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bablement le comte d’Orsay, auquel M. Disraeli a dédié Henriette Temple.


Henriette Maréchal, drame en trois actes, en prose, par MM. Edmond et Jules de Goncourt (Théâtre-Français, 5 décembre 1865). La représentation fut une bataille, et, qui pis est, une bataille perdue ; les audaces réalistes semées dans cette pièce, qui débute comme une parade, se continue en vaudeville et se termine en mélodrame, n’ont pu trouver jjrfl.ee devant les sifflets.

Th. Gautier fit pour Henriette Maréchal un prologue en vers, destiné à préparer le spectateur aux nouveautés qu’il allait voir ot qui se terminait ainsi :

Pendant que ta parade à la porte se joue

Le drame sérieux se prépare et se noue.

Et quand on aura vu l’album de Gav&rni

L’action surgira terrible !...

AB-tu flnil

demande un masque.

Et la toile se lève sur un décor qui représente le foyer de l’Opéra. Des débardeurs, des titis, des bébés, des Folies se croisent et s’entre-croisent ; un chicard poursuit une laitière, Un postillon arrive sur la scène, à cheval sur une banquette : des plaisanteries s’échangent, des marchés se concluent, des soupers se pro Ïiosent, et des épaules s’étalent. Les ençueuements (il faut bien dire le mot) dominent tout le tapage : • Ohé ! sauvage ! Tu vas manquer le train de Baiignolles !— Va donc ! photographe sans ouvrage !Chapelier de la rue

Vivienne !Peintre de tableaux de sagesfemmes !Tourneur de mâts de cocagne en chambre !Éleveur de sangsues mécaniques !

Pédicure de régiment !Athéniens de Chaillott Tas de polichinelles !Abonné de la Revue des Deux-Mondes ! » Mais fermons

l’album de Gavarni • pour entrer dans l’action. Deux, frères, Pierre et Paul de Bréviile, sont venus au bal de l’Opéra. L’aîné, Pierre, veut lancer dans la vie son jeune frère : » Vois, lui dit-il, il y a ici deux mille femmes ; comme Diogène, elles cherchent un homme. Va donc, cours, monte, descends, regarde danser, arrête les dominos dans les escaliers, offre des oranges aux bergères des Alpes ! Si on te bla(jue, fais semblant de rire ; si des épaules te passent sous le nez, ne rougis pas ; et si, par nasard, tu rencontres dans les corridors la femme honnête, la femme du monde qui vient au bal de l’Opéra tous les cent ans, fais-lui une cour effrontée et une égratignure au visage... • Tels sont les excellents conseils qu’il lui donne, et Paul s’empresse de les suivre. Précisément, il rencontre l’oiseau rare, cette honnête femme venue par curiosité a l’Opéra. Elle s’appelle M">° Maréchal, et se trouve poursuivie par des masques qui l’insultent ; Paul lui offre son bras et lui fait une déclaration très-sentie. Là-dessus un monsieur en habit noir s’avise de pincer la taille de M»« Maréchal ; Paul s’indigne ; le monsieur le raille en l’appelant moutard ; des cartes s’échangent, et Pierre survient au même instant : « Voyons, dit le monsieur, sérieusement... me battre... avec cet enfant ?-

Un enfant en âge d’être tué quand on l’insulte, » répond Pierre. Paul se bat, est recueilli, blessé, par Mmc Maréchal, et devient son amant, malgré une effrayante disproportion d’âge ; car Mme Maréchal a quarante-cinq ans sonnés et elle esi la mère d’une jeune fille de dix-huit ans. Ce qui complique la situation, c’est que la fille devient là rivale de sa mère : Henriette n’a pu voir Paul sans l’, auner. Dès qu’elle s’en aperçoit, Mlnc Maréchal se fait honte à elle-même ; elle essaye de rompre, elle dissuade Paul de venir, cette nuit même, à un rendez-vous qu’elle lui a donné, d’autant plus que son mari a des soupçons. Paul vient néanmoins, et voici M. Maréchal qui frappe à la porte. Tout est perdu I Mais Henriette sort de sa chambre, pâle, échevelée, tremblante ; elle montre du doigt à Paul, à cet homme qu’elle aime et qu’elle sait maintenant être i’amant de sa mère, elle lui montre l’endroit par où il doit fuir pour sauver l’honneur de M™e Maréchal. Celle-ci accepte l’héroïque dévouement de sa fille, éteint les lumières et ouvre. M. Maréchal, qui a vu une ombre s’effacer, croit que c’est l’amant qui s’enfuit, et, comme il est armé, il tire au hasard : un cri perçant retentit, c est sa propre tille qu’il a tuée... et la toile tombe. Un dénoûment si brusque et si inattendu . avait de quoi surprendre ; mais le tapage avait commencé bien avant qu’on pût prévoir la fin. Le réalisme brutal de l’exposition et des principales scènes avait indisposé tout le monde, et le tumulte devint tel, après le coup de pistolet, qu’il ne fut pas même possible da nommer les auteurs. Mais ce qui nuisit surtout à MM. de Goncourt, c’est que leur pièce, longtemps arrêtée par la censure comme immorale, n’avait dû. de voir la scène qu’à une t haute protection. » Cette haute protection était celle de la princesse Malhilde, qui avait fait lire la pièce dans son salon, l’avait trouvée bonne, et s’était entremise pour qu’elle fût jouée. On n’aimait pas beaucoup la censure à cette époque, mais on aimait encore moins les Bonaparte, et il suffisait d’être protégé par eux pour être sûr de son affaire. C’est ce qui fit dire plaisamment à Rochefort : « 0 mon Dieu, vous qui pouvez tout, éloignez de moi les hautes protections et les hauts protecteurs, parce que, s’il me serait désagréable de penser que la censure empêche qu’on ne joue ma pièce, il me serait infiniment plus

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pénible de l’entendre siffler à toute vapeur lo soir où on la jouerait. »

HENR1ËTTÉE s. f. (an-ri-é-tê — de Henriette, n. pr.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des mélastomacées, tribu des miconiées, dont l’espèce type croît à la Guyane.

HENRION (Denis), mathématicien français du xviio siècle, mort vers 1640. Il enseigna les mathématiques à Paris, et devint ingénieur du prince d’Orange et des états généraux des Provinces-Unies. Il est le premier on France qui nit publié une table des logarithmes, et c’est un des plus anciens traducteurs d’Euclide ; il s’occupa aussi de perfectionner la règle à calcul qui venait d’être imaginée en Angleterre par Gunther, professeur d’astronomie de Gresham. On a de lui un assez grand nombre d’ouvrages, entre autres : Traité des globes et de leur usage, traduit du latin de Robert Hues (1618) ; Canon manuel des sinus (1C19) ; Mémoires mathématiques (1623-1627) ; Cosmographie (1626) ; Traité aes logarithmes (1626) -, VUsage du mécomêlre (1630) ; VUsage du compas de proportion (1631), souvent réimprimé ; les Quinze livres des Eléments d’Euclide (1632).

11ENR1 ON (Nicolas), numismate français, né à Troyes (Champagne) en 1663, mort en 1720. Pour complaire à son oncle Gauthereau, supérieur général de la Congrégation de la doctrine chrétienne, il entra dans cet ordre, s’adonna à l’enseignement de la philosophie et de l’hébreu, quitta la congrégation après la mort de son oncle et se maria. Pour se créer une position, il étudia la jurisprudence et se fit recevoir docteur en droit. En même temps, il s’occupa avec passion des médailles et des pierres gravées, fut, pour ce motif, appelé à faire partie de l’Académie des inscriptions (noi), devint, en 1705, professeur de syriaque au Collège de France, bien qu’il fût médiocrement versé dans la connaissance de cette langue, et obtint, en 1710, une place d’agrégé à la Faculté de droit. Henrion avait entrepris un immense travail sur les poids et mesures des anciens ; mais ce travail était dépourvu de valeur scientifique, ainsi que le montre surabondamment une table chronologique dressée

par lui, sur la différence des tailles humaines depuis Adam jusqu’à Jésus-Christ. Si sa prétendue loi de dégénérescence était vraie, l’homme aurait aujourd’hui la taille d’un insecte. Il assigne, en effet, à Adam 123 pieds 9 pouces, à Eve 118 pieds 9 pouces 3/4 ; toujours d’après lui, Noé avait 20 pieds de moins qu’Adam ; Abraham n’avait que 27 ou 28 pieds ; Moise, 13 ; Hercule, 10 ; Alexandre, 6 ; César, 5. Henrion a composé un grand nombre de dissertations, dont on trouve seulement des extraits dans les mémoires de l’Académie des sciences, entre autres, l’ébauche d’un Nouveau système sur les médailles samaritaines.

HENRION (Charles), littérateur français, mort à Charenton en 180S. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages médiocres, parmi lesquels nous citerons : la Champétréide ou les Beautés de la paix et de la nature, poëme (1795) ; Révélations d’amour (1796) ; les Incroyables et les merveilleuses (1797) ; Mémoires philosophiques d’Henrion, où l’on trouve l’origine des sylphes, des gnomes, des salamandres, des nymphes, etc. (1798) ; A Icydamure on le Premier médecin (1803) ; les Veillées deMomus ou Jlecueil d’aventures, contes, traits et gestes peu connus et intéressants (1805, S vol.). On lui doit, en outre, un grand nombre de vaudevilles, de petites comédies, qu’il a composés soit seul, soit en collaboration avec Dumersan, Brazier, Servière, Dumaniant, Rougemont, etc. Nous nous bornerons k mentionner : le Mariage de Jocrisse, comédie (1800) ; les Epreuves, comédie (1801) ; les Deux sentinelles, comédie (1803) ; VAmant rival de sa maîtresse (1804) ; M. de La Palisse, vaudeville (1804) ; Ninon de Lenclos, comédie historique (1804) ; Cassandre malade, comédie-parade (1805) ; les l’rois sœurs, vaudeville (1805) ; Adrien van den Velde, comédie anecdotique (1806) ; le Mariage à coups de pierres, vaudeville (1806), etc.

HENRION (Matthieu-Richard-Auguste, baron), magistrat et historien français, né à Metz en 1805, mort en 1862. Lorsqu’il eut achevé ses études de droit, il se fit inscrire au barreau de Paris, prit part à la rédaction du Drapeau blanc, du Pour et Contre, du Journal de l’instruction publique, devint, en 1841, directeur de l’Ami de la religion, puis fut nommé conseiller à la cour royale de la Guadeloupe et à la cour d’Aix. (1852). Outre de nombreux articles, Henrion a publié plusieurs ouvrages dans lesquels il professe des opinions religieuses et politiques radicalement opposées aux idées de tolérance et de liberté. Nous citerons de lui : Histoire littéraire de la France (1827, in-8°) ; Histoire des ordres religieux jusqu à l’établissement des ordres mendiants (1831) ; Histoire de la papauté (1832, 3 vol. in-8°) ; Histoire générale de l’Église pendant le xvin» et le xixe siècle (1836, 4 vol. in-s» ; se édit., 1344,13 vol. in-8°) ; Histoire de France (1837-1841, 4 vol. in-8°) ; Histoire générale des Missions depuis le xuro siècle (IS45-1847, 2 vol. in-8°) ; Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu’au pontificat de Pie 'IX (1852 et suiv., 15 vol. in-8<>). M. Henrion a été un des éditeurs de la Bibliolhèqun des familles chrétiennes et il a continué et complété le Dictionnaire historique de Feller.

HENRION (Paul), compositeur français, nô

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k Paris en 1819. Son père, horloger à Paris, l’avait pris comme apprenti ; mais Henrion déserta bientôt son atelier pour courir les théâtres de la banlieue et des petites villes, sur lesquels il représentait les jeunes garçons et même les rôles de femme. Après quatre ans do cabotinage, il revint au foyer paternel et s’adonna sérieusement à l’étude de la musique sous la direction de Henri Karr et de Moncouteau. Ce fut en 1840 qu’il débuta, comme compositeur, en publiant des romances dont plusieurs parurent sous le pseudonyme de Henri Cliai’lewiipiic. Depuis lors, il a produit un grand nombre d’œuvres légères, ballades, chants patriotiques, cantates, scènes lyriques, chansonnettes comiques, villanelles, etc., passant avec la même dextérité du grave au doux, du plaisant au sévère. Plusieurs de ses romances ont eu une grande popularité : le Muletier ; Aime, travaille et prie ; Si loin ; Loin de sa mère ; Manola, les Vingt sous de Périnette, etc. M. Henrion a chanté dans les concerts et tes salons la plupart de ses compositions, qui se distinguent par l’élégance de la forme, la facilité de l’inspiration, mais qui manquent d’originalité, et il les a publiées dans des Albums.

Une seule fois, M. Henrion a risqué, mais sans succès, une tentative scénique. Les échos du Théâtre-Lyrique gardent encore l’orageux souvenir à’tfne rencontre dans le Danube, opéra-comique en deux actes, joué en 1854, et qui eut une chute complète.

HENRION DE PANSEY (Pierre-Paul-Nicolas), magistrat et jurisconsulte français, né à Tréverey (Meuse) en 1742, mort à Paris en 1829. Son père, qui était magistrat, l’envoya faire son droit à Paris, où il se fit inscrire comme avocat en 1767. La France était alors régie par le système féodal. Bien convaincu des dangers d un pareil régime, qu’il appelait en 1773 «un assemblage bizarre de lambeaux gothiques et disparates, » Henrion de Pansey se livra néanmoins à de profondes recherches sur tes origines et le fondement de ce droit. Il prit pour guide les ouvrages du célèbre Dumoulin, et publia, sous le titre de : Traité des fiefs, de Dumoulin, analysé et conféré avec les autres feudistes (Paris, 1773, in-4°), un ouvrage sérieux et savant qui fit grand bruit à l’époque. L’érudition profonde que témoignaient les appréciations des diverses coutumes commentées par Dumoulin fonda la réputation du jeune avocat, qui donna, à l’occasion delà publication de ce livre, une preuve remarquable de dignité. Supprimés en 1771, par le trop fameux chancelier Maupeou, les parlements avaient été remplacés par des commissions de justice. Les avocats avaient refusé de paraître devant cette parodie des anciens parlements. Henrion de Pansey alla plus loin. Il dédia son ouvrage au fils du premier président exilé, à M. Mole de Charaplatreux. Le chancelier s’en émut. Appelé chez le censeur, Henrion de Pansey fut invité, non-seulement à supprimer sa dédicace à Mole, mais encore à dédier son livre au chancelier Maupeou. À une pareille proposition, Henrion, profondément indigné, répondit par un refus catégorique et sa dédicace ne parut pas. Après le rappel des parlements en 1774, Henrion continua de donner des consultations, car il ne filaidait point. Lorsque, au début de la Révoution, les anciennes institutions judiciaires furent supprimées, il quitta Paris et se retira à Jotnville-le-Pont. Ce fut là qu’il apprit, en 1796, sa nomination au poste d’administrateur de la Haute-Marne. Quatre ans plus tard, il était élu par le Sénat membre de la cour de cassation. Il revint alors à Paris et depuis ce moment sa vie fut partagée entre les devoirs de sa place et la publication de plusieurs ouvrages. Le premier en date est sou traité De ta compétence des juges de

Îtaix (Paris, 1805, 1 vol. in-S»), qui a servi ongtemps de règle à la jurisprudence. Henrion venait d’être nommé président de la chambre des requêtes, lorsque parut son traité De l’autorité judiciaire (1810, in-8°), ouvrage fort remarquable et souvent réédité. Peu après, il fut nommé conseiller d’État dans ses circonstances particulières, dont nous empruntons le récit à une excellente notice de M. Royet. « L’empereur avait assemblé, à Trtanon, et présidait lui-même une commission convoquée pour délibérer sur des demandes en grâce et sur un point de législation. Il ouvre un avis ; on le discute, et presque tous ses conseillers paraissent l’adopter ; mais le président Henrion expose ses raisons pour l’avis contraire avec tant de force et de netteté que Napoléon se range à son opinion, ainsi que toute la commission. » « Pourquoi, dit-il au comte Daru en sortant de la séance, pourquoi ce vieux bonhomme n’est-il pas de mon conseil ? Je veux qu’il en. soitl > Et quelques jours après le président de chambre était nommé conseiller d’État, puis baron.

Bien que fonctionnaire de l’Empire, Henrion, chose bien rare à cette époque où le despotisme avait avili les âmes, Henrion sut conserver sa dignité et son indépendance. Un jour, Napoléon Ier, voulant faire adopter par la cour de cassation une jurisprudence favorable aux intérêts du fisc, mais contraire à la justice, fit intimer sa volonté à Henrion par le procureur général Merlin. Le président de chambre répondit par un refus. ■ Mais, dit Merlin, Sa Majesté l’exige, que lui répondre ?

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— Répondez à Sa Majesté qu’il vaut mieux que son fisc perde un million que de voir la considération dont jouit la cour de cassation diminuer par une injustice. •

À la chute de l’Empire, le gouvernement provisoire confia au président Henrion de Pansey te portefeuille de la justice (1814). Sa haute probité, ses lumières, son intégrité éprouvée avaient déterminé ce choix. Mais, né pour les travaux du cabinet plutôt que pour les orages de la politique, le nouveau garde des sceaux rendit au bout de quarante-cinq jours le portefeuille au chancelier Dambray. Son court passage au ministère fut signalé par la réparation de plusieurs injustices, la mise en liberté de gens détenus arbitrairement, le rappel à la cour de Paris des conseillers Lecourbe et Clavier, disgraciés pour la fermeté qu’ils avaient montrée dans le procès de Moreau, enfin la suppression des cours prévôtales et des tribunaux de douanes créés illégalement. Rentré à la cour de cassation, le président Henrion publia : Dm pairs de France et de l’ancienne constitution française (Paris, 1816, 1 vol. in-8"), ouvrage historique et politique ; Traitédupouvoirmunicipal et des biens municipaux (1822) ; Histoire I des Assemblées nationales en France, depuis l’établissement de la monarchie jusqu’aux états généraux de 1614 (1826). En 1827, les départements de la Seine et de la Meuse vinrent offrir au magistrat le mandat de député, qu’il refusa. Les fatigues causées par un travail continu, son grand âge, sa quasi-cécité, ne lui permettaient plus 1 activité qu’exigent la discussion et la surveillance des intérêts publics. • Passe encore si je n’avais que quatre-vingts ans, » disait-il gaiement ! L’année suivante (1828), la mort de de Sèze ayantlaissé vacant le fauteuil de premier président à la cour de cassation, il fut offert à Henrion de Pansey qui l’accepta avec une vive satisfaction. C’est dans cette haute position, dont il était si digne, qu’il s’éteignit à l’âge de quatre-vingt -huit ans. Ses ouvrages restent comme des monuments élevés aux plus saines doctrines, aux principes les plus purs du droit. Quant k son caractère, il était plein de fermeté dans le danger, de hauteur dans l’infortune, de modestie dans la prospérité. Henrion a sa place marquée dans cette petite phalange de grands magistrats français, les Lamoignon, les Harlay, les d’Aguesseau, qui ont partagé leur vie entre la science et l’accomplissement du devoir.

HENRIOT s. m. (an-ri-o), Ichihyol. Nom

vulgaire de la jeune brème.

HENRIOT (François), révolutionnaire français, commandant de la garde nationale de Paris. V. HaNRIot.

Honriot (le capitaine), opéra-comique de M. G. VaBz et V. Sardou, musique de M. Gevaert. V. Capitaine Hknriot (lej.

HENR1QUB (le comte dom), fondateur de la monarchie portugaise, né vers 1057, mort en 1114. Il était arrière-petit-fils de Robert, roi de France, et fils de Henri, duc de Bourgogne. Il se rendit avec son cousin Raymond à la cour d’Alphonse VI, roi de Léon et de Castiile, se conduisit brillamment dans les guerres contre les Maures et épousa une des filles du roi, qui lui donna en dot les trois

Ï>lus belles provinces du Portugal, lo Minho, a Beira et le Tras-os-Montes, avec la faculté de s’étendre vers le sud par la conquête (1093). Tant que vécut Alphonse VI, dom Henrique fut en quelque sorte dans une situation de vasselage vis-à-vis de son beau-père ; mais, après la mort de celui-ci (U09), il se déclara indépendant de la Castiile et prit le titre de comte et seigneur de tout le Portugal. Ce prince remporta, d’après les chroniqueurs, dix-sept victoires sur les Maures et accorda des chartes de franchise à Coïmbre, à Soure, àCerta, àTentugttl, àGui !naraens, eto.

— Son fils, Alphonse Henriqukz, lui succéda et érigea le Portugal en royaume.

HENRIQUE (Frère), franciscain et missionnaire portugais, né au XV* siècle. Lorsque Alvarez Cabrai fut mis par le roi Emmanuel de Portugal à la tête d’une flotte envoyée aux Indes orientales en 1500, Henriqui* rit partie de cette expédition avec sept autres franciscains. La flotte ayant été poussée par les vents sur la côte du Brésil, alors inconnu, Henrique y dit la première messe qui y ait été célébrée, puis accompagna Cabrai dans l’Inde, débarqua à Calicut, fut empêché par son ignorance de la langue du pays do se livrer il l’œuvre des missions, et parvint h s’échapper lorsque les indigènes fondirent sur la factorerie portugaise de Calicut, et massacrèrent la plupart des Portugais qui s’y trouvaient.

HENRIQUE ou HENRI, cacique haïtien, qui vivait au xvie siècle. Il était fils d’un cacique de la province de Barruco. Il fut instruit dans la religion chrétienne par les dominicains de Saint-Domingue, apprit le latin, s’initia aux sciences des Européens et donna des preuves d’une vive intelligence. Il vivait en paix avec sa femme, lorsqu’un Espagnol, nommé Valençuela, le réduisit en esclavage, et, joignant l’insulte aux mauvais traitements, lui ravit sa femme. Henrique, sachant qu’il demanderait en vain justice au gouverneur espagnol, s’enfuit dans les montagnes, fit appel aux indigènes dont un grand nombre se groupèrent autour de lui, lutta aven avantage contre les Européens et les força h