. Le nom de la province dont ils portaient le titre était aussi brodé sur leur cotte d’armes. Leur toque était noire- et entourée d’un cordon d’or. Aux funérailles, ils étaient revêtus d’une longue robe de deuil. Au moyen âge, les Aérauts appartenant à un seigneur portaient les armoiries de leur maître.

Sous l’Empire, qui vit dans ce genre tant de restaurations puériles, on ressuscita les hérauts d’armes. Leurs cottes étaient alors de velours bleu, semé d’abeilles d’or ; sous lu Restauration, on leur rendit le velours violet et les fleurs de lis d’or. La révolution de 1830 les a tués, et même sous le second Empire, plat imitateur du premier, on n’a pas osé faire reparaître ces carêmes-prenants, en dehors du cortège du bœuf gras.

L’Angleterre a conservé une hérauderie ; elle est composée de trois membres, sous les ordres du grand maréchal du royaume : l’un d’eux se nomme Garter (jarretière) et est attaché à l’ordre de la Jarretière ; les deux autres se nomment Çlarence et Norroy.

HÉRAUT, ville de l’Afghanistan. V. Hkrat.

HERBACÉ, ÉE adj. (èr-ba-sé — du lat. herba, herbe). Bot. yui n’est pas dur ut ligneux commo la tige des arbres, mais mou, léger, peu résistant, aqueux, de couleur ordinairement verte, ut offrant plus d’analogie avec la substance des feuilles qu’avec celle du bois : Tige herbacée. Plante ukrhackh. La terre végétale provient du détritus dus feuilles et de la végétation herbacée. (Martens.)

— s. f. Genre de la famille des algues.

HERBAGE s. m. (èr-ba-je — rad. herbe). Grande quantité d’herbes sur pied, formant une sorte de prairie naturelle : La houille est positivement ta substance des plantes qui composaient les forêts, les iikrbagbs et les marécages de l’ancien monde. (L. Figuier.) il Herbe» coupées que l’on donne en nourriture aux bestiaux ou qui sont destinées à la nourriture de l’homme : Les Italiens vicent beaucoup l/’llliRBAGliS. (J.-J. Rouss.)

— Fond. Droit d’herbage vif et mort. >.

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